Au feu !…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

Image par Hans de Pixabay

C’est un terrible drame qui se trame pour ce #RDVAncestral…

Nous sommes le 31 août 1793 à Pargny-Filain, un village axonais de 265 âmes.
L’été est caniculaire et sec… Il fait 38°4 à Paris.

Malgré la chaleur, chacun vaque à ses occupations.
J’accompagne Claude BRASSELET, un des fils de mes Sosa 152 et 153, Claude & Marie Catherine BOCASSIN, mener ses bêtes paitrent en dehors du village.
Les heures s’égrènent lentement sous la chappe de plomb lorsque tout à coup, nous entendons résonner les cloches… c’est le tocsin qui retentit !

Nous abandonnons les animaux et courrons à travers champs. Lorsque nous arrivons aux abords du village, des flammes montent vers le ciel ! Le village est en feu.
Les habitants courent dans tous les sens à la recherche d’eau… On évacue les maisons… on libère les animaux… On crie… C’est la panique générale !

Claude, lui, ne pense qu’à une chose : retrouver sa femme au milieu de cet affolement.
Gabrielle FRETON et lui sont mariés depuis trente ans. Et ce matin, comme tous les autres matins, il a laissé Gabrielle seule effectuer ses tâches ménagères.

Le temps presse… les maisons brûlent les unes après les autres, la fumée intoxique, pique les yeux et les gorges.
Claude a beau cherché et appelé… il ne trouve pas Gabrielle.

La fin du jour arrive puis, la nuit s’installe… Le désespoir envahit Claude… Gabrielle a bel et bien disparu ! Le coeur serré, je le rassure comme je peux.

Le 1er septembre, au petit matin, les villageois désemparés constatent les dégâts : 63 maisons dont 50 habitées et des bâtiments annexes se sont consumés.
Accompagné de son fils et de ses voisins, Claude arrive devant son habitation entièrement détruite. Là, c’est la consternation !

Au milieu, des cendres et des fumeroles, Gabrielle est allongée sur le sol, son corps brûlé vif et presque entièrement calciné.

Gabrielle et Marie Suzanne GENOUILLE, une voisine, sont les victimes de cette tragédie.


AD AISNE PARGNY-FILAIN 5Mi0265 – 1793 1812 Vue 15 et 16

Gabrielle avait 58 ans. Elle fait partie de ma parentèle et sa mort ainsi détaillée m’a bouleversée.

Nos découvertes généalogiques sont parfois effrayantes, implacables et
cruelles, n’est-ce pas !

Sources :
AD AISNE PARGNY-FILAIN 5Mi0265 – 1793 1812 Vue 15 et 16
Image Pixabay
Météo : Prevision-meteo.ch/almanach/1793

#Geneatheme… Les BONNAIRE, de clerc laïc à mathématicien…

Le 25 mars 2016, j’écrivais un billet intitulé : Les BONNAIRE, une famille de clercs laïcs. (A (re)découvrir en cliquant sur le titre).

Pour mémoire :
Etienne BONNAIRE, Sosa 172, clerc laïc, a été marié deux fois.
– Une première fois, le 15 mai 1725, avec Nicole LOBJOIS à Monceau-le-Waast (02) dont il a eu trois enfants.
Nicole est décédée le 8 mars 1730 en accouchant de son troisième enfant.

– Une seconde fois avec Marguerite BALOSSIER, Sosa 173, le 22 mai 1730 dans le même village. De ce second mariage, sont nés 11 enfants dont 4 morts en bas âge.

Des 7 enfants vivants, Nicolas BONNAIRE est mon Sosa 86 marié à Marie Roze HENIQUE, Sosa 87. Il a été aubergiste et clerc laïc comme son père à Monceau-le-Waast.

Nicolas et Marie Roze ont eu 5 enfants (4 garçons dont un décédé en bas âge et une fille, Marie Roze, Sosa 43). Les trois garçons survivants ont été également clercs laïcs dans différentes paroisses.

Il y a quelques jours, je reçois un message via Généanet. Mon correspondant cherchait des renseignements afin de compléter son ascendance BONNAIRE.
Cet échange m’a permis de découvrir que ma branche BONNAIRE pouvait cacher une autre branche
qui a gravi l’échelle sociale en se dévouant à l’enseignement.

Jean-Antoine BONNAIRE est le petit frère de Nicolas, Sosa 42. Il a été, également, clerc laïc de la paroisse Sainte Benoîte de Laon.
Marié avant 1772 à Marie Anne BERTHE, le couple a eu 8 enfants (6 garçons et 2 filles)

Fichier personnel Heredis (cliquez pour agrandir l’image)


Je m’intéresse à Antoine François Donat BONNAIRE (1777-1839), quatrième de la fratrie.
En 1799, il a effectué son service militaire dans la ville de Caen (14) où il était employé dans le magasin d’habillement des troupes (stipulé sur son acte de mariage), canonnier-5e Cie d’Artillerie-14e Division militaire de la République (stipulé sur l’acte de naissance de son fils)
Le vingt Messidor An 7 (8 juillet 1799), il a épousé Félicité LE MARCHAND, une marchande de 22 ans, enceinte de ses œuvres.

*Charles Antoine Donat BONNAIRE, leur fils, est né le 11 décembre de la même année.

Une fille, Marie Emilie Séraphie BONNAIRE, née le 30 janvier 1802, complète la famille. Cette dernière aurait été peintre miniaturiste, élève de Redouté. (renseignement trouvé sur plusieurs arbres Généanet)
Mais, je n’ai trouvé aucun document qui l’atteste.

Côté profession, Antoine François Donat a été nommé professeur de mathématiques au lycée de la ville, le 16 novembre 1806.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Il est mort à Caen, le 24 mai 1839, à l’âge de 62 ans.

Je poursuis avec *Charles Antoine Donat BONNAIRE, son fils.

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE
Avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE Généanet (chass75016)

Né le 21 Frimaire An VII (11/12/1799), il est formé par son père pour intégrer l’école Polytechnique. Il y a été reçu, à 19 ans, second de la promotion en 1819

Fiche matricule Charles Antoine Donat BONNAIRE
Bibli-aleph.polytechnique.fr


Sorti officier d’artillerie, il a cependant préféré se consacrer à l’enseignement comme son père.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Le 02 octobre 1828, Charles Antoine Donat a épousé Zozime Elisabeth Eulalie GRAVELLE à Tortisambert (14).
En aparté, la future a adressé trois actes respectueux à son père pour approuver son mariage. Ce dernier les a tous refusés.
(A.D Calvados Tortisambert 1823-1868 Vues 77 à 82)
Le couple a eu deux enfants :
Alfred Donat Ferdinand BONNAIRE ° 1829 + 1902
Zozime Elisa Léontine BONNAIRE °1834 +1848

Charles Antoine Donat BONNAIRE est décédé le 18 décembre 1886 à Argentan (61) à l’âge de 87 ans.

J’avoue être touchée par la modestie reconnue du père et du fils, préférant se dévouer auprès d’élèves plutôt que de profiter des honneurs qui pourtant leur étaient dus.

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. »
– Nelson Mandela

Sources :
A.D Calvados
A.D Orne
Gallica BnF : Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891
Polytechnique : Bibli-aleph.polytechnique.fr
Hérédis : fichier personnel

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE : avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE -Généanet (chass75016)

#MaCuisineAncestrale… Les nonnettes…

En cette veille de Noël, des petites mains ont aidé Ma Cuisine Ancestrale à réaliser la dernière recette de l’année.

Les nonnettes sont nées dès le Moyen-âge et baptisées ainsi, du fait, que les nonnes fabriquaient des pains d’épices dans leur couvent pour les vendre aux voyageurs des diligences puis des trains au XIXe siècle.

Cette spécialité est originaire de Reims, où elle est exclusivement fourrée à la marmelade d’orange, glacée au blanc d’œuf et au miel de fleurs et sur la réputation du pain d’épices de la ville, qui comptait au milieu du XVIIIe siècle une douzaine de maîtres pain d’épiciers.

Les nonnettes s’exportaient grâce aux foires de Reims, vers Paris et les grandes villes du nord et de l’est.
L’archichancelier de l’Empire, Cambacérès, se faisait expédier des nonnettes régulièrement… Princes et nobles en étaient friands, et, à la Cour, il était d’usage d’en offrir aux visiteurs.
Le petit palet de pain d’épices devenait ainsi, au XVIIIe siècle, l’une des spécialités pâtissières phare de la ville de Reims.

Aujourd’hui, seule la Maison Fossier connue pour ses fameux biscuits roses fabrique encore les nonnettes de Reims, car la variante des nonnettes de Dijon et de Bourgogne, qui propose des fourrages à l’abricot, au cassis, etc. … et dont le glaçage est un sirop de fruit au miel, a supplanté la spécialité rémoise à la fin du XIXe siècle.
Les nonnettes de Dijon sont de nos jours largement popularisées par les maisons locales.

Pour réaliser une vingtaine de nonnettes :

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Les nonnettes, un jeu d’enfant :
Mon p’tit lutin a réalisé ses propres nonnettes pour régaler le Père Noël lors de sa venue et a décrété que « nonnette » voulait dire « petite Nonna »…
CQFD !

Les nonnettes décorées du p’tit lutin pour le père Noël

Nous vous souhaitons de belles fêtes de Noël gourmandes 🎅🎄
Et en attendant 2023, régalez-vous… Nous, c’est déjà fait !

Image libre de droit – Pexels de Pixabay

Sources :
Origine : Dictionnaire de la gourmandise – Annie Perrier-Robert – Editions Lafont
Recette : Sifacile à cuisiner -You tube
Images : collection personnelle

#Geneatheme… Elections…

Nous vous proposons pour ce mois d’avril de nous parler des élections dans votre généalogie. Voici quelques pistes pour traiter ce thème :

  • Un ancêtre élu : conseiller municipal, maire, voire plus ?
  • Vous avez travaillé sur des listes électorales ?
  • Votre grand-mère vous a raconté la première fois où elle a pu voter ?

Ai-je trouvé des ancêtres « élus » dans mon arbre ?

Et bien oui mais, il me faut remonter au XVIIe siècle !
Joan FOUAN, Sosa 1480 (né vers 1625 + 21/04/1681) et Antoine FOUAN, son fils, Sosa 740 (né vers 1659 + 06/05/1693) sont attestés, laboureurs et maires d’Autremencourt, une petite commune de l’Aisne.

Remontons le temps – Site Géoportail.fr
Signature Antoine FOUAN – Fichier personnel Hérédis

Comment ont-ils été nommés ?

La naissance de la commune en tant que telle remonte au XIe siècle. Puis, au XIIe siècle, le maire fait son apparition.
En effet, dès lors que la commune était reconnue juridiquement et politiquement, il lui restait à se doter de représentants.
Selon l’époque et les lieux, on parlera de « pairs », d’« échevins », de « mayeurs », de « conseillers », de « syndics » ou de « consuls ».

Par un édit de 1564Charles IX régla l’élection de ces derniers en s’en attribuant exclusivement la nomination. 
En 1692, Louis XIV, à court d’argent érigea la fonction de maire en titre d’office, rendant ainsi son accès tributaire de la vénalité des charges.
Au cours du XVIIIe siècle, l’élection fut rétablie à plusieurs reprises, mais jamais durablement, dû aux besoins d’argent du Trésor royal.

Pour preuve, un édit de mai 1765 fixa, en fonction de l’importance de la cité, le nombre des officiers municipaux : maire, échevins, conseillers de ville, syndic receveur, secrétaire greffier. Il disposa qu’ils seraient élus au scrutin secret par l’assemblée des notables représentant les différents ordres, corps et communautés.
La réforme, se heurtant aux titulaires d’offices, fut appliquée puis abandonnée ; un édit de novembre 1771 revenait à la situation antérieure.

http://www.maires90.asso.fr


Et dans l’arbre de Mr…
Pas d’ancêtres directs mais deux collatéraux.

Le premier se nomme Antoine COUTAREL, né le 22/01/1746 à Saint-Géron (43) décédé le 08/08/1803 à Laroche (43), une commune rattachée à Bournoncle St-Pierre (43) en 1842.
Marié à Anne MONNIER et père de Louise, il a été le premier beau-père de Gabriel CHAZAL, Sosa 40 de Mr. J’ai parlé de lui, ICI.
Antoine a été cultivateur et adjoint au maire de la commune de Laroche.

Signature Antoine COUTAREL – Fichier personnel Hérédis

En ce temps-là,

Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune.
Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Histoire des maires de France- Wikipédia.fr
Laroche_Bournoncle_St_Pierre.jpg
Laroche -Image Chroniques Raymond Caremier

Le second élu se nomme Pierre ACHON, né le 03 novembre 1868 à Lorlanges, lieu-dit Clamonet (43) et décédé en 1951 à Saint-Just-près-Brioude (43)
Il était un des arrières petit-fils de Jean ACHON et de Marguerite VALEIX, Sosa 32 et 33 de Mr.
Le 15 juin 1895, il a épousé Françoise Antoinette Céline VIGNON à St-Just-Près-Brioude en ayant établi un contrat de mariage, le 1er juin, chez Maître Chervont, notaire à Brioude.

Signature Pierre ACHON – Fichier personnel Hérédis

Pierre et Françoise ont eu trois enfants :
René Jacques °09/04/1897 à St-Just +31/08/1918 à Juvigny (02) – Croix de guerre à titre posthume en 1918.
J’ai déjà parlé de lui, ICI.
Moïse Antoine Justin °30/04/1904 à St-Just +22/02/1986 Le Puy-en-Velay
Yvonne Pauline Claire °12/03/1910 +26/07/1915 à St-Just

Cultivateur, Pierre ACHON a vécu à St-Just-près-Brioude, au lieu-dit Artiges pendant 56 ans et a exercé des fonctions électives durant 42 années dont 27 comme Maire de la commune.
A ce titre, il a été nommé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, le 11 août 1939.

Gallica BNF – J.O du 11 août 1939 (Année 71, N°188) Page 10198

Hélas, la base Léonore n’a pas encore mis en ligne son dossier.

Page Facebook Mairie de St-Just-près-Brioude

C’est le 5 avril 1884, qu’une loi sur l’organisation municipale, qui inspire encore de manière substantielle la législation actuelle, est promulguée ; elle établit le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans.
La loi du 10 avril 1929 porte de quatre à six ans la durée du mandat des conseillers municipaux, et donc des maires.
Sous Vichy, par la loi du 16 novembre 1940, les maires des communes de plus de 10 000 habitants sont nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2 000 à 10 000 habitants, par
le préfet. Les maires des communes de moins de 2 000 habitants sont élus par le conseil municipal.

Histoire des maires de France – Wikipédia.fr

Ai-je travaillé sur les listes électorales ?

Non pas vraiment, mais quel fut mon étonnement en découvrant la première archive accessible sur Internet concernant André MARLY, Sosa 2, hormis le fichier des décès INSEE.
Il s’agit d’une fiche datée de 1932.
Mon père a, alors, 23 ans et est inscrit sur les registres électoraux du 10e arrondissement de Paris, quartier Porte Saint-Martin.
Il réside 122, faubourg St-Martin et est dit Garçon de restaurant.

J’avoue que cette petite fiche m’a perturbée… Je dois me résoudre à partager Papa avec d’autres généalogistes… il n’appartient plus à ma seule famille !

Pour finir ce billet, mes grands-mères n’ont jamais voté car elles sont décédées bien avant la loi de 1944.
Les grands- mères de Mr ont certainement accompli leur devoir de citoyenne mais, n’en ont point parlé.


Sources :
Archives départementales Aisne – Autremencourt
Archives départementales Haute-Loire – Laroche et St-Just-Près-Brioude
Fichier personnel Hérédis
Géoportail.fr – Remonter le temps
Gallica-BNF – Journaux officiels
Généanet – Fichier des électeurs de Paris 1923-1932

Histoire des maires de France – Wikipédia.fr


#Geneatheme… 1832, l’année de la peur bleue…

En ce début d’année 2022, une tortue géante des Seychelles a été déclarée plus ancien animal vivant sur terre. Elle serait sortie de son œuf en 1832 avant d’être offert au gouverneur de Saint-Hélène 50 ans plus tard.

En 1832, une épidémie de choléra sévissait à Paris, Louis-Philippe 1er était au pouvoir depuis deux ans (marquant le début de la Monarchie de juillet)… et vous, que se passait-il dans votre arbre en 1832 ?

Côté Histoire :
De fléaux en calamités, 1832 fut l’année de la peur bleue pour nos ancêtres, toutes classes confondues.
Une infection bactérienne venue du Bengale, cyanosant la peau des malades et pouvant entraîner la mort en quelques heures, faisait irruption dans l’hexagone. Cette infection n’était autre que le choléra morbus.

Devant la vue des corps rendus monstrueux et la panique qu’ils suscitaient, l’expression « avoir une peur bleue » était née.
La peau bleue donna naissance à cette allégorie que nous utilisons toujours.

Dans l’Aisne, le choléra morbus frappa 464 communes du département (sur 837 à l’époque).
Sur 513 000 habitants, plus de 30 000 personnes furent atteintes, parmi lesquelles 15 589 furent hospitalisées.
Le nombre de décès s’élève à 6 786, soit 1,32 % de la population totale (0,81 % dans l’Oise et 2,34 % à Paris).
(Source A.D Aisne)

L’épidémie de 1832 atteignit la France à partir du 15 mars et dura jusqu’à la fin de l’automne.
Dans l’Aisne, le premier cas apparut le 5 avril à Chézy-sur-Marne et le 9 avril à Saint-Quentin.
La commission sanitaire de la ville de Saint-Quentin décida de procéder à un arrosage d’eau chlorurée dans les rues de Saint-Quentin et à une inspection des « aliments exposés à la vente ».
Le 11 avril, la commission fit distribuer des « bruleries de cendres autour de la ville ».
Parmi ses recommandations, la commission préconisa « d’être propre sur soi et dans son logement, de se nourrir principalement de viande et de soupe grasse, de boire de l’eau rougie, c’est-à-dire de l’eau à laquelle on aura ajouté un peu de bon vin naturel… ».


A.D Aisne – Les épidémies dans l’Aisne

Devant l’ampleur de la crise sanitaire, toutes les mairies prirent des mesures drastiques, comme à Marchais, un de mes villages ancestraux :

Document Philippe HANIS

On peut se demander ce qui peut provoquer un tel souci de propreté et encore pourquoi sacrifier tous les lapins ?
A première vue ce n’est pas seulement pour faire « beau  »
Si rien , dans ce texte , ne semble justifier cet empressement et cette rigueur , la lecture du « Journal de l’Aisne  » de novembre 1832 nous livre la réponse; on peut ainsi y lire :

. qu’ une grave épidémie de choléra a touché 51 communes de l’arrondissement de Laon ;
. qu’en mai -juin 1832, à St-Erme et à Mauregny , il y a eu 35 morts ;
. qu’il y en a eu aussi à Coucy ;
.que sur l’ensemble du département, c’est 5 493 décès qui ont été enregistrés ;
.qu’il y reste encore plus de 11 000 malades.

(Source : Document Philippe HANYS)
L‘épidémie de choléra changea la physionomie des villages, mais, une question me taraude : pourquoi les lapins, innocentes victimes collatérales !

Côté Généalogie :
Mes ancêtres furent certainement touchés par cette épidémie. A Laon, un garçonnet, son père ainsi que son grand-père et son oncle maternels disparurent à quelques jours d’intervalle :

Jules César MICHEAUX, âgé de 4 ans, est décédé le 25 juin 1832, au domicile de ses parents, Jean-François Joseph MICHEAUX marié à Marie Rose Clautinne MEREAUX, situé à Laon (Paroisse de Vaux).

Jean Louis MEREAUX, Sosa 44, cordier en til, veuf de Marguerite CARLIER, Sosa 45, demeurait également chez sa fille et son gendre.
Il mourut le 28 juin 1832 à six du matin à l’âge de 62 ans.
Son gendre déclara le décès en mairie à 9h00.

A.D Aisne LAON 5Mi 0079 Décès 1832 Vue 243/308

Trois jours plus tard, le 1er juillet 1832 à 22h00, Jean François Joseph MICHEAUX, rendit l’âme, à l’Hôtel-Dieu de Laon à 41 ans.

A.D Aisne Laon 5Mi 0079 Décès 1832 Vue 246/308

A Athies-sous-Laon, un village situé à quelques lieues de Laon, c’est Jean-Pierre Eléonore MEREAUX, 36 ans, cordier, un des fils de Jean-Louis, qui décéda à son domicile, le 24 juillet 1832 :

A.D Aisne ATHIES SOUS LAON 5Mi0094 – 1823 1832 Vue 293/324

Quarante huit heures plus tard, dans le même village, Jean-François WALLON, Sosa 40, conscrit en l’an 13, décéda le 26 juillet 1832 à l’âge de 48 ans.
Il avait bataillé contre les ennemis de Napoléon, mais n’a pas fait front devant la peur bleue.

A.D Aisne ATHIES-SOUS-LAON 5Mi0094 – 1823 1832 Vue 294

Voilà ce qui se passait dans mon arbre généalogique, côté lignée paternelle, en 1832 . Ce fut une « annus horribilis » pour cette branche familiale.

Sources :
A.D Aisne
Métiers anciens :jschweitzer.fr
Documents Philippe HANYS

Louis MAIGRET, père et fils… Acte 2… L’artiste peintre…

Dans mon billet précédent, je découvre que Louis MAIGRET (père), s’est reconverti en maître de danse en 1739 (information renseignée dans l’acte du premier mariage de Louis (fils)).
Louis MAIGRET (fils), lui, devient un peintre reconnu de la société laonnoise. Si, on ignore quand a débuté sa vocation d’artiste peintre, il a, sans nul doute, hérité de la fibre artistique de son père.

Coté Généalogie :
Louis MAIGRET (fils) est le quatrième enfant de Louis & Marguerite NIVART, Sosa 362 -363 et petit frère de Marie Simone, Sosa 181.

Il naît le 15 Mai 1705 à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon. Il est baptisé le lendemain, 16 mai. Ses parrain et marraine sont Pierre Louis FROMAGE, fils de Mr l’advocat FROMAGE, demeurant à Laon et Barbe Elisabeth MARQUETTE-CATALAN, femme de Mr MARQUETTE-CATALAN, Capitaine-Major de la ville de Laon.

Louis (fils) se mariera trois fois.
Le 30 juin 1739, âgé de 34 ans, il épouse Marie Jeanne LEVECQUE, 35 ans et veuve de Louis LE BEGUE. Deux fils naissent de ce premier mariage.
Marie Jeanne décède le 4 février 1752, à Laon, paroisse de Saint-Eloy en l’abbaye Saint Martin. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière de cette paroisse.

Louis ne la pleure guère puisque 10 jours plus tard, il épouse, le 14 février 1752, Marie Claude DUVAL, âgée de 37 ans. De leur union naissent trois filles.
Marie Claude décède à son tour, le 24 septembre 1762 et est inhumée le lendemain en la paroisse St-Eloy de Laon.

Le second veuvage de Louis (fils) dure un peu plus longtemps que le premier (quatre mois).
Le 18 janvier 1763, il convole en troisième noces avec Marie-Jeanne SECQUEVAL, fille de Mathias SECQUEVAL, musicien basson de la Cathédrale de Laon. Un garçon et deux filles naissent de cette dernière union.

Louis (fils) décède le dimanche 21 Septembre 1777 à l’âge de 72 ans. Son acte de décès stipule qu’il est inhumé le lendemain, lundi 22 septembre, dans le fond du cimetière contre le mur de l’église, du côté nord de l’église paroissiale de Notre-Dame-du-Marché de Laon.

Un inventaire après décès est dressé le 4 octobre 1777 sur la requête du procureur du roi : « attendu la modicité des objets et le peu de valeur des effets délaissés par ledit MEGRET et encore, à cause de l’absence de deux de ses enfants, d’une première alliance. »
L’inventaire fini, le procureur déclare la communauté avec sa troisième femme, dissoute et tous les objets mis en vente.
Le jour même, il est procédé à la vente publique des meubles et effets de la succession. Le montant de la vente s’élève à 435 livres. L’estimation portée sur l’inventaire n’était que 333 livres 10 sols.
Voici un extrait de son inventaire après décès :

Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935

Son œuvre :
Louis était un bon peintre de portrait. Un juge compétent dira :
« Il rend avec une finesse extrême les broderies, bijoux, dentelles.
Son dessin est excellent et j’ai remarqué combien les mains sont en général bien
traitées.
Ce MAIGRET est un artiste adroit, consciencieux, exact ; aussi il ne flatte, ni n’embellit ses modèles qui doivent être d’une ressemblance frappante, parfois cruelle ! »

Voici quelques portraits peints par Louis MAIGRET :

Je reconnais que les visages sont austères mais les vêtements et accessoires sont peints avec beaucoup de finesse.

Comme la vie de mes ancêtres, ces tableaux ont eu une destinée hors du commun. A lire, ici !

Malheureusement, l’exercice de son art n’a pas mené Louis MAIGRET (fils) à la richesse et aucun de ses enfants n’hérita de son talent et ne suivit ses pas.
Quel dommage ! Mais je suis ravie de constater que le père et le fils ont développé leur sens du raffinement au point de devenir artistes.


Sources :
A.D Aisne – Laon
Site Généanet – Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935 – Un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle – Louis Maigret (1705-1777)

Louis MAIGRET, père & fils… Acte 1 : Le maître de danse…

Gallica BNF – Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle

Nouvelle année oblige, la tradition voudrait que je vous parle de mon Sosa 2022. Mais, voilà… je suis bloquée au niveau de mon Sosa 1011, Marguerite BOURIENNE.
Comme je ne connais ni sa date et ni son lieu de naissance, j’ignore qui sont ses parents, Sosa 2022 et 2023.
En ce début d’année, voyons le verre à moitié plein… j’ai 12 mois moins un jour, 8721 heures (il est 15 heures) pour effectuer les recherches qui s’imposent afin de découvrir qui ils sont.

Alors, pour commencer mon année généalogique, je vais vous raconter mes découvertes concernant Louis MAIGRET, père et fils, honorables ancêtres de ma lignée paternelle.
Ce que j’ai trouvé, à leur sujet, sied bien à ce début d’année… tout en art et légèreté…

Remontons le temps… le patronyme MAIGRET ou MEGRET est attesté à Laon (Aisne) depuis le XVe siècle :

Source Gallica – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935

Les personnes citées ci-dessus sont-elles liées à mes ancêtres ? Pour le moment, l’histoire ne le dit pas et il faudrait effectuer un examen approfondi des archives notariales pour pouvoir l’affirmer (encore un projet pour 2022)
Actuellement, cette branche de mon arbre s’arrête au XVIIe siècle.

Louis MAIGRET (Sosa 362) est le fils de Pierre, vigneron (+06/11/1684) & de Anne OUDOUX (Sosa 724-725).
Il voit le jour à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon, le 4 novembre 1677 et est orphelin de père à 7 ans.
Le 23 janvier 1699, à 21 ans, il épouse en l’église Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux, Marguerite NIVART, 27 ans (Sosa 363), fille de Pierre, maître boulanger & de Magdelaine ALBOUCQ (Sosa 726-727).
Marguerite est l’aînée de Louis de 6 ans, étant née le 1er Janvier 1672 dans la même paroisse.

Laon - Vaux sous laon - Carte postale ancienne et vue d'Hier et Aujourd'hui  - Geneanet
Eglise Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux-sous-Laon – Source Généanet

Je connais cinq enfants à Louis & Marguerite :

Fichier personnel Hérédis

Marie Simone est mon Sosa 181 mais, pour ce billet, je m’intéresse surtout à Louis, son frère.

Quant à Louis, leur père, selon les actes, il est d’abord qualifié de manouvrier, tuilier en 1705, puis maître tuilier en 1727 et surprise… quelques entrechats plus tard, il est dit maître de danse en 1739…

Mon aïeul possédait ainsi plus d’une corde à son arc et a connu l’art de la reconversion professionnelle… C’est inattendu mais avéré !
Pour devenir maître de danse, Louis a, sans doute, suivi un apprentissage de
4 ans pour recevoir son brevet de maitrise, obligatoire pour enseigner, tout en dédommageant et en respectant les statuts et règlement de sa confrérie

Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)

Après des ancêtres cuisiniers, un maître de danse… Il me reste à trouver un
coiffeur : les meilleurs, dixit le quotidien « Le XIXe siècle »… Voilà qui enverrait des paillettes sur ma généalogie ☺
Et les surprises ne sont pas terminées, dans un second billet, je vous raconterai la vie de Louis MAIGRET, fils… un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle.
A suivre…

Sources :
A.D Aisne – Laon – Paroisse de Vaux
Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935
Image Eglise de Vaux-sous-Laon – Site Généanet
Image : Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle – Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Stéphanie Tonnerre-Seychelles

Cinquante nuances d’émotion…

Image gratuite Alexandra Haynak de Pixabay

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

La généalogie est un curieux mélange de raison et d’affect.
Personnellement, lors de mes recherches, l’esprit et le cœur sont souvent en conflit, les sentiments l’emportant sur la raison et faisant naître une multitude de nuances émotionnelles comme dans l’histoire qui suit.

Nous sommes le 10 septembre 1892, à Samoussy, dans l’Aisne et la journée s’annonce chaude.
Alors que 10 heures du matin sonnent à l’horloge de la mairie, plusieurs personnes pénètrent dans la salle commune.
Jules André MARLY, 24 ans et Octavie Alphonsine WALLON, 21 ans, tous deux manouvriers, se marient.

Ils ne savent pas qu’ils sont mes futurs grands-parents paternels et ne le sauront jamais.
Mais, le destin a fait que le 10 septembre est un jour très particulier pour nous trois.

Cela devait être le plus beau jour de leur vie… cependant les visages sont graves et un voile de tristesse plane sur l’assemblée.
Jules André n’est pas totalement heureux… Adeline Adolphine MARLY, son unique sœur et son époux, Joseph Victor MATHIEU, sont absents.

Et pour cause… un évènement dramatique s’est déroulé, trois heures auparavant, plongeant le couple dans un immense chagrin.

Adeline Adolphine, 35 ans, était enceinte de son septième enfant et a accouché d’un petit garçon mort-né, le matin même, à sept heures.
Joseph Victor ira déclarer le décès demain à onze heures accompagné de deux voisins.

L’acte de décès suit l’acte de mariage dans le registre d’état-civil.

La vie reprend ses droits… Les ventres d’Octavie Alphonsine et d’Adeline Adolphine s’arrondissent presque en même temps.

Sept mois plus tard, le 22 avril 1893, Octavie Alphonsine accouche d’un petit garçon nommé Jules Alphonse mais, l’enfant meurt le 8 mai.
Joseph Victor MATHIEU, 47 ans, assiste son beau frère, Jules André, lors de la déclaration du décès de l’enfant.
Qui mieux qu’un père ayant subit la perte d’un enfant pour accompagner un autre père dans son deuil.

Le temps passe et le malheur frappe encore et encore… Adeline Adolphine accouche une nouvelle fois d’un enfant mort-né, le 13 juillet 1893.
Cet enfantement est le dernier pour elle. Elle décède, le lendemain, 14 juillet.

Côté généalogie :
J’ai trouvé, récemment, l’acte de décès du premier enfant mort-né d’Adeline Adolphine me permettant de reconstituer la chronologie de ces évènements et cette découverte m’a émue plus que je ne le souhaitais mais,

Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas.
(Blaise Pascal)

Sources :
Acte de mariage MARLY X WALLON A.D Aisne – Samoussy – 5Mi0111 1863 1892 Vue 233
Acte de décès BB Mathieu A.D Aisne – Samoussy – 5Mi0111 1863-1892 – Vue 234
Météo septembre 1892 : prevision-meteo.ch/almanach/1892




De joie et de chagrin…

Monographie_Marchais
Source : Cercle Généalogique de l’Aisne

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

-Avis à la population… Marchais est en liesse…
Le mardi 21 septembre 1869, Son Altesse Sérénissime, Albert Honoré Charles GRIMALDI, 20 ans, futur Prince Albert 1er de Monaco épouse Lady Mary Victoria de Douglas-Hamilton, 18 ans, dans ce petit village de l’Aisne.

Cette annonce se propage telle une traînée de poudre pour arriver à mes oreilles.

-Vite, pas de temps à perdre ! Je vais assister à cet évènement !
Cela tombe bien, Adolphe André COULON, berger et frère d’Adeline Octavie,
Sosa 9, réside dans le village. Il m’hébergera et nous participerons ensemble à la fête.

Marchais abrite un château, dit le « Domaine du Prince », habité par la famille Grimaldi depuis 1854. Cette bâtisse du XVIe siècle est entourée de 2000 hectares de terres agricoles employant la majorité des villageois.
Aujourd’hui, la Principauté leur accorde un jour de congé pour la circonstance.

Euphorique, j’arrive devant le château… Que voulez-vous, les années passent et je suis incorrigible… La fleur bleue qui sommeille ne demande qu’à revivre.
Je longe les jardins décorés d’où proviennent de joyeuses mélodies et des rires. La gaieté est communicative et les préparatifs de la cérémonie me donnent l’envie de danser et de chanter.
J’atteins la demeure d’Adolphe André COULON et de Marie Joséphine LONGUET, son épouse.
Je pousse la porte, la maison semble inhabitée. Le silence qui y règne contraste avec l’effervescence ambiante.
J’appelle… Personne… Je reste là, décontenancée…

Un passant m’interpelle :
– Pauvres gens, vous les trouverez au cimetière, me lance-t-il,

Que s’est-il passé, dis-je, abasourdie,

Vous l’ignorez !… Ils enterrent leur dernier né, un nourrisson de quelques jours.

Soudain, le ciel s’obscurcit. Tonnerre et éclairs déchirent l’azur devenu noir. La nouvelle me foudroie… Plus de mariage, plus de danses, ni de chants.
De la joie au chagrin, il n’y a qu’un pas… Et ce pas assassin m’étreint le cœur.

Je repars comme je suis venue sans que personne ne me remarque.
La vie n’est pas un conte (même pour les princes) et mes ancêtres me rappellent que la nôtre n’est pas faite pour les châteaux.

Côté Histoire :

Par l’entremise de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), Albert 1er, surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur », épouse en 1869 au
Château de Marchais, Lady Mary Victor
ia Hamilton (des ducs d’Hamilton), petite-fille de la grande-duchesse de Bade, Stéphanie de Beauharnais.

Ils ont un fils unique, le prince Louis, né le 12 juillet 1870, dont son père ne fait la connaissance qu’en 1880. Le 3 janvier 1880 a lieu l’annulation du mariage avec Mary Victoria Hamilton par la Cour de Rome. Leur fils est reconnu comme légitime.

Le 10 septembre 1889, le prince Albert Ier accède au trône au décès de son père, Charles III, le jour même, au château de Marchais. Il prend le deuil pour six mois à compter du lendemain.

Albert Ier se remarie civilement le 30 octobre 1889 avec Alice Heine, duchesse douairière de Richelieu, à la Légation de Monaco à Paris et à la mairie du 8e arrondissement. Le 31 octobre, le mariage religieux a lieu en la chapelle de la Nonciature. Le prince a rencontré Alice Heine dix ans auparavant, lors d’un séjour à Madère. Albert et Alice n’auront pas d’enfants.
(Source : Wikipédia.fr)

Côté Généalogie :

Adolphe André COULON est le numéro 2 des 3 enfants de Etienne André COULON, Sosa 18 et de Ursule Adélaïde BRASSELET, Sosa 19 (Héroïne de La fillette et la comète)

Il est né le 18 juin 1832 à Chermizy-Ailles (02)
Il est tout à tour berger, tisseur et paveur.

Il épouse Marie Joséphine Octavie LONGUET, le 17/04/1860 à Marchais, où le couple demeure quelques années.
Le 26/08/1869, Marie Joséphine met au monde un garçon nommé Alfred André Théodore. L’enfant décède 12 jours plus tard.

Adolphe André & Marie Joséphine quittent Marchais pour Reims. Marie Joséphine y décède le 14/02/1880.
Adolphe André épouse en secondes noces, Marie Hubertine LEBOURCQ, veuve de Paul WAFFLARD, le 16/10/1880.
Adolphe André décède, à son tour, le 01/01/1897
, à 64 ans.

Le hasard veut que l’acte de décès d’Alfred André et l’acte de mariage du Prince Albert se suivent dans le registre d’état-civil de Marchais… une invitation fortuite pour une de mes rêveries.

Source Géoportail.gouv.fr

Sources :
A.D Aisne – MARCHAIS :

-Acte de décès de Alfred André Théodore COULON – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 24/387
-Acte de mariage de S.A.S. Albert Honoré Charles GRIMALDI & Lady Mary Victoire de Douglas-Hamilton – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 26/387



#Généathème… Histoires de remariages…

Dans mon arbre, je recense 18 ancêtres en ligne directe qui se sont mariés trois fois.
Parmi eux se trouve Nicolas CESSE, Sosa 364, qui vit en Picardie.
Mais, aujourd’hui, je suis un tantinet paresseuse, je lui laisse donc la parole pour vous raconter sa vie.

Carte de Cassini – Géoportail.fr

Hum, hum…
Bonjour, ma modeste vie de manouvrier se résume à trois mariages et à dix-sept enterrements. C’est trop pour un homme.
J’ai écrit mon histoire en cinq chapitres, que voici :

Premier chapitre
Je suis un des enfants de Siméon et de Marguerite LEBEAU. J’ai été baptisé le 23 novembre 1662 à Dercy, petit village axonais.
Orphelin de mère et à peine sorti de l’adolescence, je dois me marier au plus vite.

Second chapitre : mon premier mariage
A presque 22 ans et amoureux, j’épouse Suzanne VERSAIN, le 26 septembre 1684. Nous nous installons à Mortiers, son village natal.
Antoinette, notre première fille, nait le 17 juin 1685. Notre seconde fille, Catherine, arrive le 2 janvier 1687
lorsque la faucheuse frappe à notre porte.
Suzanne meurt le 30 mars 1687. A 30 ans environ, elle ne s’est jamais remise de son accouchement.
Catherine la rejoint, le 25 septembre.
J’ai à peine 25 ans et me voici veuf et père d’une enfant âgée de 2 ans
.
Qu’allons-nous devenir ? L’unique solution est de me remarier au plus vite.

Troisième chapitre : mon second mariage
Un mois plus tard, le 22 avril 1687, j’épouse à Crécy-sur-Serre, Barbe TOURNEMEULE, Sosa 365 d’Evelyne, une jeune femme de trois ans, ma cadette.
Nous demeurons tous les trois dans le village.

Notre famille recomposée va vite s’agrandir et en l’espace de onze ans, Barbe accouche de 9 enfants dont cinq décèdent en bas âge, y compris, Antoinette, mon aînée, qui disparaît à l’âge de 8 ans en 1694.
Barbe, épuisée par les grossesses, les accouchements et par la perte de ses petits, s’éteint le 28 mai 1710 à l’âge de 45 ans.

A 47 ans et quelques mois, l’histoire se répète je suis veuf pour la seconde fois avec quatre bouches à nourrir.
Là encore, la seule solution est de me remarier.
Je ne peux pas travailler et m’occuper de mes enfants orphelins.

Quatrième chapitre : mon troisième mariage
Cinq mois plus tard, le 21 octobre 1710, me voici à nouveau devant Monsieur le curé. Je m’unis à Marie-Magdeleine LEFEVRE, toujours à Crécy-sur-Serre.
Marie-Magdeleine est ma cadette de vingt ans. Je sais ce que vous pensez… Mais, comprenez-moi… je veux conjurer le mauvais sort !
Là encore, les naissances se multiplient. En quatorze ans, nous avons neuf enfants dont des jumeaux et des jumelles qui ne survivent pas, ainsi que quatre autres petits qui meurent, également, en bas âge.

Seule, Marie-Anne arrivera à l’âge adulte.

Cinquième chapitre
Après une dure vie de labeur et exténué par les deuils successifs, je m’éteins le 25 mai 1730 à Crécy-sur-Serre (02) à l’âge de 67 ans, non sans avoir reçu les saints sacrements.
C’est Pierre, mon fils et Sosa 182 d’Evelyne, qui accompagné d’Antoine et Claude TOURNEMEULE, mes beaux-frères, signe l’acte de décès.

Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Les larmes ont beaucoup coulé mais, aujourd’hui, je suis heureux de sortir de mon invisibilité.
Je vous remercie d’avoir pris quelques minutes pour m’écouter.

La ligne de vie de Nicolas CESSE généré avec FrisesChrono.fr