#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 2

Dans la famille Achon, je vous présente Adolphe, né en juin 1909 à Lorlanges (Haute-Loire). C’est le second de la fratrie et l’aîné des garçons.

En 1930, il a été appelé sous les drapeaux et incorporé au 95° RI.
Il a effectué son service, sans histoire, et est rentré chez lui avec le grade de 1ère classe ainsi qu’un certificat de bonne conduite « accordé ».

Le 2 septembre 1939, suite à la mobilisation générale, il a été incorporé au 52° T. Col. Engins. Ce régiment s’est inscrit dans la 102è Division d’Infanterie de Forteresse – 41° C.A – 9è Armée.

Le régiment a séjourné initialement en Alsace puis dans les Ardennes. Il est situé aux avant-postes avec mission de résistance à durée limitée (grande tête de pont ) :

 
Le régiment a été au contact de l’ennemi et a résisté victorieusement aux attaques jusqu’au 16 mai 1940 où il a été capturé par les troupes allemandes de Panzer Division :

C’est ainsi que Adolphe, comme beaucoup de ses camarades, a été arrêté dans la forêt de Signy l’Abbaye (Ardennes).
Prisonnier de guerre n° 30537, il a été déporté provisoirement au Stalag IV B à Mühlberg (là, où Gabriel, son frère a été prisonnier un an plus tard) avant d’être envoyé, en août 1940, au stalag IV C à Wistritz – Commando 375 :
 
Wistritz (aujourd’hui Bystrïce – République Tchèque) ) se situe au sud de Dresde, en Saxe, sur la frontière de l’ancienne Tchécoslovaquie.
Le camp était une ancienne fabrique de porcelaine désaffectée en plein centre de la ville.
En février 1945,  il a compté 26 300 prisonniers de différentes nationalités.
Là également, la lecture des comptes rendus de visite du CICR (Comité International de la Croix Rouge) rapportent que les prisonniers ont été relativement bien traités :
Le 30 janvier 1945, suite aux bombardements, une baraque est entièrement détruite. Les P.G n’ont plus rien.
Par raison d’économie, les P.G ne travaillent plus que 48 heures par semaine. Certains travaillent cependant 11 à 12 heures par jour à des travaux pénibles.
En  février 1945, on observe que les vivres et les médicaments manquent, la tuberculose est présente…
Le camp a été libéré par l’Armée Soviétique le 8 mai 1945. Adolphe a été rapatrié le 21 mai 1945 sous le contrôle de l’Armée Américaine.
Pour la petite histoire, Adolphe est rentré chez lui par la voie ferroviaire.
Arrivé à Arvant, la gare qui dessert son village, il a rencontré des voisins. Il leur a demandé d’aller prévenir, Adèle, sa mère, afin qu’elle ne soit pas choquée de le voir de retour après cinq longues années de captivité.
Comme Gabriel, Adolphe est demeuré discret et pudique sur ce qu’il a vécu pendant cette épreuve…
Puis la vie a continué… Adolphe a pris le commandement de la ferme et a travaillé la terre comme l’avait fait avant lui son père, son grand-père, et ses ancêtres…
Resté célibataire, il s’est éteint en mai 1977 dans la maison familiale en Auvergne.
Sources :
Fiche matricule militaire Adolphe Achon – A.D Haute-Loire
Extraits des rapports militaires sur la capitulation du 52° demi-brigade de mitrailleurs indigènes coloniaux pendant la campagne 39/45 – SHD Vincennes –
Comptes rendus du CICR  – SHD Caen – 22 P 2991
Carte prisonnier de guerre Adolphe Achon – CICR Genève
Carte des camps de prisonniers en Allemagne – site : www.witzgilles.com/Oflag-Stalags.JPG
Photo : collection personnelle

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 1

Dans quelques jours, nous célèbrerons le 70è anniversaire du Débarquement des Forces Alliées en Normandie qui mit fin à la Seconde Guerre Mondiale…
Avec cet événement… Rendons hommage à nos Pères, ces Héros…

Je vous propose trois billets à découvrir pendant le mois de mai :

Dans la famille Achon,  Raymond, grand-père paternel, a défendu la Patrie en 14/18. Il est décédé en 1931. Adèle, sa femme, est restée veuve avec six enfants : une fille et cinq garçons.

Gabriel est né en juin 1914 à Lorlanges (Haute-Loire). Il aurait eu 100 ans cette année. Il était le quatrième enfant de la fratrie et troisième garçon :

Son service militaire est à peine achevé, qu’en septembre 1939, l’heure de la mobilisation générale a sonné et il a été incorporé au 86° R.I, 3è Bataillon  :



« Glorieux Régiment du Velay qui participa aux violents combats de Lorraine en 1939-40 et qui dans les cruelles épreuves de mai et de juin 1940 ne désespéra jamais de la Patrie… » *

*

Effectivement, du 12 au 20 juin 1940, les bataillons du 86° R.I ont participé aux violents combats sur la ligne de la Meurthe.
Dans la journée du 20 juin, les trois bataillons du 86° R.I ont été successivement faits prisonniers :

« Charmes !…Pour tous ceux des armées de Lorraine, c’est le dernier carré, l’ultime combat, sans espoir !… » *

*

Lors de ces combats, certains soldats ont été tués… tous les vivants ont été capturés.
Gabriel a fait partie de ces derniers… Légèrement blessé, il est devenu le prisonnier de guerre
n° 10793.
Il a transité par le front stalag 190 à Charleville (France) avant d’être déporté, le 25 janvier 1941, dans le stalag IV B à Mühlberg (Allemagne).

          

 
Mühlberg est situé dans l’arrondissement d’Elbe-Ester, au sud-ouest du land de Brandebourg et à environ 80 km de Leipzig.
 
 
 
 
 
Le camp se trouvait à 3 km de la ville :

 
 
 
 

En 1942, il a compté environ 4000 prisonniers de différentes nationalités répartis dans une vingtaine de baraquements.
Fin 1944, il a comptabilisé 25000 détenus.

Lors de ma visite au Service Historique de la Défense à Caen, j’ai lu les rapports de visites effectuées par le CICR (Comité International de la Croix Rouge)
Les comptes rendus relatent que les prisonniers ont été relativement bien traités : ils sont environ 500 hommes entassés dans des baraques en bois ne disposant que de 4m2 chacun ; les rations alimentaires sont insuffisantes ; l’eau et le chauffage sont inexistants…

Dans ces conditions, Gabriel a essayé de s’évader plusieurs fois, sans succès.

Finalement, le 1er septembre 1943, il a échappé à ses geôliers. Sa tentative d’évasion réussie, Gabriel a recouvré la liberté.

Mais comme beaucoup, Gabriel s’est très peu confié sur ce qu’il a vécu pendant cette sombre période et notamment sur son retour en France…
Peut-on imaginer sa fuite sur un parcours de 1262 km pour rentrer chez lui : Traverser un territoire ennemi… Ne pas se faire reprendre… Ne pas céder à la peur… Se cacher… Se nourrir… Ne penser qu’à la liberté !

Il ne pouvait pas savoir à ce moment-là,  qu’un poète avait écrit un an plus tôt  :

… Et par le pouvoir d’un mot

   Je recommence ma vie

   Je suis né pour te connaître

   Pour te nommer

             Liberté !

Puis, le 24 avril 1945, le stalag IV B a été libéré, à son tour, par l’Armée Soviétique. Le rapatriement des prisonniers a eu lieu le dimanche 20 mai 1945 sous le contrôle de l’Armée Américaine :

**
 
 
 
Enfin, la vie a repris son cours, Gabriel s’est marié en septembre 1946 et a eu trois enfants.
 
Gabriel est décédé, brusquement, en août 1959 à Clermont Ferrand (Puy de Dôme). Il était le père de mon mari.
 
 
 
 
Sources :
Carte de prisonnier Gabriel Achon – CICR Genève
*Extraits de l’Historique du 86° RI -Commandant Boucher – SHD Vincennes – 34N100 –


**Extraits des comptes rendus CICR – SHD Caen – 22P2991
Photos :
Collection personnelle : G.achon
The main gate. Copyright : Rijksmuseum Amsterdam NG-1983-9, Dick van Maarseveen
Extrait du poème : Liberté – Paul Eluard – 1942

#Généathème : Une épine généalogique… Episode 3 : L’épine est extraite….

Il y a deux jours, j’écrivais un petit billet sur l’état d’avancement de mes recherches concernant l’acte de mariage de mes arrières grands-parents maternels :

                                         Victor Emile Berthault & Marie Suzanne Tourré

Voir les articles :
1°   https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=53
                                      
2°   https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=38

Ce soir, grâce à +Elise Aupres de nos Racines  et à +Philippe Durut,  l’extraction de mon épine a été fulgurante… et indolore !
Je les remercie du fond du cœur…

L’entraide généalogique est une belle histoire… J’en suis toute émue… chamboulée…

Ainsi, j’ai le plaisir de vous informer que :                      
              
              Victor Emile & Marie Suzanne se sont unis à Blida en Algérie le 4 juillet 1874.

 
 

J’ai consulté plusieurs fois le site des ANOM en ligne, mais selon les critères de recherche, la réponse est négative (un oubli dans la numérisation ?)

Grâce au commentaire d’Elise, et en moins de cinq minutes, j’ai effectué une nouvelle recherche par commune et par date et non par patronyme. C’était aussi simple que cela… Encore fallait-il y penser !

Quant à mes arrières grands-Parents… Je suppose que Victor Emile a effectué son service militaire en Algérie comme l’atteste les registres militaires trouvés aux Archives Départementales de l’Orne.
N’ayant plus ses parents, il est demeuré dans le pays et s’est installé à Blida où il est devenu brasseur.
C’est ainsi qu’il a rencontré Marie Suzanne… qu’ils se sont mariés.

Alors, pourquoi sont-ils revenus vivre à Saint-Pierre du Regard dans l’Orne ?
Mais, ça, c’est une autre histoire… 😉

Sources : ANOM – Etat civil – Blida – 1874

#Généathème : Une épine généalogique – Episode 2….

Au mois de janvier, je vous faisais part de mon épine généalogique concernant l’acte de mariage de mes arrières grands-parents maternels :

                                    Victor Emile Berthault & Marie Suzanne Tourré

Voir article ici : https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=53

Suite aux commentaires reçus, je me suis rendue aux Archives Départementales de l’Orne à Alençon.

J’ai trouvé divers documents concernant la conscription de Victor Emile :

Registre du tirage au sort classe 1856 (R 637) :

 
 
 

J’apprends que Victor Emile était domestique à Montilli en 1856. Cette commune est voisine de Saint-Pierre du Regard, son lieu de naissance.

Registre des listes par canton du contingent de l’Armée Territoriale (R 786) :

 
 
 
Le registre confirme que Victor Emile était domestique et qu’il résidait à Montilli. Il indique également qu’il mesurait 1m70, qu’il était bon pour le service et qu’il a été affecté dans un régiment de Chasseurs d’Afrique.
 
– Registre des délibérations du Conseil de révision (R 541) : 
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  
 
 
 
 
Ce registre ne m’apprend rien de plus. Cependant, c’est la première fois que je consulte ce genre d’archives.
 
 
 
Mais revenons à mon conscrit… A cette époque, les Chasseurs d’Afrique partaient pour   l’Algérie. Cela confirme, que Victor & Marie Suzanne se sont sans aucun doute rencontrés dans ce pays.
 
Mais je n’ai toujours pas trouvé leur acte de mariage !
 
J’ai donc recherché sur le site du CAOM (Centre des Archives d’Outre-Mer) une éventuelle union. Mais, l’état civil en ligne ne recense pas le mariage.
 
J’ai également consulté les tables décennales de l’état civil de Toulon et de Marseille pensant que peut-être ils s’étaient mariés dans une de ces villes portuaires. Là, non plus, je n’ai rien trouvé.
 
J’ai, aussi, consulté les tables de recensements de population de Montilli : pas de trace du couple.
 
 
Je ne désespère pas trouver l’acte de mariage. La prochaine étape sera de me rendre au SHD (Service Historique de la Défense) à Vincennes pour y chercher l’historique des régiments de Chasseurs d’Afrique et au CAOM à Aix en Provence pour y chercher le couple dans des documents non numérisés ( ex : liste de passagers)
 
La généalogie n’est pas un long fleuve tranquille…
 
A suivre…
 
 
Sources : A.D Orne                                                                                                                                                             
 

#Généathème : Avril, le mois des Ancêtres…

Lors d’un voyage imaginaire, je musardais dans la campagne.
Chemin faisant, je rencontrais un vieil homme, assis sur un banc de pierre.

-Bonjour…

-Bonjour,
me répondit-il, l’œil malicieux… Que fais-tu ici ?

– Je suis à la recherche de mes ancêtres paternels !
Je participe au généathème organisé par Sophie de la Gazette des Ancêtres et je dois mettre en lumière un de mes aïeux.

Le vieux monsieur tressaillit ! Il me dévisagea…
Visiblement ému,  il me demanda de m’asseoir à coté de lui :

– Je vais te raconter une histoire,
dit-il doucement.

-Je suis arrivé au monde, le mercredi 8 janvier 1868 à 7:00 du matin

Nous sommes sous le Second Empire et Napoléon III est l’empereur des français depuis 15 ans. La France compte un peu plus de 38 millions d’habitants dont 70% sont des ruraux.

Je suis le cadet de la famille. Ma sœur, Adeline, a 12 ans à ma naissance.
Mes parents Joseph & Adeline sont manouvriers, autant dire que nous sommes des gens pauvres mais fiers comme ceux d’ici.

Nous habitons le petit village de Samoussy au nord-est de Laon. Il est bordé par une immense forêt domaniale et des marais et abrite quelques 200 âmes.
On raconte que l’illustre Charlemagne y est né en 771.
Le village est constitué d’une vingtaine de maisons et de quatre grosses fermes qui exploitent les terres alentours et emploient les habitants.
Nous travaillons durement et nous gagnons notre vie chichement.
En été, le salaire moyen est de 3 Frs pour les hommes, 2 Frs pour les femmes et de 1 Frs pour les enfants. L’hiver, les salaires sont inférieurs.
Pour subsister, nous nous nourrissons essentiellement de pommes de terre,  de soupe de légumes et de lard.
Les jours de fête, nous mangeons parfois de la viande.
Le dimanche, durant la belle saison, nous nous rencontrons entre voisins et nous organisons des jeux.
         

-En 1870, j’ai deux ans

… La France déclare la guerre à la Prusse ! Mais après la défaite des français à Sedan, l’ennemi envahit notre région.
Ce n’est pas la première fois, déjà en 1814, les prussiens ont occupé nos campagnes et ont tout dévasté.

Après cette guerre, un décret gouvernemental ordonne aux communes d’ériger des monuments pour commémorer les morts pour la patrie.

A l’école, j’ai appris à écrire, à lire et à compter. D’ailleurs, lors du recrutement militaire, l’armée indique que mon degré d’instruction est de niveau 3.

-Au printemps 1877, Adeline ma sœur, met au monde un fruit défendu : une petite Jeanne Marthe.
Fort heureusement, en octobre de la même année, elle épouse le père de l’enfant : Joseph Victor MATHIEU, un jeune veuf.

Le 14 juillet 1880, nous célébrons pour la première fois la Fête nationale.
Nous jouissons de nouvelles libertés : les réunions publiques sont autorisées et la presse est libre de s’exprimer comme elle le souhaite.
Et Jules FERRY instaure l’école laïque, gratuite et obligatoire.

-Le 8 mars 1889, j’ai 21 ans. Je mesure 1m72. Je suis brun et j’ai les yeux gris. Je m’engage comme volontaire dans l’armée pour cinq ans. J’intègre le 3ème Bataillon d’Artillerie de Forteresse.

Tandis qu’à Paris, un certain Eiffel construit une immense tour en fer pour la grande Exposition Universelle.

-Puis, je passe dans la réserve en mars 1892 et j’entre dans le Bataillon d’artillerie à pied de Maubeuge.
Démobilisé, j’épouse Alphonsine Octavie Wallon, le samedi 10 septembre 1892. C’est une jeune fille du village voisin , Athies-sous-Laon. Elle a 22 ans et elle est manouvrière. Nos parents et nos amis sont présents à la mairie de Samoussy.
Nous signons l’acte de mariage, excepté ma belle-mère et son frère qui ont déclaré ne pas savoir.
Sept mois plus tard, le 22 avril 1893, notre premier enfant vient au monde, un garçon que nous appelons Jules Alphonse. Trop fragile, il ne vit que 17 jours avant de rejoindre les anges.
Puis, le 14 juillet, pendant que le pays est en liesse… nous pleurons la disparition de ma sœur.
Un an après, le 19 juin 1894, Alphonsine accouche d’une petite fille : Elise Germaine. 

Cette même année, la France est secouée par une affaire d’état : un capitaine nommé Dreyfus est accusé de trahison au profit de l’Allemagne. Il est condamné à la dégradation et à la déportation à vie… La controverse divise le pays…!

-Ici, la vie continue et au fil des années, entre 1895 et 1911, nous aurons 11 autres enfants, 4 garçons et 7 filles : Germaine, Julienne, Emilienne, Andréa, Marcelle, René, Ida, Jules, André, Michel et Alice.

-Nous nous installons successivement à Athies-sous-Laon, à Samoussy puis à Gizy ; là où je trouve du travail car je suis également manouvrier et je dois travailler durement pour nourrir mes petits.

Pendant ce temps, une découverte bouleverse le monde…
Les frères Lumière inventent : le cinématographe ! C’est un énorme succès qui attire la foule…

-Mais cela n’amadoue pas mon caractère, je suis querelleur. Par deux fois, je suis condamné pour coups et blessures volontaires par le Tribunal Correctionnel de Laon. La première fois, le 22 mai 1896, par défaut, à huit jours de prison et la seconde fois, le 2 mai 1903, à cinquante francs d’amende.

-Puis, mon père s’éteint le 29 décembre 1902, dans sa maison. Il avait 73 ans.

Il ne connaîtra pas les bouleversements émergents avec la naissance du XXe siècle : le pays s’industrialise néanmoins, dans nos campagnes, les choses évoluent plus lentement.
D’ailleurs, certains d’entre nous vont chercher une vie meilleure dans des contrées lointaines comme l’Algérie.
La République est partisane de la laïcisation et vote, en 1905, la loi sur la séparation de l’Église et de l’Etat.

Et bientôt, des évènements internationaux vont mener l’Europe vers un cataclysme : l’assassinat d’un Archiduc et un jeu d’alliances nous oblige à entrer, de nouveau, en guerre.
En août 1914, plus de trois millions d’hommes sont mobilisés.
Le conflit est mondial !

Pendant quatre ans, notre région est occupée par l’ennemi.
Les tranchées, où les soldats se battent, ne sont qu’à quelques kilomètres à vol d’oiseau de nos habitations.
Nous, les civils, subissons les exactions, les privations et les vexations que les allemands nous infligent.

-Cinq ans après la Première Guerre Mondiale, Alphonsine décède à l’Hôtel-Dieu de Laon, le 16 février 1923.

Tu sais, la guerre nous a traumatisés… Aujourd’hui, certains veulent tourner la page et retrouver l’insouciance d’avant.
Nous vivons les « Années Folles » !
On m’a raconté qu’à Paris, une jeune danseuse noire, Joséphine Baker, se produit dans un spectacle appelé « La Revue Nègre ».

-Moi aussi, j’aspire à une certaine quiétude. Je me remarie avec Marie Elvire VANPUYVELDE, le samedi 7 juillet 1928 à 16:45 à la mairie d’Athies s/Laon…
J’ai 60 ans et je ne veux pas finir ma vie, seul…

Pendant l’été 1936, le Front Populaire fait voter deux lois : la réduction du temps de travail hebdomadaire et l’octroie de deux semaines de congés payés.

Après une période de paix appréciable, la montée du fascisme en Europe, laisse à nouveau, planer le spectre d’un nouveau conflit…
Le 3 septembre 1939, soutenus par le Royaume Uni, nous déclarons la guerre à l’Allemagne.
C’est la Seconde Guerre Mondiale !

-Hélas, je ne verrai pas la fin des combats !
Pour moi, l’ultime moment est arrivé. Je m’éteins le 6 janvier 1942 à 22h00 à mon domicile.
Ainsi, s’achève mon récit…

-Mais, je ne me suis pas présenté,
Je m’appelle Jules André Marly. Je suis ton grand-père…

Signature de Jules André Marly

Sources :
Acte de naissance de Jules : A.D Aisne : 5Mi0111(1863-1892) vue 33
Acte de mariage de Jules & Octavie : Mairie de Samoussy
Acte de décès de Jules : Mairie d’Athies S/Laon
Fiche matricule militaire de Jules : A.D Aisne : 20R051 (1888) 
Acte de mariage de Adeline & Joseph : Mairie de Samoussy
Monographie de la commune de Samoussy : www.genealogie-aisne.com
 Contexte – Thierry Sabot – Editions Thisa
 Bescherelle – Chronologie de l’Histoire de France – Hatier
 Images :
– Collection personnelle – Les carrières d’images aux Baux de Provence
– Carte de Cassini – BNF – http://www.gencom.org
– Construction de la tour Eiffel en 1888 – Gallica -BNF
– Affiche Cinématographe Lumière -Gallica – BNF

#Généathème : M comme Métier




En mars, nous retroussons nos manches et nous parlons « métier » !

Le généathème met à l’honneur un métier trouvé chez mes ancêtres normands et également chez les ancêtres auvergnats.
Un métier dont le produit fini est raffiné et délicat, un métier exigeant dextérité et application,  mais un métier rapportant un salaire de misère, un métier que nos aïeules pratiquaient une quinzaine d’heures par jour, cela dès l’âge de six ans et jusqu’à la fin de leur vie.
Ce métier est celui de dentellière.

La dentelle fait son apparition à Venise à la fin du XVe siècle. D’abord assimilé à la passementerie, le terme « dentelle » apparaît en France au XVIe siècle.
On distingue deux sortes de fabrication : la dentelle à l’aiguille et la dentelle aux fuseaux, moins noble que la première.

Au XVIIe siècle, la dentelle connaît un essor considérable. Les nobles s’entichent de ces tissus précieux : le volume de dentelle porté est proportionnel au nombre de titres de noblesse.  Au point que Louis XIII en réglemente l’usage par quatre édits dits lois somptuaires mais ceux-ci ne sont pas respectés.
Bien au contraire, l’engouement pour la dentelle est décuplé.

L’Église tient une place importante dans son développement : les couvents et les orphelinats emploient une main-d’œuvre bon marché. (voir article : L’hospice Saint-Louis)
Et sous Louis XIV, Colbert qui souhaite concurrencer la production étrangère, installe des manufactures royales à Alençon, Valenciennes et Aurillac.

En Haute-Loire, la dentelle apparaît dans la ville du Puy avant de se répandre dans les campagnes vellaves où chaque paysanne possède son carreau.
Les femmes font couvige : l’été, elles se rassemblent à l’ombre d’une grange et l’hiver, au coin de l’âtre pendant les veillées.
A la fin du XVIIe siècle, une profession d’intermédiaires se développe : les leveurs. Ils sillonnent les villages et collectent la production des denteleuses pour le compte des négociants. Ils fixent eux- mêmes le prix d’achat de la dentelle : beaucoup vont s’enrichir au détriment de ces laborieuses.
La dentelle est payée à la longueur mesurée sur une planchette en bois de 120cm appelée : l’aune.

La Révolution met un terme à la production et la dentelle a failli disparaître car elle est synonyme d’élégance aristocratique.

A partir de 1850, les manufactures se développent ; la dentelle se mécanise. Grâce à ces nouvelles technologies, la fabrication s’améliore considérablement ; c’est l’âge d’or de la dentelle.
Mais la mécanisation sonne le glas de la production manuelle.

Au début du XXe siècle, l’Assemblée Nationale vote une loi pour favoriser l’enseignement de la dentelle dans les écoles des départements où la fabrication est en usage ; principalement en Haute-Loire et dans le Calvados. Mais la Première Guerre mondiale a raison de cette initiative.

Malgré tout, quelques écoles subsistent encore à Alençon et au Puy où s’est créé en 1976 le Conservatoire National de la Dentelle du Puy.

Si aujourd’hui, la dentelle est un produit commun, difficile d’imaginer quelle a été la condition de vie des dentellières :
Des siècles durant, les femmes seules étaient extrêmement nombreuses : veuves, célibataires avec ou sans enfant. La fabrication de dentelle était leur seule ressource les obligeant à travailler 15 à 18 heures par jour pour un salaire dérisoire.
Le salaire journalier était de 30 centimes en 1820 et de 50 à 60 centimes en 1880.
A cela, s’ajoute la pénibilité du travail, le docteur F. Martel déclare en 1853 : «  La vie pénible des dentellières les rendaient sujettes à trois maladies caractéristiques : la cécité due aux efforts des yeux et au manque de lumière, la déformation de la colonne vertébrale consécutive à la position penchée, les troubles des voies respiratoires dus aux sels de plomb dits blancs de plomb qui servaient à blanchir les dentelles et qu’elles respiraient toute la journée. »

Si la dentelle est synonyme de raffinement, la vie de ces femmes a été frustre !





Source : Histoire locale Haute-Loire : Dentelle et dentellières, quatre cents ans d’histoire
                                                                        Raymond Vacheron
               Histoire de la dentelle en Normandie : Wikipédia

               Image : collection personnelle : dentelle aux fuseaux du Puy

# Généathème : Le document du mois

En ce mois de février, +Sophie Boudarel nous propose de mettre en lumière un document qui nous touche particulièrement.

Je détiens quelques « vieux papiers » du côté de la famille Achon, mais du côté de mes ancêtres les cartons d’archives sont vides… ou presque.

Donc, je pensais mettre en valeur un acte notarié rédigé en Auvergne au XIXe siècle.

Mais c’était sans compter avec ma fibre ménagère… et mes petites séances de rangement… Cela m’arrive de temps à autre.

Dernièrement, en déplaçant des vieux cartons, mon regard s’est porté sur celui contenant les archives de mes parents.
Naturellement, j’ai soulevé le couvercle… Et puis, j’ai soulevé un papier, puis deux , puis… finalement, j’ai vidé la boîte. Et puis, en regardant ces papiers jaunis, les souvenirs ont jailli… Et puis, le temps a suspendu son vol…

Et après quelques heures d’une petite escapade dans le passé, une surprise m’attendait. Au milieu d’un méli mélo de photos, de papiers administratifs et de lettres, bien rangés dans une enveloppe en papier kraft, j’ai découvert le livret militaire de mon père ainsi qu’un « ausweis » lorsqu’il était prisonnier STO en Allemagne.

J’ignorais que je détenais ces précieux documents ! Ils attendaient dans leur écrin de carton que je les découvre pour vous les présenter :

  
En février 2013, je suis allée au Service Historique de la Défense à Caen. J’y ai trouvé le dossier de prisonnier de mon père. Mes découvertes feront l’objet d’un prochain article.
Et avec mes dernières trouvailles, je vais pouvoir compléter le parcours militaire de Papa !

#Généathème : une épine généalogique…

A l’aube de 2014, je vous adresse mes meilleurs vœux… Que cette nouvelle année soit sereine et bienveillante… et vous apporte de nombreuses découvertes généalogiques !

Nous poursuivons notre généathème concocté par
+Sophie   Boudarel
Et ce n’est pas une fève de l’épiphanie que nous devons partager mais une épine généalogique que je vous livre tout de go :

Victor Emile BERTHAULT, mon arrière grand-père maternel, est né le 6 août 1836 à Saint-Pierre-du-Regard (Orne). Il est décédé le 28 Février 1898 à Saint-Rémy-sur-Orne (Calvados) à 61 ans. Il fut mineur.

Son épouse, Marie Suzanne TOURRE est née le 7 décembre 1845 à Rieux de Pelleport (Ariège). Elle est décédée le 29 novembre 1908 à Saint-Rémy-sur-Orne à 62 ans.

Ensemble, ils ont eu six enfants :
-Marie Elise  °12 avril 1875 à St-Pierre-du-Regard
-Berthe Léonide ° 13 septembre 1876 à St-Pierre-du-Regard
-Maria Augustine ° 31 janvier 1879 à St-Pierre-du-Regard                                          –Jean Victor Albert ° 22 juin 1881 à St-Rémy sur Orne
-Elise Marie Flavie ° 14 décembre 1884 à St-Rémy sur Orne                                 —–Marie Augustine Victorine ° 22 avril 1887 à St-Rémy S/Orne

Le couple s’installe à Saint-Pierre-du-Regard (61) puis à Saint-Rémy-sur-Orne(14)

Mais où Victor & Marie Suzanne se sont-ils mariés ?

L’état civil de l’Orne ne m’apprend rien, pas plus que les tables de recensement de population.
Les archives militaires auraient pu m’indiquer le lieu d’une probable rencontre, mais les registres matricules militaires débutent en 1867 et  mon aïeul relève de la classe 1856.

Du côté de l’Ariège, pas d’archives en ligne, j’ai donc écrit à la mairie de Rieux de Pelleport : pas de mariage, non plus…
Par ailleurs, les parents de Marie-Suzanne sont partis s’installer en Algérie au moment de la colonisation. Ils y sont décédés en 1857 et 1858.
Marie Suzanne avait 10 ans.

Mes recherches sur Généanet et autres sites sont également restées infructueuses.

La distance est grande entre la Normandie et l’Ariège… Où chercher cet acte de mariage ?

#Généathème : Mon bilan de l’année…




En ce mois de décembre, nous attendons les fêtes de fin d’année… Mais, c’est aussi l’occasion de faire un zoom arrière sur nos activités des douze mois écoulés :

J’ai cherché des adjectifs pour exprimer mon ressenti, mais un seul m’est venu à l’esprit.
Et je vous dis  : * »supercalifragilisticexpidélilicieux »
(Ce mot est un vrai calvaire pour les palais chatouilleux ; mais si vous le dites d’un trait vous devenez prodigieux…) Essayez… Ça marche !

Après la création de « Ciel ! Mes aïeux » en septembre 2012 et des débuts balbutiants, j’ai trouvé mon rythme pour écrire l’histoire de mes ancêtres.

J’ai surtout relevé le défi proposé par notre « fée » Sophie Boudarel,  @La gazette des ancêtres, en participant au Challenge AZ en avril : une véritable gageure pour moi !
Pour ceux qui ne l’auraient pas suivi : il fallait écrire un article par jour en prenant chaque jour une lettre de l’alphabet de A à Z.
Je fus la première surprise par mon petit exploit… Mais au-delà de l’écriture, c’est surtout la rencontre avec d’autres généablogueurs qui m’a le plus touchée. Bien que virtuel, ce partage est riche et les échanges nombreux… Avec ce challenge, je suis entrée par la grande porte dans une communauté fort sympathique !

En juin, Sophie nous a proposé un #Généathème mensuel en attendant le prochain Challenge AZ qui se déroulera en juin 2014. J’y ai adhéré avec enthousiasme. Et ainsi, chaque mois, je découvre les articles diffusés sur la blogosphère, un vrai régal !

Pendant l’été, je me suis rendue aux archives départementales du Calvados et de la Haute-Loire. Je continue mes recherches sur mes ancêtres et ceux de mon mari et il faut trouver la substantifique moelle pour nourrir mon blog.

En septembre, autre Surprise, Sophie a peint mon portrait dans sa série : Portraits de généablogueurs … A lire ou à relire sur son blog : http://www.lagazettedesancetres.blogspot.fr 
Ne soyons pas modeste, une petite distinction : cela fait plaisir !

En novembre, je me suis rendue à la seconde édition des « Généalogiques » à Paris. J’y ai rencontré des généablogueurs ! Oh , Bonheur… La réalité a rejoint la virtualité !
Cette journée a été intéressante et instructive grâce aux conférences proposées et à la rencontre avec les bénévoles des cercles généalogiques.

Fin novembre, j’ai acquis la nouvelle version Hérédis 14. Mais, par manque de temps, je n’ai pas encore approfondi toutes les fonctionnalités de ce logiciel prometteur.

Et enfin, la chose la plus surprenante, pour moi, j’ai ouvert un compte sur Twitter.
Maintenant je twitte, je retwitte, j’affiche des favoris …
Décidément, que ne ferais-je pas pour la généalogie et pour mes aïeux !

Finalement, mon bilan est positif et cette année 2013 a vraiment été :… WAOUH !

Et vous, êtes-vous satisfait de votre bilan généalogique ?


*Mot magique exprimé par Mary Poppins ! qui veut dire Fantastique… Merveilleux !

#Généathème : La Première Guerre Mondiale… et mes ancêtres picards !

Mes ancêtres résident dans les villages de Athies/s/Laon, Gizy, Samoussy situés à quelques lieues de Laon.
Parmi eux, pas de soldats engagés pour combattre, les hommes sont trop âgés ou trop jeunes.

Laissez-moi vous conter leur guerre ; pour eux aussi, ça devait être : » La der des ders »… !

L’occupation allemande à Laon est l’une des plus dures que les populations civiles ont eu à subir. Elle va durer quatre longues années et éprouver les personnes :

Le territoire occupé est coupé du reste de la France et privé de toute information… Toute correspondance avec le pays est totalement interdite. La population ne connaît pas le déroulement des opérations militaires et ignore le sort des soldats… Dans ce contexte, les allemands procèdent à la germanisation du territoire…

Au moment de la mobilisation, à Laon :

« Le 1er août 1914, la ville est bouleversée, c’est une bien triste journée, la mobilisation. Le 25 août, les magasins ferment. L’exode de la population commence… Le 27, le dernier numéro du journal de l’Aisne paraît…
Le 30 août, les dernières administrations quittent la ville….
Le lendemain 31, c’est le dernier train qui quitte l’importante gare où se joignent Compagnie du Nord et Compagnie de l’Est.
Le mercredi 2 septembre, le Sénateur-Maire Mr G.Ermant… voit l’occupant entrer dans l’hôtel de ville… »

« Dès le lendemain, des officiers supérieurs en armes avec des soldats baïonnettes au canon envahissent le cabinet du maire et déposent une énorme réquisition : 70 000 kg de pain ou de biscuit, 20 000 kg de lard ou de jambon, 10 000 kg de riz ou de semoule, 20 000 kg de café torréfié ou de chocolat, 2 000 kg de sel, 70 000 kg d’avoine, 20 000 kg de cigares ou de bon tabac à livrer le lendemain 4 septembre à midi, sous peine d’exécution militaire.
Le maire répondit qu’il lui était impossible de remplir cette réquisition. pourquoi, ajouta t-il, tout cet appareil militaire vis à vis d’un homme désarmé ? Si vous me faites fusiller, vous me conduirez à l’immortalité…
Cette première demande de réquisition fut la seule qui n’eut pas de suite. »

La ville est transformée par l’ennemi :
L’occupant modifie le nom des rues, les magasins,  impose l’heure allemande (une heure de plus que l’heure française), accroche des portraits de l’Empereur, organise des fêtes allemandes.

Les maisons portent une pancarte obligatoire où sont mentionnées diverses indications : nom de la rue… nom, prénoms des occupants, sexe, âge, nombre de pièces des locaux et nombre de lits…

Il est interdit de déménager sans autorisation préalable…

Pour remplacer la presse interdite, les allemands publient leur propre journal : « Journal de guerre »…

Chaque jour voit son lot d’interdictions communiquées par voie d’affichage.
Tout déplacement de commune à commune est limité par un laisser-passer.
La circulation des personnes est étroitement surveillée
Les allemands réquisitionnent les produits alimentaires et les objets, astreignent la municipalité à d’importantes contributions financières et saisissent dans les industries matières premières et machines-outils qui sont envoyées en Allemagne…

La population est soumise au travail forcé et doit participer à l’effort de guerre allemand : plusieurs centaines de jeunes sont emmenés pour travailler sur les voies ferrées ou pour d’autres travaux pénibles…

La peur et la mort rôde :
Laon est située à vol d’oiseau à 15 km du front qui passe sur le « Chemin des Dames » du 15 septembre 1914 au 27 mars 1918. 

Au cours des 1502 jours d’occupation, la ville a connu des heures tragiques : des civils, parmi eux des femmes et des enfants, sont touchés par les bombardements.

L’une des choses qui va choquer l’occupé est l’accumulation des vexations :
-Le Général Commandant ordonne que la population masculine salue, en se découvrant, tous les officiers.
-Il est strictement interdit à la population de causer avec les prisonniers de guerre français, de leur faire signe, de les saluer ou de leur jeter des fleurs… Sous peine d’amende, d’emprisonnement voire de déportation.
Pour remplacer le chanvre, les allemands aspirent à récolter le plus possible d’orties (les feuilles sont comestibles, leurs tiges servent à fabriquer la toile des sacs de sable des tranchées). Ils embauchent pour rien les enfants qui sont surveillés, afin que le travail soit productif,  par leurs maîtres d’école…
Idem pour l’arrachage des pommes de terre…

Le ravitaillement alimentaire est difficile pour la population, d’autant que l’occupant réquisitionne presque tout. Le pain est rationné et n’est vendu que le matin…

Après toutes ces exactions, ces privations et ces vexations, l’heure de la libération sonne enfin, le 13 octobre 1918 :

Les troupes de la Dixième armée sont entrées, ce matin, dans Laon où six mille cinq cents civiles ont été délivrés…

Mais, lors de leur retraite, les allemands ont aménagé des traquenards pour retarder l’avancée des troupes françaises :

Ainsi le 16 octobre, des braves de la 3è Cie du 30è R.I se trouvent près de la « Maison Bleue » à Athies s/Laon. Les soldats sont affairés. L’un deux pousse la porte cochère et soudain, c’est le drame ! Une brouette a été dissimulée derrière cette porte ; trois mines sont agencées ; l’explosion se produit et les 48 soldats sont tués, déchiquetés…

                                                  ==============

Enfin, le 11 novembre 1918 près de la Flamengrie (Aisne), le sergent Sellier sonne  l’Armistice . Les combats viennent de se terminer ! Et ainsi s’achève l’horreur de cette terrible guerre.

 
 
 
 
 
 
 



  

Sources  : extraits de l’occupation de 1914-1918 à Laon – Pierre Lefèvre 
              Images : Gallica -BNF : Laon : un coin démoli -(photographie de presse) Agence Meurisse – 1918 
                           Wikipédia : Le bleuet de France