La Cité Malesherbes…

La Cité Malesherbes est une voie privée, protégée par d’élégants portails, dans le 9e Arrondissement de Paris.

BCANC7AT

Elle débute au 59 rue des Martyrs et se termine au 22 rue Victor Massé, jadis rue Laval.

Cette cité se trouve aux confins de la Nouvelle Athènes et de Montmartre.

Elle est située sur l’emplacement de l’hôtel particulier de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794) : ministre, académicien, juriste, défenseur de l’Encyclopédie et protecteur de Diderot. Défenseur de Louis XVI, il fut guillotiné en 1794.
Son hôtel particulier et ses terres occupaient plus d’un hectare et demi.

Adrien ABRAHAM, dernier propriétaire de l’Hôtel Malesherbes décida, en 1855, de réaliser une opération immobilière en détruisant sa résidence et en créant une nouvelle voie.  Mais, il prit le parti d’affecter les terrains à l’édification d’une quinzaine de petits hôtels particuliers attirant ainsi des artistes (peintres, acteurs dramatiques…), des intellectuels en vogue de la Nouvelle Athènes, de grands bourgeois mais aussi quelques dames entretenues.

On peut encore admirer les façades de ces riches demeures, notamment au numéro 11, avec une devanture polychrome ornée de céramiques, laves et terres cuites émaillées, œuvre de l’architecte JAL pour le compte du peintre JOLIVET.
Cet hôtel est classé Monument Historique.

malesherbes_300-9c91f

Le numéro douze abrita la S.F.I.O (Section française de l’International Socialiste) créée en 1905, puis le P.S entre 1936 et 1975.
Aujourd’hui, on y trouve la Fondation Jean JAURES.

Au numéro 17, la cité forme un coude. La Villa Carla construite en 1857 par Jacques AMOUDRU présente une belle rotonde et sur la façade de briques roses et de pierre , on peut voir deux profils dans deux médaillons. Une échauguette néo-gothique a été ajoutée à son extrémité.

malesherbes2_300-838b9

Et pour finir cette visite, revenons au numéro trois  qui abritait la clinique Marie-Louise dont la spécialité était une maternité, aujourd’hui disparue.

Pour l’anecdote : Bernard Buffet, Johnny Hallyday et Françoise Hardy y sont nés….
Les journaux n’en n’ont point parlé, mais, c’est également dans cette clinique que j’ai montré le bout de mon nez… un bel automne, il y a plusieurs décennies.

Je n’étais jamais allée sur mon lieu de naissance… Et lors d’une promenade , j’ai découvert un bel endroit où plane encore le romantisme parisien du XIXe siècle.

Et vous, que connaissez vous de votre lieu de naissance  ?

Sources :
www.mairie9.paris.fr
Images : collection personnelle

L’Hôtel de Ville de Paris…

Une petite promenade parisienne vous plairait-elle?

Alors, suivez-moi… Je vous emmène à la découverte de  l’Hôtel de Ville de Paris situé dans le 4e arrondissement en bordure  de Seine.

IMG_0842-001

L’Hôtel de ville est intimement lié à l’histoire de notre Capitale depuis le 14e Siècle. Le bâtiment actuel s’élève sur l’ancienne Place de Grève où Etienne Marcel, Prévôt des marchands, acquît en 1357  la petite Maison aux Piliers afin d’y établir le siège de la municipalité.

Une corporation de riches marchands, les Nautes, dont l’organisation monopolisait le transport fluvial fut à l’origine de la municipalité. Leur emblème, la nef, figure sur le blason de Paris.

IMGIMG_0001

Les marchandises étaient débarquées sur la grève, autrement dit, la berge. Cet endroit était le cœur de Paris et on y organisait des fêtes. La place servait également aux exécutions capitales. Mais, la grève était essentiellement le lieu de rencontre des employeurs et des travailleurs journaliers venus chercher une embauche. Par extension, saviez-vous que « faire grève » trouve ici son origine !

Puis,  la Maison aux Piliers devint l’Hôtel de ville de Paris et fut transformée en un beau palais de style renaissance sous l’égide d’un italien, Dominique de Cortone, dit le Boccador.  On trouve encore des vestiges de cette époque, comme cet escalier à vis :

IMG_0838-001

Pendant la Révolution, l’Hôtel de ville devint le symbole de la liberté parisienne. C’est là que le 17 juillet 1789, Louis XVI reçut la cocarde tricolore des mains de J.S Bailly, premier maire de Paris.

A partir de 1837, l’édifice devenu exigu fut agrandi à la demande de Rambuteau, Préfet de la Seine. Les travaux durèrent environ 30 ans et furent achevés sous Haussmann, Préfet du Second Empire.  Décoré par Ingres et Delacroix, le bâtiment était, alors, considéré comme le plus beau palais de la capitale.

Le 4 septembre 1870, après la défaite de Napoléon III à Sedan face à la Prusse, la foule se réunit devant l’Hôtel de ville pour y proclamer la République. Après, plusieurs mois de siège, les parisiens y créèrent la Commune. S’ensuivit une répression sans précédent de la part du gouvernement retiré à Versailles. Paris fut à feu et à sang : les palais des Tuileries et de la Légion d’Honneur, la Cour des Comptes et l’Hôtel de ville furent incendiés.

En août 1871, le Conseil municipal installé au Palais du Luxembourg décida la reconstruction de la maison commune. La jeune République lança un concours d’architectes et le projet de Théodore Ballu et d’Edouard Deperthes qui préconisait une reconstruction avec une façade sensiblement identique au palais renaissance fut retenu.  L’inauguration du nouvel Hôtel de ville eut lieu le 13 juillet 1882.

C’est le même édifice que nous pouvons voir actuellement marqué par les heurts de notre histoire, notamment après la libération de Paris en août 1944 puisque ses murs portent encore les marques des fusillades échangées.

Aujourd’hui, l’Hôtel de ville de Paris est le siège de la démocratie locale. Il accueille, dans ses salons d’apparat, les personnalités étrangères en visite dans la capitale ainsi que les parisiens lors des évènements qui rythment la ville.

La façade du monument est ornée de cent huit personnalités toutes nées à Paris, hormis le Boccador représenté sous les traits de l’architecte Ballu. Paris est également unie à la France à travers ses villes et ses provinces symbolisées par trente sculptures sur les façades, trente-six blasons et seize peintures à l’intérieur.

Maintenant, nous pénétrons à l’intérieur du bâtiment et nous visitons uniquement les salons de réception ; le reste étant réservé aux bureaux.  Nous empruntons l’escalier d’honneur avec ses cinquante marches :

IMG_0811-001

Nous arrivons dans le salon d’entrée orné d’un plafond à caissons et de lustres en cristal de Baccarat et de sculptures en marbre :

IMG_0814-001

IMG_0823-001

Maintenant,  nous nous dirigeons vers la salle des fêtes :

IMG_0821-001

IMG_0822-001

La richesse du lieu évoque la somptuosité des festivités parisiennes.

Nous pénétrons ensuite dans un second salon où Georges Bertrand rendit hommage au monde rural à travers ses peintures :

IMG_0820-001

IMG_0817-001

Ensuite, nous empruntons un petit corridor orné de vitraux dédiés aux corporations artisanales :

IMG_0815-001

Et nous achevons la visite par un dernier salon agrémenté d’une magnifique cheminée en marbre. Nous trouvons toujours les peintures murales et les lustres en cristal de Baccarat :

IMG_0826-001

IMG_0835-001

IMG_0836-001

IMG_0829-001

IMG_0837-001

Si, comme moi, la visite vous a plu…  Sachez que la ville de Paris organise des visites guidées et gratuites pour découvrir ce magnifique bâtiment.

 

Sources : Photos – collection personnelle

 

 

 

Sur les pages d’un cahier d’écolier…

Je viens de recevoir l’acte de décès d’une de mes arrières grands-mères paternelles, Octavie Louise MEREAUX qui est décédée à Athies sous Laon, le 30 octobre 1917.

Scan (1)

 

 

La guerre fait rage… La région picarde se trouve en territoire occupé par l’ennemi et elle le restera pendant quatre ans. Les réquisitions et la pénurie de matières premières obligent la population à se débrouiller et à innover dans leur quotidien.

Les gens survivent… La vie va, bon gré, mal gré !

A Athies,  la mairie ne possédant plus de registres, les actes d’état civil sont transcrits sur des cahiers d’écolier !

Et en découvrant cette simple page,  je ne peux m’empêcher de penser que les civils ont, eux aussi, subi  bien des épreuves !

 

 

Source : Acte de décès Mairie d’Athies sous Laon.

 

 

 

 

Fusillé pour espionnage pendant la Grande Guerre…

Depuis quelques jours, le site « Mémoire des Hommes » a mis en ligne une base concernant les fusillés de la Première Guerre Mondiale. (cliquez pour atteindre la base)

Par curiosité, j’ai effectué une recherche « par département », là où vécurent mes ancêtres. J’ai constaté que chaque département concerné possède son lot de malheureux exécutés.

Mon attention s’est plus particulièrement portée sur l’Aisne.  Dans ce département, j’ai compté onze fusillés : neuf militaires et deux civils, ces derniers ayant été accusés d’espionnage.

La Picardie se trouve dans la zone occupée par l’ennemi. J’ai d’ailleurs écrit un article que vous trouverez, ici. Et dans ces temps où régnaient suspicion, délation, exaction et condamnation, si l’Armée n’a pas épargné ses soldats, elle n’a guère épargné les civils, non plus !

Voici résumé le procès d’un pauvre hère qui a été condamné et exécuté, à mon avis, sommairement  :

Louis Ernest HIRSON dit « Nénès » est né le 15 septembre 1878 à Vailly sur Aisne.  Il mesure 1m60, il est blond et ses yeux sont couleur ardoise. Il est célibataire et exerce le métier de forain et de journalier. Il est décrit comme  marginal vivant au jour le jour et ne travaillant qu’occasionnellement.  Il vit dans une roulotte mais lorsque celle-ci est détruite par les bombardements, il trouve refuge chez des femmes seules du village qui l’hébergent dans leur cave.

Le 19 novembre 1914, il comparait devant le Conseil de Guerre de la VIe Armée à Villers-Cotteret. Il est accusé de vol mais aussi d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi dans le but de favoriser ses entreprises ; autrement dit, il est un espion.

Il est informé que les témoins assignés contre lui sont le Sieur Louis Harlé, domestique et le Sieur Durrès, Inspecteur de la Police Mobile. Louis Harlé étant hospitalisé, il est représenté par Régnié, gendarme de la Prévôté du quartier général de la VIe Armée.

Le procès débute le 22 novembre à 8:00 par la lecture de plusieurs dépositions dont celles du frère, de la sœur et de la nièce de l’accusé contredisant ses déclarations.

Concernant l’accusation de vol :

En octobre 1914, aidé par un ouvrier, Hirson s’est introduit dans l’usine Wolber sise sur la commune de Vailly et y a dérobé deux enveloppes et deux chambres à air pour équiper son vélo au cas où il serait obligé d’évacuer précipitamment le village. Entre temps, l’usine a été incendiée lors des bombardements.

De plus, lors de son arrestation, Hirson dit posséder la somme de 150 Frs. Mais, en réalité,  il détient 200 Frs et semble l’ignorer… Suspect, suspect… pour un homme qui ne travaille guère ! Il déclare que cet argent représente ses économies depuis trois ans et qu’étant célibataire, ses dépenses sont très succinctes.

Concernant l’accusation d’espionnage :

– Louis Harlé est fait prisonnier par les allemands entre le 3 et le 16 octobre 1914 avant de s’évader. Il a aperçu Hirson, dans la nuit du 5 octobre, dans une tranchée allemande discutant avec un officier, lui communiquant des renseignements sur les troupes anglaises et leur Etat Major dont le Q.G se trouve dans la maison de Mr. Cadot, située à 150 m derrière l’église de Vailly.

Un rapport précise que la zone anglaise a été bombardée mais qu’il est impossible de dire si cela s’est produit lorsque l’Etat Major se trouvait dans la dite maison. Par ailleurs, Vailly étant sous occupation allemande, il n’a pas été possible de découvrir si des personnes avaient vu Hirson pénétrer dans les lignes allemandes. En outre, la gendarmerie connait très bien le jeune Harlé, domestique chez un certain Sieur Vilain, actuellement sous la domination allemande.

– L’inspecteur Durrès rapporte que Hirson est très mal considéré dans la commune et qu’on ne lui connait aucune ressource. Des gens notables du pays ont même déclaré que si Hirson avait de l’argent en sa possession, il était forcément de provenance suspecte.

Dans les documents mis en ligne, je n’ai rien lu concernant la défense du prévenu, à part un télégramme provenant de Paris et émanant du Ministère de l’Intérieur – Sureté Recherches confirmant que Hirson est inconnu à l’identité judiciaire ainsi qu’aux archives centrales du contrôle général.

Le procès a duré deux jours. Le 22 novembre 1914, Hirson est reconnu, à l’unanimité, coupable des chefs d’accusation. Il est condamné à la peine de mort après dégradation civique, ainsi qu’aux frais envers l’Etat.

Le 23 novembre 1914, au petit matin, Louis Ernest Hirson dit « Nénès » est exécuté dans le parc du Château de Villers-Cotteret.

Le 24 novembre 1914, le Greffier du Conseil de Guerre a adressé 200 Frs à la Caisse des Dépôts et Consignations.

 

 

Sources : SHD/GR 11 J 142 – Conseil de guerre – Photo :  SHD

#Généathème : 1 Jour 1 Poilu…

Pour le généathème de novembre, j’ai choisi de vous parler de ma contribution au programme « d’Indexation Collaborative » sur le site « Mémoire des hommes ».

C’est en pensant  aux générations futures  que je me suis, bien volontiers, soumise à cet exercice dont nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire de sa création sous l’égide de Jean-Michel Gilot.

J’ai relevé le défi en débutant par les Poilus de ma commune résidentielle, Verrières le Buisson dans l’Essonne.

Monument aux morts VlB

J’habite à Verrières  depuis de nombreuses années et j’avoue que je ne m’étais jamais vraiment intéressée au passé de ces personnes. A ma décharge, le monument aux Morts se trouve dans le cimetière communal et n’est guère visible pour le promeneur lambda. Je me suis donc rendue sur place pour le photographier.

En septembre dernier, l’Association Historique « Connaissance de Verrières » m’a remis une revue éditée en 2008 à l’occasion de son 40e anniversaire . Cette publication est entièrement consacrée aux Verriérois morts pour la France lors de la Première Guerre Mondiale.

Poilus VlB

Ce document de 195 pages est très bien documenté. Une première partie est consacrée aux Poilus de la commune avec leur biographie,  des textes,  des photos provenant de divers témoignages. La seconde partie est plus générale et relate différents aspects du conflit comme la vie des soldats dans les tranchées.

J’ai, ainsi, découvert que 86 Verriérois avaient perdu la vie en défendant leur Patrie. Leurs noms sont à jamais gravés dans la pierre (ou plus exactement, ici, dans la mosaïque).

Monuments aux morts VlB 2

Cependant, certains n’ont pas été recensés sur le site « Mémoire des Hommes » :

  • Georges Henri ARDILLON ° 06/09/1887 Verrières le Buisson + 07/07/1917 Verrières le Buisson
  • Henri Léon CASTANET ° 24/04/1874 Verrières le Buisson + 07/12/1915
  • Albert GODARD ° 14/04/1886 Mézières en Drouais (Eure & Loir) – Soldat 170e R.I + 13/01/1921 Paris 14e (Seine)
  • Henri Léopold Augustin LANDRY ° 26/09/1878 Ferrière aux Etangs (Orne) + 30/11/1917 Verrières le Buisson
  • Auguste Anatole FEUILLERET ° 03/07/1874 Verrières le Buisson + 19/12/1914 Verrières le Buisson (maladie contractée aux armées)
  • Joseph Marie Philippe LEVEQUE DE VILMORIN ° 21/05/1872 Antony (92) + 29/06/1917 Antony (92)

J’ai transmis ces noms au site « Mémoire des Hommes ». Il semblerait que ces hommes n’aient pas obtenu la mention « Mort pour la France ». Mon interrogation est sans doute naïve, mais tous ces militaires ne se sont’ ils pas battus pour la France ?  Toujours est-il qu’une demande doit être déposée auprès de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants) en justifiant des états de service et du décès de chacun ainsi que tout document possédant la mention Mort pour la France ou pouvant aider à l’attribution de la dite mention.

En outre, 16 soldats Verriérois n’ont pas été inscrits sur le monument aux morts de la commune. On trouve leur nom sur des plaques commémoratives  dans d’autres villes :

  • Louis François ARNOUAT ° 06/02/1881 Nevers (Nièvre) – 2e Classe 352e R.I  + 17/09/1914 Fontenoy (Aisne)
  • Michel Auguste Léon BAUDET ° 31/03/1881 Verrières le Buisson – 2e Classe 224e R.I +17/12/1914 Maricourt (Somme)
  • Albert Paul CASTANET ° 26/10/1886 Verrières le Buisson – 2e Classe 98e R.I + 17/10/1918 Roanne (Loire)
  • Georges CASTANET (Frère d’Albert) ° 05/07/1896 – 2e Classe 131e R.I + 30/06/1916 Argonne (Meuse)
  • Eugène Arthur CHENNEVIERE ° 06/02/1885 Trun (Orne)- 2e Classe 54e R.I + 20/06/1915 Calonne (Meuse)
  • Désiré Joseph CORBEHEM ° 24/08/1886 Oisy le Verger (Pas de Calais) – Sapeur mineur 3e R.G + 04/08/1916 Wiencourt l’Equipée ( Somme)
  • Georges Adrien DELORME ° 27/11/1893 + 28/12/1919
  • Victor Léon Eugène FEUILLERET ° 07/04/1874 Verrières le Buisson – 2e Classe 17e R.I.T + 14/08/1918 Epernay (Marne)
  • Ernest Louis LEQUET ° 24/09/1889 Verrières le Buisson – Caporal 332e R.I + 16/04/1917 Berry au Bac (Aisne)
  • Jean-François LORIC ° 09/02/1889 Colpo (Morbihan) – 2e Classe 264e R.I + 24/07/1916 Estrées (Somme)
  • Louis Charles MARCONNES ° 21/07/1893 Paris 4e – 2e Classe 131e R.I + 22/08/1914 Gorcy (Meurthe & Moselle)
  • Eugène Pierre Marie MARTIN ° 02/10/1893 Guillac (Morbihan) – Soldat 123e R.I + 29/07/1919 Verrières le Buisson
  • Charles Henri MOREAU ° 09/09/1882 Sours (Eure & Loir) – 2e Classe 9e Section bis C.G.A + 12/12/1917 St Michel de Maurienne (Savoie)
  • Paul ROUSSEAU ° 1882 Solesmes (Nord)
  • Edmond SERVAT ° 19/10/1884 Paris 6e – 1e Classe 153e R.I + 15/07/1918 Couthiésy (Marne)
  • Albert Léon VINEUX °20/03/1881 Cappy (Somme) 2e Classe 120e R.I + 16/11/1914 Binorville (Marne)

Verrières le Buisson était, également, à l’époque une ville de soins pour les soldats blessés. Une propriété appartenant à un certain Mr Bourrelier servait de maison de repos. Le 55e Régiment d’Infanterie Territoriale était basé sur la commune. Ainsi, les médecins de la garnison ont rendu de grands services auprès de la population civile, notamment lors de l’épidémie de rougeole qui a touché les enfants au printemps 1915.

Puis, pendant le conflit, le statut de « Pupille de la Nation » ayant été instauré par la loi du 29 juillet 1917, plusieurs petits Verriérois  orphelins ont été adoptés par l’Etat.

Aujourd’hui, j’ai découvert une page de l’histoire de ma commune et je continue l’indexation sur le site Mémoire des Hommes !

Et vous, participez-vous également à ce programme ?

 

Sources : L’Historique de Verrières – Connaissance de Verrières

Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

Je me souviens…

Je me souviens… Tout a commencé il y a plus de 3 siècles… Le 2 octobre 1657, Ozanne Achon et Pierre Tremblay se mariaient à Montréal, pour le pire et le meilleur…

Le pire étant sans doute les conditions de vie d’alors.

Le meilleur étant que ces deux-là devenaient un des couples fondateurs de la province de Québec, assurant une nombreuse descendance.

Hervé Pencalet a d’ailleurs écrit un très bel article sur Ozanne (cliquez sur le nom) où il met à l’honneur cette femme, grand-mère de tous les Tremblay d’Amérique.

Je me souviens… C’était, il y a sept ans, L’Association des Tremblay de France nous contactait afin d’assister aux fêtes du 350e anniversaire de mariage de Ozanne & de Pierre qui devait avoir lieu le 7 octobre 2007 à Montréal et à Québec. Cette cérémonie réunissait quelques 800 Tremblay d’Amérique, de France et d’ailleurs. Nous étions les seuls Achon présents, mon mari et moi et par un heureux hasard, nous fêtions également notre anniversaire de mariage, le même jour !

L’évènement était important et relayé par divers médias. Nous avons été interviewés à plusieurs reprises et fort surpris de cette « célébrité » soudaine.

Nous découvrions, alors, un pays où la nature était flamboyante sous un magnifique soleil et où les gens nous recevaient comme des membres de leur famille.  Nous avions le sentiment d’être « à la maison » et nous avons d’ailleurs noué des liens d’amitiés très forts avec certains Tremblay.

Je me souviens… C’était, il y a quelques jours, nous sommes retournés  au Canada retrouver nos amis et pour découvrir la Gaspésie et les chutes Niagara.

Là encore,  le sentiment d’appartenance à une famille est présent et les rencontres se multiplient : la première avec Hervé Pencalet, son épouse et sa fille. Nous avons passé une soirée fort sympathique à discuter « généalogie » bien évidement, mais aussi à chanter avec les tables voisines dans le restaurant où nous avions rendez-vous.

IMG_0422-002

Puis, lors de notre périple, nous avons fait escale à Baie Saint-Paul, la petite bourgade où vécurent Ozanne & Pierre.  Nous avons été reçus par des descendants du couple et l’émotion fut grande lorsque nous avons découvert les stèles dédiées à Ozanne & à Pierre. C’est ainsi que l’histoire et la généalogie nous ont rattrapés… pendant notre voyage d’agrément !

IMG_0650-002

IMG_0656-001

« Je me souviens » est la devise de la province de Québec…

IMG_0529-001

Nous nous souviendrons… en attendant notre prochain voyage chez nos cousins !

 

Sources : Photos – Collection personnelle

L’affaire de la Tapounelle…

Je vous ai déjà raconté plusieurs chroniques sur Saint Ilpize, ici et

Voici, aujourd’hui, une nouvelle histoire : L’affaire de la Tapounelle !Dont voici le récit :

LA SEIGNEURIE DE SAINT ILPIZE :

Entre le XIVe et le XVIIe siècle, la localité de Saint Ilpize a une très grande vitalité. Située sur les rives escarpées de la rivière Allier, c’est une forteresse qui domine et permet à ses possesseurs de contrôler toute la vallée.

Noble Emo cède la seigneurie de Saint Ilpize en 1201 au Dauphin d’Auvergne. En 1262, Robert 1er assigne la seigneurie à son second fils. Les enceintes du château sont imposantes au point que la ville compte près de 5 000 habitants au XIVe siècle !

La prospérité des lieux se propage jusqu’au XVIIe siècle.

Après avoir subi les outrages de la Guerre de Cent ans où la ville est pillée et brûlée par Thomas de la Marche allié au non moins célèbre Seguin de Badefol, la seigneurie échoit par mariage à Guy d’Amboise pour passer ensuite dans les familles de Luxembourg de Roussy, de Larochefoucault, de Langeac et terminer chez les d’Espinasse en 1698.

Siège d’une prévôté royale en 1781, le château est vendu à la Révolution.

UNE CHAPELLE EST CONSTRUITE A TAPON :

Cassini

Aux côtés de la « grande ville » de Saint Ilpize, à quelques encablures, se trouve le village de Tapon qui compte entre 300 et 400 âmes. Les chemins pour se rendre à Saint Ilpize sont forts malaisés et comportent de nombreux obstacles. Les paroissiens lassés de l’obligation de parcourir régulièrement ces pénibles sentiers sollicitent l’autorisation de construire un lieu de culte.

De généreux donateurs tels qu’Antoine Portal, Antoine et Gilbert Pastourel et bien d’autres donnent 27 livres pour la célébration des messes les dimanches et jours de fête dans le futur bâtiment.

Après bien des vicissitudes, l’évêché leur donne l’autorisation d’édifier une chapelle en 1647.

Dédiée à Saint-Roch, le nouvel édifice est inauguré le 23 novembre 1650 par M. Jean-Baptiste Dorcival, délégué de l’évêque de Saint- Flour. La première messe y est célébrée. Mais un litige oppose le prêtre et sacristain de l’église de St-Ilpize, en la personne de M. Antoine de Vazeille, chanoine régulier de Saint Augustin en l’Abbaye de Pébrac, et les habitants de Tapon. La réception d’offrandes et de cire de reynage par la chapelle de Tapon ne convient pas à l’homme d’église.

Finalement, un accord est trouvé devant Jacques Fournier, tabellion de St-Ilpize, le 25 novembre 1657.  Les Taponais perdent la partie et sont mis dans l’obligation de verser, chaque année au mois d’août, une somme de trois livres au sacristain de St-Ilpize. Cette décision leur permet de conserver les offrandes reçues.

Mais la célébration des messes n’a lieu que les dimanches d’hiver, ce qui ne convient pas aux paroissiens de Tapon. Le 9 avril 1729, ils présentent une requête à l’évêque de St-Flour, Monseigneur Joaquim d’Estaing, afin que l’office dominical soit célébré les dimanches et jours de fête tout au long de l’année.

Après enquête, M. Chalvon, Curé de la paroisse de Saint-Jean de Brioude délivre une ordonnance le 2 juin 1729 par laquelle les messes seront bien célébrées comme demandé moyennant chaque année, pour les habitants de Tapon, de payer la somme de 80 livres au prêtre desservant la chapelle.

Les gens font fondre une cloche qui dorénavant va faire partie de leur quotidien. Cette dernière est bénite le 18 mai 1732 par M. Lamothe alors curé de St-Ilpize et va obtenir de la notoriété sous le nom de « Tapounelle »

La réputation de la chapelle de Tapon arrive jusqu’à Rome où le Pape Clément XII établit deux bulles la concernant. La première accorde une indulgence de 7 ans (9 août 1734), puis une indulgence perpétuelle (31 janvier 1735) à tous ceux qui visiteront la chapelle selon des postures bien déterminées.

Et  jusqu’à la Révolution les choses vont bien se passer.

LA REVOLUTION PASSE PAR LA :

La chapelle est habitée par un particulier, et l’on considère qu’il est convenable d’en sortir la cloche. Le bâtiment est désaffecté et la cloche, d’abord suspendue à un arbre, est mise à l’abri sous un hangar.

Suite aux décrets de 1792 et 1793 relatifs au mobilier des églises désaffectées, la « Tapounelle » est attribuée à St-Ilpize et va être placée dans le clocher de l’église du chef-lieu de la paroisse.

Les Taponais sont mécontents de cette décision car ils gardent le secret espoir de rétablir la chapelle dès que les circonstances deviendront meilleures.

En 1834, à St-Ilpize, le clocher est déplacé dans le donjon du château après consolidation de la tour. Les Taponais semblent avoir oublié leurs intentions sur le devenir de leur cloche.

Mais en 1848, on reconstruit, vraisemblablement dans la précipitation, la chapelle de Tapon et comme il se doit les habitants du village revendiquent la restitution de leur cloche.

Les Ilpidiens sont peu enclin au retour de la « Tapounelle » au bercail ; furieux, les Taponais mènent une opération « manu militari » pour récupérer l’objet du litige.

Cette manœuvre n’est pas du goût des gens de St-Ilpize et sous la houlette du commandant de la Garde Nationale de Brioude, une force armée fait irruption à Tapon et de gré ou de force, récupère la « Tapounelle » qui est ramenée à St-Ilpize après avoir au préalable emprisonné quelques malheureux de Tapon.

Hélas pour les Taponais, la rapidité de construction de la chapelle a entraîné des malfaçons, au point que la voûte de la chapelle s’écroule. Ce nouvel épisode rend caduque le retour de la cloche à Tapon.

Grâce au volontariat des Taponais, la construction de la chapelle est terminée en 1875. L’année suivante, l’évêque du Puy accorde la célébration d’une messe mensuellement et le jour où l’on célèbre la fête patronale à l’occasion de la Saint-Roch.

Mais toujours pas de cloche au clocher !

LES ILPIDIENS TIENNENT A CONSERVER « LA TAPOUNELLE »

A St-Ilpize, les autorités civiles et religieuses tiennent à conserver la « Tapounelle ».

En 1877, soixante chefs de famille de Tapon présentent une pétition au Préfet de la Haute-Loire pour réclamer leur cloche et avant d’agir ils saisissent le Conseil Municipal et le Conseil de Fabrique.

Pour soutenir leur cause, les Taponais proposent de participer largement à l’acquisition d’une cloche pour remplacer leur « Tapounelle » dans le clocher de St-Ilpize.

Malgré cette offre, le 8 avril 1877, on tient un Conseil Municipal Extraordinaire ; les élus communaux considèrent que la moyenne partie des habitants de la commune de St-Ilpize, s’oppose au déplacement de la cloche, la majorité du Conseil suit cette opposition et vote pour ne pas prendre la demande en considération.

Le Conseil de Fabrique, composé de six membres, délibère sur le sujet le 28 avril 1877 ; trois reconnaissent la légitimité de la demande des gens de Tapon et les trois autres sont d’un avis contraire. Parmi ces trois opposants se trouve le Président dont la voix est prépondérante, et on a bien des difficultés à exploiter la décision du Conseil.

Le 22 juillet 1877, les conseillers municipaux maintiennent fermement leur position : on garde la « Tapounelle » à St-Ilpize !

Par exploit d’huissier daté du 10 octobre 1878 présenté au curé de St-Ilpize, détenteur des clés du clocher, les Taponais l’informent qu’ils vont faire opérer, deux jours plus tard, à la récupération de la cloche. Mais l’opposition et la résistance des Ilpidiens sont d’une telle force que les Taponais cèdent à la vindicte.

Le Conseil Municipal de St-Ilpize réexamine la demande des Tapenais le 18 février 1878 ; le refus de restituer la « Tapounelle » est confirmé.

DEVANT LA JUSTICE

Jean Chapaveyre, Trésorier du Conseil de Fabrique est assigné à comparaître le 9 avril 1878 devant le Tribunal Civil de Brioude. Huit jours, plus tard, c’est le Maire,  Jules Pierre Trouillier qui est convoqué.

Ni l’un, ni l’autre ne se présentent à la barre. Par défaut, ils sont condamnés à restituer la cloche par jugement du 28 mai 1878. Les élus communaux contestent le jugement et après bien des vicissitudes, l’affaire est jugée aux audiences des 12 et 13 mars 1879.

Par jugement contradictoire du 30 avril 1879, les Taponais sont déboutés et l’on fait droit à la municipalité de St-Ilpize ; mieux encore, les Taponais sont condamnés aux dépens et ils en sont pour 697 francs et quelques centimes de leur poche.

Rien de tel pour chauffer les esprits et inciter les Taponais à se faire justice…

Par une nuit noire, deux revanchards se faufilent dans les rues de St-Ilpize, grimpent au clocher et frappent furieusement la « Tapounelle » au point de la fêler. Et c’est ainsi que la cloche perdit toute sa résonnance et tous les bienfaits qui lui étaient attribués.

Si la « Tapounelle » annonçait les évènements qu’ils furent joyeux ou parfois bien tristes, lorsque le ciel était noir, prémices de grêle et d’orage, les Ilpidiens la faisaient sonner à toute volée, et pour cause, les battements de la « Tapounelle » avaient, parait-il, le pouvoir de détourner la tempête vers d’autres cieux sauvant ainsi les récoltes des méfaits des intempéries !

————————————————————————————-

LES HABITANTS DE TAPON SONT TENACES (1848)

En 1848, le village de Tapon comprend 48 foyers et près de 300 habitants.Une cinquantaine d’entre eux sauf François Marcon du lieu de Seniqueute se rendent
chez Maître Regourd notaire à Villeneuve d’Allier pour procéder à l’établissement de
l’acte de création d’une « Société » .Daté du 27 juin 1848, l’acte officiel apporte toutes les précisions sur la constitution de la
société, sur son financement et les conditions de construction de la chapelle (dimensions,
matériaux …etc..).Les « nouveaux actionnaires » font valoir « que le village de Tapon possédait une chapelle
pour l’invocation de Saint Roch et qu’elle était desservie au moyen des revenus de certaines
propriétés ». Ils rappellent que l’éloignement du chef-lieu de la paroisse, les mauvais chemins ,
« d’autres raisons encore » et que le besoin de rétablir la chapelle se fait de plus en plus pressant.L’acte précise que la chapelle sera construite sur la place publique du village située au
Coudert-Haut et que le capital de la dite société est d’un minimum de 1 800 francs.Outre l’apport en argent, « les actionnaires de bonne volonté » accorderont des journées
de prestations en nature et pourront concourir aux travaux de main d’œuvre.La société sera administrée par un Conseil (ou comité) d’agence composé de 5 membres choisis
parmi les actionnaires.
Les actionnaires

  • Belmont Antoine
  • Pastourel Pierre
  • Brun Pierre
  • Fournier Antoine oncle
  • Fournier Antoine neveu
  • Delomenède gendre de Vital Jouve
  • Trioullier Cirgues
  • Trioullier Gabriel
  • Gaspard Michel
  • Augier Jean Baptiste
  • Pastourel Cirgues André
  • Bonafoux Jean
  • Pireyre Jean, Trésorier de la société
  • Tourette Vital représentant défunt Dominique Tourette son père
  • Pagès Jean dit « Paysan »
  • Lazinier Vital
  • Lazinier Antoine dit « Jouzet »
  • Roche Pierre
  • Clément Vital
  • Delorme Vital, Membre du conseil d’agence
  • Souliagoux Guilhaume
  • Robert Jean père, Syndic du Conseil d’agence
  • Chantel Pierre
  • Ramain Jean, gendre Grellat
  • Ramain Vital dit « Galat »
  • Delomenède Cirgues
  • Triouillier Vital, dit « Le Faure »
  • Vigouroux Vital
  • Vigouroux Antoine dit « Blaise »
  • Tixier Vital
  • Ramain Pierre dit « Ponceton »
  • Roche Guilhaume
  • Tixier Gilbert dit « Garrigue »
  • Portal Pierre neveu
  • Gaspard François
  • Bourleyre Pierre, Membre du Conseil d’agence
  • Delomenède Pierre dit « Le Tailleur »
  • Belmont Pierre
  • Rigaud Jacques
  • Ramain Noël
  • Vigouroux Antoine dit « L’Ombret »
  • Triouillier André
  • Lacombe Jean
  • Saby Jacques
  • Rigaud Vital dit « Bioulaigue »
  • Chicoutel Antoine
  • Duffaud Jean « jeune », Président du Conseil d’agence
  • Portal Antoine
  • Esculier Pierre
  • Roche Vital
  • Triouillier Vital
  • Veyrière Pierre
  • Frugier Jean
  • Boyer André
  • Duffaud Jean aîné
  • Ramain Jean-Baptiste dit « Ponceton »
  • Triouillier Anne
  • Marcon François du village de Seniqueute

 

 


SOURCES & BIBLIOGRAPHIE:

Avec l’aimable autorisation de Raymond CAREMIER : http://gw.geneanet.org/symi43

Archives Départementales de la Haute-Loire :

  • Création d’une société pour la construction d’une chapelle dédiée à Saint-Roch au hameau de Tapon – Cote 1J 874,
  • Châteaux de La Haute-Loire – Dix siècles d’Histoire – Maître d’Ouvrage Régis Thomas – Saint-Ilpize – Jacques Raflin – p 304 – Editions Watel (1993)
  • Abbé Julien Lespinasse – Chroniques du Brivadois – Un peu d’histoire locale – Edition « Almanach de Brioude » – 1965
  • Sites Internet :
  • Bibliothèque Nationale de France :
    • Almanach de Brioude et de son arrondissement : organe de la Société d’études archéologiques, historiques et littéraires de la région de Brioude – Les Seigneurs de Saint-Ilpize et le Cardinal Dominique de La Rochefoucauld – Georges Paul – 1924

      Septembre 2014