Nous arrivons à la moitié du challenge #Genealogie30 et je vous propose de découvrir, sur cette nouvelle page, les 15 prochaines questions/réponses sur la vie de Victor Emile BERTHAULT, mon Sosa 12.
Pour lire ou relire les 15 premières, cliquez ICI !
*Question 16 : Comment s’habillait-il ?
En Normandie, au XVIIIe – XIXe siècle, les hommes portaient une chemise et une culotte de toile. Autour du cou, ils se nouaient un mouchoir de toile en guise de cravate.
Les guêtres en toile ou coutil protégeaient les bas et/ou les jambes pour ceux qui ne portaient pas de bas.
Les sabots de bois permettaient d’économiser les chaussures qui elles, étaient réservées aux jours de fête.
Enfin, un chapeau à bord en feutre de laine, abritait du soleil et de la pluie. Il se portait au dessus d’un bonnet de laine.
J’imagine que Victor Emile a surtout porté une blouse dénommée, en Normandie, « blaude » qui est le vêtement populaire de protection régional. Elle apparaît vers 1780 et se généralise vers 1815. Évoluant dans sa forme, elle perdure jusqu’en 1950. Elle se porte les jours de travail, mais également les jours de fêtes où elle s’orne de broderies au point de chaînette au col et aux poignets.
Chez les classes laborieuses, la blaude, de couleur noire ou bleue, était parfois, le seul vêtement porté sur un pantalon en siamoise (mélange de lin et de coton) à rayures.
A ce costume vient s’ajouter une casquette « à pont ». Portée en premier lieu par des citadins et des propriétaires ruraux fortunés, la casquette se popularise vers 1850 et devient le couvre-chef des ouvriers, des paysans et des matelots.
(Sources : Costume normand au XIXe siècle dans les collections du musée des Traditions et Arts normands)
*Question 17 : Combien a t-il eu d’enfants ?
Victor Emile et Marie Suzanne TOURRE, son épouse, ont eu six enfants :
-Marie Elise naît le 12/04/1875 à Saint-Pierre-du-Regard (61) soit neuf mois après le mariage de ses parents à Blida (Algérie)
Note : Sa mère est enceinte d’elle pour effectuer le voyage de retour de Blida à St-Pierre-du-regard.
Marie Elise décède, à Saint-Pierre, le 07/03/1880 à l’âge de 4 ans.
-Berthe Léonide, ouvrière en filature, tricoteuse, naît le 13/09/1876 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle décède le 13/06/1960 à Fleury-sur-Orne (14) à l’âge de 83 ans.
– Maria Augustine, ouvrière en filature, naît le 31/01/1879 à Saint-Pierre-du-Regard.
– Jean Victor Albert, Sosa 6, ouvrier mineur-journalier, voit le jour à Saint-Rémy-sur-Orne, le 22/06/1881. Il décède à l’âge de 61 ans, le 12/11/1942 à Saint-Pierre-sur-Dives (14).
– Elise Marie Flavie, naît le 14/12/1884 à Saint-Rémy-sur-Orne (14). Elle décède, à Caen, le 27/02/1968 à 83 ans.
– Marie Augustine Victorine, ouvrière en filature, naît le 22/04/1887, aussi à Saint-Rémy-sur-Orne. Elle meurt à 22 ans, le 25/09/1909 à Saint-Rémy.
Note : Jean Victor Albert, mon G.P donnera les trois prénoms de sa sœur, à ma maman.
(Sources : A.D Orne – A.D Calvados)
*Question 18 : A t’il assisté au mariage de ses enfants ?
Victor Emile et son épouse, Marie Suzanne TOURRE assistent et consentent au mariage de leurs deux filles aînées :
–Berthe Léonide, 17 ans avec Joseph Armand Félix VOIVENEL, 31 ans, ouvrier mineur, le 11/09/1894 à Saint-Rémy-sur-Orne.
– Maria Augustine, 16 ans, épouse à son tour, le 24/09/1895 à Saint-Rémy, Victor Auguste CHEVALIER, 26 ans, couvreur, résidant à Pierrefitte- en-Cinglais (14).
Victor Emile décède en 1898. Seule Marie Suzanne est présente et consentante au mariage de :
– Jean Victor Albert, 25 ans,Sosa 6, avec Louise Marie Elisabeth MORIN, 20 ans, Sosa 7, le 15/01/1907 à Saint-André-sur-Orne (14).
–Marie Elise Flavie, 18 ans, avec Georges AUGUSTE, 23 ans, le 28/04/1903 à Saint-Rémy.
–Marie Augustine Victorine, 17 ans, avec Paul Auguste BOUTELOUP, 25 ans, le 15/10/1904 également à Saint-Rémy.
Berthe-Léonie, veuve de Joseph VOIVENEL, épousera à 34 ans, Louis Jules GESLOT, journalier, le 28/01/1911 à Clécy (14)
(Sources : A.D Calvados)
*Question 19 : Que signifie son nom de famille ? Comment a t’il été transmis ?
Le patronyme BERTHAULT serait un nom de famille dérivé du vieux nom germanique « berhautwald », issu de « berhaut » qui signifie célèbre, brillant et « wald » gouverner ancien surnom de chef de guerre des goths devenu patronyme.
Ce patronyme est assez peu répandu et se situerait au 2 962e rang des noms les plus portés en France.
On trouve principalement des BERTHAULT dans le Lyonnais, en Bourgogne et dans l’ouest de l’hexagone.
Mes recherches remontent au début du 17e siècle, et en l’état de ces dernières, tous mes « Berthault » sont originaires de l’Orne et du Calvados.
L’orthographe varie selon les actes, les lieux et les scribes. Je trouve : BERTAULT – BERTAUT -BERTAUX – BERTAU -BERTOT
(Sources : Filae.com – Geneanet.org)
*Question 20 : Qui était son père ?
Le père de Victor Emile s’appelle Pierre Edmond.
Il est né le 15 Thermidor An 6 (jeudi 2 août 1798) au hameau du Huè à Saint-Denis-de-Méré (14).
Il est le dernier des quatre enfants (dont deux morts en bas âge ) de Edmond dit « Bel enfant », journalier et de Anne CHENEVIERE.
Il exerce le métier de maçon. Il signe, mais il a appris tardivement… Je trouve sa première signature en 1828.
Il décède à l’âge de 47 ans, le 13 janvier 1846 à 20:00, à Saint-Pierre-du-Regard (61) au hameau du Grand Samoi.
(Sources : A.D Orne – A.D Calvaldos)
*Question 21 : Qui était sa mère ?
Le mère de Victor Emile se nomme Marie Marguerite GEHENNE (JEHENNE). Par la suite, ce patronyme se transforme en JEANNE.
Elle est née le 28 Nivôse An 3 (samedi 17 janvier 1795) – Hameau La Barbotière à Sainte-Honorine-la-Chardonne (61).
Elle est la fille aînée de Guillaume, laboureur et de Marguerite BOQUET. Je lui connais également une sœur et un frère.
Elle est mécanicienne (probablement dans une filature).
Elle épouse Pierre Edmond BERTHAULT , le 12 septembre 1825 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle a 30 ans et lui 27. Elle déclare ne pas savoir signer.
Veuve de Pierre Edmond, elle décède, âgée de 57 ans, le 30 janvier 1852 à 9:00 du matin dans sa maison située Hameau du Grand Samoi à Saint-Pierre-du-regard (61).
(Sources : A.D Orne)
*Question 22 : Quelle était sa fratrie ?
Victor Emile est l’avant-dernier d’une fratrie de sept enfants, composée comme suit :
–Jean Lucien °15/04/1826 à St-Pierre-du-Regard (61) +31/05/1890 à St-Denis-de-Méré (14) X 12/07/1847 avec Marie MADELEINE à St-Denis-de-Méré.
-Jules °14/01/1828 +08/03/1828 à St-Pierre-du-Regard
-Jean °10/03/1829 +05/06/1866 X 18/02/1857 avec Virginie BERNIER à St-Pierre-du-Regard
-Victorine Florentine °12/10/1831 à St-Pierre-du-Regard X 01/06/1855 avec Cyprien LESAGE à Athis-de-l’Orne
-Marie Flavie °01/08/1834 +24/02/1898 X 12/02/1855 avec François LEMARIE à St-Pierre-du-Regard
-Victor Emile °06/08/1836 à St-Pierre-du-Regard (61) +28/02/1898 St-Rémy-sur-Orne (14)
-Marie Zélie °27/10/1839 +03/03/1871 X 21/08/1864 avec Auguste Joseph Charles LACOMBE à St-Pierre-du-Regard.
Note : Victor Emile est le dernier survivant de la fratrie. Il décède quatre jours après sa sœur Marie Flavie.
Sources : A.D Orne – A.D Calvados
*Question 23 : Avait-il des relations avec les autres membres de sa famille ?
Victor Emile est né dans le hameau du Grand Samoi à St-Pierre-du-regard.
A vingt ans, orphelin de père et de mère, il part en Algérie en 1857, faire son service militaire et reste là-bas jusqu’en 1874-1875.
Il n’a donc pas fréquenté ses frères et sœurs en dehors de son enfance et son adolescence.
A son retour d’Algérie avec Marie-Suzanne, les actes de naissance de ses trois premiers enfants indiquent que le couple habitent dans le même hameau.
Jean, Marie Flavie et Marie Zélie, trois de ses frères et sœurs, ont vécu également au Grand Samoi jusqu’à leur décès.
Sans autres documents officiels confirmant mon hypothèse, je pense que mon aïeul a recréé des relations avec certains membres de sa famille pendant la période de 1875 à 1880.
Et puis, les jours de lessive… Marie Suzanne devait retrouver ses belles-sœurs au lavoir… N’était-ce pas un lieu favorable aux échanges ?
Quand le couple a déménagé à St-Rémy (14), j’ignore si les relations familiales ont perduré… Mais pourquoi pas !
*Question 24 : Pouvez-retracer sa généalogie sur quatre générations ?
Mieux qu’un long discours, voici l’ascendance de Victor Emile sur cinq générations.
Note : certaines branches remontent à huit générations.
*Question 25 : Quelle était sa religion ?
Je ne possède aucun document qui atteste de la religion de Victor Emile, ni même celle de ses parents ou celle de sa belle-famille.
Il faudrait pour cela que je consulte les archives religieuses.
Néanmoins, les quatre grands-parents de Victor Emile étant nés avant la Révolution Française, les registres paroissiaux me confirment qu’ils ont tous été baptisés selon la religion catholique.
Il y a donc 99,9% de chance pour que Victor Emile ait été également baptisé, qu’il se soit marié et qu’il ait été inhumé selon les dogmes catholiques.
*Question 26 : Votre ancêtre chez le notaire…
J’ignore si Victor Emile a fait appel aux services d’un notaire…
Pour le savoir, il faudra me rendre aux archives départementales de l’Orne et du Calvados… A suivre…
*Question 27 : Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?
Pas de photos, pas de trombinoscope… Seulement quelques signatures… celles des enfants de Victor Emile, puisque lui et Marie Suzanne ne signaient pas.
*Question 28 : Quels étaient ses repas ?
Voilà une question intéressante… mais qui dans le cas de Victor Emile est bien plus complexe qu’il n’y parait !
Je vous rappelle que Victor Emile est normand et qu’il a épousé une ariégeoise… Alors, de quoi étaient constitués ses repas ?
En Normandie, au quotidien, il mangeait la possuée, sorte de panade cuite. Cette panade pouvait être faite, également, à base de farine de sarrasin.
Avant la journée de travail, vers 6 heures du matin, les patrons et les serviteurs pouvaient aussi mangé la soupe à la graisse (un mélange fait de graisse de rognons de bœuf et de saindoux dans lequel on ajoutait des légumes : pomme-de-terres, carottes, choux…)
A 10 heures, on faisait la buvette (pause où l’on dégustait des douillons ou bourdelots, des biscuits… arrosés de lait, de cidre et de calvados)
Quand on tuait le « nobl’ « (cochon), cela donnait lieu à une « fête à boudin » où l’on dégustait le boudin, bien sûr, mais aussi carpinettes (crépinettes), andouilles, fressure et pâté de tête.
Les jours de fête, on mangeait également du bœuf : langue et tripes étaient particulièrement recherchées.
A l’Ascension, le repas des domestiques comportait obligatoirement du veau.
On n’oublie pas non plus, les produits laitiers (fromages, crème fraîche, beurre…)
Les desserts étaient constitués de petits gâteaux, de brioches comme la fallue facilement réalisables avec ces produits laitiers et des œufs.
Mais, on se régalait également de plats à bas de riz au lait comme la fameuse teurgoule ou terrinée.
Et quand Marie Suzanne, l’ariègeoise, est entrée dans la vie de Victor Emile… Le quotidien était presque semblable :
-Bouillies de farine de sarrasin, soupes trempées au pain d’orge.
Les jours de fête, on servait l’ollada (soupe aux choux), on servait également du porc.
En Ariège, la fallue se nomme coque (brioche aux fruits confits) servie le jour de la fête des rois.
La teurgoule est remplacée par du millet cuit dans du lait. On le mangeait, à la Toussaint, dans l’espoir de délivrer les âmes du purgatoire (autant de grains de millet avalés, autant d’âmes délivrées).
Note : Quand Victor Emile a épousé Marie Suzanne, c’est aussi la cuisine au beurre qui a épousé la cuisine à l’huile… Vous comprenez pourquoi, je suis gourmande !
Petit rappel : en cliquant sur les mots en bleu, vous trouverez la recette !
Source : Menus & coutumes des provinces françaises – Colette GUILLEMARD
*Question 29 : Y a t’il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?
J’aurai aimé que l’on me transmette une histoire sur Victor Emile… Mais voilà, l’histoire de nos ancêtres n’est pas un conte de fée… Jean, son fils, mon G.P, a abandonné ses enfants (lire Histoire d’un abandon)… Du coup, ce contexte irréversible a effacé la mémoire familiale…
*Question 30 : Comment a t-il participé à la vie de la communauté ?
Parmi les archives à consulter, les procès-verbaux des délibérations municipales sont une mine de renseignements sur la vie d’une commune et de ses habitants.
C’est ainsi que j’ai trouvé la participation de Victor Emile au soutien économique de Saint-Rémy.
Le 12 juin 1884, il a prêté 1685 F. à la commune pour faire réparer l’église et l’école moyennant un remboursement avec intérêts.
Le 14 août 1887, le maire rectifie le taux d’intérêt de 4, 5 % à 5 % pour le remboursement de cet emprunt.
Ce P.V révèle que Victor Emile était sans doute croyant et pratiquant et cela répond à la question 25 et que s’il ne savait pas écrire, il devait savoir compter.
En tout cas, il savait économiser…
Ainsi s’achève ce #Genealogie30 sur la vie de Victor Emile.
Cet exercice instructif m’a permis de découvrir certaines facettes de la vie de mon aïeul.
Merci à vous d’avoir suivi cette remontée dans le temps !