#MaCuisineAncestrale… La tarte tropézienne…

Pour notre rendez-vous d’août, il y a le ciel, le soleil et la mer… Suivez-moi, nous allons à Saint-Tropez !

En 1955, si Roger Vadim réalise « Et Dieu créa la femme » en lui donnant les traits de Brigitte Bardot… Alexandre Micka, un boulanger d’origine polonaise fraîchement installé dans la cité balnéaire, crée, lui, une tarte fourrée de crème mousseline en hommage à sa grand-mère.
L’histoire dit que Micka préparait les repas pour l’équipe de tournage et qu’il servait sa fameuse tarte.
Notre B.B nationale, conquise par le dessert, lui suggéra de le nommer : « Tarte de Saint-Tropez « 
Micka lui préféra le terme de : « Tarte Tropézienne » et en 1973, il déposa la marque et la recette.

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Pour réaliser la tarte tropézienne, je me suis inspirée d’une recette trouvée sur le Net proche (parait-il) de l’originale car la vraie recette est « top secret » :

Pour la brioche :
275 g d’œufs (6 gros œufs )
10 g de sel
50 g de sucre en poudre
25 g lait entier
500 g de farine
20 g de levure de boulanger
250 g beurre à température ambiante
1 œuf
sucre en grains

La crème mousseline, façon Micka, est un mélange de crème pâtissière et de crème au beurre.


Pour la crème pâtissière :
160 g jaune d’œufs (3 œufs moyens )
100 g de sucre en poudre
25 g de maïzena
25 g de farine
500 g de lait

Pour la crème au beurre :
45 g d’œuf (2 petits œufs )
180 g de sucre en poudre
45 g d’eau
180 g beurre à température ambiante

Utilisez de préférence un robot pour la préparation de la pâte,
Versez dans le bol, les œufs, le lait, le sucre, le sel, la farine et la levure émiettée,
Pétrissez à vitesse moyenne jusqu’à ce que la pâte se détache des parois du bol,
Coupez le beurre mou en morceaux et ajoutez le, petit à petit, dans le bol du robot tout en pétrissant à vitesse moyenne,
Une fois le beurre incorporé, augmentez la vitesse du robot pour que la pâte forme une boule,

Rajoutez un peu de farine si la pâte est collante,
Couvrez le bol du robot d’un torchon propre et laissez la pâte doubler de volume à température ambiante,
Posez la boule de pâte sur une plaque recouverte de papier sulfurisé et donnez-lui une forme ronde légèrement aplatie,
Laissez lever à température ambiante,
Quand la brioche a de nouveau doublé de volume, battez légèrement l’œuf et dorez la délicatement au pinceau,
Saupoudrez la de sucre en grains,
Préchauffez le four à 170° (th 5/6) et enfournez dans le four chaud 40 minutes,
Vérifiez la cuisson en piquant la brioche au centre,
À la sortie du four, laissez refroidir sur une grille à température ambiante
,

Pendant la première levée de la brioche, préparez la crème pâtissière.
Dans un cul de poule, fouettez les jaunes d’œufs avec le sucre en poudre pour les faire blanchir,
Ajoutez la maïzena, puis la farine et fouettez à nouveau,
Faites bouillir le lait et versez le en trois fois sur les œufs tout en mélangeant vivement,
Reversez le tout dans la casserole et faites cuire, en remuant constamment, jusqu’à la première ébullition,
Versez la crème pâtissière dans un plat propre, filmez-la au contact et placez-la au réfrigérateur.

Pendant la seconde pousse de la brioche, préparez la crème au beurre.
Dans le bol du robot, fouettez l’œuf entier,
Pendant ce temps, dans une casserole, versez l’eau et le sucre en poudre,
Faites chauffer ce sirop à 120° puis versez le doucement sur l’œuf tout en continuant de battre,
Laissez le fouet tourner jusqu’à ce que ce mélange refroidisse à 30°,
Coupez le beurre mou en morceaux et ajoutez le progressivement dans le bol du robot en le laissant tourner.


Lorsque les deux crèmes sont à la même température,
Fouettez légèrement la crème pâtissière pour qu’elle s’homogénéise,
Mélangez délicatement la crème pâtissière et la crème au beurre,
Versez la crème mousseline dans une poche à douille munie d’une douille lisse assez large,
Découpez les brioches dans l’épaisseur à l’aide d’un couteau scie et pochez la crème mousseline,
Recouvrez avec les chapeaux et réservez au réfrigérateur avant dégustation.


J’ai préparé ce dessert pour une dizaine de personnes et le repas s’est terminé en chantant :

🎵 Do you, do you, Saint-Tropez 🎵 (cliquez pour écouter…)

Le ciel, le soleil, la mer, la musique, les amis… Et un twist pour éliminer les calories…😏 Rien ne manque !
A bientôt pour notre prochain rendez-vous ! Et d’ici-là régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Historique : La tarte tropezienne.fr
Recette revue à ma façon : Encore un gâteau.com

Chanson : Do you, do you, Saint-Tropez – Youtube
Photo : collection personnelle














De l’art de l’éventail…

Il y a peu, j’ai visité le Musée de la nacre et de la tabletterie à Méru dans l’Oise, établi dans une ancienne usine du XIXe siècle.

La tabletterie met en avant un artisanat consistant dans la fabrication de petits objets qui peuvent être classer en trois catégories : objets de piété, jeux et divertissement, objets domestiques ou liés à la mode.
Ils sont fabriqués avec des matières naturelles telles que l’ivoire, les fanons de baleine, l’os, la corne, l’écaille, la nacre, toutes sortes de « bois des Indes »

Cet artisanat regroupe une multitude de métiers (initialement métiers d’appoint) comme les boutonniers, les peigniers, les couteliers, les dominotiers, les damiers… et les éventaillistes.

Le musée présente, d’ailleurs, une sublime collection d’éventails à faire se pâmer les belles des siècles derniers… mais pas qu’elles !

Devenu objet de mode, l’éventail connait son âge d’or pendant le Siècle des Lumières.
Mais son existence remonte à l’Antiquité où il était appelé « Flabellum » et se présentait sous forme de palme. Loin du monde de la mode, il servait à attiser les feux lors des cérémonies sacrificielles…
En Chine, il est attesté durant la dynastie Tchéou (1122-255 av. J.-C.) Il fait partie intégrante du costume et définit le rang social de son propriétaire.
L’éventail plié naît au Japon au VIIe siècle. Il fut inspiré par les ailes des chauves-souris. Il est, alors, lié à l’autorité, permet de diriger l’armée, les combats de Sumo ou les leçons de chant.
Découvert par les navigateurs portugais, il est introduit en Italie au XVIe siècle et parvient à la cour de France grâce à Catherine de Médicis. On le nomme « Esmouchoir ».
Tandis qu’au XVIIe siècle, il prend le doux nom de « Zéphyr » ou de « Plein vol ». Il devient vite un accessoire indispensable de la toilette féminine. Il reste un objet rivalisant de coquetterie jusqu’à la Révolution où seuls les éventails patriotiques de fabrication modeste diffusant les idées révolutionnaires ont le droit de circuler.
Mais le XIXe siècle voit sa renaissance, tel le Phoenix, jusqu’au milieu du XXe siècle où seules l’Espagne et l’Asie produisent en masse.
Aujourd’hui, l’éventail séduit de jeunes artistes qui le modernisent en inventant de nouvelles formes pour la haute couture ou le prêt-à-porter.

Saviez-vous qu’il existe un langage de l’éventail ?

Dans le courant du XIXe siècle, l’éventailliste Jules Duvelleroy publie un fascicule codifiant le maniement de l’éventail. Il lance une vraie mode qui a pour effet de booster ses ventes… Malin !

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Petite leçon de séduction…

Mais avant de séduire, voyons la fabrication :

J’espère que vous aurez apprécié, comme moi, découvrir la petite histoire de cet accessoire pas si futile qu’il n’y parait.
Je ne suis pas ekraventuphile (collectionneuse d’éventails) mais j’en possède un que j’utilise l’été… Et vous ?

Sources :
Musée de la nacre et de la tabletterie -Méru
Vous avez dit éventail ? – Céline LOUVET –
Langage de l’éventail : Maison Duvelleroy
https://eventail-duvelleroy.fr/
Photos : Collection personnelle