Mes pas dans leurs pas… 2…

Ma promenade se poursuit…

Je quitte Ploujean et me dirige vers Plouézoc’h, au nord de Morlaix, en traversant le Dourduff.
A l’entrée du village, la chapelle Saint-Antoine avec son porche en bois peint accueille les visiteurs.

Chapelle Saint-Antoine

Elle sert de salle d’exposition. On peut y admirer, entre autre, cet original meuble à offrandes :

Sous l’ancien régime, si les bourgeois payaient leurs impôts en argent, les paysans les payaient en nature (blé, orge ou avoine). Ce coffre équipé d’un boisseau de 12,5 litres permettait de mesurer les dons en grains dus au Clergé. Un répartiteur intérieur permettait la coulée à gauche ou à droite

L’église Saint-Etienne se dresse au centre du village :

Eglise Saint-Etienne – XVIIe siècle

Là aussi, des événements familiaux ont eu lieu entre 1697 et 1871 d’après les statistiques de mon fichier Hérédis :

Après Plouézoc’h, je longe la côte jusqu’à Plougasnou.

Là encore, l’église Saint-Pierre se dresse au centre du village et veille sur ses ouailles :

Eglise St-Pierre – XVe/XVIIe siècle

Mes ancêtres y ont célébré un baptême  :


La dernière étape de ce pèlerinage est Garlan, au nord-est de Morlaix :

Eglise N.D. des Sept Douleurs – XVIIe siècle

C’est le seul village visité où le cimetière ceint encore l’église. Dans ce lieu, mes ancêtres ont vécu une quarantaine d’événements, entre 1663 et 1861 :

Ainsi s’achève ma visite dans ce joli coin de Bretagne où ont vécu mes aïeux.

Je ne suis pas partie sans avoir vu Roscoff, un port corsaire et très british dont la spécialité est les oignons roses que les Johnnies allaient vendre en Angleterre juchés sur leur vélo :

Et bien sûr, j’ai fait un détour par la magnifique côte de granit rose :

 

 

Sources : Histoire des johnnies : http://www.roscoff-quotidien.eu/johnnies-fr-gb-bzh.pd
Images : collection personnelle

Mes pas dans leurs pas – 1…

A vous autres, hommes faibles et merveilleux
Qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu
Il faut qu’une main posée sur votre épaule
Vous pousse vers la vie
(Tennessee Williams)

Pendant le week-end de Pâques, j’ai emprunté les chemins de traverse du Finistère nord qui mènent jusqu’aux lieux où vécurent certains de mes ancêtres.


Et à défaut de pouvoir mettre une main sur leur épaule, j’ai tenté de mettre mes pas dans leurs pas… Tenté seulement, car le paysage s’est métamorphosé avec le temps.
Pourtant au milieu de ce décor, un endroit semble immuable : l’église !

Voici le récit de ma promenade :
Tout commence à Morlaix avec son viaduc ferroviaire magistral. L’église Saint-Mélaine est adossée contre ce géant et cernée de ruelles moyenâgeuses.

Morlaix
Eglise Saint-Mélaine – XVe et XVIe siècle

Dans cette paroisse, une dizaine d’événements familiaux (baptêmes, mariages et enterrements) ont eu lieu entre 1715 et 1877, selon les statistiques de mon fichier Hérédis :

Puis, je me suis rendue à Ploujean… Autrefois, village indépendant, il est rattaché à Morlaix le transformant en quartier depuis 1960.
Ce lieu est le berceau de mes branches armoricaines : LAVIEC, STEUN, BESCOND, MORVAN, SALIOU…

Eglise N.D. de Ploujean – XIe, XIVe et XIXe siècle

Jadis un cimetière entourait l’église comme le montre les vestiges d’une stèle scellée dans un mur. J’ai décrypté les noms qui y figurent et le hasard m’a placé devant des patronymes connus :

Marie-Jeanne LAVIEC +16/5/1845 à 73 ans Nicolas GAOUYER, son époux, + 28/2/1849 à 74 ans Leurs enfants : Nicolas GAOUYER +1/7/1867 à 35 ans – Yves GAOUYER époux de Jeanne STEUN + 3/7/1872 à 71 ans – Hervé GAOUYER époux de Marguerite LAVIEC + 18/4/1877 à 68 ans – Louis Marie GAOUYER + 12/11/1895 à 80 ans –

Les LAVIEC sont certainement une des familles les plus anciennes de Ploujean. Celui dont le nom est gravé sur une pierre du mur sud était « fabricien » à l’époque.

Dans cette paroisse, 272 événements familiaux ont eu lieu entre 1599 et 1842, toujours selon les statistiques de mon fichier Hérédis.

A la sortie de Ploujean, se trouve la chapelle Sainte-Geneviève. Ce bâtiment perdu au fond d’un petit vallon est en mauvais état et semble abandonné.
Là encore, un LAVIEC, mon Sosa 3874, y a laissé sa trace, selon Ploujean-Patrimoine :
Une chaire hexagonale à panneaux sculptés s’appuie à une grille qui porte sur sa frise cette inscription : « Fait faire par Jan Laviec, lors gouverneur et maître Guillaume Kdeland chapelain de ceste chapelle 1639 »

Chapelle Sainte-Geneviève – XVIe siècle

A suivre…

 

Sources : Ploujean-patrimoine : https://ploujeanpatrimoine.files.wordpress.com/2013/12/eglise-nd-de-ploujean.pdf
Images : Collection personnelle
Carte Finistère : Google maps

 

#Généathème… Michel PARIS, mon Sosa hérétique…

Le généathème d’avril proposé par Sophie de La Gazette des ancêtres nous propose de raconter un Sosa au hasard… J’ai choisi de vous parler de mon Sosa 3844, à la 12ème génération, Michel PARIS.

Je pensais naïvement que tous mes ancêtres étaient des catholiques avérés.
Il se trouve que Michel PARIS et sa famille ne l’étaient pas. Ils le sont devenus par obligation… En effet, Michel PARIS et les siens étaient protestants !
Ils résidaient à Noyers (futur Noyers-Bocage) dans le Calvados, Doyenné de Fontenay-le-Pesnel.
Grâce au précieux travail de relevé de l’E.G.B.M.N (Entraide Généalogique Bretagne Maine Calvados), j’ai découvert une partie de la vie religieuse de mon Sosa.

La Normandie protestante était divisée en 6 colloques, dont pour la Basse Normandie : CAEN (Campagne de Caen et Bessin) auquel appartenait l’église de St Vaast regroupée avec celle des Essarts. Le temple protestant de St Vaast s/Seulles (bien que dans cette localité il n’y ait pas de famille protestante) couvrait la région suivante : Audrieu – Grainville s/Odon – Mondrainville – Noyers Bocage – Villy Bocage et Vendes.
De 1668 à 1677 on estime à 200, les fidèles protestants. L’exercice religieux y fut prohibé le 03/02/1685 suite à la déclaration royale du 26/12/1684, interdisant l’exercice dans les localités où il y avait moins de 10 familles de la Religion Prétendue Réformée.
A cette date, les nouveaux-nés doivent tous être baptisés à l’église catholique – Les mariages clandestins se font “au désert », les inhumations dans des terrains privés. (1)
Paroisse de Noyers
Sources : (1) J.A. Galland « essai sur l’histoire du protestantisme normand » – (Grassart éditeur 1898)

Michel PARIS était fermier à l’Abbaye d’Ardennes (14), Baronnie de Tesnières. Ce terme désignait en fait une ferme.

Fils de Jean et de Judith LOISEL, il a épousé Marie LESAGE, le 10/05/1671 au Temple de St-Vaast-sur-Seulles.
Ensemble, ils ont eu six enfants, 3 garçons et 3 filles :
– Suzanne née le 25/03/1672 à Noyers, baptisée le 27/03 au temple de St-Vaast S/Seulles. Ses parrain et marraine étaient Pierre Richard et Suzanne Badouet, sa femme. Quelques années plus tard, ils sont devenus les beaux-parents de Suzanne quand elle a épousé leur fils, Estiennes.

– Marie baptisée le 13/08/1673 (parrain : Daniel Paris bourgeois de Caen et marraine : Marie Paris, tante). Elle a abjuré le 7/04/1686.

– Pierre (Sosa 1922) né le 26/02/1676 à Noyers, baptisé le 8/03/1676 (parrain : Pierre Lesage, fils de Jean dit La BARIERE et marraine : Madeleine Lesage, grand-mère).
Pierre, 32ans, a épousé le 18/2/1708 Jeanne GAUGAIN, de Noyers, 26ans, veuve de Pierre GUERAUD « ayant fait faire auparavant abjuration publique audit Pierre de la RPR suivant attestation  du père Constance, capucin à Caen en date du 14/02/1708 auquel il s’est confessé »
Les deux actes se suivent dans le registre de Noyers. C’est comme cela que j’ai découvert que cette branche familiale était protestante.

– Estienne, baptisé le 6/06/1683 (parrain et marraine : Estienne Lesage et Magdeleine De La Coudre)

– Anne, âgée de 5 jours, a reçu le baptême catholique à Noyers, le 28/04/1694 (parrain et marraine : Jean Sevestre et Anne Paris)

Il n’y a pas trace du troisième fils.

L’Intendant de la Généralité de Caen a ordonné aux curés de chaque paroisse de la circonscription d’enquêter et d’établir un relevé des familles prostestantes.
Voici ce que le vicaire et prieur de Noyers a écrit, en termes soupçonneux, sur Michel PARIS et sa famille, le 19/05/1699 :
Michel PARIS et sa femme, fermier des religieux d’Ardennes (Baronnie de Tesnières située à Noyers – 6 enfants 3 fils 3 filles – les 2 grands 25a le dernier 15a. – la fille aisnée a épousé Estienne RICHARD le 28/10 dernier contre les ordonnances du Roy et les constitutions de l’église dont nous avons dressé procès verbal et fait plaintes à Mgr de Bayeux et à Mgr l’Intendant et l’information étant faite, l’affaire apaisée les hérétiques sont devenus plus insolents qu’auparavant.
La 2ème fille est « sur les voyes » de se marier,  la dernière a  5 ans –
Ledit Michel tient de ferme (fermage reçu) pour 1300 £ – il a de son propre de rente  200 £.

Sous la pression, Michel et Jean son père ont abjuré leur religion prétendue réformée, le 24/04/1686 et Marie Lesage sa femme, le 26/03/1686.
C’est ainsi que leurs descendants sont devenus des catholiques assidus !

Décidément, nos ancêtres nous réservent d’incroyables surprises… N’est-ce-pas ?

Sources : AD Calvados – Noyers et EGBMN
Image : Les réformateurs Luther et Calvin – Temple du Raincy (93)

#MaCuisineAncestrale… Poisson d’avril…

Je ne vais pas vous laissez nager entre deux eaux plus longtemps…
Ma découverte n’avait rien de secret…
Il s’agissait, bien sûr, d’un petit poisson tout frais pêché le 1er avril !
(En cliquant sur le lien, vous découvrirez les origines de cette tradition)

Pour me faire pardonner, je vous livre la recette originale qui m’a inspiré cette facétie.
Le koulibiac, koulibiak ou coulibiac est un plat d’origine slave qui remonterait au XIIe siècle. Il fut introduit en France par les immigrants polonais venus travailler dans le Nord.
Il peut-être garni avec du poisson, de la viande ou des légumes.

Poisson d’avril oblige, j’ai réalisé un Koulibiac de saumon…

Pour 6 personnes, il faudra :
100 g de riz (oryra sativa)
4 œufs (ovo gallus)
3 cuillères à soupe de semoule de blé fine (triticum durum)
600 g de filet de saumon (salmo salar)
1 verre de vin blanc (vino blancus)
1 bouquet garni de thym, laurier et persil (thymus, laurus nobilis et pertroselinum crispum)
1 cuillère à soupe de paprika (capsicum annuum)
3 échalotes (alluim ascalonicum)
350 g de champignons de Paris (agaricus campestris)
165 g de beurre (butyrum)
Sel et poivre (sal et piper nigrum)
500 g de pâte feuilletée.

Faire cuire le riz et l’égoutter,
Faire durcir 3 œufs,
Étaler la semoule dans une assiette et l’asperger d’eau bouillante salée (1 fois et demi le volume de la semoule),
Laver le saumon et l’éponger avec du papier absorbant,
Porter à ébullition 1,5 l d’eau salée avec le vin blanc, le bouquet garni et le paprika,
Plonger le saumon et laisser cuire 10 mn à petits frémissements,
Laisser refroidir le poisson dans le bouillon, puis égoutter,
Émincer les échalotes et les champignons de Paris,
Faire revenir dans une poêle avec 15 g de beurre,
Écaler les œufs et les couper en quatre,
Préchauffer votre four à 200° (Th. 6-7),
Tapisser une plaque de cuisson d’une feuille de papier sulfurisé,
Étaler les 2/3 tiers de la pâte feuilletée sur 3 mm d’épaisseur, en forme de rectangle (ou comme moi, en lui donnant une forme de poisson),
Étaler sans aller jusqu’aux bords en couches successives : le riz,  les champignons/échalotes, la semoule, le saumon grossièrement émietté et les quartiers d’œufs durs,
Relever les bords de la pâte feuilletée sur la préparation,
Étaler le tiers restant de pâte feuilletée et recouvrir le pâté,
Pincer les bords,
Réaliser des décorations avec les chutes de pâte,
Dorer avec un jaune d’œuf battu,
Glisser dans le four pendant 30 mn,
Servir très chaud avec le reste de beurre fondu en saucière.

N.B. J’ai adapté les proportions pour réaliser cette recette pour deux.

Voilà un poisson de fête qui fera frétiller vos papilles et ravira vos convives.
Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

 

Sources :
Le petit Larousse des saveurs des régions de France
Origines du poisson d’avril : www.france-pittoresque.com
Images : collection personnelle – mamietitine.centerblog.com

 

 

 

#MaCuisineAncestrale… Une recette secrète…

J’aime les documents anciens et les vieux livres.  Et dernièrement, j’ai eu la surprise de trouver à l’intérieur de l’un d’eux, une feuille froissée et partiellement brûlée.

Cette page volante m’a intriguée, car il me semble qu’il s’agit d’une recette… Serait-ce une recette de cuisine ancienne ?


Les termes utilisés pour décrire les ingrédients sont en latin. Le mode opératoire de la réalisation n’est pas transcrit.

Curieuse de connaitre le fin mot de l’histoire, je vais tenter de la traduire…

Votre aide est la bienvenue… N’hésitez pas à me laisser des commentaires ! Merci d’avance.

Image : collection personnelle