#RVAncestral… Triple mariage à Vieille-Brioude !

Sur une idée de Guillaume CHAIX, du blog : Le grenier des Ancêtres, le Rendez-Vous Ancestral propose de nous propulser chaque  troisième samedi du mois à la rencontre de nos ancêtres.

Donc, ce matin, je pâtissais pour le concours du #PatrimoineGourmand de @GallicaBnF lorsque tout-à-coup… Pftt… Je fus transportée en Auvergne, à Vieille-Brioude, en Haute-Loire exactement, le mardi 21 janvier 1806 !

Ma cuisine avait changé de décor et je me retrouvais, un peu étourdie, à fouetter mes blancs d’œufs au bout d’une longue table rectangulaire, entourée de bancs. Autour de moi, plusieurs femmes s’affairaient également.
La maîtresse de maison, Gabrielle TAVERNIER, ne fut guère surprise de me voir :

– Allons, allons, dépêchons-nous ! Le four banal est chaud et nous devons y cuire les tartes et les gâteaux !

Dehors, le vent balayait la plaine, l’hiver régnait. Mais, Jeammes DELHERME, Sosa 72 de Monsieur et cultivateur n’en avait cure ! Il discutait à l’entrée du four avec les hommes du village.

Les jeunes gens, eux,  avaient décoré l’entrée de la maison avec des genévriers enrubannés et en avaient placé tout le long du chemin jusqu’à la mairie. Les rires et les plaisanteries fusaient…

La gaieté collective me gagna ! Je finis de monter mes blancs d’œufs à la fourchette. Mes joues avaient pris de la couleur… ce qui fit également rire l’assemblée.

Tous les gâteaux enfin prêts, nous les portâmes jusqu’au four où la chaleur nous enveloppa doucement.
Gabrielle s’approcha de Jeammes ; ils étaient heureux et semblaient soulagés.

C’était un jour important pour le couple qui mariait leurs trois enfants lors d’une seule et unique cérémonie :

– Antoine, 28 ans et Sosa 36 était promis à Madeleine RICHARD, 27 ans.
– Louise, 25 ans, était promise à Guillaume ROCHE, 25 ans et cousin des RICHARD
– Marguerite, 18 ans était promise à Philix RICHARD, 22 ans et frère de Madeleine.

Je ne pus m’empêcher de penser que c’était par souci économique.

Une table fut dressée avec les gâteaux et les tartes, enfin cuits… pour faire patienter les invités qui arrivaient.

Les futures achevaient de se préparer aidées par les demoiselles d’honneur.
Enfin, le cortège se rendit à la mairie dans une joyeuse cavalcade, accompagné des musiciens.

Les promis portaient le costume régional… La robe des mariées était  de couleur vive  agrémentée d’un châle sur les épaules. Elles portaient sur la tête la coiffe traditionnelle avec un bonnet orné de dentelles et de rubans.
Les futurs portaient des brayes (culottes bouffantes), une veste courte et un chapeau de feutre noir orné également de rubans ; sans oublier la chemise blanche, offerte par les promises.

A la mairie, les trois mariages s’enchaînèrent. Les époux furent témoins à tour de rôle mais ne sachant pas signer, leur nom furent transcris par le maire, Jean-Marie MARRET.

La cérémonie achevée, les invités se retrouvèrent au banquet ; on avait mis les petits plats dans les grands : viandes bouillies et rôties, volailles, jambons et lard furent servis ; le tout arrosé de vin sucré.

Puis, on dansa beaucoup : la bourrée bien sûr, mais aussi la mazurka,  la polka, et la branle …

En fin de soirée, les jeunes époux tentèrent de s’esquiver… Il leur fut difficile de passer leur nuit de noces seuls. Les jeunes avaient concocté des farces : lit en portefeuille ou garni de clochettes… En pleine nuit, les amis n’hésitèrent pas à les réveiller pour leur servir la rôtie (mélange de chocolat et d’œufs battus) dans un pot de chambre.

Quand à moi, j’eus à peine le temps de dire au revoir à Jeammes et à Gabrielle, qu’un tourbillon m’aspira de nouveau et je me retrouvais dans ma cuisine.
Et vous savez quoi… Je fouettais toujours mes blancs d’œufs, mais avec un batteur électrique !

 

Sources : A.D Haute-Loire, Vieille-Brioude, 6 E 293/3 1802-1812 page 114
Image : Mairie : Vieille-Brioude.fr

Les rencontres Généanet…

Généanet a 20 ans !
Pour célébrer l’événement, le site propose à ses gentils adhérents d’organiser des rencontres entre membres utilisateurs.
Je me suis, donc, portée volontaire pour coordonner une réunion sur ma commune dans l’Essonne.

J’ai communiqué à Généanet le jour, le lieu et l’heure de la réunion qui les a affichés sur la carte des coordinateurs.

Cette rencontre a eu lieu le lundi 16 octobre de 17 h à 20 h dans une salle mise à disposition par la Municipalité.

Côté participants : nous étions 10 personnes.
Les  huit membres du Club généalogique de Verrières auxquels se sont ajoutées deux personnes extérieures qui sont venues spontanément grâce à la carte des coordinateurs.

Côté convivialité, j’avais prévu des boissons et des petits gâteaux… (oui, les petits gâteaux sont partout !)

Après un tour de table afin de nous présenter les uns aux autres, nous sommes entrés dans le vif du sujet… C’est-à-dire que nous avons partagé sur nos propres expériences Généanet.

Parmi les petits trucs et astuces pour naviguer sur Généanet, voici ceux qui m’ont semblé les plus pertinents et qui nous ont été communiqués par un des généalogistes présent :

  • le ” basculemement instantané, en un click, d’un arbre à l’autre “  en changeant simplement l’identifiant Généanet des  différents correspondants. Il est facile de noter ou retenir seulement les identifiants de nos correspondants ou arbres qui nous intéressent sur Généanet
  • le   basculement instantanné de Sosa sur n’importe quel arbre, permettant de naviguer provisoirement avec n’importe quelle personne définie comme nouveau Sosa N°1,  cette astuce rapide est pratique pour comparer facilement les ascendances en parallèle, entre plusieurs arbres de correspondants…
  • la  “pose très facile de Post-it “ ou “annotations personnelles” , sortes des alertes,  ou des remarques,  nouvelles pistes à explorer  ou aimables invitations à corriger des erreurs/anomalies sur les fiches de certains arbres  de nos correspondants habituels ou occasionnels.
  • Par ailleurs, je trouve particulièrement intéressante et originale  la présentation automatique,  possible avec Geneanet , des ‘’arbres de Branches patronymiques” et ceci sur n’importe quel arbre … Je vous  conseille vivement d’essayer cette présentation. Cette synthèse est parfois surprenante  et enrichissante. Voici la procédure à suivre selon  le chemin indiqué ci dessous , en partant bien sûr du Sosa1 (et de préférence dans une  généalogie assez étoffée ou un peu complexe):
    – impression /  Ascendance / Outils de travail  /  branches patronymiques /  ici préciser le nombre de générations / cliquer alors sur le chiffre souligné du nombre de branches important pour un patronyme souhaité ; ce lien vous construira  alors  automatiquement votre ‘’arbre de Branches patronymiques”…

    Un exemple : l’arbre des cinq branches patronymiques « Bertrand » sur mon arbre Généanet.

     

    Je vous conseille, si cela n’est pas encore prévu, d’organiser et/ou participer à une de ces rencontres.
    Comme le dit Généanet, cette expérience humaine est fédératrice, enrichissante et j’ajoute : à renouveler.
    Et puis, n’hésitez pas à partager vos trucs et astuces !

#Généathème : 100 mots pour Marie !

Le mois d’octobre est propice aux exercices de style… comme le préconise Sophie Boudarel de La Gazette des Ancêtres avec ce généathème : 100 mots pour une vie.

Après Adèle, Octavie, René et Maria Joséphina, voici 100 mots pour Marie :

Oh ! Marie, si tu savais…

Un nombre tiré au hasard et te voilà sortie de l’anonymat le temps d’un billet…

Tu es mon Sosa 385, originaire de Caligny (61). A 25 ans environ, tu épouses François Bertaut, un marchand, le 20 février 1680 à St-Denis-de-Méré dans le Calvados.
De votre union naissent six enfants dont  Mathieu dit Mâce… Un drôle de surnom pour mon Sosa 192.

Trois petits tours… tu disparais.

On dit que les âmes deviennent des étoiles, Marie HALLEY, alors…

                                         « À qui donc le grand ciel sombre 
                                         Jette-t-il ses astres d’or ? 
                                         Pluie éclatante de l’ombre, 
                                         Ils tombent…? — Encor ! encor ! »
                                      (Victor HUGO – Les étoiles filantes)

Sources : 
http://www.poesie-francaise.fr

#MaCuisineAncestrale : Noisettes & Châtaignes…

Pour se nourrir, nos ancêtres utilisaient parfois un rien… Ces petits riens permettaient de réaliser de succulentes recettes comme celles proposées ci-dessous.

La première est une variante du « creusois », un délicieux gâteau aux noisettes, simplissime à confectionner.

Comme son nom l’indique le « creusois » est originaire de la Creuse. La légende dit que la recette proviendrait d’un parchemin du XVe siècle découvert lors de travaux effectués en 1969 dans un ancien monastère situé sur la commune de La Mazière-Aux-Bons-Hommes, près de Crocq. Le gâteau était dit « cuit en tuile creuse ».

Ce n’est pas la recette originale que je vous propose car elle est jalousement gardée par les pâtissiers professionnels, mais une version ménagère.

Pour la réaliser, il vous faudra :
100 g de noisettes entières décortiquées + quelques noisettes pour le décor
100 g de farine
150 g de sucre en poudre
100 g de beurre fondu
1 sachet de sucre vanillé
4 blancs d’oeufs

Griller légèrement les noisettes puis les mixer,
Dans une jatte, verser la farine, le sucre en poudre, le sucre vanillé, les noisettes mixées puis le beurre fondu . Mélanger le tout,
Détendre les blancs à la fourchette pour qu’ils moussent,
Ajouter au mélange,
Verser le tout dans un moule à manqué beurré,
Placer dans le four chauffé à 180° pendant 35 à 40 minutes.
Le creusois est cuit lorsque la pointe d’un couteau plantée au centre ressort sèche.
Décorer avec des noisettes légèrement concassées.

 

Pour la seconde recette, je vous propose la confiture ou crème de châtaignes dite aussi marrons, issus du châtaignier (attention à ne pas confondre avec les marrons d’Inde, fruits du marronnier, qui eux ne sont pas comestibles)

C’est Clément Faugier, un industriel ardéchois de Privas qui trouva, en 1882, la méthode pour industrialiser le marron glacé, qui avait été servi pour la première fois à Louis XIV.

Clément Faugier eut l’idée d’utiliser les brisures de marrons pour confectionner et commercialiser, à partir de 1885, la Crème de Marrons, dont la marque fut déposée le 7 juillet 1924.


Fendre les châtaignes, 
Placer dans une casserole d’eau bouillante pendant 10 minutes,
Laisser tiédir et éplucher. Il faut retirer les deux peaux.
Remettre les châtaignes une fois nues dans une casserole et couvrir d’eau,
Laisser bouillir jusqu’à ce qu’elles soient bien cuites,
Egouter et passer au moulin à légumes,
Peser la purée obtenue,
Pour ma part, j’ai réalisé 900 g de purée 
Dans une casserole, j’ai versé 450 g d’eau, soit la moitié du poids de la purée,
J’ai ajouté 225 g de sucre en poudre, soit la moitié du poids de l’eau,
Une gousse de vanille fendue en deux (variante : remplacer la gousse de vanille par un petit verre de rhum)
Porter le mélange à ébullition pour faire un sirop,
Ajouter la purée  doucement,
Mélanger le tout et laisser mijoter en remuant sans arrêt pendant 15 minutes environ. Le mélange doit épaissir.
Retirer la gousse de vanille
Verser dans des pots à confiture ébouillantés
Fermer les pots et les retourner jusqu’à complet refroidissement.

Cette crème ou confiture de châtaignes est un délice !

Lors de vos prochaines promenades au creux des chemins ou dans les bois… Faites comme nos grands-parents, glanez les petits fruits d’automne ; ils vous réjouiront !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous, moi, c’est déjà fait !

 

Sources :
www.lacreuse.com
www.ardeche-découverte.com
Images : collection personnelle

 

 

 

LU, mon petit cousin…

La généalogie nous réserve bien des surprises et celle dont je vais vous parler est plutôt savoureuse quand on connait mon goût pour les gâteaux.

Pas de célébrité chez mes ancêtres, vous écrivais-je dans mon billet précédent.
Or cette semaine, ma curiosité a révélé un cousinage un tantinet renommé.

J’ai découvert que je possède une ascendance commune avec les Lefèvre-Utile… Oui, les créateurs du fameux petit LU –  ce petit beurre nantais que je croque depuis ma plus tendre enfance (oui, cela m’arrive encore…)

Mais comment les Lefèvre-Utile basés à Nantes peuvent-ils cousiner avec une descendante de picards, de normands ou de bretons voir d’ariégeois.

La révélation est liée à un post lu dernièrement sur Facebook. L’éditeur déclarait avoir remonté son ascendance jusqu’à Hugues Capet après avoir consulté le site Roglo.
Ce n’est pas tant l’ascendance de cette personne qui m’interpellait mais la promotion du site que je connais peu.

Pour mémoire : ROGLO est une base de données généalogiques qui recense actuellement 7 029 754 personnes. Elle possède ses usages propres, résultant principalement des orientations définies par son fondateur, Daniel de Rauglaudre, créateur du logiciel GeneWeb.

Et, c’est en tapant mon patronyme dans le moteur de recherches que j’ai trouvé mes liens de parenté avec les célèbres biscuitiers qui avant d’être nantais étaient originaires de Picardie et plus précisément de l’Aisne.

Voici notre ascendance commune sur 10 générations :

1) Nicolas MARLY, charpentier, dont

2) Anthoine MARLY, charpentier (~°1643 +1720 à Erlon) marié en troisièmes noces avec Catherine CHARPENTIER (~°1655 +1725 à Erlon), mes Sosas 256 & 257, dont

3) Antoine MARLY,
charpentier-greffier de paroisse (°1692 +1747 Erlon), Sosa 128, marié trois fois. Il vous a raconté sa vie, ICI 
xx Marie-Barbe DARET                      xxx Marie-Jeanne CARLIER
(°1704 Voyenne +1741 Erlon)              Sosa 129
                                                                  (°1721 Dercy+1762 Chaourse)
seconde épouse, dont                            troisième épouse, dont

4)Marie Cécille MARLY                     4) Jean-François MARLY, Sosa 64
(°1732+1811 Erlon)                                   (°1744 Erlon +An XIII Erlon)
mariée trois fois, dont                             x Marie-Josèphe LEFEVRE
xxx Martin PICART                                 (~1731 +1791 Grandlup et Fay)
(°1737 Marcy S/M. +1811)

5) Jean-Louis PICART                         5) André MARLY, Sosa 32
(°1777 +1853 Chivy lès E.)                        (°1765 Grandlup et Fay
x Marie Rose BERNARD                         +1811 Ste-Preuve)
(°1775 +1865 Chivy lès E.)                        x Marie- Célestine VRAINE                                                                                                                                                                       
6) Catherine Adélaïde PICARD        6) Jean Charles Casimir MARLY
(°1797 Erlon +1879 Nantes)                      (°1802 Grandlup et Fay
x Jean-Baptiste Désiré UTILE                +1880 Samoussy)
(°1792 Fesmy le Sart                                   x Geneviève Séraphine FERY
+1878 Chivy lès E.)                                      (°1791 Eppes + 1858 Eppes)

7) Pauline Isabelle UTILE                  7) Joseph Séraphin MARLY, Sosa 8
(°1830 Marle +1922 Nantes)                     (°1829 Eppes + 1902 Samoussy)
x**Jean Romain LEFEVRE                    x Adeline octavie COULON
(°1819 Varenne en A. (Meuse)                 (°1830 Braye en Laonnois + ?)
+1883 Nantes)

8) **Louis LEFEVRE-UTILE                8) Jules André MARLY, Sosa 4
(°1858 Nantes +1940 Nantes)                   (°1868 Samoussy
x Mathilde GAUDIN                                  +1945 Athies s/Laon)
(°1859 Nantes +1937 Nantes)                   x Octavie A. WALLON, Sosa 5                                                                                             (°1870 + 1923 Laon)

9) ?                                                              9) Papa, ses frères & sœurs

10) ?                                                           10) Moi… Et mes cousins !

*Nos ancêtres communs sont indiqués en bleu
**
Cliquez sur les patronymes soulignés pour plus de renseignements

Certes le cousinage est lointain, mais il est avéré.

Pour finir, je ne peux m’empêcher de parler gâteau !
Savez-vous que la forme et les motifs du  » Petit Beurre  » Lu ne doivent rien au hasard…

Ce biscuit, créé pour être dégusté tous les jours, possède en surface 24 points, comme les 24 heures de la journée, 52 dents sur les bords comme les semaines de l’année, carré donc avec quatre dents proéminentes, comme les quatre saisons, d’une longueur de 7 cm pour les 7 jours de la semaine…

Je ne sais pas pour vous, mais petite, je commençais toujours par croquer les quatre saisons !

Sources :
Site ROGLO
Généalogie personnelle MARLY

Pierre GUILLOT, un ancêtre galérien…

D’après Jean de La Bruyère, nous descendons tous d’un roi et d’un pendu…

Pour ce qui est du Roi, une rapide recherche sur la fonction Généastar de Généanet m’annonce quelques cousinages célèbres mais aucun monarque.

Mes ancêtres sont pour la plupart  des invisibles et leur vie est banale.
Mais, de temps à autre, le fantôme d’un pendu sort des archives… Et là, c’est le Graal !

Voici l’histoire de Pierre GUILLOT :

Il a été baptisé le 17 novembre 1685 à Clécy dans le Calvados. Ses parents sont Hippolyte GUILLOT et Jeanne BRISSET, mes Sosa 394 & 395 à la 9 ème génération.
Il est d’une bonne taille, son visage est ovale et ses poils (cheveux) sont châtains.

En l’an 1719, sous la Régence de Philippe d’Orléans, Pierre a 35 ans et exerce le métier de voiturier.
Le 24 mai de la même année, le Tribunal de Falaise-Grenier à sel le condamne à 3 ans de bagne à Marseille pour faux saunage à cheval.

Un faux-saunier était une personne qui faisait la contrebande de sel entre les différentes provinces de France et le vendait en fraude sans payer la gabelle.
Le faux-saunage représente 15,5 % des motifs de condamnation des 38 036 galériens pour la période 1680-1715, et atteint 23,3 % des 22 365 galériens pour celle de 1716-1748.

Le bagne de Marseille alimentait les galères royales bien avant la création du bagne de Toulon en 1748.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, c’est en ramant que les condamnés aux travaux forcés accomplissaient leur peine.

Pierre, matricule n°45070, est attaché à la Chaîne Bretagne avec 144 autres condamnés, dont 3 mourront en cours de route.

Les prisonniers étaient enchaînés par le cou deux à deux avec une grosse chaîne longue de trois pieds au milieu de laquelle il y avait un anneau rond. Puis on les faisait mettre couple par couple en rang ; on passait une longue et grosse chaîne dans les anneaux du milieu et la file se trouvait ainsi formée de 4 ou 500 hommes.
Il existait trois chaînes principales qui amenaient, chaque année, les galériens jusqu’à Marseille : la première partait de Paris, la seconde de Bretagne et enfin la dernière de Guyenne.
La chaîne Bretagne ramassait les condamnés de Rennes, Alençon, Orléans, Tours, Bourges, Moulins, Riom et Lyon.
Le funeste cortège déambulait ainsi à travers le pays. Le voyage était épuisant à cause de la lourdeur des chaînes, de la longueur des étapes, de l’insuffisance de la nourriture et des mauvais traitements. Beaucoup mourraient en route, d’autant plus qu’ils sortaient de leurs prisons en mauvais état. Et en cas de rébellion, les meneurs étaient condamnés à mort immédiatement.

C’est ainsi que Pierre arrive à Marseille, le 9 décembre 1719.

Le contingent de galériens appelé la « Chiourme » comptait également des esclaves turcs et des prisonniers venant de pays qui ne possédaient pas de galères.
Pour toute alimentation, les prisonniers recevaient une ration journalière d’environ 26 onces, soit 784 grammes de nourriture (pain, biscuit et soupe de fèves à l’huile).
Les châtiments corporels étaient multiples : langue percée au fer rouge pour avoir 
blasphémé, nez et oreilles coupés pour les mutins et les déserteurs, condamnation perpétuelle à rester sur les galères voir la pendaison, en cas de récidive.

Au printemps 1720, la peste débarqua à Marseille. Bien à l’abri de ses murailles et isolé de la ville, l’arsenal des galères ne fut pas ou peu touché par l’épidémie de peste. Les seuls forçats qui moururent de la peste furent les fameux « corbeaux » ou fossoyeurs qui furent chargés, à la demande des échevins, d’évacuer les cadavres dans les fosses communes. Il y eut tout d’abord 23 galériens qui furent employés à cette corvée, avec promesse de liberté s’ils échappaient à la peste, ce qui ne fut pas le cas puisqu’ils moururent tous. Ils furent remplacés par plusieurs contingents successifs qui furent placés sous une surveillance de soldats. En effet, les forçats pillèrent les logis abandonnés, achevèrent les moribonds ou les jetèrent dans les chariots avec les morts, ou s’évadèrent en s’habillant avec les vêtements des morts. On estime que 335 forçats moururent à la tâche et que 171 échappèrent à la mort et obtinrent la liberté promise.

J’ignore si Pierre a participé à ces funèbres travaux…
Sa période de condamnation achevée, il est libéré le 3 juillet 1723.
Mes recherches ne m’ont pas permis de savoir ce qu’il est devenu…

J’ai reconstitué cette histoire à partir des Relevés bagnards : Bibliothèque généalogique et d’histoire sociale de France – Site Généanet –

Sources :
*Faux-saunage : Odile Halbert, Faux-saunage entre Bretagne et Anjou, sur www.odile-halbert.com, 1998, m.à.j. 14.06.2006
*Les galères de France, 1481/1781 – Marseille port de guerre – Paul Masson – Site Gallica-BNF
*La peste à Marseille – Site Wikipédia .fr
*Image : Arsenal des galères à Marseille – Site Made in Marseille


 

#MaCuisineAncestrale… Les pignolats…

Qu’il est doux le temps des vacances en Provence… Se laisser aller à la rêverie sous la tonnelle, bercé par le chant des cigales…

Et notre rendez-vous gourmand, me direz-vous ?

Voilà, voilà… Il arrive avec cette recette originale !

J’ai découvert, au fil de mes recherches, que le nougat provençal est l’héritier des pignolats. Ces derniers existent depuis le Moyen-Âge.
Michel de Nostradame dit Nostradamus (1503-1566), célèbre provençal, les citait dans son « Traité des fardements et des confitures »  (page 199) en 1555.

Si comme moi, vous êtes gourmets, vous ne résisterez pas à ces savoureuses petites bouchées !

Pour les réaliser :
150 g de poudre d’amandes
350 g de pignons
500 g de farine
500 g de sucre
2 œufs
3 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger ou d’eau de rose

Concasser finement 150 g de pignons dans un mortier ou dans un mixeur
Ajouter la poudre d’amandes et la farine,  
Lier avec les blancs d’œufs et l’eau de fleur d’oranger,
Faire fondre le sucre avec un verre d’eau dans une casserole,
Incorporer la pâte et faire cuire quelques minutes sans cesser de remuer jusqu’à obtention d’une pâte ferme mais pas sèche,
Etendre la pâte sur une surface huilée,
Laisser tiédir,
Faire des petits tas de la taille d’une noix,
Rouler chaque noix en forme de croissant,
Disposer sur une plaque de cuisson huilée,
Décorer chaque pignolat avec quelques pignons entiers,
Faire dorer 10 minutes à four moyen (170°/180°)

Ces petits croissants de lune laissent présager un délicieux moment de gourmandise. Qu’en pensez-vous?

Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

Sources :
Wikipédia.org – oldcook.com
Mes recettes provençales – Cahier n°2 – Marielle Vialard – Editions Bhristine Bonneton
Image : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Lou tourtoun di tres fraire…

Il était une fois, trois frères provençaux et pâtissiers qui montèrent à la Capitale pour y faire fortune. Celle-ci leur sourit !

En 1840, Arthur, Auguste et Narcisse JULIEN installèrent leur boutique, à l’enseigne des « Trois frères », place de la Bourse dans le second arrondissement de Paris, à proximité du théâtre du Vaudeville.

Ils devinrent célèbres grâce à leur première création qu’ils appelèrent tout simplement le « Trois frères ».

Le succès fut tel qu’un moule pour la cuisson porte le nom dudit gâteau. Il s’agit d’un moule à savarin à fond côtelé :
Juin est un mois festif où les célébrations familiales ne manquent pas… Alors pourquoi ne pas inviter le « Trois frères » sur vos tables !

Pour le réaliser, il faut :
6 œufs
200 g sucre en poudre
1 pincée de sel
180 g de farine de riz ou de farine de blé (j’ai trouvé différentes recettes utilisant l’une ou l’autre)
2 sachets de sucre vanillé
160 g beurre + pour graisser le moule
1 cuillère à café de levure chimique

Pour la garniture :
3 cuillères à soupe de confiture d’abricots sans les morceaux
Angélique et cerises confites

Préchauffer le four à 200°
Couper le beurre en morceaux et faire fondre doucement au bain-marie,
Dans une casserole : casser les œufs, ajouter le sucre et le sel,
Mettre sur feu très doux et battre jusqu’à ce que le mélange se liquéfie et mousse,
Hors du feu, ajouter toujours en fouettant, petit à petit, la farine tamisée, le beurre fondu, le sucre vanillé et la levure,
La pâte obtenue est assez fluide.
Beurrer généreusement le moule (un moule à savarin ordinaire fera l’affaire),
Verser la pâte,
Enfourner et baisser le thermostat du four au plus bas pendant 20 minutes,
Puis remonter le thermostat sur 200° et laisser cuire pendant 20 à 30 minutes (suivant votre four),
Pour démouler, au sortir du four, renverser le moule sur une grille.

Préparer le glaçage :
Mettre la confiture d’abricots dans une casserole avec une cuillère à soupe d’eau tiède, (j’ai remplacé l’eau par du Cointreau)
Mélanger et chauffer pendant 5 minutes afin que le mélange devienne sirupeux.

Poser le gâteau sur un plat de service,
Badigeonner-le avec la confiture à l’aide d’un pinceau.

Décorer avec l’angélique et les cerises confites (comme c’est la saison, j’ai choisi des cerises fraîches).

Et j’ai ajouté un petit bol de crème Chantilly au moment du service avec bien sûr « la petite cerise sur le gâteau » !

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs… C’est G comme Gourmandise avec ce gâteau qui j’espère ravira vos papilles comme il a ravi les miennes !

Images : Cuisine et Ustensiles.com – Collection personnelle
Sources : Les recettes provençales de ma Grand-Mère – Marion Nazet – Editions CPE

#ChallengeAZ 2017…

Cette année et pour la première fois depuis 2013, je ne  participerai au fameux #ChallengeAZ mis à l’honneur par notre Sophie de la Gazette des Ancêtres.

Mais, promis… juré, je penserai très fort à tous les généalogistes et à tous les archivistes de France et d’ailleurs qui vont transpirer sur leurs copies.

Comme je souhaite participer à ma manière à cet événement, j’ai trouvé une recette de vin tonique que je partage volontiers.
Cet élixir se boit en apéritif avec modération, bien sur.

Pour le réaliser  :
1 litre de vin rouge léger, non acide et non tannique.
15g Quinquina rouge concassé
10g Racine de gentiane concassée
5g Ecorces orange amère
Faire infuser le tout plusieurs jours
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Il vous reste huit jours pour préparer ce breuvage qui vous apportera force et courage tout au long du challenge.
Quant à moi, j’en boirai sans doute pour lire tous les billets à paraître…

Au plaisir…

 

Sources : L’art de recevoir et la cuisine à la fin du XIXe siècle, à travers le petit Echo de la Mode

#Généathème… Ils avaient un métier…

En mai, le généathème proposé par Sophie de la Gazette des Ancêtres met à l’honneur les métiers de nos aïeux.

Mes ancêtres étaient principalement manouvriers, ceux de Monsieur, étaient laboureurs ou cultivateurs, voire propriétaires cultivateurs.

Nos généalogies comptabilisent une centaine de métiers différents et essentiellement manuels.
Je constate qu’au 19e siècle et au début du 20e, mes ancêtres furent pour la plupart au bas de l’échelle sociale ; alors qu’au 17e et 18e siècle, ils semblaient jouer un rôle plus important.

En 2013, lors de ma participation au premier ChallengeAZ, j’avais parlé de mon Sosa 122, un badestamierce qui m’a valu d’être citée dans le numéro hors-série n° 38 (avril-mai 2014) de la Revue Française de la Généalogie.

Au XVIIIe siècle, certains cumulaient un métier et une fonction, comme ma branche BONNAIRE, dans l’Aisne, où les hommes furent charpentier et clerc de paroisse de père en fils.

En Bretagne, Jan LAVIEC fut fabricien. Chez les STEUN (Sosa 926), on a été lieutenant de paroisse ou lieutenant garde-côte.

Dans l’Aisne, Thierry BERTRAND (Sosa 354) fut pelletier ou peltier et Adolphe André COULON exerça le métier de pareur.
Deux métiers au poil, si j’ose dire… puisque le pelletier était un artisan
travaillant les peaux et les fourrures et le pareur faisait sortir les poils des draps ou des étoffes de laine au moyen d’un outil appelé chardon.

J’ai trouvé des précisions amusantes, comme : cantonnier de grandes routes comme le fut Alain BILLAND (Sosa 58) !
Cantonnier certes, mais pas n’importe lequel !

Quant à nos aïeules, elles s’occupaient principalement de leurs foyers. Certaines avaient un métier de complément comme les dentellières, mais beaucoup furent aussi manouvrières ou servantes.
Une seule se démarqua et fut sage-femme, en Normandie, au 18e siècle. Elle s’appelait Marie-Anne LE SAUNIER (Sosa 509).

Nos ancêtres étaient des « invisibles » qui exerçaient des petits métiers, mais qu’importe ! Maman me répétait souvent : « Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sotte gens ! »

Qu’en pensez-vous ?

 

Sources : Wikipédia.org – vieuxmétiers.org – geneacaux.net