P comme Patois :
« Vous dites qu’ils sont pauvres, les patois, et je ne l’ai pas contesté : ils sont pauvres sans doute, en mots inutiles à la vie physique et morale de l’homme, en superfétations lexiques inventées dans les cercles et les académies ; mais ils sont plus riches que vous cent fois, en onomatopées parlantes, en métaphores ingénieuses, en locutions hardiment figurées ; ils sont plus riches que vous dans le mouvement de la parole et dans le nombre souvent rythmique de la période ; ils sont plus riches que vous d’acceptations singulières et nouvelles, qui rajeunissent le mot par l’idée ou l’idée par le mot ; ils sont plus riches que vous jusque dans leur alphabet verbal, puisqu’ils ont des prosodies, des accentuations, des lettres toniques dont l’harmonieux secret a disparu de vos langues ; ils sont plus riches que vous, et de beaucoup, en articulation. »
*Charles NODIER
Un bel hommage dédié au « parler » de nos ancêtres ! Ce « parler » qui faisait partie de leur identité régionale.
Et parce que chez nous, tout se termine en chanson : voici un florilège de vieilles chansons des règions de mes aïeux, en patois, bien sur, avec leur traduction :
Calvados
Cantal Finistère Haute-Loire
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Source : Les vieilles chansons patoises de tous les pays de France – Albert Udry –
Fasquelle Editeurs – Paris
Charles NODIER : écrivain romancier et académicien – Né à Besançon le 29 avril 1780 – Mort à Paris le 27 janvier 1844.