L’Hôtel de la Marine…

 
 

En décembre dernier, j’ai visité l’Hôtel de la Marine qui abrite le Ministère du même nom. 
Pour y pénétrer, il faut montrer « patte blanche » en justifiant de son identité et être accompagné d’un guide conférencier.

Le bâtiment se situe sur la Place de la Concorde, magnifique place parisienne, à l’angle de la rue Royale et a été classé monument historique en 1862.

C’est Louis XV qui le commanda à l’architecte Ange-Jacques Gabriel en 1757. Sa construction dura plus de 15 ans.

L’édifice était destiné à abriter le Garde-Meubles Royal.
Le public pouvait visiter les galeries de « la Quasimodo à la St-Martin » (de Pâques à la Toussaint) et admirer les différentes collections de meubles, de tapisseries et d’objets divers destinés aux châteaux royaux  et bien sûr les Joyaux de la Couronne.
En 1789, la veille de la prise de la Bastille, le bâtiment fut pillé par le peuple.
En 1792, ce sont les bijoux qui furent dérobés, dont le fameux « Régent ».

En pénétrant dans le bâtiment, je découvre l’Escalier d’honneur ou  Grand degré. Je l’emprunte pour accéder aux galeries comme l’avaient fait avant moi les visiteurs au XVIIIe siècle.


A l’étage, je longe la Galerie des ports de guerre avant de pénétrer dans les Salons diplomatiques et la Salle à manger et le Salon d’honneur. C’est dans ce salon qu’eut lieu le bal donné en l’honneur du sacre de Napoléon 1er en décembre 1804. Il servit également d’hôpital de campagne pendant la guerre de 1870 contre les prussiens.
Ces salons sont toujours utilisés pour les réceptions ministérielles.

La visite se poursuit par le Boudoir dit de Marie-Antoinette. Moment d’émotion : c’est dans cette petite pièce que le procès verbal de l’exécution de la reine fut signé en 1793 (An II de la République) :

Puis, j’entre dans le Salon d’angle ou Salon des « Sacrifices » au magnifique décor XVIIIe .
Par les fenêtres, j’aperçois la rue de Rivoli et le Jardin des Tuileries :

Je m’engage, ensuite, dans la Salle à manger de Thierry de Ville d’Avray.
Louis XV le nomma Surintendant du Garde-meubles en 1784. Il s’employa à embellir l’Hôtel et apporta un soin particulier à la présentation des Joyaux de la Couronne.

Au 18è siècle, l’usage des salles à manger s’est généralisé. Avant les repas étaient servis dans les chambres ou les antichambres.

Puis, j’accède à l’Antichambre carrelée ou Grand vestibule, la Bibliothèque et le Cabinet d’audiences du Surintendant. C’est dans cette dernière pièce que fut signée, en 1848, l’abolition de l’esclavage en France par Victor Schœlcher, Secrétaire d’état aux colonies et Louis Arago, Ministre de la Marine.

La visite s’achève par la Chambre dite de Marie-Antoinette : Cette pièce fut aménagée en chambre d’apparat pour la Dauphine lors de son mariage avec le futur Louis XVI.
Mais Marie-Antoinette n’a vraisemblablement jamais occupé cet appartement :

Plus près de nous, le bâtiment fut occupé par la Kriegsmarine pendant la Seconde guerre mondiale et l’occupation allemande.

 
D’ici la fin de l’année 2014, l’Etat-Major de la Marine quittera les lieux pour aller s’installer dans les nouveaux locaux du Ministère de la Défense.
 
Que va devenir ce magnifique bâtiment, témoin de nombreux épisodes de notre Histoire?
 
 
 
Sources : Notes prises pendant la visite – Photos : collection personnelle
 
 
 

#Généathème : une épine généalogique…

A l’aube de 2014, je vous adresse mes meilleurs vœux… Que cette nouvelle année soit sereine et bienveillante… et vous apporte de nombreuses découvertes généalogiques !

Nous poursuivons notre généathème concocté par
+Sophie   Boudarel
Et ce n’est pas une fève de l’épiphanie que nous devons partager mais une épine généalogique que je vous livre tout de go :

Victor Emile BERTHAULT, mon arrière grand-père maternel, est né le 6 août 1836 à Saint-Pierre-du-Regard (Orne). Il est décédé le 28 Février 1898 à Saint-Rémy-sur-Orne (Calvados) à 61 ans. Il fut mineur.

Son épouse, Marie Suzanne TOURRE est née le 7 décembre 1845 à Rieux de Pelleport (Ariège). Elle est décédée le 29 novembre 1908 à Saint-Rémy-sur-Orne à 62 ans.

Ensemble, ils ont eu six enfants :
-Marie Elise  °12 avril 1875 à St-Pierre-du-Regard
-Berthe Léonide ° 13 septembre 1876 à St-Pierre-du-Regard
-Maria Augustine ° 31 janvier 1879 à St-Pierre-du-Regard                                          –Jean Victor Albert ° 22 juin 1881 à St-Rémy sur Orne
-Elise Marie Flavie ° 14 décembre 1884 à St-Rémy sur Orne                                 —–Marie Augustine Victorine ° 22 avril 1887 à St-Rémy S/Orne

Le couple s’installe à Saint-Pierre-du-Regard (61) puis à Saint-Rémy-sur-Orne(14)

Mais où Victor & Marie Suzanne se sont-ils mariés ?

L’état civil de l’Orne ne m’apprend rien, pas plus que les tables de recensement de population.
Les archives militaires auraient pu m’indiquer le lieu d’une probable rencontre, mais les registres matricules militaires débutent en 1867 et  mon aïeul relève de la classe 1856.

Du côté de l’Ariège, pas d’archives en ligne, j’ai donc écrit à la mairie de Rieux de Pelleport : pas de mariage, non plus…
Par ailleurs, les parents de Marie-Suzanne sont partis s’installer en Algérie au moment de la colonisation. Ils y sont décédés en 1857 et 1858.
Marie Suzanne avait 10 ans.

Mes recherches sur Généanet et autres sites sont également restées infructueuses.

La distance est grande entre la Normandie et l’Ariège… Où chercher cet acte de mariage ?

Découvrir les traits de caractère de ses ancêtres au travers des archives…

Il est toujours émouvant de découvrir les traits physiques ou les traits de caractère de ses ancêtres, voire surprenant….

Outre les documents ou les photos de famille (lorsque nous en possédons, mais ce n’est pas mon cas), les archives peuvent nous révéler certains détails relatifs au physique ou à la personnalité  de nos aïeux… Les fiches matricules militaires en sont un exemple :

Ainsi en découvrant celle de mon grand-père paternel

– Jules Victor MARLY, né le 8 janvier 1868 à Samoussy dans l’Aisne

J’apprends : qu’il mesurait 1m72, qu’il avait les cheveux et les sourcils noirs, que son visage était ovale, ses yeux étaient gris, son front était petit, son nez était ordinaire et sa bouche était moyenne.

Archives Aisne : FRAD002_20R051_0043 (1888)

 Je découvre, également, qu’il s’était engagé volontairement dans l’armée pour cinq ans, le 8 mars 1889.
Il avait intégré le 3è bataillon d’artillerie de forteresse dans l’armée active, puis le 2è bataillon d’artillerie à pied à Maubeuge.
Il passa dans la réserve le 8 mars 1892, l’armée territoriale en 1902 et il fut libéré de ses obligations militaires en 1915.

Rien d’extraordinaire, me direz-vous ?

Surprise.., la fiche militaire me révèle, également, que mon grand-père fut condamné par deux fois par le tribunal correctionnel de Laon :
– le 22 mai 1896 à huit jours de prison, par défaut, pour coups
– le 2 mai 1903 à cinquante francs d’amende pour coups et blessures volontaires !

Ainsi, mon aïeul aimait la castagne…!

Alors que mon père, à l’opposé, était un homme calme, posé et pacifiste.

Déconcertant, non…

Et vous, avez-vous découvert certains traits de caractère de vos ancêtres au travers des archives ?

Ho ! Ho ! Ho !… Joyeux Noël !

C’était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
A l’heure où tout est calme, même les souris.
 
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
 
Blottis bien au chaud dans leur petits lits,
Les enfants sages s’étaient déjà endormis.
 
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
 
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir d’un coup de sous ma couette.
 
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là-haut le ciel étoilé.
 
Au-dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c’était le jour.
 
Je n’en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing.
 
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C’était le Père Noël, je le savais….
 
 
  
                                                            En attendant sa venue,
                                           Je vous souhaite un JOYEUX NOËL à tous !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sources : Extrait du poème : « La nuit avant Noël » écrit en 1822 par Clément Clarke Moore, pasteur new-yorkais.
Image : Pixabay.com
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

#Généathème : Mon bilan de l’année…




En ce mois de décembre, nous attendons les fêtes de fin d’année… Mais, c’est aussi l’occasion de faire un zoom arrière sur nos activités des douze mois écoulés :

J’ai cherché des adjectifs pour exprimer mon ressenti, mais un seul m’est venu à l’esprit.
Et je vous dis  : * »supercalifragilisticexpidélilicieux »
(Ce mot est un vrai calvaire pour les palais chatouilleux ; mais si vous le dites d’un trait vous devenez prodigieux…) Essayez… Ça marche !

Après la création de « Ciel ! Mes aïeux » en septembre 2012 et des débuts balbutiants, j’ai trouvé mon rythme pour écrire l’histoire de mes ancêtres.

J’ai surtout relevé le défi proposé par notre « fée » Sophie Boudarel,  @La gazette des ancêtres, en participant au Challenge AZ en avril : une véritable gageure pour moi !
Pour ceux qui ne l’auraient pas suivi : il fallait écrire un article par jour en prenant chaque jour une lettre de l’alphabet de A à Z.
Je fus la première surprise par mon petit exploit… Mais au-delà de l’écriture, c’est surtout la rencontre avec d’autres généablogueurs qui m’a le plus touchée. Bien que virtuel, ce partage est riche et les échanges nombreux… Avec ce challenge, je suis entrée par la grande porte dans une communauté fort sympathique !

En juin, Sophie nous a proposé un #Généathème mensuel en attendant le prochain Challenge AZ qui se déroulera en juin 2014. J’y ai adhéré avec enthousiasme. Et ainsi, chaque mois, je découvre les articles diffusés sur la blogosphère, un vrai régal !

Pendant l’été, je me suis rendue aux archives départementales du Calvados et de la Haute-Loire. Je continue mes recherches sur mes ancêtres et ceux de mon mari et il faut trouver la substantifique moelle pour nourrir mon blog.

En septembre, autre Surprise, Sophie a peint mon portrait dans sa série : Portraits de généablogueurs … A lire ou à relire sur son blog : http://www.lagazettedesancetres.blogspot.fr 
Ne soyons pas modeste, une petite distinction : cela fait plaisir !

En novembre, je me suis rendue à la seconde édition des « Généalogiques » à Paris. J’y ai rencontré des généablogueurs ! Oh , Bonheur… La réalité a rejoint la virtualité !
Cette journée a été intéressante et instructive grâce aux conférences proposées et à la rencontre avec les bénévoles des cercles généalogiques.

Fin novembre, j’ai acquis la nouvelle version Hérédis 14. Mais, par manque de temps, je n’ai pas encore approfondi toutes les fonctionnalités de ce logiciel prometteur.

Et enfin, la chose la plus surprenante, pour moi, j’ai ouvert un compte sur Twitter.
Maintenant je twitte, je retwitte, j’affiche des favoris …
Décidément, que ne ferais-je pas pour la généalogie et pour mes aïeux !

Finalement, mon bilan est positif et cette année 2013 a vraiment été :… WAOUH !

Et vous, êtes-vous satisfait de votre bilan généalogique ?


*Mot magique exprimé par Mary Poppins ! qui veut dire Fantastique… Merveilleux !

Des amours interdites… Ou la vengeance du garde-champêtre !

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous une seconde perle journalistique trouvée sur Gallica (j’aime, j’aime, j’aime…) !

Ce fait divers se passe à Saint-Ilpize, autre village ancestral auvergnat, en 1882.

De quoi s’agit-il :

Le vicaire du village entretient une relation interdite avec la femme du garde-champêtre.
Ce qui devait arriver, arriva….

La Lanterne – BNF N1874

Le garde-champêtre se retrouve sur le banc des accusés…..

La Lanterne – BNF N1893


Tous les journaux s’emparent de l’affaire :

Le Figaro – BNF N114

Le Petit Parisien – BNF – 2071

Malgré la tentative d’assassinat, la justice acquitte le mari outragé…

L’histoire ne dit pas si  le vicaire, bien que blessé, s’est confessé et a été absout de son pêché… !

Un crime à Lorlanges….

Je vous ai déjà parlé de Lorlanges, petit village auvergnat… berceau des ancêtres !

En furetant sur le site Gallica, j’ai trouvé ce fait divers relaté par la presse de l’époque, le journal « La Lanterne ».

Un crime a été commis dans le hameau de Lachaud en novembre 1904 :

La Lanterne – BNF N10009,A27

Que s’est-il passé ? :

Un homme a assassiné un commis de ferme, berger de son état…

La Lanterne – BNF N10080,A27

Une somme d’argent a été dérobée aux propriétaires de la ferme…

La Lanterne – BNF N10081,A27
 
 
Ainsi Dieu est mort, mais n’était pas complètement innocent… puisqu’il aurait participé au vol des 220 francs !
 
Quand à l’assassin , il a été condamné pour le crime.
 
Les portes de l’Enfer lui ont-elles été ouvertes ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 

#Généathème : La Première Guerre Mondiale… et mes ancêtres picards !

Mes ancêtres résident dans les villages de Athies/s/Laon, Gizy, Samoussy situés à quelques lieues de Laon.
Parmi eux, pas de soldats engagés pour combattre, les hommes sont trop âgés ou trop jeunes.

Laissez-moi vous conter leur guerre ; pour eux aussi, ça devait être : » La der des ders »… !

L’occupation allemande à Laon est l’une des plus dures que les populations civiles ont eu à subir. Elle va durer quatre longues années et éprouver les personnes :

Le territoire occupé est coupé du reste de la France et privé de toute information… Toute correspondance avec le pays est totalement interdite. La population ne connaît pas le déroulement des opérations militaires et ignore le sort des soldats… Dans ce contexte, les allemands procèdent à la germanisation du territoire…

Au moment de la mobilisation, à Laon :

« Le 1er août 1914, la ville est bouleversée, c’est une bien triste journée, la mobilisation. Le 25 août, les magasins ferment. L’exode de la population commence… Le 27, le dernier numéro du journal de l’Aisne paraît…
Le 30 août, les dernières administrations quittent la ville….
Le lendemain 31, c’est le dernier train qui quitte l’importante gare où se joignent Compagnie du Nord et Compagnie de l’Est.
Le mercredi 2 septembre, le Sénateur-Maire Mr G.Ermant… voit l’occupant entrer dans l’hôtel de ville… »

« Dès le lendemain, des officiers supérieurs en armes avec des soldats baïonnettes au canon envahissent le cabinet du maire et déposent une énorme réquisition : 70 000 kg de pain ou de biscuit, 20 000 kg de lard ou de jambon, 10 000 kg de riz ou de semoule, 20 000 kg de café torréfié ou de chocolat, 2 000 kg de sel, 70 000 kg d’avoine, 20 000 kg de cigares ou de bon tabac à livrer le lendemain 4 septembre à midi, sous peine d’exécution militaire.
Le maire répondit qu’il lui était impossible de remplir cette réquisition. pourquoi, ajouta t-il, tout cet appareil militaire vis à vis d’un homme désarmé ? Si vous me faites fusiller, vous me conduirez à l’immortalité…
Cette première demande de réquisition fut la seule qui n’eut pas de suite. »

La ville est transformée par l’ennemi :
L’occupant modifie le nom des rues, les magasins,  impose l’heure allemande (une heure de plus que l’heure française), accroche des portraits de l’Empereur, organise des fêtes allemandes.

Les maisons portent une pancarte obligatoire où sont mentionnées diverses indications : nom de la rue… nom, prénoms des occupants, sexe, âge, nombre de pièces des locaux et nombre de lits…

Il est interdit de déménager sans autorisation préalable…

Pour remplacer la presse interdite, les allemands publient leur propre journal : « Journal de guerre »…

Chaque jour voit son lot d’interdictions communiquées par voie d’affichage.
Tout déplacement de commune à commune est limité par un laisser-passer.
La circulation des personnes est étroitement surveillée
Les allemands réquisitionnent les produits alimentaires et les objets, astreignent la municipalité à d’importantes contributions financières et saisissent dans les industries matières premières et machines-outils qui sont envoyées en Allemagne…

La population est soumise au travail forcé et doit participer à l’effort de guerre allemand : plusieurs centaines de jeunes sont emmenés pour travailler sur les voies ferrées ou pour d’autres travaux pénibles…

La peur et la mort rôde :
Laon est située à vol d’oiseau à 15 km du front qui passe sur le « Chemin des Dames » du 15 septembre 1914 au 27 mars 1918. 

Au cours des 1502 jours d’occupation, la ville a connu des heures tragiques : des civils, parmi eux des femmes et des enfants, sont touchés par les bombardements.

L’une des choses qui va choquer l’occupé est l’accumulation des vexations :
-Le Général Commandant ordonne que la population masculine salue, en se découvrant, tous les officiers.
-Il est strictement interdit à la population de causer avec les prisonniers de guerre français, de leur faire signe, de les saluer ou de leur jeter des fleurs… Sous peine d’amende, d’emprisonnement voire de déportation.
Pour remplacer le chanvre, les allemands aspirent à récolter le plus possible d’orties (les feuilles sont comestibles, leurs tiges servent à fabriquer la toile des sacs de sable des tranchées). Ils embauchent pour rien les enfants qui sont surveillés, afin que le travail soit productif,  par leurs maîtres d’école…
Idem pour l’arrachage des pommes de terre…

Le ravitaillement alimentaire est difficile pour la population, d’autant que l’occupant réquisitionne presque tout. Le pain est rationné et n’est vendu que le matin…

Après toutes ces exactions, ces privations et ces vexations, l’heure de la libération sonne enfin, le 13 octobre 1918 :

Les troupes de la Dixième armée sont entrées, ce matin, dans Laon où six mille cinq cents civiles ont été délivrés…

Mais, lors de leur retraite, les allemands ont aménagé des traquenards pour retarder l’avancée des troupes françaises :

Ainsi le 16 octobre, des braves de la 3è Cie du 30è R.I se trouvent près de la « Maison Bleue » à Athies s/Laon. Les soldats sont affairés. L’un deux pousse la porte cochère et soudain, c’est le drame ! Une brouette a été dissimulée derrière cette porte ; trois mines sont agencées ; l’explosion se produit et les 48 soldats sont tués, déchiquetés…

                                                  ==============

Enfin, le 11 novembre 1918 près de la Flamengrie (Aisne), le sergent Sellier sonne  l’Armistice . Les combats viennent de se terminer ! Et ainsi s’achève l’horreur de cette terrible guerre.

 
 
 
 
 
 
 



  

Sources  : extraits de l’occupation de 1914-1918 à Laon – Pierre Lefèvre 
              Images : Gallica -BNF : Laon : un coin démoli -(photographie de presse) Agence Meurisse – 1918 
                           Wikipédia : Le bleuet de France   





#Généathème : Jean-Marie, Poilu en 1914-1918…

Le généathème de novembre nous entraîne dans les méandres de la Première Guerre Mondiale.
D’un côté, des militaires ; de l’autre, des civils… Autant de récits émouvants et d’histoires familiales douloureuses… pour ce qui fut l’un des pires conflits de l’Histoire… !


Jean-Marie Mouret, le grand-père maternel de mon mari, est né le 7 mai 1887 à Virargues dans le Cantal.

La conscription l’enrôle sous le matricule 39, il est reconnu : « Bon pour le service armé » et incorporé au 2è Régiment de Zouaves le 8 octobre 1908.
Mais, le 1er septembre 1909,  il est réformé pour raison de santé et rentre dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite « accordé ».

Lors de la déclaration de la Première Guerre Mondiale, il a 27 ans. Sa fiche matricule m’indique qu’il est blond, qu’il a les yeux gris, le visage ovale et qu’il mesure 1m66.

Le 11 décembre 1914, le Conseil de Révision du Cantal le juge apte pour le service armé malgré une forte myopie avec choroïdite postérieure (conséquence due  à la toxoplasmose).

Il est mobilisé, le 21 février 1915, au 5è Régiment d’Infanterie Coloniale. Ce régiment reçoit trois citations à l’ordre de l’armée (fourragère verte).
Jean-Marie participe à la bataille d’Argonne (janvier-juin) puis à la bataille de Champagne (août-septembre) :

Cette bataille qui s’est déroulée du 25 septembre au 9 octobre 1915 a fait 27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers et disparus du côté français et des pertes plus faibles du côté allemand. Le front a progressé de 3 à 4 km mais la rupture n’est pas réalisée. Les allemands ont su faire face, dans un premier temps avec les réserves locales et, dans un second temps, avec l’arrivée du 10è Corps destiné initialement à la Russie. Elle a démontré l’impossibilité de franchir dans un seul mouvement deux lignes de défense et la nécessité de traiter chacune des lignes séparément. Elle aussi démontré le manque de coopération entre les armes au sein des armées françaises, notamment entre l’artillerie et l’infanterie. Elle a vu l’introduction du casque Adrian et l’utilisation massive de l’artillerie de tranchée. Elle a été un succès non-négligeable au plan logistique et des mouvements. (Source Wikipédia)

Le 30 septembre 1915, Jean-Marie est blessé par un éclat d’obus sur le côté droit et évacué, le 2 octobre, vers l’hôpital d’Issoire (Puy de Dôme) où il reste jusqu’au 23 novembre.
A cette date, il est envoyé vers l’hôpital de dépôt des convalescents à Lyon et obtient une permission de huit jours dans sa famille.

Suite à ses blessures, il est cité à l’ordre de la Division, le 16 octobre 1915. (JMO – 26 N 864/3)

Il est relevé du dépôt le 6 décembre et passe au 3è Régiment d’Artillerie Coloniale à Marseille.

Puis, il est admis au centre de convalescence de Tours pour « fièvre » entre le 18 juin et le 20 juillet 1918.

Il intègre le 143è Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale en septembre 1918 puis le 19è Régiment d’Artillerie de Campagne en novembre 1918.

Il est mis en congé de démobilisation  le 19 septembre 1919 par le dépôt du 53è R.I et se retire à Murat (Cantal)

Le 1er juin 1921, il est affecté dans la Réserve au 16è Régiment d’Artillerie de Campagne.

Voici comment, Jean-Marie, comme tant d’autres, a vécu ce conflit en brave soldat, puis a suivi son chemin en tentant d’oublier..!



L’exécution de Joseph Antoine Vital Boyer de Montcelard, Seigneur de Gizac…

Cette exécution a eu lieu le 7 décembre 1791… En d’autres temps, l’ancêtre de mon mari, Pierre Chazal, aurait été guillotiné,… mais la Révolution Française l’a sauvé !

Gizac aurait appartenu aux ROCHEFORT D’AILLY, puis au début du 16è siècle à la famille des AURIOUZE DE ST QUENTIN et ensuite à la famille des DUC DU CROC DE CHABANNES qui le vendit aux PONS DE FRUGIERES en 1676.

Michel de LA FAYE en était le seigneur en 1639.

Jean PONS DE FRUGIERES vendit Gizac vers 1681 à Antoine de VERGESE qui était Bailli de Langeac, époux de Marguerite COSTET.

La famille des de VERGESE conserva le domaine jusqu’au mariage de Marie-Anne avec
Joseph de BOISSIEUX DE SERVIERES.

Leur fille Catherine le porta en mariage en 1767  à Joseph Antoine Vital Boyer de LA SALLE, seigneur de Montcelard.

La mort de Montcelard fut le résultat d’une continuité de concussions, d’exactions et de crimes impunis parce que sous l’Ancien Régime les nobles se dispensaient de faire usage des vertus, et se permettaient, avec l’in fine protection royale et ministérielle, toute sorte de tyrannies contre les hommes qu’ils appelaient vassaux.

Il provoqua, lui-même, sa mort par un ultime acte despotique. Au lieu de Gizac, il y avait une plantation dont Montcelard voulut s’approprier un des arbres ; les habitants l’en empêchèrent. Montcelard, armé d’une canne à lancer et voulant s’en servir, les esprits s’aigrirent ; et enfin, il fut frappé d’un coup mortel. Hommes, femmes et enfants, tous y participèrent.

A la suite de l’enquête diligentée par Jean GASTAL, Juge de paix à Lempdes, une quinzaine de personnes furent identifiées comme étant les agresseurs :
Jean Doniol, le père ; Antoine Jouanel dit Lazeniez ; Taunat dit Verduret ; Géraud Chabrillat gendre de Verduret ; Jean Oulagnon dit Berthet ; Marie Devins, femme Berthet ; la fille Berthet dite Janneton, 16 ans ; Bertrand Chambon, gendre de Berthet ; Antoine Chazal dit Madias l’aîné ; Pierre Chazal dit Madias le jeune ; Jean Roux, gendre de la « charpentière » ; Jean-Baptiste Varennes dit Le Rey, 20 ans ; Jean Touzet et Antoine Gay dit Boudiai, 36 ans de Gizaguet.

Le tribunal de Brioude fit instruire la procédure, et à l’issue du procès, le jugement en date du
6 septembre 1792 prononça la peine de mort contre quatre d’entre eux :
-Jean-Baptiste Varennes, dont la marraine n’est autre que l’épouse de la victime ; également présente à la cérémonie de baptême de son futur exécuteur.
-Jean Roux
-Bertrand Chambon
Pierre Chazal, cousin de Gabriel Chazal, Sosa 40 de mon mari.

Le jugement ne fut jamais exécuté puisqu’un décret de la Convention Nationale daté du 14 Messidor An II (2 juillet 1794) annulera ledit jugement.

Les habitants de Gizac ont refusé d’assister à l’inhumation de Montcelard.

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MONTCELARD, un tyran :

La haine portée par les habitants de Gizac à l’égard de Montcelard était poussée à son extrême.

Pour assouvir cette rancune tenace et lointaine, la coupe des arbres  fut vraisemblablement le prétexte de cette exécution.

Le peuple voulait éviter à tout prix l’exécution de la sentence contre les quatre condamnés à avoir la tête tranchée.

Sous la signature de Souligoux, maire de St-Géron ; Chauliat, maire de Lempdes et de nombreux notables et officiers municipaux des communes voisines, une *liste des exactions commises par le tyran fut établie.

A la lecture de cette liste, le Tribunal de Brioude suspendit les poursuites.

Le dossier est transmis au Comité de Législation de la Convention qui décide de ne pas engager de poursuites à l’encontre des condamnés.

Le décret de la Convention Nationale du 14 Messidor An II ratifie la décision prise, annule le jugement du Tribunal de Brioude et ordonne la mise en liberté de Pierre Chazal, Jean-Baptiste Varennes, Jean Roux et Bertrand Chambon.

*La liste non exhaustive des exactions commises par Montcelard :

*L’individu ne se déplaçait jamais sans son pistolet et son épée
*Contestant trois deniers à Flauraud son boulanger, il lui asséna un coup de bouteille et lui perça le bras avec son épée. Pour ce fait, Montcelard fut incarcéré un an à Brioude.
*A son père qui lui réclamait du pain, il lui brisa le bras ; à la suite de quoi il fut emprisonné à Riom.
*Le redoutant, épouse et filles ne vivaient pas avec lui.
*Il chassa à coup de fusil les bestiaux en pâture dans le communal et fit usage d’un couteau contre le domestique chargé de garder les bêtes.
*Se battant sans motif avec un homme, il donna un coup d’épée contre le nommé Leroy qui voulait les séparer.
*Il assassina sa fermière Maigne qui refusait de lui donner de l’argent par anticipation.
*Il fit venir chez lui le citoyen Reynaud pour lui vendre un pré. Reynaud, refusant de conclure le marché, reçu une pierre de marbre sur le front et un coup de couteau.
*François Chazal, 10 ans, reçut sans raison un coup de pistolet.
*Il se comporta de la même façon à l’encontre d’Antoine Gay de Gizaguet, 12 ans.
*Une femme passant en bordure de ses propriétés eut le bras brisé.
*Julien Martel de Bournoncle St Pierre reçut un coup de pistolet sans aucun motif.
*Il refusa d’acquitter un dû au dénommé Chat, marchand de vaches.
*Sans motif, il tira un coup de fusil vers Guillaume Thomas de Riomartin. Fort heureusement, le coup ne partit pas.
*Jean Luche de Balsac évita du revers de la main un coup de pistolet, mais Montcelard le frappa au visage avec ledit pistolet.
*Toujours sans motif, Etienne Farreyre de Léotoing reçut un coup de pique.
*Un coup de pistolet partit en direction d’Antoine Brun de Bournoncle.
*Armé d’un fusil à baïonnette, il fit irruption chez Ollagnon qu’il ne trouva pas. La frayeur fut si grande pour la femme d’Ollagnon que l’enfant dont elle était enceinte en mourut.

Le maire de Lempdes affirme qu’il fit marcher son cheval sur le corps d’un cultivateur de Peyssanges qui ne lui avait pas cédé le passage.
De même à Lempdes, une servante fut sauvée par le peuple alors que Montcelard voulait l’assassiner.

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 Un grand merci à Raymond Caremier qui m’a transmis ce texte et dont les « Chazal » sont des ancêtres communs.
 http://gw.geneanet.org/symi43

Sources : L’ancien Moniteur de la Révolution Française – A.RAY – 1861
                L’Almanach de Brioude – Edition de 1969.