Histoire du fils…

En décembre, le père Noël m’a apporté le livre de Marie-Hélène LAFON – Histoire du fils – Editions Buchet-Chastel – Prix Renaudot 2020 –

J’ai lu ce roman en moins de deux jours happée par le récit.

Le fils, c’est André… aimé, choyé par sa famille de substitution ; aimé aussi, à sa manière, par sa mère biologique. André pourrait être heureux, mais peut-on être totalement heureux quand l’âme est meurtrie par l’absence d’un parent.

La mère, c’est Gabrielle… qui se veut libre et libérée dans une époque où cela n’est pas bien vu, et où, les apparences sont omniprésentes… Gabrielle se dit heureuse, car dans le cœur de Gabrielle, il y a l’envie de… Mais, l’envie à « double fond » ne sera jamais comblée.

Le père est inconnu… Ce père est un « sauvage » traumatisé par un drame familial alors qu’il n’avait que 5 ans… Ce père ne sera jamais heureux car son cœur est marqué au fer rouge par un cri incandescent.

Et puis, il y a Hélène mariée à Léon, la sœur de Gabrielle, la mère de substitution avec un cœur débordant d’amour et d’affection pour son entourage et surtout pour André, ce fils, qu’elle n’a pas porté.

C’est finalement, Antoine, le fils d’André qui démêlera l’écheveau de ces vies emmêlées et silencieuses sur trois générations et qui dressera l’arbre généalogique de sa famille enfin réunie.

Ce pourrait être encore une histoire familiale banale avec des silences, des non-dits… et où le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Mais l’écriture nette, concise et percutante de Marie-Hélène LAFON nous tient en haleine du début à la fin de son récit et nous fait sauter à cloche-pied d’époque en époque où l’avenir est indissociable du passé !

Bref ! J’ai aimé ce livre et je vous le recommande !

Sources :
Histoire du fils – Marie Hélène LAFON – Prix Renaudot 2020
Editions Buchet-Chastel – ISBN 978-2-283 -03280-0
Photo : collection personnelle



#MaCuisineAncestrale… La pâte d’abricots et autres fruits…

C’est l’été…
Et l’été, les fruits abondent et régalent nos palais avides de douceur et de soleil !

L’invention des pâtes de fruits remonterait au Xe siècle. Le milieu du XVe siècle voit les premières mentions de pâtes de fruits fabriquées. Ces dernières sont réalisées autour de Clermont-Ferrand et sont connues sous le nom de « pâtes d’Auvergne ».
Il s’agit à l’origine d’une méthode de conservation de la chair des fruits, d’où son nom de « confiture sèche ».

Voici la recette de la pâte d’abricots ou autres fruits telle que Margaridou, ma cuisinière auvergnate préférée, la concevait :

Choisissez des abricots bien mûrs.
Pour un kilo d’abricots, pesez 1,500 kg de sucre cristallisé
Disposez les abricots coupés en deux et dénoyautés dans une terrine.
Alternez une couche de fruits et une couche de sucre jusqu’à épuisement des ingrédients.
Laissez reposer au frais une nuit,
Le lendemain, versez le contenu dans une bassine à confitures ou une cocotte assez large.

Faites cuire la pâte jusqu’à ce que les abricots soient entièrement fondus
(avant que la pâte n’épaississe, je l’ai mixée avec un robot plongeur)
La pâte doit épaissir sans caraméliser et se détacher des bords,
Remuez sans cesse à l’aide d’une spatule en bois.
(comptez 20 bonnes minutes, voir plus)
Pour plus de facilité, ne pas cuire plus d’un kilo de fruits à la fois.

Étalez la pâte chaude sur une feuille de papier sulfurisé légèrement huilé sur un bon centimètre d’épaisseur.
Laissez sécher au soleil ou devant un four chauffé, mais foyer éteint (jamais au réfrigérateur)
Je l’ai laissé sécher à l’air libre dans ma cuisine.

Au bout de 24 heures, saupoudrez la pâte de sucre fin et retournez la sur une autre feuille de papier sulfurisé huilé.
Après deux ou trois jours de séchage, découpez la pâte en grosses pastilles (je l’ai coupée en carrés pour éviter le gaspillage) que vous faites « valser » dans du sucre en poudre avant de les conserver dans des bocaux en verre.

On peut préparer des pâtes de fraises ou de prunes de la même façon.

Pour la pâte de pommes qui est exquise avec un peu d’orange ou la pâte de coings :
Cuire les fruits à l’eau avant de les peser et après les avoir passés au tamis (ou au moulin à légumes)
Ajoutez 1,300 kilo de sucre par kilo de purée de fruits.
Puis procédez à la cuisson et au séchage comme ci-dessus.

Margaridou disait : « On a l’impression d’une taquinerie pleine de malice et de bonté ! »
J’aime cette façon d’interpréter les choses et cette confiserie fait désormais partie de mes petites recettes « Cadeaux maison » comme les amaretti.

 

Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous… Moi, c’est déjà fait !

 

 

Sources :
Wikipédia.org 
Margaridou, journal et recettes d’une cuisinière au pays d’Auvergne.
Image : Collection personnelle

Les AGUTTES et les MOURET, des familles alliées… Episode 2…

Dans mon précédent billet, je vous ai décrit l’endroit où vivaient les familles AGUTTES et MOURET : Virargues, un village situé dans les Monts du Cantal ; une région magnifique mais une région autrefois enclavée, ce qui explique peut-être en partie, ce que j’ai découvert.

Voici comment deux familles ont fait de l’adage « L’union fait la force » leur devise en joignant l’ascendance maternelle de mon époux en l’état actuel de mes recherches :
       

Sosa 1 Monsieur
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Sosa 3 Maman
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Sosa 6 – Jean-Marie MOURET
°1887+1966 Murat
Je vous ai déjà parlé de lui, ici
x 1926
Sosa 7 – Maria PORTAL
9 enfants
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Sosa 12 – Jean-Pierre MOURET
°1844 +1898 Sakatolo – Mananjary – Madagascar
Je vous ai également parlé de lui,
x 21 octobre 1871
Sosa 13 – Elisabeth RIGAL
9 enfants
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Sosa 24 – Jean dit Jacques MOURET (MORET)
°1813+1890
x 11 janvier 1843
Sosa 25 – 
Marguerite MOURET (MORET) °1819+1859
2 enfants
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Sosa 48 Jean dit Jean-Pierre MOURET (MAURET) °1783+1846
x 14 juin 1809
Sosa 49 – Marie AGUTTES
°1782+1848
5 enfants
|
Sosa 50 – Jean MOURET (MAURET)
°1776+1821
x 8 janvier 1795
Sosa 51 – Marie Hélis dite Marianne AGUTTES
°1779 +après 1843
9 enfants
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Sosa 96 et 100 – Pierre MOURET (MAURET)
x 16 juin 1768
Sosa 97 et 101 – Licotte CHIROL
3 enfants
|
Sosa 98 et 102 – Jacques AGUTTES
°1756+1835
x 23 septembre 1777
Sosa 99 et 103 – Anne AGUTTES
°1751+1818
4 enfants
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Sosa 196 et 204 – Pierre AGUTTES
x
Sosa 197 et 205 – Marguerite CHARBONNEL
4 enfants
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Sosa 198 et 206 – Jean AGUTTES
x
Sosa 199 et 207 – Anne TISSIER
2 enfants

Pour démêler cette écheveau familial, j’ai mis en couleur les liens parent/enfant :
– Les Sosa 24 et 25 portent le même patronyme.
Je découvre qu’ils sont deux fois cousins germains puisque leurs pères, Sosa 48 et 50 sont frères et que leurs mères, Sosa 49 et 51 sont sœurs créant un bel implexe.
– Les parents des deux sœurs,  les Sosa 98-102 et 99-103 portent également le même patronyme, ce qui laisse supposer qu’ils ont aussi un lien de parenté établissant peut-être un autre implexe. Mais il sera difficile à démontrer car les registres sont lacunaires pour la période.

Mes investigations se sont révélées assez ardues :
Les fratries portent pour la plupart le même prénom : « Jean » pour les garçons et « Marie » pour les filles, prénoms trouvés dans les actes de baptême ou de naissance. Un pseudonyme est donc attribué aux enfants, lequel pseudonyme se retrouve dans les actes mariage ou de décès à la place du prénom.
Mais la difficulté majeure était de ne pas intervertir les enfants des Sosa 48/49 et 50/51 car les actes sont laconiques et donnent peu de renseignements.

A noter que dans le village, la lecture des registres a confirmé que les unions entre frères d’une famille et sœurs d’une autre famille ou le contraire sont une pratique courante du 17e et jusqu’au début du 19e siècle.
De même, qu’il n’est pas rare qu’un parrain et une marraine se marient peu de temps après un baptême, ledit baptême étant certainement une occasion à la rencontre des futurs.

Après avoir croisé mes recherches et consulté la collection départementale et communale des registres en ligne, je pense être arrivée à un résultat correct.
Les alliances entre les AGUTTES et les MOURET sont ainsi avérées et à plus d’un titre.

Et vous, avez-vous déjà trouvé de tels enchevêtrements familiaux ?

 

Sources : A.D Cantal – Virargues

Les AGUTTES et les MOURET, des familles alliées… Episode 1…

Les familles AGUTTES et MOURET résidaient à Virargues, un petit village auvergnat perdu dans les Monts du Cantal, juché sur un plateau dominant la vallée de l’Alagnon à plus de mille mètres d’altitude et situé à quelques lieues de Murat.capture-carte-cassini-virargues

Le bourg compte plusieurs hameaux : Auxillac, Clavières, Foufouilloux, Farges…

Le travail y est essentiellement agricole… Mais les aléas climatiques rendent le labeur difficile.
En 1791, de fortes gelées ont sévi sur la région aux mois de mai et de juin détruisant la plupart des récoltes :
        – « Il n’a peut-être jamais existé une calamité aussi complète que celle qui afflige en ce moment les montagnes du Cantal « 

Le samedi 21 juillet 1900, un orage épouvantable s’est déchaîné de midi à deux heures du soir. Un berger de 11 ans de la Montagne de Carlusset a été foudroyé au milieu de son troupeau. A la Chevade, près de Murat, deux autres enfants, de 9 et 13 ans ont également subi le même sort…
(source : La gazette du pays de Murat)

Pour se protéger, les habitants ont développé un savoir-faire architectural en adaptant leurs constructions aux conditions météorologiques.
Les habitations sont appelées « maisons-blocs » ou « fermes-blocs ». Elles sont bâties avec des murs très épais en pierre volcanique et des toits pentus recouverts de lauze (plaque de phonolithe taillée).
Le « cantou », grande cheminée, tient une place essentielle autour duquel s’organise la vie quotidienne.

Il n’existe pas de village sans église : celle de Virargues est une des plus anciennes de la région. Son origine date du Xe siècle et contrairement aux autres édifices religieux du coin, on y entre en descendant quelques marches… ce qui oblige à baisser la tête. Ici, l’humilité est de rigueur.

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Virargues est aussi connu pour sa source miraculeuse, placée sous l’invocation de Sainte-Reine. Cette source aurait des vertus de guérison pour les yeux.
Abandonnée au moment de la Révolution, une chapelle a été reconstruite en 1850 et un pèlerinage y est organisé tous les ans en septembre.

Voilà pour le décor…

Confrontés à l’austérité et à la rusticité de leurs maisons, à la rudesse du climat, à la dureté de leurs conditions matérielles… les ancêtres maternels de Monsieur ont fait face à l’adversité et ont adopté l’adage : « L’union fait la force » !

A suivre…

Images :
Carte de Cassini – Site Géoportail : www.geoprtail.gouv.fr 
Eglise de Virargues – Blog de Papou Poustache : www.cpauvergne.com