#ChallengeAZ… Avant-propos…

Psst… Evelyne ! C’est moi, ta grand’malle aux ancêtres, celle que tu utilises pour le #challengeAZ ! Il serait peut-être temps de m’ouvrir et de te mettre au travail, le 1er novembre approche !
Soulève le couvercle… Il fait noir là-dedans ! On n’y voit rien !
Et puis, quel désordre ! Comment veux-tu t’y retrouver entre les dizaines de #Généathèmes, les précédents
#ChallengeAZ, les recettes de #MaCuisineAncestrale et les #RDVAncestral, ces fameuses rencontres où les ancêtres attendent impatiemment qu’on leur donne la parole.
Pas étonnant que tu te plaignes auprès de tes amis généablogueurs en disant que ton neurone est en mode « off » !

-Oh, non !… Mon imagination me joue encore des tours, voilà que ma malle parle.

Oui, je te parle parce que tu me sembles inerte ! Qu’attends-tu pour rédiger tes
billets ! As-tu un thème, au moins ?


– Oui et non !

C’est une réponse de normand !

– Ha, ha, ha.. très drôle ! Non, c’est une réponse de Picard !
Il y a quelque temps, Philippe HANYS, passionné d’histoire et habitant à Gizy, le village de naissance de mon père m’a contacté via Ciel ! Mes aïeux.
Nous avons échangé par courriels et il m’a confié plusieurs archives sur la commune.
Avec son autorisation, je pense les présenter lors de l’édition 2020 du #challengeAZ… J’ignore encore si je couvrirai toutes les lettres, mais je vais essayer !
Contente…!

Oui, il n’y a plus qu’à… ! Et laisse aller ton imagination !… Tu verras, tout ira bien…! Bon, je me tais, mais je reviens le 1er novembre pour te lire !

-C’est cela ! A bientôt !



Le bois des amoureux…

Manoir de Coatserho – Ploujean-Patrimoine

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

J’ai besoin d’évasion et pour ce #RDVAncestral, mes rêveries m’emmènent vers le Ponant, dans le Finistère…

Nous sommes le 26 octobre 1716 et j’arrive devant le manoir de Coatserho situé à Ploujean, à proximité de Morlaix.
Le manoir est une bâtisse ancienne autrefois appelée « Coasterhou », ce qui veut dire « bois des amoureux « .
Une jeune fille m’attend devant la porte d’entrée.

Bienvenue !… Entrez ! Je vous attendais…
Il faut nous dépêcher… Il reste peu de temps avant le mariage et il y a encore tant à faire !

Nous traversons plusieurs pièces, empruntons un escalier de pierre puis, nous pénétrons dans un boudoir attenant une chambre à coucher. Une robe brodée et ses accessoires sont étalés sur le lit.

Qu’attendez-vous… Aidez-moi à me vêtir, le temps presse !

Je la regarde, interloquée !

Vous vous méprenez ! Je ne suis pas là… pour cela !
Je suis venue car je souhaite écrire mon histoire familiale… Je pense que vous appartenez à ma parentèle.
Serait-il possible que vous confirmiez mon pressentiment !
En contrepartie, je veux bien vous aider à vous préparer…


Mais, qu’est-ce qui me prend à vouloir jouer les soubrettes ! Je m’épate moi-même, mais il est trop tard pour revenir sur ma proposition.

La demoiselle s’installe devant sa coiffeuse tout en m’observant dans son miroir.

– Que voulez-vous savoir ?

– Tout ! lui dis-je,

Je m’approche d’elle… c’est une jeune fille d’une vingtaine d’année. Elle est si jeune… Que pourrait-elle me dévoiler sur sa vie et celle de ses ancêtres ?

-D’accord, ne perdons pas de temps, répondit-elle !
Je me nomme Marguerite DU PLESSIX, Demoiselle de Kertanguy. J’appartiens à la noblesse de ce pays
.
Je suis née le 21 juin 1696 à Garlan mais, j’ai grandi, ici même dans le manoir familial.
Mon père, Charles Martel DU PLESSIX, Sieur de Kertanguy et écuyer, a épousé en 1694, ma mère, Claudine GUYOMARC’H, alors jeune fille roturière de la paroisse. Ils ont eu deux enfants, moi-même et Jean. Mon frère est mort en bas âge, me laissant seule héritière.
Mon père est également né ici en 1655, mais ses lointains ancêtres étaient originaires de Navarre et proches d’Henri IV.


Elle parle et je l’aide à revêtir sa robe de mariée.

-Je partage avec Aliénor d’Aquitaine, Reine de France et d’Angleterre et mère de trois rois, quelques 27 liens de parenté. J’admire cette aïeule qui a sans cesse sillonné l’Europe pour préserver la paix.
Plus près de moi, mon grand-père paternel, François DU PLESSIX, est décédé subitement, en 1659, en se rendant à la foire de Guingamp. Il s’était marié en 1642 à Renée de Lanloup avec qui il a eu 13 enfants, mais tous n’ont pas été baptisés.
On suppose alors que le curé posa ses conditions à l’inhumation de mon grand-père dans l’église. Ma grand-mère, fille de l’ancien serviteur d’Henri IV, dut se soumettre … Du coup, mon père âgé de 4 ans et deux de ses frères ont été baptisés ensemble « pour urgente nécessité », le dimanche suivant l’inhumation de mon grand-père.


Tout en écoutant son récit, je m’applique à lacer les jupons, le corset… Heureusement que les tenues vestimentaires ont évolué… pensé-je ! Quel travail !

De son côté, Marguerite continue son récit.

– Mon arrièregrand-père, Claude de Lanloup, était un des cent gentilshommes de la chambre d’Henri IV.
Quant à mon trisaïeul, Yves de LISCOËT, calviniste et maréchal de camp de ce bon roi Henri, mourut en combattant les espagnols à Crozon. Il était un farouche ennemi de La Ligue. Il perdit sa main droite lors du siège de Carhaix.
Voilà, je vous ai tout dit !


Surprise par ses révélations toutes romanesques, je reste silencieuse quelques instants, puis je m’aventure à lui demander :

-Et aujourd’hui, vous vous mariez ! Puis-je savoir qui est l’heureux élu ?

– L’aristocratie voyait en moi un bon parti, mais mon mariage est une mésalliance comme l’union de mes parents.
J’épouse l’homme que j’aime… Il se nomme Ollivier MORVAN, un honnête propriétaire cultivateur, lieutenant de la milice paroissiale.

-Je sais qui est Ollivier,
répondis-je,
Nous avons des ancêtres communs, Allain MORVAN & Perrine GARION. Ils sont mes très lointains ancêtres directs puisqu’il me faut remonter 12 générations et Ollivier est un de leurs arrière-petits-fils.
Il descend de leur fils aîné, Ollivier, son grand-père, né en 1626, et je descends

dYves, son frère, né en 1635.

-Nous appartenons donc à la même famille, convenons-nous toutes deux, étonnées et ravies.

Je finis d’ajuster la robe et je fixe la coiffe en dentelle dans ses cheveux relevés en chignon.

-Je vous remercie de m’avoir aidée à me parer pour la cérémonie. Je suis fin prête.
Désirez-vous m’accompagner ? Je vous présenterai mes parents ainsi que la famille !

-Vous êtes une ravissante mariée ! Je vous souhaite beaucoup de bonheur !

Se marier en octobre est de bon augure, vous pouvez me croire !

Ce moment d’intimité avec Marguerite me ramène à mes propres souvenirs… Nous nous dirigeons vers les pièces de réception du manoir.
Un groupe de sonneurs annoncent les invités au son des bombardes et des binious. Les festivités peuvent commencer !

Ollivier et Marguerite regardent sereinement vers l’avenir.
L’avenir tient dans leur nombreuse descendance… Ils auront treize enfants.
Cependant, leur dernière née sera baptisée le jour du décès de son père, le 16 août 1739.
Marguerite, Dame de Kertanguy, s’éteindra le 15 octobre 1747 dans son manoir.

A la fin de mon rêve éveillé, des recherches plus approfondies me révèleront qu’Elisabeth II, Reine d’Angleterre ainsi que S.A.S Albert II, prince souverain de Monaco possèdent également des liens de parenté avec Marguerite DU PLESSIX, dernière héritière des Seigneurs de Coatserhou…
Alors, faut-il penser que j’appartiens aussi à leur parentèle ! Je n’ose le croire !

Aujourd’hui, le manoir de Coatserho existe toujours. Il est la propriété de François de Beaulieu et il a fait l’objet d’une importante restauration entre 2010 et 2011.

Sources :
Ploujean Patrimoine – Hervé TEURNIER, un de mes cousins à la mode de Bretagne – que je remercie pour tout son travail réalisé sur Ploujean et son histoire.
Image : Manoir de Coatserho- Ploujean-Patrimoine






#MaCuisineAncestrale… Le michon…

Collection personnelle

En octobre, nous partons en Bretagne… Vous voyez, ce petit coin de terre où les pommiers fleurissent la campagne et où le beurre « salé » est roi.

Autrefois, les pommes dont les différentes espèces étaient nombreuses se consommaient cuites sous forme de « pommé » (compotée cuite pendant 6 à 8 heures) ou garnissaient les desserts.

Parmi ces desserts, il en existait un appelé « michon ». Aujourd’hui, ce plat semble complètement tombé dans l’oubli !

« Michon » est l’équivalent masculin de « miches » ou « michottes » qui veut dire « petits pains ronds », plus ou moins épais.
N’allez rien imaginer d’autre ?…

En Bretagne, le « michon » était confectionné dans une poêle ronde pouvant aller dans le four.

Certes, cette recette n’est pas faite pour le régime, mais n’oublions pas que nos ancêtres avaient besoin de plats réconfortants après une dure journée de labeur. De plus, ce dessert se réalise très rapidement.

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Le grand classique de la cuisine bretonne – Jacques Thorel – Editions Ouest-France
Photo : collection personnelle