#Geneatheme… Les BONNAIRE, de clerc laïc à mathématicien…

Le 25 mars 2016, j’écrivais un billet intitulé : Les BONNAIRE, une famille de clercs laïcs. (A (re)découvrir en cliquant sur le titre).

Pour mémoire :
Etienne BONNAIRE, Sosa 172, clerc laïc, a été marié deux fois.
– Une première fois, le 15 mai 1725, avec Nicole LOBJOIS à Monceau-le-Waast (02) dont il a eu trois enfants.
Nicole est décédée le 8 mars 1730 en accouchant de son troisième enfant.

– Une seconde fois avec Marguerite BALOSSIER, Sosa 173, le 22 mai 1730 dans le même village. De ce second mariage, sont nés 11 enfants dont 4 morts en bas âge.

Des 7 enfants vivants, Nicolas BONNAIRE est mon Sosa 86 marié à Marie Roze HENIQUE, Sosa 87. Il a été aubergiste et clerc laïc comme son père à Monceau-le-Waast.

Nicolas et Marie Roze ont eu 5 enfants (4 garçons dont un décédé en bas âge et une fille, Marie Roze, Sosa 43). Les trois garçons survivants ont été également clercs laïcs dans différentes paroisses.

Il y a quelques jours, je reçois un message via Généanet. Mon correspondant cherchait des renseignements afin de compléter son ascendance BONNAIRE.
Cet échange m’a permis de découvrir que ma branche BONNAIRE pouvait cacher une autre branche
qui a gravi l’échelle sociale en se dévouant à l’enseignement.

Jean-Antoine BONNAIRE est le petit frère de Nicolas, Sosa 42. Il a été, également, clerc laïc de la paroisse Sainte Benoîte de Laon.
Marié avant 1772 à Marie Anne BERTHE, le couple a eu 8 enfants (6 garçons et 2 filles)

Fichier personnel Heredis (cliquez pour agrandir l’image)


Je m’intéresse à Antoine François Donat BONNAIRE (1777-1839), quatrième de la fratrie.
En 1799, il a effectué son service militaire dans la ville de Caen (14) où il était employé dans le magasin d’habillement des troupes (stipulé sur son acte de mariage), canonnier-5e Cie d’Artillerie-14e Division militaire de la République (stipulé sur l’acte de naissance de son fils)
Le vingt Messidor An 7 (8 juillet 1799), il a épousé Félicité LE MARCHAND, une marchande de 22 ans, enceinte de ses œuvres.

*Charles Antoine Donat BONNAIRE, leur fils, est né le 11 décembre de la même année.

Une fille, Marie Emilie Séraphie BONNAIRE, née le 30 janvier 1802, complète la famille. Cette dernière aurait été peintre miniaturiste, élève de Redouté. (renseignement trouvé sur plusieurs arbres Généanet)
Mais, je n’ai trouvé aucun document qui l’atteste.

Côté profession, Antoine François Donat a été nommé professeur de mathématiques au lycée de la ville, le 16 novembre 1806.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Il est mort à Caen, le 24 mai 1839, à l’âge de 62 ans.

Je poursuis avec *Charles Antoine Donat BONNAIRE, son fils.

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE
Avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE Généanet (chass75016)

Né le 21 Frimaire An VII (11/12/1799), il est formé par son père pour intégrer l’école Polytechnique. Il y a été reçu, à 19 ans, second de la promotion en 1819

Fiche matricule Charles Antoine Donat BONNAIRE
Bibli-aleph.polytechnique.fr


Sorti officier d’artillerie, il a cependant préféré se consacrer à l’enseignement comme son père.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Le 02 octobre 1828, Charles Antoine Donat a épousé Zozime Elisabeth Eulalie GRAVELLE à Tortisambert (14).
En aparté, la future a adressé trois actes respectueux à son père pour approuver son mariage. Ce dernier les a tous refusés.
(A.D Calvados Tortisambert 1823-1868 Vues 77 à 82)
Le couple a eu deux enfants :
Alfred Donat Ferdinand BONNAIRE ° 1829 + 1902
Zozime Elisa Léontine BONNAIRE °1834 +1848

Charles Antoine Donat BONNAIRE est décédé le 18 décembre 1886 à Argentan (61) à l’âge de 87 ans.

J’avoue être touchée par la modestie reconnue du père et du fils, préférant se dévouer auprès d’élèves plutôt que de profiter des honneurs qui pourtant leur étaient dus.

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. »
– Nelson Mandela

Sources :
A.D Calvados
A.D Orne
Gallica BnF : Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891
Polytechnique : Bibli-aleph.polytechnique.fr
Hérédis : fichier personnel

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE : avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE -Généanet (chass75016)

Une inconnue nommée Louise CHAZAL…

Collection personnelle

Vendredi 17 mars 2023, 16h30, Bibliothèque Marguerite Yourcenar- Paris 15e, la foule se presse vers l’auditorium pour écouter Irène FRAIN, écrivaine et autrice renommée.
Interviewée par la rédactrice en chef du journal « Le Pélerin », elle débute son exposé en expliquant l’étymologie du mot « histoire ».
– Le mot histoire vient d’un mot grec qui veut dire « enquête. »
Elle continue en affirmant que « la généalogie est un récit de vie », que « rechercher, c’est être le narrateur », et que « la mémoire et l’imaginaire sont indissociables » avec maintes exemples qu’elle a mis en pratique dans ses recherches et son écriture.
Une heure trente plus tard, je ressors enthousiasmée par son discours.

J’applique ces précieux conseils pour découvrir qui est Louise CHAZAL
.

L’histoire débute avec une photo qui dormait au fond d’une valise, elle-même oubliée dans un grenier. Un jour, la valise fut ouverte et la photo quitta la Haute-Loire, son giron familial, accompagnée de vieux papiers poussiéreux.
La photo fut précieusement rangée dans un classeur où elle s’est, à nouveau, assoupie.
Aujourd’hui, elle sort enfin de son anonymat… Va t’elle livrer ses secrets ?

C’est une photo cartonnée mesurant 10 cm sur 6 cm, protégée par une enveloppe jaunie. Elle est adressée à Mr et Mme ACHON (les G.P de Mr) à Clamont, commune de Lorlanges (43).
L’expéditrice se nomme Louise CHAZAL et réside au 11 rue Moret-Paris XIe.
La missive n’est point bavarde… Le temps a effacé le cachet de la poste.
Et qui est Louise ?

L’inconnue est une jolie brunette âgée d’environ 20-25 ans. Ses lèvres dessine un timide sourire mais, son regard est perdu et triste.
Elle porte une robe noire agrémentée d’un col blanc en dentelle et une lavallière autour du cou.
Le photographe se nomme les Trois Bébés 35.Fg St Martin.
Au dos, hormis la publicité du magasin, il y est annoté :
« à ma sœur Adèle et mon frère Emile ».

Archive personnelle
Archive personnelle
Archive personnelle
Archive personnelle

L’enquête débute en reconstituant la famille :

Adèle CHAZAL, G.M paternelle de Mr, est la troisième des quatre enfants de Etienne Félix CHAZAL et de Magdelaine MICHEL, bisaïeuls de Mr.
Etienne et Magdelaine sont nés tous deux en 1857 en Auvergne, lui en Haute-Loire, elle dans le Puy de Dôme.
Il se marient le 3 juillet 1879 à La Roche-Charles-La Meyrand (63) puis, ils montent à Paris où ils s’installent dans le Xe arrondissement au 11, rue des Récollets.
Le couple y est marchands d’habits, puis brocanteurs. Leurs deux premières filles naissent à cette adresse, Marie le 08/01/1882 et Adèle le 16/03/1884.
La famille s’agrandissant, elle déménage au 13, ferme Saint Lazare, où naît Alphonse, le 12/01/1886.
Victor Emile, le petit dernier, arrive au monde au 7, rue des messageries, le 08/07/1887.
Mais, Louise n’existe pas !

Et si Marie CHAZAL n’était pas uniquement Marie… Et si Marie et Louise se confondaient l’une et l’autre ! L’annotation au dos de la photo et la reconstitution de la cellule familiale étayent cette probabilité.

Les investigations vont-elles élucider le mystère ?

Les archives confirment que les quatre enfants sont rapidement orphelins puisqu’Etienne, leur père, décède le 28 mai 1888, à l’âge de 30 ans chez ses parents à Léotoing (43).

1900… nouveau siècle, nouvelles promesses !
Marie (Louise) demeure maintenant au 8, passage Bouchardy dans la XIe arrondissement avec sa mère et elle exerce le métier de papetière.
Agée de 18 ans, enceinte, elle projette d’épouser Jacques MOUSTY, un bijoutier âgé de 21 ans, demeurant 131, faubourg du Temple.

Les bans du futur mariage sont publiés les 28 octobre et 4 novembre 1900.
Le 5 novembre, Marie (Louise) accouche d’un garçon nommé Marius Jacques CHAZAL, de père non dénommé.
Jacques MOUSTY effectue une reconnaissance de paternité le 12 novembre 1900.
Malheureusement, les histoires d’amour finissent mal… l’enfant décède un mois plus tard, le 7 décembre 1900.
Cette mort anéantit les projets de mariage des parents… et ce dernier n’a pas lieu.

(Jacques MOUSTY est né à Toulouse en 1879 de père inconnu. Sa mère, Eugénie MOUSTY, est couturière et réside au 109, faubourg du Temple. Jacques a 13 ans, lorsque sa mère fait établir un acte de reconnaissance, le 10/12//1892.
Il décède, à 33 ans, en 1912, dans le XIe arrondissement. Son acte de décès précise qu’il est l’époux de Caroline HOLTZ.)

Les années passent et le sort s’acharne sur la fratrie :
Restée célibataire, Marie (Louise) déclare le décès de Magdelaine, sa mère, à leur domicile, le 07/08/1902.
Alphonse, son frère, meurt à 19 ans, chez lui, 27, rue Morand dans le XIe arrondissement, le 30/09/1905. Il est dit cocher.

Enfin un peu de bonheur…
Adèle épouse Jean ACHON, le 17/11/1906, à Lorlanges (43) et vit désormais en Auvergne.

La vie de Marie (Louise) est bouleversée :
Le 06/09/ 1907, elle met au monde un garçon nommé René CHAZAL, né d’un père inconnu. C’est la sage femme qui déclare la naissance et la mère est appelée Louise sur l’acte.
Le 13/05/1908, c’est Marie qui est citée sur l’acte de reconnaissance de son fils.

Victor Emile, le dernier de la fratrie, rejoint ses grands parents paternels en Auvergne et est placé comme domestique agricole à Mazoires (63) chez un certain Mr G. Brandon. Il décède dans la maison de ce dernier, le 12/08/1908, à 21 ans.

Les actes confirment que la photo a, sans doute, été réalisée et expédiée en Auvergne entre 1906 (année du mariage d’Adèle) et 1908 (année du décès de Victor Emile).
Marie (Louise) a entre 25 et 27 ans.

Marie(Louise) est maintenant brocanteuse et habite au 11, rue Moret dans le XIe.
Sa vie de mère célibataire n’est certainement pas rose… et ses fréquentations ont un effet néfaste sur elle.
Son nom est étalé dans la presse. Un fait divers la mentionne et révèle que Marie-Louise (enfin…) a un ami, un certain Laurent SYLVANDRE, né à Fort de France en Martinique, un jeune voyou de 10 ans son cadet.
En 1924, ils sont arrêtés tous les deux, pour recel.

Le petit Journal du 17 juin 1924 -(Bibliothèque Généanet)

La vie de Marie Louise s’achève en 1925, elle a 43 ans. C’est son fils, René, alors soldat au quatrième dépôt des équipages de la flotte à Rochefort (17) qui déclare son décès en mairie, le 3 avril. L’acte précise que sa mort pourrait remonter au 1er avril à une heure indéterminée.
Marie Louise est morte comme elle a vécu… seule.

Le mystère est enfin levé : Marie et Louise sont bien une seule et même personne. Le récit de sa vie la fait entrer dans la lumière. La généalogie a fait son œuvre. J’ai le sentiment qu’un oubli a été comblé grâce à ma curiosité.
Et comme le dit si bien, Irène FRAIN : « La curiosité est la meilleure des vitamines ! »

Sources :
Bibliothèque Généanet : Le petit journal
A.D Puy-de-Dôme :

Acte de mariage d’Etienne et Magdelaine : A.D Puy-De-Dôme LA ROCHE CHARLES LA MEYRAND 6 E 301 10 – 1873-1882
Acte décès Victor Emile : A.D Puy-de-Dôme MAZOIRES 6 E 5666 1908 1920
A.D Haute-Loire :

Acte décès Etienne : A.D Haute-Loire LEOTOING 1883 1892 6 E 137/11
Acte mariage Adèle : A.D Haute-Loire LEOTOING 1903 1912 1925 W 424
A.D Paris :
Acte naissance Marie : A.D Paris 1882 Naissances V4E 3822
Acte décès Marie : A.D PARIS 1925 Décès 11D301
Acte naissance Alphonse : A.D Paris 1886 Naissances V4E 6285
Acte décès Alphonse : A.D PARIS 1905 Décès 11D208

Acte naissance Victor Emile : A.D Paris 1887 Naissances V4E 6296
Acte naissance Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Naissances 10 V 4E 9055
Acte reconnaissance Marius Jacques : A.D PARIS 1910 Naissances 10 V4E 9055
Acte décès Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Décès 10 V 4E 9069
Acte naissance René : A.D PARIS 1907 Naissances 10N369
Acte reconnaissance René : A.D PARIS 1908 Naissances 11N341

Acte décès Magdelaine : A.D. PARIS 1902 Décès, 11
Photos collection personnell
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La légion d’honneur…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

MEDAILLE DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR RESTAURATION LOUIS XVIII ROI DE FRANCE 1814

Il y a longtemps que je ne suis pas partie à la rencontre de mes ancêtres… sans doute n’avaient ils pas grand chose à me raconter…
Mais aujourd’hui, le hasard et mes rêveries me propulsent en grande pompe dans une caserne, celle de la Compagnie de Gendarmerie Royale du Calvados basée à Caen.

J’arrive dans un salon d’honneur où des hommes de rang, des sous-officiers et des officiers patientent tout en devisant. A l’écart, se trouve également un groupe de hauts gradés. Je comprends qu’il s’agit des membres du conseil d’administration de la compagnie accompagnés d’un représentant de la Préfecture du Calvados et d’un inspecteur délégué de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur.

Chacun se salue, puis on demande le silence.
Le chef du protocole annonce :
-Récipiendaire, gagnez votre emplacement !

Le récipiendaire se nomme François LEPELTIER. Il est né le 1er avril 1789 à Soliers, un bourg situé à quelques lieues de Caen.

Ses parents sont Jean-Baptiste LEPELTIER, couvreur, époux de Marie Françoise HOGUAIS.
Jean-Baptiste est le dernier des huit enfants de Thomas LEPELTIER, couvreur, marié à Jeanne DIEULAFAIT, mes Sosa 502 et 503.

12e chasseur à cheval – Facebook
Chasseurs à cheval de la ligne – Aquarelle de Maître Lucien Rousselot.

François est un solide et grand gaillard portant fièrement l’uniforme et la moustache.
Le 25 avril 1808, âgé de 19 ans, il est enrôlé dans l’armée Napoléonienne. Il a rejoint le 12e régiment de chasseurs à cheval et a participé à plusieurs campagnes dont celles de Russie, d’Allemagne et de France avec leurs lots de victoires et de défaites.
Le 14 septembre 1815, il est nommé brigadier.
Puis, le 15 juillet 1817, il devient gendarme à pied.

Invisible aux yeux de tous, je saisis mon portable et fais une rapide recherche sur Google pour comprendre comment on devient gendarme au 19e siècle :

L’article 43 de la loi du 28 germinal an VI fixe, à quelques détails près, les critères de recrutement qui restent en vigueur jusqu’à la Première guerre mondiale :
« Les qualités d’admission pour un gendarme seront, à l’avenir :
1. d’être âgé de vingt-cinq ans et au-dessus, jusqu’à quarante ;
2. de savoir lire et écrire correctement ;
3. d’avoir fait trois campagnes depuis la Révolution, dont une au moins dans la cavalerie, et, après la paix générale, d’avoir servi au moins quatre années, sans reproche, dans les troupes à cheval, ce dont il sera justifié par des congés en bonne forme ;
4. d’être porteur d’un certificat de bonnes mœurs, de bravoure, de soumission exacte à la discipline militaire et d’attachement à la République ;
5. d’être au moins de la taille de 1 mètre 73 centimètres. »

Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud Dominique HOUTE

Ne devient pas gendarme qui veut, pensé je !
Cependant, François a failli à la tradition familiale en abandonnant le métier de couvreur, une profession pratiquée de pères en fils depuis trois générations.
Est-il devenu gendarme par vocation ou par un impérieux besoin d’assurer son avenir… lui seul connait la réponse.
Peu importe car sa bravoure, sa loyauté et son dévouement lui valent d’être récompensé avec la plus haute distinction française.

Il y a plusieurs mois, sa hiérarchie lui a signifié que sa candidature avait été retenue par la Grande Chancellerie mais, entre la chute de l’Empire et la Restauration (nous sommes sous Louis XVIII), la réponse s’est faite attendre.
Enfin, le 27 janvier 1815, il a reçu ceci :

Base Léonore

Ce 1er aout 1817, il devient « légionnaire » en recevant la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur lors de cette cérémonie.

Imperturbable, François se tient droit pendant que son commandant fait son éloge, puis finit son discours par :

– « Au nom de Sa Majesté et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier dans l’ordre royal de la légion d’honneur. »

L’insigne accroché sur sa poitrine, François remercie son supérieur et le salue.

La cérémonie achevée, François signe, ainsi que les membres du conseil d’administration, plusieurs documents dont une formule de serment ainsi qu’un procès-verbal faisant foi de son inscription de membre de l’ordre royal de la légion d’honneur sur les nouveaux registres nationaux et listes officielles.

Base léonore


« Je jure d’être fidèle au Roi, à l’honneur et à la Patrie, de révéler à l’instant tout ce qui pourrait venir à ma connaissance, et qui serait contraire au service de Sa Majesté et au bien de l’État ;  de ne prendre aucun service et de ne recevoir aucune pension, ni traitement d’un Prince étranger, sans le consentement exprès de Sa Majesté ; d’observer les Lois, ordonnances et règlements, et généralement faire tout ce qui est du devoir d’un brave et loyal Chevalier de la Légion d’honneur. »
(Le serment de fidélité, adapté au régime en vigueur, fut exigé des légionnaires jusqu’en 1870. Il fit un bref retour de 1941 à 1944, sous le Régime de Vichy.)

Base Léonore

Puis les documents sont remis au délégué de la Grande Chancellerie pour faire valoir ce que de droit.
François recevra un brevet qui atteste de sa qualité de membre royal de la légion d’honneur. Ce dernier est signé le 18 mars 1819, soit quatre ans après sa nomination.

Côté vie privée, François épouse Virginie VASNIER de 11 ans, sa cadette, le 30 mai 1821.
Et après une vie de gendarme bien remplie, il s’éteint à 54 ans, le 27 octobre 1843 à Lingèvres (14).

Je quitte discrètement le salon… Mon vagabondage achevé, je suis assise devant mon ordinateur connecté sur la base Léonore devant le dossier de François.
Mon imagination débordante a encore œuvré…

Créée en 1802, la Légion d’honneur a tenu le cap à travers tous les tourbillons de l’histoire parce qu’elle est universelle et symbolise la reconnaissance de la nation envers les meilleurs éléments de ses forces vives dans tous les domaines et pour tous les mérites, tous les talents, tous les dévouements, et aussi parce qu’elle a su s’adapter sans jamais se dénaturer, en gardant, sous les fastes nécessaires à son éclat, son caractère profondément démocratique qui en a fait un modèle pour nombre de distinctions étrangères. J.C. Guegand

Sources :
Base Léonore : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/230455#show
Grande chancellerie de la légion d’honneur : https://www.legiondhonneur.fr/fr
Image : MEDAILLE DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR RESTAURATION LOUIS XVIII ROI DE FRANCE 1814 : https://www.militaria-medailles.fr/
Page Facebook : 12 chasseur à cheval -Aquarelle de Maître Lucien Rousselot.

Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud-Dominique Houte – https://books.openedition.org/pur/107873?lang=fr
Histoire de la légion d’honneur : https://jean-claude-guegand.pagesperso-orange.fr/l_his.html



#MaCuisineAncestrale… Le burgou…

En octobre, Ma Cuisine Ancestrale révise l’Histoire et part sur les traces d’un Robin des Bois à la française qui vécut au XIXe siècle.

Jean GOURINCHAS dit Burgou ou Burgout (cliquez pour découvrir sa rocambolesque histoire) était un voleur et chef de bande, né le 10 avril 1811 à la Nadalie, commune de Marval, dans les monts de Châlus en Limousin, et, mort à 85 ans, le 10 décembre 1895, à Vicq-sur-Breuilh comme l’attestent ses actes de naissance et de décès :

Acte de naissance Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Marval, 3 E 92 / 8, Naissances, 1810 – 1822, vue 18/188
Acte de Décès de Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Vicq sur Breuilh, 3 E 203 / 21, Décès, 1893 – 1902, vue 34/111

La mémoire populaire a fait de lui un bandit « au grand cœur », un enfant du peuple qui, comme Robin Hood (Wood), vole à juste titre les riches pour donner aux pauvres.
Devenu une des identités du Haut Limousin, le pays de Châlus lui a rendu hommage, en créant un gâteau aux châtaignes appelé Burgou.
Ce gâteau de voyage est né d’une initiative menée par des pâtissiers de la Haute Vienne pour créer une gourmandise qui met en valeur les produits de la région et célèbre ce personnage hors du commun.
Le burgou est un gâteau à la pâte moelleuse rappelant le pain d’épice qui associe miel, amandes et un produit phare, la châtaigne.

Création Canva

La cuisine nous offre des découvertes surprenantes, comme ce brigand devenu une légende du Pays de Châlus.
Et Ma Cuisine Ancestrale aime ce mélange malicieux et délicieux d’histoire, de généalogie et de pâtisserie.

Et vous, qu’en pensez-vous ?
En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous , moi, c’est déjà fait !

Sources :
A.D Haute-Vienne – Marval et Vicq-sur-Breuilh
Recette : ilétaitungateau.com
Origine : patrimoinecognac87.ovh
Photos et image : collection personnelle

#Geneatheme : Nos ancêtres et la religion…

Ah… Nos ancêtres et la religion, un vaste sujet tant l’Eglise a marqué leurs vies.

Pour ce billet, j’ai choisi de partager un évènement trouvé dans les registres de Cintheaux, un village normand situé au sud de Caen, impliquant malgré lui, un de mes collatéraux, Charles FOUQUES (1719-1792).

Charles était le quatrième des six enfants de Jacques FOUQUES, un cultivateur marié à Marie LEFRANCOIS, mes Sosa 1920 et 1921 à la onzième génération.

Jacques Michel LE HARIBEL, curé de Cintheaux, était bavard et s’est appliqué à noter dans ses registres plusieurs faits concernant ses relations avec ses ouailles.
Ainsi, le mercredi 10 novembre 1734, il prit à témoin, plusieurs individus dont Charles.

A.D Calvados – Cintheaux 1692-1740 Vue 158/171
(Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Le mercredy dixieme jour de novembre mil sept cent trente quattre, sur les quattre heures et demye
du soir, jé Ptre Curé dudit lieu de Cintheaux , été requis et obligé dadministrer le St Viatique à Philippe
Pagny, mon paroissien et demeurant au hameau de Cintheaux en la maison de Charles Signot située sur le grand chemin
et dans cette occupation, j’ai fait rencontre de Jean Bénard et de son domestique ledit Lucas …de la
R.P.R et huguenote demeurant audit hameau Charles Lucas son domestique ledit Jean Bénard à pied et … domestique assis sur un
cheval et habillé de l’équipage propre pour labourer, lesquels venant de cette occupation eurent la témérité de passer
devant le Saint Sacrement sans donner nulle marque de devoir et de respect à Dieu malgré mes vives exhortations
et bravèrent ainsi et tirèrent en ridicule la Réalité de Jésus-Christ, la piété et la religion, ledit domestiques naiant pas même
voulu descendre de cheval ni oter son chapeau et persistants ai battu lesdit domestisques, ledit lucas ne se mit en devoir
qu’après vives monitions morales, ce qui m’a obligé de prendre à témoin Marie Anne Huet femme de Charles Signot
Georges Conard fils de Jean Conard de la paroisse Durville agé de 15 ou 16…, Anne
Guérard, Françoise Loret la femme de feu Nicolas Lefebüre nommée Françoise Guérard, Marie Dauge femme de Charles Guérard
Jacques Poret dit pescard, Anne Moutier femme de feu le pailleur et Charles Fouques. Mais M. Osmond
Secretaire de Mr le président de lourailles se rendant médiateur a payé en punition de ce crime et en descharge
desdits Srs de la R.P.R une bannière coutant la somme de cent huit livres et qui est de présent en
l’église de la susdite paroisse et dont j’ai susdit curé fait la bénédiction, Die resurrectionès Christi
Deuxième jour d’avril mil sept cent trente cinq
Signé Le Haribel Curé de cintheaux

Ces lignes ont été transcrites en avril 1735, soit plusieurs mois après cette mésaventure. L’écriture est arbitraire et contient de nombreuses omissions, rayures et taches comme si la mémoire de Mr Le Haribel était incertaine.

Pour l’anecdote, je n’ai trouvé aucun acte de décès concernant le paroissien, Philippe Pagny et l’histoire ne nous dira pas ce qu’en a pensé mon collatéral mais, ce « nota » est un bel exemple du pouvoir des religieux et des relations conflictuelles entre l’Eglise catholique et les protestants.

Sources : A.D Calvados CINTHEAUX 1692 1740 Vue 158/171

#MaCuisineAncestrale… Le gâteau d’anniversaire…

💖🍾🎂 Aujourd’hui, Ciel ! Mes aïeux a 10 ans 🎂🍾💖
Ma cuisine ancestrale célèbre cet évènement.

Mais, avant de déguster ce gâteau, remontons le temps :

Il se dit que les premiers anniversaires auraient vu le jour en Egypte. Les pharaons fêtaient leurs anniversaires non pas de leur jour de naissance mais lors du premier jour de leur règne. A cette occasion, de grandes festivités étaient organisées sur fond d’offrandes et de sacrifices.

De leur côté, les Perses et Chinois – tous deux grands connaisseurs d’astrologie – célébraient leur jour de naissance autour d’un grand banquet.

C’est aussi le cas des Grecs et des Romains. Ces derniers pensaient que chaque personne était entouré d’un « Esprit protecteur » ou « Daimôn » qui veillait sur lui de sa naissance jusqu’à sa mort.
Cet « Esprit » était en relation mystique avec le dieu dont l’anniversaire correspondait au jour de naissance de l’individu.
On retrouve encore aujourd’hui l’héritage de cette croyance dans les notions d’Ange-Gardien ou de Saint-Patron.

L’apparition du gâteau avec des bougies provient des Grecs qui avaient coutume de déposer des gâteaux ronds avec des bougies sur le Temple de la déesse Artémis. Ces bougies, symbolisant la lumière et le reflet terrestre de la déesse, étaient aussi l’occasion d’émettre un vœu en soufflant les bougies.

Mais les chrétiens rejetèrent ces coutumes païennes et ça n’est qu’au XIIIe siècle que le gâteau d’anniversaire avec des bougies fit son grand retour en Allemagne lors les « kinderfeste », considérés comme les premiers goûters d’anniversaire.

En France, jusqu’au XVIIIe siècle, on avait coutume non pas de fêter les anniversaires, mais le jour du Saint dont on portait le nom.

C’est sous l’influence des Anglo-Saxons, que l’anniversaire s’est progressivement installé dans les traditions françaises et fut même inscrit dans les traités de savoir-vivre au XIXe siècle .

Aujourd’hui, l’anniversaire est une véritable institution qui valorise l’individu et permet de renforcer les liens sociaux.
Les sociologues parlent même de rituel d’anniversaire, pour la plus grande joie des petits et des grands !

Pour Ma Cuisine Ancestrale, anniversaire rime avec gâteau au chocolat
mais, pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du gâteau au chocolat de Metz.
C’est un gâteau à l’ancienne, léger comme une génoise et comme beaucoup de recettes lorraines, il est à base de crème, élément phare de la région.
Il est, aussi, le rival du gâteau au chocolat de Nancy qui, lui, est réalisé avec de la poudre d’amandes et du beurre.

Création CANVA

Note : Traditionnellement, ce gâteau est décoré avec du sucre glace. 

Un homme célèbre a dit : « Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts vers l’avenir « 
Alors, je fais le vœu que Ciel ! Mes aïeux franchisse encore de nombreux
ponts, accompagné de votre fidélité, de votre bienveillance et de votre gourmandise.

En attendant, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Origine anniversaire : https://quizotresor.com
Recette : https://www.francebleu.fr/emissions/cuisine-ensemble-sur-france-bleu-lorraine/
Photos et image : collection personnelle

Un lien invisible…

Existe t’il un lien invisible entre nous et nos ancêtres ?
C’est la question que je me pose en écrivant ces lignes…

Eglise de Virargues (15) – Collection personnelle

Début septembre, la route du retour des vacances est passée par l’Auvergne avec une halte dans le Cantal, près de Saint-Flour.
La visite aux cousins de Mr est toujours un moment de partage et de convivialité, d’autant que je ne suis pas la seule à m’intéresser à l’histoire familiale.

Le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons à Virargues, le village où vécurent les ancêtres de Mr et de son cousin, pour chercher la maison des MOURET à Auxillac, un hameau de Virargues.
Malheureusement, notre recherche reste vaine et nous ne trouvons personne pour nous renseigner.
A la sortie du hameau, nous interpellons une dame dans son jardin mais présente dans le village depuis une décennie, elle ne connait personne du nom de MOURET.

-Allez donc, chez la famille Benoît, nous dit-elle, ce sont des anciens du village. Ils pourront sans doute vous renseigner !

Aussitôt dit, aussitôt fait.
Nous nous présentons chez cette famille et c’est Mme Benoît qui nous reçoit. Nous lui expliquons en quelques mots le but de notre présence.

– Ca alors, la grand-mère de mon mari était une MOURET, rétorque t’elle ! Entrez, je vais chercher mon mari…

Nous nous installons autour de la table dans la pièce à vivre.
Monsieur Benoît, agriculteur à la retraite, nous rejoint et nous lui exposons nos recherches.
Il nous raconte ses souvenirs d’enfance et nous confirme que sa grand-mère paternelle était une MOURET, mais qu’elle habitait à Brujalaine, un hameau de Chastel-sur-Murat.
Petit, il a également connu un certain Théodore MOURET et son épouse Marie qui résidaient dans le village, lui était berger et elle blanchisseuse.

Je lui confirme que Théodore est un frère de Jean-Marie MOURET, le grand-père de Mr et de son cousin.
Enfants, ils étaient partis avec leurs parents à Madagascar (j’en ai parlé, ICI)
Notre hôte nous confirme avoir entendu parlé de cette épopée à Madagascar mais, sans en connaître les détails.

Avant de quitter le village, Monsieur Benoît nous montre la maison des MOURET, nichée au fond d’une ruelle… Bien évidement, elle a subi des transformations au fil du temps.

Maison des MOURET d’Auxillac, Virargues – Collection personnelle

En nous quittant, Mr Benoît nous avoue être « secoué » par notre visite et même ému… ce qui est réciproque. Nous échangeons nos coordonnées et nous promettons de nous revoir.
De retour à la maison, mes recherches confirment que Mr Benoît, Mr et son cousin ont des ancêtres communs, et que de plus, ses grands-parents étaient cousins germains.

Fichier personnel Généalogie MOURET – cliquez sur l’image pour l’agrandir




Lors de notre visite à Auxillac, quelle probabilité avions-nous de faire cette rencontre imprévue ?
Est-ce le hasard ou bien ce lien invisible qui nous relie à nos ancêtres.
Je n’ai pas la réponse mais j’aime ces histoires ! Et vous ?

#Geneatheme… Les enfants nés hors mariage…

En juin, Geneatech nous propose de raconter les enfants nés hors mariage dans nos arbres.

Dans la généalogie de Mr, ses ancêtres se sont pliés aux règles sociétales et semblent avoir respecté l’ordre mariage puis naissances.

Dans ma généalogie, certains dans ma lignée maternelle étaient moins soumis aux principes.

Si, Maman, si…
Si, Maman, si…
Maman, toi qui ne concevais pas que l’on puisse faire des enfants hors mariage…

Et bien, Maman, si tu savais …
Tes ancêtres ont fêté Pâques avant les Rameaux sur quatre générations...

Commençons par Louise Marie Elisabeth MORIN, ton Sosa 3 :
Sa mère, Zéphirine Pauline FOUQUES, n’a que 17 ans lorsqu’elle l’a met au monde, le 3 janvier 1887 à May sur Orne (Calvados).
C’est elle qui déclare sa fille à la mairie en présence de deux témoins, deux jours plus tard.
Zéphirine Pauline, 19 ans épouse François Marie MORIN, 25 ans, le 16 février 1889, deux ans plus tard.
Il légitime Louise Marie Elisabeth comme étant sa fille. Elle est l’ainée de cinq enfants.

Zéphirine FOUQUES, ta grand-mère maternelle, a été également conçue avant le mariage de ses parents.
Elle est née le 12 septembre 1869 à May-Sur-Orne alors que Ferdinand Alphonse Henri FOUQUES & Maria Joséphina Alberta Apollonia Valentina JEANNE, deux jouvenceaux de 19 et 18 ans, se marient le 10 mars de la même année.
Zéphirine Pauline est l’aînée de six enfants.

Ferdinand Alphonse Henri FOUQUES est né le 27 septembre 1849 dans la maison de son père, Alphonse Adolphe Aimé FOUQUES qui l’a reconnu à sa naissance mais légitimé le 28 janvier 1851, lors de son mariage avec Zéphirine Antoinette BRIERE. Ils avaient tous deux 22 ans.
Un second fils, Achille Auguste Alphonse, naît le 19 mars 1851, deux mois après leur union. Il décède le 29 avril 1853.
Louis François Achille nait en 1855 et décède en 1860.

Alphonse Adolphe Aimé FOUQUES est né le 31 janvier 1828 à Mondeville (14) et ses parents, Jacques Aimé Marie FOUQUES, 23 ans et Clémence EUPHEMIE, 20 ans se sont mariés le 6 mars 1828.
Ils en profitent pour légitimer trois enfants :
Hélène Rosalie Bazile, sa naissance est déclarée par Julienne DUBOIS, sage-femme, veuve de Germain SAVILLE… de père et de mère inconnus, le 23 mai 1824.
Clémence, sa mère, est orpheline et n’a que 16 ans.
Jacques Alexandre né le 28 aout 1825 à Caen.
et Alphonse Adolphe Aimé.
Quatre autres enfants viennent agrandir la fratrie.

Jacques Aimé Marie est né le 29 avril 1804. Il est le cinquième d’une fratrie de sept enfants. Ses parents, Jean-Jacques FOUQUES et Marie Françoise LESIEUR se sont mariés en 1790 âgés de 24 et 18 ans.
Leur premier enfant naît deux plus tard en 1792… L’honneur est sauf !

Si, Maman, si…
Je souris en écrivant ces lignes
Maman… ils étaient si jeunes , ils ne savaient pas !

Cliquez sur l’image

Sources : A.D Calvados May sur orne et Mondeville

#Généalogie30… 30 questions pour connaître la vie d’un(e) ancêtre…

En juin, sur une idée de Sophie @gazetteancetres, on se pose 30 questions, à raison d’une par jour, pour raconter la vie d’un ou d’une ancêtre.

Pour cet exercice, j’ai choisi Jean ACHON, Sosa 8, un des arrières grands-pères paternels de Mr. (cliquez sur les images pour les agrandir)

Je possède le contrat de mariage de Jean et de Marguerite. J’en ai déjà parlé ICI

Question 5 du #Genealogie30 -2020

Je m’aperçois au J.5 que les questions du #Genealogie30 2022 ne sont pas les mêmes que le #Genealogie30 2020. Cela m’apprendra à ne pas lire correctement…
Donc, je réponds à la bonne question 😜

Question 13 : Si le nom de famille vient d’une autre région, de quand date la migration ?

Je n’ai pas de réponse à cette question.

Ainsi s’achève ce #Genealogie30 consacré à Jean ACHON, Sosa 8 de Mr.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire le billet de Sophie BOUDAREL de la Gazette des Ancêtres pour enrichir notre histoire familiale ou 41 questions à se poser , à découvrir ICI.

#Geneatheme… Elections…

Nous vous proposons pour ce mois d’avril de nous parler des élections dans votre généalogie. Voici quelques pistes pour traiter ce thème :

  • Un ancêtre élu : conseiller municipal, maire, voire plus ?
  • Vous avez travaillé sur des listes électorales ?
  • Votre grand-mère vous a raconté la première fois où elle a pu voter ?

Ai-je trouvé des ancêtres « élus » dans mon arbre ?

Et bien oui mais, il me faut remonter au XVIIe siècle !
Joan FOUAN, Sosa 1480 (né vers 1625 + 21/04/1681) et Antoine FOUAN, son fils, Sosa 740 (né vers 1659 + 06/05/1693) sont attestés, laboureurs et maires d’Autremencourt, une petite commune de l’Aisne.

Remontons le temps – Site Géoportail.fr
Signature Antoine FOUAN – Fichier personnel Hérédis

Comment ont-ils été nommés ?

La naissance de la commune en tant que telle remonte au XIe siècle. Puis, au XIIe siècle, le maire fait son apparition.
En effet, dès lors que la commune était reconnue juridiquement et politiquement, il lui restait à se doter de représentants.
Selon l’époque et les lieux, on parlera de « pairs », d’« échevins », de « mayeurs », de « conseillers », de « syndics » ou de « consuls ».

Par un édit de 1564Charles IX régla l’élection de ces derniers en s’en attribuant exclusivement la nomination. 
En 1692, Louis XIV, à court d’argent érigea la fonction de maire en titre d’office, rendant ainsi son accès tributaire de la vénalité des charges.
Au cours du XVIIIe siècle, l’élection fut rétablie à plusieurs reprises, mais jamais durablement, dû aux besoins d’argent du Trésor royal.

Pour preuve, un édit de mai 1765 fixa, en fonction de l’importance de la cité, le nombre des officiers municipaux : maire, échevins, conseillers de ville, syndic receveur, secrétaire greffier. Il disposa qu’ils seraient élus au scrutin secret par l’assemblée des notables représentant les différents ordres, corps et communautés.
La réforme, se heurtant aux titulaires d’offices, fut appliquée puis abandonnée ; un édit de novembre 1771 revenait à la situation antérieure.

http://www.maires90.asso.fr


Et dans l’arbre de Mr…
Pas d’ancêtres directs mais deux collatéraux.

Le premier se nomme Antoine COUTAREL, né le 22/01/1746 à Saint-Géron (43) décédé le 08/08/1803 à Laroche (43), une commune rattachée à Bournoncle St-Pierre (43) en 1842.
Marié à Anne MONNIER et père de Louise, il a été le premier beau-père de Gabriel CHAZAL, Sosa 40 de Mr. J’ai parlé de lui, ICI.
Antoine a été cultivateur et adjoint au maire de la commune de Laroche.

Signature Antoine COUTAREL – Fichier personnel Hérédis

En ce temps-là,

Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune.
Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Histoire des maires de France- Wikipédia.fr
Laroche_Bournoncle_St_Pierre.jpg
Laroche -Image Chroniques Raymond Caremier

Le second élu se nomme Pierre ACHON, né le 03 novembre 1868 à Lorlanges, lieu-dit Clamonet (43) et décédé en 1951 à Saint-Just-près-Brioude (43)
Il était un des arrières petit-fils de Jean ACHON et de Marguerite VALEIX, Sosa 32 et 33 de Mr.
Le 15 juin 1895, il a épousé Françoise Antoinette Céline VIGNON à St-Just-Près-Brioude en ayant établi un contrat de mariage, le 1er juin, chez Maître Chervont, notaire à Brioude.

Signature Pierre ACHON – Fichier personnel Hérédis

Pierre et Françoise ont eu trois enfants :
René Jacques °09/04/1897 à St-Just +31/08/1918 à Juvigny (02) – Croix de guerre à titre posthume en 1918.
J’ai déjà parlé de lui, ICI.
Moïse Antoine Justin °30/04/1904 à St-Just +22/02/1986 Le Puy-en-Velay
Yvonne Pauline Claire °12/03/1910 +26/07/1915 à St-Just

Cultivateur, Pierre ACHON a vécu à St-Just-près-Brioude, au lieu-dit Artiges pendant 56 ans et a exercé des fonctions électives durant 42 années dont 27 comme Maire de la commune.
A ce titre, il a été nommé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, le 11 août 1939.

Gallica BNF – J.O du 11 août 1939 (Année 71, N°188) Page 10198

Hélas, la base Léonore n’a pas encore mis en ligne son dossier.

Page Facebook Mairie de St-Just-près-Brioude

C’est le 5 avril 1884, qu’une loi sur l’organisation municipale, qui inspire encore de manière substantielle la législation actuelle, est promulguée ; elle établit le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans.
La loi du 10 avril 1929 porte de quatre à six ans la durée du mandat des conseillers municipaux, et donc des maires.
Sous Vichy, par la loi du 16 novembre 1940, les maires des communes de plus de 10 000 habitants sont nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2 000 à 10 000 habitants, par
le préfet. Les maires des communes de moins de 2 000 habitants sont élus par le conseil municipal.

Histoire des maires de France – Wikipédia.fr

Ai-je travaillé sur les listes électorales ?

Non pas vraiment, mais quel fut mon étonnement en découvrant la première archive accessible sur Internet concernant André MARLY, Sosa 2, hormis le fichier des décès INSEE.
Il s’agit d’une fiche datée de 1932.
Mon père a, alors, 23 ans et est inscrit sur les registres électoraux du 10e arrondissement de Paris, quartier Porte Saint-Martin.
Il réside 122, faubourg St-Martin et est dit Garçon de restaurant.

J’avoue que cette petite fiche m’a perturbée… Je dois me résoudre à partager Papa avec d’autres généalogistes… il n’appartient plus à ma seule famille !

Pour finir ce billet, mes grands-mères n’ont jamais voté car elles sont décédées bien avant la loi de 1944.
Les grands- mères de Mr ont certainement accompli leur devoir de citoyenne mais, n’en ont point parlé.


Sources :
Archives départementales Aisne – Autremencourt
Archives départementales Haute-Loire – Laroche et St-Just-Près-Brioude
Fichier personnel Hérédis
Géoportail.fr – Remonter le temps
Gallica-BNF – Journaux officiels
Généanet – Fichier des électeurs de Paris 1923-1932

Histoire des maires de France – Wikipédia.fr