Nos ancêtres nous ont légué la « cuisine du terroir », autant de petits plats spécifiques à nos régions. Parmi ces spécialités, il en est une qui me rappelle l’enfance, son nom : « la teurgoule ou bourgoule ou torgole. »
Ce dessert typiquement normand (Calvados et Orne) était traditionnellement confectionné lors des repas de fête.
L’origine du terme viendrait de « se tordre la goule » (la bouche).
Était-ce dû au fait que l’on dégustait ce plat très chaud ou au fait que les premières versions n’avaient pas atteint le moelleux d’aujourd’hui ? Nul ne le sait vraiment.
La teurgoule est un dessert composé de riz au lait sucré généralement parfumé à la cannelle cuit à four très doux, pendant environ 5 heures, dans une terrine conçue à cet usage. Les grains de riz doivent être crémeux et fondants.
Elle se déguste chaude avec la fallue, une brioche allongée (fabriquée à partir de pâte à pain, d’œufs, de beurre et de crème fraîche), le tout accompagné de cidre.
L’origine de la teurgoule remonte à Louis XIV qui pour combattre les anglais, hollandais et espagnols autorise les marins français à attaquer les bateaux ennemis pour saisir les cargaisons. Le butin était réparti entre le Trésor Royal, les armateurs et l’équipage.
C’est ainsi que les normands découvrirent le riz et la cannelle.
*D’autres sources en attribuent la création à François-Jean Orceau de Fontette (officier de l’Ancien Régime) qui aurait fait venir d’outremer une cargaison de riz, en 1757, à l’occasion d’une disette. Il fit placarder cette recette pour cuisiner cette céréale alors inconnue dans cette région.
Vous trouverez sur le site les recettes de la teurgoule et de la fallue. Essayez… Délicieux et … Roboratif !
*Source : Wikipédia : François-Jean Orceau Bibliographie : Robert Patry : Une ville en province, Caen pendant la révolution de 1789. Condé sur Noireau – Editions C. Corlet-1983
Parmi mes ancêtres, certains pratiquaient des métiers aujourd’hui disparus.
Ainsi, j’ai trouvé un badestamier… Il exerçait à Mondeville, près de Caen en 1826 (à la lecture de sonacte de mariage).
Le badestamier ou bas-d’estamier était le bonnetier-fabricant de bas tricotés d’estame ou estaim, nom donné à un fil très retors de laine peignée à chaud et filée à la quenouille.
Ce genre de bas, qui avait remplacé les chausses des hommes, coûtait assez cher et était porté par les classes aisées…
Les badestamiers étaient particulièrement nombreux en Picardie et en Haute-Normandie, en ville et à la campagne. Plusieurs milliers d’entre eux travaillaient à domicile pour le compte de petites entreprises.
L’art du tricot fut inventé au XVe siècle. Les premiers bas fabriqués de cette manière furent, dit-on, portés par Henri II aux noces de sa sœur avec le Duc de Savoie.
On ignore le nom de l’inventeur du premier métier à fabriquer les bas ; la France et l’Angleterre se disputant ce privilège. Quoi qu’il en soit, cette industrie se développa d’abord en Angleterre. Puis un français : Henri Hindes importa, en 1656, le premier métier à tisser les bas.
Au XIXe siècle, la profession révolutionnée par l’introduction des métiers mécaniques, prit progressivement le nom de bonnetier. Les bas au métier, à la différence des bas tricotés, avaient besoin d’être cousus par derrière. Le badestamier utilisait, dès 1857, des métiers circulaires permettant de fabriquer des bas sans couture.
Sources :
L’Encyclopédie universelle de Dupiney de Vorepierre » 1857, Paris
A.D Calvados – Mondeville
Aujourd’hui débute le challenge proposé par *Sophie Boudarel : « Bloguez votre généalogie de A à Z » Le but est d’écrire un article par jour en prenant les lettres de l’alphabet les unes après les autres, jour après jour, hormis les dimanches, donc 26 lettres = 26 jours = 26 articles. Suis-je victime d’un canular ? Ne sommes-nous pas le 1er avril : jour des poissons Laissez-moi rire… La plaisanterie est bonne ! Un instant, j’ai cru que je devais écrire un article par jour : Impossible pour moi Allons, point de calembredaines… C’est donc pleine de courage que j’ai plongé dans la grand’ malle des aïeux et que me voici partie pour l’aventure : « ChallengeAZ » :
A comme Achon :
Achon est mon patronyme marital, originaire de la Haute-Loire.
Le périmètre où vécurent les ancêtres de Monsieur est restreint : deux, trois villages. Autrefois, l’Auvergne était enclavée et les gens ne circulaient guère. Donc, il n’est pas difficile de penser que ces « Achon » étaient plus ou moins « cousins ».
Cela semble évident, mais encore faut-il le prouver…
Il y a quelques années, j’ai donc commencé mes recherches dans les mairies de Lorlanges, Léotoing, Saint Géron et Bournoncle St-Pierre. Ces villages sont proches de Brioude.
J’ai photographié tous les actes de naissance, mariage et décès.
Le dépouillement a été long et laborieux : j’ai trouvé une vingtaine de « Jean Achon », dont plusieurs dans une même fratrie. Le prénom « Jean » représente la majorité des individus recensés. Pour les distinguer, les parents les affublaient d’un sobriquet, sobriquet enregistré quelquefois dans les actes à la place du prénom. Difficile de reconnaître un Jean parmi tous ces Jean !… Et les familles étaient dites nombreuses avec une moyenne de dix petits.
J’ai arpenté les cimetières, me suis rendue aux archives départementales au Puy en Velay.
J’ai rencontré quelques descendants de ces Achon : J’ai confirmé à un couple marié depuis plusieurs décennies qu’ils étaient « parents » avant d’être mari & femme. Je vous rassure au 5è degré, donc pas d’annulation de mariage en vue, mais un bel effet de surprise et un grand éclat de rire !
Petit à petit, j’ai constitué l’arbre généalogique.
Aujourd’hui, je continue mes recherches, mais je peux affirmer que mon intuition était bonne : les Achon de Haute-Loire sont réellement cousins !
Au moment où Jean-François Wallon obtint son congé absolu à Brest ; son village fut le témoin de faits historiques et douloureux pour ses habitants.
En 1814, l’Empereur Napoléon 1er fit face à la sixième coalition.
La retraite de Russie avait laissé une armée amputée. C’est donc avec beaucoup de nouvelles recrues, qu’il s’opposa à l’attaque des alliés.
Napoléon avait battu à Craonne avec ses 22000 soldats, les 22500 hommes du °feld-maréchal Blücher, l’ennemi de toujours, commandant en chef des armées prussiennes et russes.
Blücher, dans sa retraite, choisit le plateau de Laon comme position défensive. En effet, il domine de 25 mètres toute la plaine.
Blücher pouvait, depuis les terrasses de la cathédrale, observer les mouvements des troupes.
Napoléon, désirant prendre au piège Blücher, décida d’un mouvement de tenaille autour de Laon.
La branche droite de cette tenaille était confiée au °°Maréchal Marmont.
Le 9 mars au soir, ce dernier avait réussi une belle percée puisqu’il s’était avancé jusqu’à Athies sur la route de Marle, voie stratégique vers la Belgique en chassant les troupes prussiennes qui brûlèrent entièrement le village lors de leur fuite.
Le 10 au matin, l’Empereur pensait refermer sa tenaille. C’était sans compter, sur le glorieux fait d’armes du *Hurrah d’Athies qui restera dans l’histoire comme la défaite de Napoléon à Laon.
Dans la nuit du 9 au 10 mars, les troupes prussiennes revinrent et mirent en fuite les français qui se replièrent sur Festieux : la cavalerie n’avait jamais été utilisée pour les attaques de nuit ; les soldats avaient la plus grande difficulté à identifier l’ennemi du compagnon d’arme, on cherchait à tromper en utilisant les cris de ralliement de l’adversaire.
Les flashs produits par les tirs d’armes fournissaient la lumière pour éclairer le champ de bataille, mais elle était aussi source d’éblouissement. Pour le cavalier, la nuit représentait un danger supplémentaire pour sa monture : un trou, un muret… étaient autant de pièges.
Le 5 avril, Marmont trahissait l’Empereur en ouvrant la route de Fontainebleau aux alliés. Paris fut pris. Napoléon abdiqua le 6 avril 1814.
Le 11 avril, le traité de Fontainebleau fixait les frontières du pays à celles de 1792.
L’épopée napoléonienne aura marqué nombre de mes ancêtres : soldats et civils, leur laissant des stigmates à jamais indélébiles.
* Le hurrah était un terme militaire allemand qui signifiait : combat corps à corps, désordre… Son but était de surprendre, submerger et anéantir l’adversaire peu importe les moyens utilisés. Il s’opposait à la bataille rangée. °° Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont : né en 1774 à Chatillon sur seine, mort en 1852 à Venise. Duc de Raguse (1808) Maréchal de France (1809) ° Gebhart-Leberecht Blücher : né en 1772 à Rostock, mort en1819 à Krioblowitz Prince Von Wahlsatt, Feld-Maréchal. Source : www.AthiesSouslaon.com
L’Histoire, parfois, se confond avec la vie des petites gens et les entraîne sur des chemins improbables…
Un de mes ancêtres a suivi, malgré lui, ces chemins qui l’ont mené jusqu’au Royaume de Westphalie, contrée lointaine et éphémère et a transformé sa vie.
Jean-François Wallon (Sosa 40) voit le jour le 18 mai 1784 à Athies-sous-Laon dans l’Aisne.
A 20 ans, il mesure environ 1m57. Il a les yeux gris bleus, les cheveux et les sourcils blonds. Son visage est légèrement marqué par la petite vérole.
La conscription l’enrôle dans le 32e régiment d’infanterie de ligne (3e bataillon, 6e compagnie) le 11 Floréal An 13 (1er mai 1805).
Il est fusilier, puis tambour (°)
Le 1er mai 1808, Jean-François déserte l’armée et est rayé des contrôles pour longue absence… A- t-il déjà rencontré sa future femme, Anna Konjetzky ? Déserte-t-il pour elle ? (2)
Anna est une jeune prussienne d’environ 23 ans, originaire de Silésie. Elle met au monde leur premier enfant le 5 mai 1809 à Schweidnitz (aujourd’hui : Swidnica – Pologne) : Marie Louise Victoire Thérèse.
Pierre Joseph Hilaire (Sosa 20), leur premier fils naît le 26 mai 1810 à Coennéré – Royaume de Westphalie (aujourd’hui Könnern – Allemagne) .
Jean-François est rattrapé par la maréchaussée. Il intègre le 48e régiment d’infanterie de ligne (2e bataillon, 4e compagnie) le 7 juin 1810 après avoir été amnistié. (3)
Mais avant d’être réincorporé, il épouse Anna, le 6 mai 1810 à Schweidnitz.
Le 5 avril 1812, il est muté au 7e bataillon de Vétérans (6e compagnie) à Brest. Il y arrive le 29 septembre de la même année.
En Bretagne, Anna accouche de leur 3ème enfant : François, né le 8 décembre 1813. Jean-François obtient son congé absolu le 21 Novembre 1814.
La famille traverse la France, d’ouest en est, et s’installe à Athies s/Laon.
Trois autres garçons viennent agrandir la fratrie :
-Auguste Désiré, né le 26 Mai 1816, mais il meurt en 1821 à 5 ans,
-Marcel né le 5 Février 1820,
-Jules Victor Onésime né le 2 avril 1823.
Pour subsister, Jean-François et Anna sont manouvriers/chiffonniers.
Jean-François décède le 26 Juillet 1832 à l’âge de 48 ans.
Anna lui survit 32 années et disparaît à son tour, le 10 avril 1864 à 78 ans.
Pendant une décennie, Jean-François, comme des milliers de soldats, a arpenté une partie de l’Europe et vécu une épopée difficilement appréhendable : les batailles, les sacrifices, les marches forcées, la misère, la faim….
suivi par Anna et les enfants (comme beaucoup de femmes et d’enfants d’alors, qui ont suivi leurs maris et leurs pères au gré des batailles) : cela est déconcertant, voire inconcevable, pourtant…
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°Sa solde s’élève à 0,30 centimes (fusilier) ou 0,40 centimes (tambour) par jour qu’il touchera après la bataille et de façon aléatoire. A l’époque, on exprimait la valeur des centimes en « sous » (1 franc valait 20 sous) 1 – Le 32e RI est constitué par les conscrits de l’Aisne. Basé à Montreuil puis à Etaples, il constitue un des maillons de l’armée d’Angleterre. Finalement, il part vers l’est et traverse le Rhin. Il fait partie du 6e corps d’armée – Maréchal Ney puis du 1er corps d’armée – Maréchal Bernadotte. Il participe à diverses campagnes : Autriche en 1805, Prusse en 1806, Pologne en 1807 – plusieurs batailles dont de celle de Friedland sous le commandement de l’empereur. Le régiment se couvre de gloire à plusieurs reprises. Ce n’est pas un hasard, si on le nomme : L’Invincible ! 2 – A la même période, le 32e RI est appelé en renfort pour la campagne d’Espagne.
3 – Ce régiment fait partie de l’armée d’Allemagne – 3e corps d’armée – Davout, basé au camp de kirtschen en 1809 et au camp de Magdebourg jusqu’en juillet 1811 avant de participer à la campagne de Russie. 4 – Les vétérans sont affectés au service des place fortes ou des batteries côtières. Ils touchent une solde et portent l’uniforme militaire. En 1800, on comptait 12 500 hommes, en 1814 : 10 000 hommes.
Sources : °Les soldats d’empire au quotidien de Jean-Pierre Mir – Editions Archives & culture 1*Historique du 32è régiment d’infanterie de ligne de 1775 à 1890 – SHD Vincennes- 4 M 42 2*Site : darnault-militaires.info/ 3*Histoire et dictionnaire du Consulat et de l’Empire – A.Fierro, A.Palluel-Guillard – J.Tulard
Si les coutumes évoluent, les voeux restent les mêmes : je vous souhaite une très bonne année 2013.
En étrennes, voici un petit florilège des traditions du nouvel an dans les régions chères à mon coeur :
*En Picardie, Flandre & Artois : aux enfants venus apporter leurs voeux de Bonne Année : on offrait des gaufrettes et des strinen (étrennes)
*En Normandie, on offrait également les étrennes ou haquionettes (déformation de l’expression : au gui, l’an neuf) : eau-de-vie, galette, et parfois pain de sucre. Les boulangers confectionnaient à l’occasion du jour de l’an : des petits bonshommes anthropomorphiques : les filliats, représentant des personnages des deux sexes. On offrait aux petites filles les filliats-garçons et réciproquement.
*En Bretagne : Pour le nouvel an ou aguihanneuf, les jeunes gens quêtaient pain, lard et boudin.en menaçant d’emmener la maîtresse de maison si on ne leur donnait rien. On appelait ces quêteurs les étrenneurs ou équineneriers.
Que cette nouvelle année vous apporte de belles surprises généalogiques !!!
*Menus & coutumes des provinces françaises de Colette Guillemard aux éditions Chistine Bonneton
*Au début du 19è siècle, la France compte 30 millions d’habitants dont 85% de ruraux. L’espérance de vie d’un homme est de 38,3 ans contre 39,3 pour une femme.
Ma branche paternelle MARLY est majoritairement constituée de manouvriers… *Fin 18è – Début 19è siècle, un manouvrier est situé au bas de l’échelle sociale juste avant les vagabonds et les errants.
La vie laborieuse et miséreuse de ces « petites gens » en Picardie me touche au cœur.
Affectivement, il est pénible de constater que certains ont souffert au point de finir leur vie dans le plus grand dénuement :
C’est le cas d’André Marly (Sosa 32).
Il naît le 5 novembre 1765 à Grandlup et décède le 29 mars 1818 à 53 ans.
Il est mendiant et sans domicile fixe.
Il s’éteint, à 5 heures du soir, dans la maison du maire de la commune de Sainte-Preuve.
Plus jeune, il a été manouvrier comme ses parents : François et Marie-Josèphe Lefèvre.
Il épouse Marie Elisabeth Célestine Vraine le 10 messidor an 3 (28 juin 1795) à Grandlup.
Ils ont 6 enfants : Simon Auguste, Joseph Alexandre, Jean Charles Casimir (Sosa 16), Marie Catherine Joséphine, Marie Rose Amélie et Marie Anne Célestine.
Ces deux dernières filles meurent en bas âge.
Mon récit est anecdotique et chaque famille rencontre son lot de heurs et de malheurs.
Cependant, mon esprit pragmatique me pousse à penser que lorsqu’on est au bas de l’échelle, on ne peut que remonter à force de courage.
C’est ce que mes ancêtres ont fait de génération en génération.
Si je suis tombée dedans, c’est la faute à Sophie !
– Sophie Boudarel – Généalogiste professionnelle et créatrice du blog » La gazette des ancêtres »
Tout a commencé la semaine dernière, lors d’une formation organisée par la « Revue française degénéalogie » sur le thème : « Écrire et raconter sa généalogie » où j’étais inscrite avec une douzaine de participants.
Pendant deux jours, Hèlène Soula, biographe familiale, auteur du livre « Écrire l’histoire de sa famille » et Charles Hervis, rédacteur en chef de la revue nous ont clairement expliqué comment rédiger notre histoire familiale et publier un livre.
Et puis, Sophie est arrivée… Elle nous a convaincu de ne pas appréhender le web, les réseaux sociaux et pourquoi pas, de partager nos recherches généalogiques sur internet.
Chiche…
Deux jours plus tard, installée devant le clavier de mon ordinateur, je rédige ces quelques lignes…
J’ai enfourché la machine à remonter le temps depuis une dizaine d’années et je mène conjointement des recherches personnelles et maritales.
Mes racines sont picardes par mon père ; normandes et bretonnes par ma mère. Celles de mon époux sont auvergnates (Haute-Loire & Cantal)
Nos ancêtres sont des gens simples ; mais pas sans histoire…
Bienvenue sur ce blog à la famille, aux cousins connus et inconnus ainsi qu’aux passionnés de généalogie !
Suivez-moi sur le chemin de mes découvertes et n’hésitez pas à me contacter ou à me laisser vos commentaires !