Quitter sa terre natale pour s’installer sur d’autres rivages… Commencer une vie nouvelle et espérer qu’elle soit meilleure…
Telle fut l’épopée, pleine de promesses, proposée à des dizaines de milliers de français au XIXe siècle pour peupler l’Algérie, après sa conquête en 1830.
Parmi eux, se trouvaient mes ancêtres ariègeois.
Marseille… Le port… La Méditerranée… Du jamais vu !
Embarquer et naviguer vers l’Afrique de Nord… L’inconnu !
Scruter l’horizon, le cœur battant, pour apercevoir la côte… Et soudain, découvrir l’Algérie !
Débarquer à Alger… Le soleil brûle la peau… La chaleur ralentit les gestes… La lumière éblouit… Mais tous les sens sont en éveil…
Des parfums inconnus divulguent leurs effluves envoûtants : le jasmin, la fleur d’oranger, les bougainvillées et les jacarandas…
S’enivrer, observer… mais, ne pas s’attarder… Saisir son maigre bagage et continuer la route…
Direction le sud-ouest… Encore 50 km à parcourir… La notion du temps s’évapore !
Quelques heures sous le soleil écrasant… Avant d’arriver à destination… Et enfin, découvrir Blida… !
Est-ce ainsi que Dominique Tourré & Suzanne Périé, mes arrières-arrières grands-parents, cultivateurs, quittant Rieux de Pelleport en Ariège ont découvert l’Algérie ?
Dominique et Suzanne se sont mariés à Rieux de Pelleport le 13 février 1825. Leurs enfants sont nés dans cette commune.
J’ignore la date de leur arrivée à Blida et combien de temps, ils y ont vécu…
Suzanne est décédée le 13 décembre 1857 à 56 ans et Dominique le 15 février 1858 à 60 ans à l’hôpital militaire.
Leurs enfants sont restés à Blida, s’y sont mariés et y ont vécu assurant ainsi une descendance dans cette ville.
Leur fille, Marie Suzanne y a épousé mon arrière grand-père maternel, Victor Emile Berthault… avant de refaire le trajet à l’envers pour aller vivre en Normandie, la région natale de Victor Emile !
(voir articles : Une épine généalogique)
Voici pour mon histoire familiale… encore incomplète !
Pour la grande Histoire,
*Les troupes françaises occupent Blida en 1839, neuf ans après la conquête de l’Algérie en 1830 et après de nombreuses tentatives d’occupation. Ils bâtissent de nombreuses casernes militaires, ce qui explique que Blida est devenue une ville garnison de l’armée française pendant toute la durée de la colonisation…
Détruite par le séisme de 1825, Blida a été reconstruite par les français selon un plan d’urbanisation moderne (rues à angle droit et maisons basses).
Aux portes de la ville, trois villages de colonisation sont créés : Joinville et Montpensier en 1843 et Dalmatie en 1848.
En 1848, elle est érigée en municipalité.
Sources : *Wikipédia.org/Blida
Image : Blida – l’Eglise catholique – Gallica – BNF
Ce qui est intéressant avec ces départs en masse pour l’Algérie, c’est de voir à quel point tous les départements métropolitains, presque sans exception, a vu des familles partir en Algérie, que les autorités présentaient souvent comme un Eldorado. Gardons néanmoins à l’esprit qu’en Algérie coloniale, jusque dans les années 1880, les Européens non-français (Espagnols, Mahonnais, Maltais, Italiens, Allemands…) sont majoritaires dans le peuplement européen de l’Algérie… D’où ces mesures de naturalisation afin de rendre ces populations françaises, au moins sur le papier!
Bonne continuation,
Guillaume.
Ah le déracinage c’est quelque chose, même s’il est volontaire, j’en sais quelque chose pour avoir beaucoup déménagé, même pas loin de ma propre région.
J’ai hâte de lire la suite !
@Marine : Je pense que c’est surtout la dureté des conditions de vie et les promesses de l’Etat Français non tenues sur la soi-disant terre promise. Bel article sur un pays auquel je commence à m’intéresser aussi 🙂
Quel changement de vie cela devait être ! Il devait falloir une sacrée dose de courage pour partir comme ça !
On voit cependant beaucoup d’enfants ou de petits enfants de migrants qui rentraient au pays ! Est ce le mal du pays ou le besoin de retourner à ses origines ?
En tout cas, bravo pour ce 1er article !
Un double départ aujourd’hui, celui pour l’Algérie et celui du challenge, belle coïncidence! A très vite.
Beau départ pour ce challenge avec ce beau billet !
Merci Anne !
Maintenant il faut tenir le cap… il reste 25 lettres !
Quel bouleversement cela devait être ! Merci pour cette première lettre.
Merci Elodie !
J’ai hâte de lire la suite de l’histoire et notamment la résolution de l’épine…
Merci…
L’épine est résolue depuis peu (voir articles 1-2 et 3 : Une épine généalogique)
Vous m’avez fait voyager dès le matin, et ressentir les émotions que vos ancêtres ont du ressentir, quel bel article.
J’aime les voyages… Merci !