#ChallengeAZ… A comme de l’Ariège à l’Algérie…

Quitter sa terre natale pour s’installer sur d’autres rivages… Commencer une vie nouvelle et espérer qu’elle soit meilleure…
Telle fut l’épopée, pleine de promesses, proposée à des dizaines de milliers de français au XIXe siècle pour peupler l’Algérie, après sa conquête en 1830.
Parmi eux, se trouvaient mes ancêtres ariègeois.

Difficile d’imaginer un changement de vie plus radical :

 

Marseille… Le port…  La Méditerranée… Du jamais vu !

 

Embarquer et naviguer vers l’Afrique de Nord… L’inconnu !

 

Scruter l’horizon, le cœur battant,  pour apercevoir la côte… Et soudain, découvrir l’Algérie !

        

Débarquer à Alger… Le soleil brûle la peau… La chaleur ralentit les gestes… La lumière éblouit…  Mais tous les sens sont en éveil…

Des parfums inconnus divulguent leurs effluves envoûtants : le jasmin, la fleur d’oranger, les bougainvillées et les jacarandas…

 

S’enivrer, observer…  mais, ne pas s’attarder… Saisir son maigre bagage et continuer la route…

 

Direction le sud-ouest… Encore 50 km à parcourir… La notion du temps s’évapore !

 

Quelques heures sous le soleil écrasant… Avant d’arriver à destination… Et enfin, découvrir Blida…  !

Est-ce ainsi que Dominique Tourré & Suzanne Périé, mes arrières-arrières grands-parents, cultivateurs, quittant Rieux de Pelleport en Ariège ont découvert l’Algérie ?

Dominique et Suzanne se sont mariés à Rieux de Pelleport le 13 février 1825. Leurs enfants sont nés dans cette commune.
J’ignore la date de leur arrivée à Blida et combien de temps, ils y ont vécu…
Suzanne est décédée le 13 décembre 1857 à 56 ans  et Dominique le 15 février 1858 à 60 ans à l’hôpital militaire.

Leurs enfants sont restés à Blida, s’y sont mariés et y ont vécu assurant ainsi une descendance dans cette ville.

Leur fille, Marie Suzanne y a épousé mon arrière grand-père maternel, Victor Emile Berthault… avant de refaire le trajet à l’envers pour aller vivre en Normandie, la région natale de Victor Emile !
(voir articles : Une épine généalogique)

Voici pour mon histoire familiale… encore incomplète !
Pour la grande Histoire,

*Les troupes françaises occupent Blida en 1839, neuf ans après la conquête de l’Algérie en 1830 et après de nombreuses tentatives d’occupation. Ils bâtissent de nombreuses casernes militaires, ce qui explique que Blida est devenue une ville garnison de l’armée française pendant toute la durée de la colonisation…
Détruite par le séisme de 1825, Blida a été reconstruite par les français selon un plan d’urbanisation moderne (rues à angle droit et maisons basses).
Aux portes de la ville, trois villages de colonisation sont créés : Joinville et Montpensier en 1843 et Dalmatie en 1848.
En 1848, elle est érigée en municipalité.

Sources : *Wikipédia.org/Blida
Image : Blida – l’Eglise catholique – Gallica – BNF

Que commence le #Challenge AZ 2014…

 

On vous l’avait annoncé depuis plusieurs semaines…
Vous l’attendiez avec impatience !..
Moi aussi !..

Samedi débute la Seconde Edition du Challenge AZ, concoctée par notre fée :
                                +Sophie Boudarel  de la Gazette des Ancêtres…

Le principe est d’écrire 26 articles en prenant les 26 lettres de l’Alphabet pendant le mois de juin.

Que réserve le Cru 2014 :

– Primo, la participation enthousiaste des blogs qui avaient pris part à la première édition…
– Secundo, la naissance de nouveaux blogs pour l’occasion. Ce qui prouve le succès du challenge ! Bienvenue à eux !
= Au total, beaucoup d’articles à découvrir… et quelques heures de lecture en perspective !

Cette année, la nouveauté proposée par Sophie est la possibilité de choisir (ou pas) un thème !

Bien que je trouve l’idée intéressante, j’ai pris le parti d’écrire sans fil rouge… !

Depuis quelques jours, j’ai rouvert la grand ‘malle des Ancêtres afin d’y puiser mes articles… Et me suis mise au travail !

Et en avant-première, je souhaite à tous les participants, une belle aventure généalogique et à tous les lecteurs, de nombreuses découvertes… A consommer sans modération !

Amusons-nous…!  Surprenons-nous…!

Le challenge est fait pour cela…!

Rendez-vous, le 31 mai avec la lettre A… comme…

                                               
 A Samedi !

 
 
 

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 3

Ce dernier billet sur la Seconde Guerre Mondiale rend hommage à mon père, André Marly, qui fut déporté dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO) :
* Dès 1942, Hitler exige de la France et de la Belgique des ouvriers qualifiés pour combler le manque de main d’œuvre disponible en Allemagne.
Après la défaite de 1940, l’Allemagne avait exigé de la France une énorme contribution de guerre, la réquisition de sa production industrielle et agricole, maintenant, elle exigeait les français eux-mêmes.
Il y eu plusieurs étapes avant que les ouvriers soient envoyés de force en Allemagne. En premier lieu, cette force ouvrière fut constituée de prisonniers de guerre, puis de volontaires (la propagande fut grandement utilisée)…
Fin 1942, Fritz Sauckel, responsable du recrutement des ouvriers lance le principe du travail obligatoire, valable dans la zone occupée ; Laval rédige un décret pour appliquer cette réforme en zone libre.

Le 16 février 1943, la loi sur le Service du Travail Obligatoire est appliquée et stipule que tous les jeunes gens âgés de 20 à 22 ans peuvent être envoyés en Allemagne, peu importe leurs qualifications.
En juin 1943, Sauckel réclame 220 000 hommes, en août 500 000. Il finira par en exiger un million.
La France est le pays qui a fourni la plus grande main-d’œuvre à l’Allemagne pendant la guerre :
400 000 volontaires (qui furent souvent traités de traitres en 1945),
650 000 envoyés de force,
un million de prisonniers de guerre et un million qui travaillaient dans des usines françaises au service de l’ Allemagne.
Au total, 3 000 000 de français travaillèrent pour la machine de guerre allemande, de gré ou de force.

C’est dans ce contexte, qu’André, 33 ans et célibataire, fut recensé dès octobre 1942. Il résidait à Paris et travaillait comme métallurgiste chez Johannes à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis).
Il fut déporté en Allemagne le 21 septembre 1943 à Hennigsdorf.

Hennigsdorf est situé au nord-ouest de Berlin, dans le district de Haute Havel, dans le Brandebourg.

Le « kommando extérieur Berlin-Hennigsdorf » était rattaché au KL Sachsenhausen. Ce camp abrita, dès 1936, l’administration du système concentrationnaire sous le sigle I.K.L (Inspektion der Konzentrationslager)
Ses « kommandos extérieurs », au nombre de 70, fournirent l’ensemble de l’industrie du nord de l’Allemagne.

André travailla pour le compte de Borsig-Lokomotive-Werke G.m.b.H, filiale de la société A.E.G. Cette entreprise fabriquait des véhicules ferroviaires et produisit 1230 locomotives entre 1931 et 1944.
Lors de la destruction de Berlin en 1945, l’usine fut démolie à 80 %.

 

Les conditions de vie des travailleurs déportés furent très éprouvantes : des cadences de travail soutenues,  des rations alimentaires insuffisantes,  des contrôles, des brimades, des dortoirs insalubres… Sans oublier les bombardements…
André fut rapatrié le 6 juin 1945 après 624 jours de détention.
A la fin du conflit, les travailleurs déportés dans le cadre du S.T.O furent, également, reconnus comme des victimes des camps nazis.

Sources :
* Le S.T.O. – Site : http://secondeguerre.net
Dossier déporté STO : A. Marly – SHD Caen
Photos :
Usine Borsig-Lokomotiv-Werke – 1940 – Site : http://borsigwalde.eu
Werk-Ausweiss – collection personnelle
Vitrail Eglise de Marols – Monts du Forez
   

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 2

Dans la famille Achon, je vous présente Adolphe, né en juin 1909 à Lorlanges (Haute-Loire). C’est le second de la fratrie et l’aîné des garçons.

En 1930, il a été appelé sous les drapeaux et incorporé au 95° RI.
Il a effectué son service, sans histoire, et est rentré chez lui avec le grade de 1ère classe ainsi qu’un certificat de bonne conduite « accordé ».

Le 2 septembre 1939, suite à la mobilisation générale, il a été incorporé au 52° T. Col. Engins. Ce régiment s’est inscrit dans la 102è Division d’Infanterie de Forteresse – 41° C.A – 9è Armée.

Le régiment a séjourné initialement en Alsace puis dans les Ardennes. Il est situé aux avant-postes avec mission de résistance à durée limitée (grande tête de pont ) :

 
Le régiment a été au contact de l’ennemi et a résisté victorieusement aux attaques jusqu’au 16 mai 1940 où il a été capturé par les troupes allemandes de Panzer Division :

C’est ainsi que Adolphe, comme beaucoup de ses camarades, a été arrêté dans la forêt de Signy l’Abbaye (Ardennes).
Prisonnier de guerre n° 30537, il a été déporté provisoirement au Stalag IV B à Mühlberg (là, où Gabriel, son frère a été prisonnier un an plus tard) avant d’être envoyé, en août 1940, au stalag IV C à Wistritz – Commando 375 :
 
Wistritz (aujourd’hui Bystrïce – République Tchèque) ) se situe au sud de Dresde, en Saxe, sur la frontière de l’ancienne Tchécoslovaquie.
Le camp était une ancienne fabrique de porcelaine désaffectée en plein centre de la ville.
En février 1945,  il a compté 26 300 prisonniers de différentes nationalités.
Là également, la lecture des comptes rendus de visite du CICR (Comité International de la Croix Rouge) rapportent que les prisonniers ont été relativement bien traités :
Le 30 janvier 1945, suite aux bombardements, une baraque est entièrement détruite. Les P.G n’ont plus rien.
Par raison d’économie, les P.G ne travaillent plus que 48 heures par semaine. Certains travaillent cependant 11 à 12 heures par jour à des travaux pénibles.
En  février 1945, on observe que les vivres et les médicaments manquent, la tuberculose est présente…
Le camp a été libéré par l’Armée Soviétique le 8 mai 1945. Adolphe a été rapatrié le 21 mai 1945 sous le contrôle de l’Armée Américaine.
Pour la petite histoire, Adolphe est rentré chez lui par la voie ferroviaire.
Arrivé à Arvant, la gare qui dessert son village, il a rencontré des voisins. Il leur a demandé d’aller prévenir, Adèle, sa mère, afin qu’elle ne soit pas choquée de le voir de retour après cinq longues années de captivité.
Comme Gabriel, Adolphe est demeuré discret et pudique sur ce qu’il a vécu pendant cette épreuve…
Puis la vie a continué… Adolphe a pris le commandement de la ferme et a travaillé la terre comme l’avait fait avant lui son père, son grand-père, et ses ancêtres…
Resté célibataire, il s’est éteint en mai 1977 dans la maison familiale en Auvergne.
Sources :
Fiche matricule militaire Adolphe Achon – A.D Haute-Loire
Extraits des rapports militaires sur la capitulation du 52° demi-brigade de mitrailleurs indigènes coloniaux pendant la campagne 39/45 – SHD Vincennes –
Comptes rendus du CICR  – SHD Caen – 22 P 2991
Carte prisonnier de guerre Adolphe Achon – CICR Genève
Carte des camps de prisonniers en Allemagne – site : www.witzgilles.com/Oflag-Stalags.JPG
Photo : collection personnelle

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 1

Dans quelques jours, nous célèbrerons le 70è anniversaire du Débarquement des Forces Alliées en Normandie qui mit fin à la Seconde Guerre Mondiale…
Avec cet événement… Rendons hommage à nos Pères, ces Héros…

Je vous propose trois billets à découvrir pendant le mois de mai :

Dans la famille Achon,  Raymond, grand-père paternel, a défendu la Patrie en 14/18. Il est décédé en 1931. Adèle, sa femme, est restée veuve avec six enfants : une fille et cinq garçons.

Gabriel est né en juin 1914 à Lorlanges (Haute-Loire). Il aurait eu 100 ans cette année. Il était le quatrième enfant de la fratrie et troisième garçon :

Son service militaire est à peine achevé, qu’en septembre 1939, l’heure de la mobilisation générale a sonné et il a été incorporé au 86° R.I, 3è Bataillon  :



« Glorieux Régiment du Velay qui participa aux violents combats de Lorraine en 1939-40 et qui dans les cruelles épreuves de mai et de juin 1940 ne désespéra jamais de la Patrie… » *

*

Effectivement, du 12 au 20 juin 1940, les bataillons du 86° R.I ont participé aux violents combats sur la ligne de la Meurthe.
Dans la journée du 20 juin, les trois bataillons du 86° R.I ont été successivement faits prisonniers :

« Charmes !…Pour tous ceux des armées de Lorraine, c’est le dernier carré, l’ultime combat, sans espoir !… » *

*

Lors de ces combats, certains soldats ont été tués… tous les vivants ont été capturés.
Gabriel a fait partie de ces derniers… Légèrement blessé, il est devenu le prisonnier de guerre
n° 10793.
Il a transité par le front stalag 190 à Charleville (France) avant d’être déporté, le 25 janvier 1941, dans le stalag IV B à Mühlberg (Allemagne).

          

 
Mühlberg est situé dans l’arrondissement d’Elbe-Ester, au sud-ouest du land de Brandebourg et à environ 80 km de Leipzig.
 
 
 
 
 
Le camp se trouvait à 3 km de la ville :

 
 
 
 

En 1942, il a compté environ 4000 prisonniers de différentes nationalités répartis dans une vingtaine de baraquements.
Fin 1944, il a comptabilisé 25000 détenus.

Lors de ma visite au Service Historique de la Défense à Caen, j’ai lu les rapports de visites effectuées par le CICR (Comité International de la Croix Rouge)
Les comptes rendus relatent que les prisonniers ont été relativement bien traités : ils sont environ 500 hommes entassés dans des baraques en bois ne disposant que de 4m2 chacun ; les rations alimentaires sont insuffisantes ; l’eau et le chauffage sont inexistants…

Dans ces conditions, Gabriel a essayé de s’évader plusieurs fois, sans succès.

Finalement, le 1er septembre 1943, il a échappé à ses geôliers. Sa tentative d’évasion réussie, Gabriel a recouvré la liberté.

Mais comme beaucoup, Gabriel s’est très peu confié sur ce qu’il a vécu pendant cette sombre période et notamment sur son retour en France…
Peut-on imaginer sa fuite sur un parcours de 1262 km pour rentrer chez lui : Traverser un territoire ennemi… Ne pas se faire reprendre… Ne pas céder à la peur… Se cacher… Se nourrir… Ne penser qu’à la liberté !

Il ne pouvait pas savoir à ce moment-là,  qu’un poète avait écrit un an plus tôt  :

… Et par le pouvoir d’un mot

   Je recommence ma vie

   Je suis né pour te connaître

   Pour te nommer

             Liberté !

Puis, le 24 avril 1945, le stalag IV B a été libéré, à son tour, par l’Armée Soviétique. Le rapatriement des prisonniers a eu lieu le dimanche 20 mai 1945 sous le contrôle de l’Armée Américaine :

**
 
 
 
Enfin, la vie a repris son cours, Gabriel s’est marié en septembre 1946 et a eu trois enfants.
 
Gabriel est décédé, brusquement, en août 1959 à Clermont Ferrand (Puy de Dôme). Il était le père de mon mari.
 
 
 
 
Sources :
Carte de prisonnier Gabriel Achon – CICR Genève
*Extraits de l’Historique du 86° RI -Commandant Boucher – SHD Vincennes – 34N100 –


**Extraits des comptes rendus CICR – SHD Caen – 22P2991
Photos :
Collection personnelle : G.achon
The main gate. Copyright : Rijksmuseum Amsterdam NG-1983-9, Dick van Maarseveen
Extrait du poème : Liberté – Paul Eluard – 1942

Je ne suis pas bien portant…

Il y a peu de temps, +Benoit PETIT écrivait sur son blog, que la sérendipité avait du bon.
Et je ne peux qu’approuver lorsque le hasard nous offre de truculentes découvertes :

Lors de mes recherches aux Archives Départementales de l’Orne, j’ai consulté un registre intitulé :

                                       Délibérations du Conseil de Révision- Classe 1856 –
Ce registre est constitué de la liste des jeunes appelés par tirage au sort.
En face de chaque nom, l’Etat Major a annoté si le futur soldat était « bon pour le service » ou si, il était réformé et les causes.
Par curiosité, j’ai feuilleté le registre et j’ai découvert à la fin de celui-ci plusieurs pages manuscrites, dont un document émanant d’un tribunal où ont comparu plusieurs jeunes gens présumés coupables de n’avoir pas voulu effectuer leur conscription.
Je ne peux m’empêcher de partager un extrait du document tant sa teneur m’a amusée :
L’an mil huit cent cinquante sept, le lundi 3 août,
Le Conseil de Révision du département de l’Orne composé de M.M…
 
s’est réuni à l’hôtel de la préfecture où…
 
a l’effet de statuer définitivement à l’égard de deux
jeunes gens de la classe 1856 déférés aux tribunaux comme
prévenus de s’être rendus impropres au service militaire ;
 
Vu sa décision du 18 mai 1857, par laquelle il a déféré
aux tribunaux comme prévenu de s’être rendu impropre au service
d’une manière permanente en se faisant arracher plusieurs dents à la
mâchoire inférieure le Sr Vigneron (C… Hippolyte), inscrit sous 
le numéro 20 de la liste du tirage au sort du canton de Mêle sur Sarthe. 
Vu la lettre en date du 21 juillet dernier, par laquelle M.
le Procureur Impérial prie le Tribunal de 1ère instance d’Alençon
faire connaître que le Sr Vigneron a été renvoyé …  des
poursuites par une ordonnance de non lieu rendue par M. le juge
d’instruction ; qu’il est résulté de l’information que cet individu 
avait déjà perdu un certain nombre de dents, plusieurs mois avant
le tirage ; que le médecin dentiste, chargé de l’examiner, a constaté
qu’il avait une grande prédisposition  à la carie et que plusieurs
des dents qui avoisinaient celles que l’on avait dû extraire pour cause
de caries étaient elles-mêmes cariées par suite d’un contact antérieur ;
Vu l’article 41 de la loi du 21 mars 1832 en la circulaire
ministérielle du 28 juin 1835,
Décide : 1° Que le Sr Vigneron (C… Hippolyte) est exempté
pour perte de dents ;
Libéré, je suppose que le Sieur Vigneron n’a pas « gardé une dent » contre l’Etat Major !
Cette petite histoire ne vous fait-elle pas penser à la chanson du comique troupier Ouvrard…
Source : A.D Orne – Registre des délibérations du conseil de révision – 1856 – R 541

#Généathème : Une épine généalogique… Episode 3 : L’épine est extraite….

Il y a deux jours, j’écrivais un petit billet sur l’état d’avancement de mes recherches concernant l’acte de mariage de mes arrières grands-parents maternels :

                                         Victor Emile Berthault & Marie Suzanne Tourré

Voir les articles :
1°   https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=53
                                      
2°   https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=38

Ce soir, grâce à +Elise Aupres de nos Racines  et à +Philippe Durut,  l’extraction de mon épine a été fulgurante… et indolore !
Je les remercie du fond du cœur…

L’entraide généalogique est une belle histoire… J’en suis toute émue… chamboulée…

Ainsi, j’ai le plaisir de vous informer que :                      
              
              Victor Emile & Marie Suzanne se sont unis à Blida en Algérie le 4 juillet 1874.

 
 

J’ai consulté plusieurs fois le site des ANOM en ligne, mais selon les critères de recherche, la réponse est négative (un oubli dans la numérisation ?)

Grâce au commentaire d’Elise, et en moins de cinq minutes, j’ai effectué une nouvelle recherche par commune et par date et non par patronyme. C’était aussi simple que cela… Encore fallait-il y penser !

Quant à mes arrières grands-Parents… Je suppose que Victor Emile a effectué son service militaire en Algérie comme l’atteste les registres militaires trouvés aux Archives Départementales de l’Orne.
N’ayant plus ses parents, il est demeuré dans le pays et s’est installé à Blida où il est devenu brasseur.
C’est ainsi qu’il a rencontré Marie Suzanne… qu’ils se sont mariés.

Alors, pourquoi sont-ils revenus vivre à Saint-Pierre du Regard dans l’Orne ?
Mais, ça, c’est une autre histoire… 😉

Sources : ANOM – Etat civil – Blida – 1874

#Généathème : Une épine généalogique – Episode 2….

Au mois de janvier, je vous faisais part de mon épine généalogique concernant l’acte de mariage de mes arrières grands-parents maternels :

                                    Victor Emile Berthault & Marie Suzanne Tourré

Voir article ici : https://www.ciel-mes-aieux.com/?p=53

Suite aux commentaires reçus, je me suis rendue aux Archives Départementales de l’Orne à Alençon.

J’ai trouvé divers documents concernant la conscription de Victor Emile :

Registre du tirage au sort classe 1856 (R 637) :

 
 
 

J’apprends que Victor Emile était domestique à Montilli en 1856. Cette commune est voisine de Saint-Pierre du Regard, son lieu de naissance.

Registre des listes par canton du contingent de l’Armée Territoriale (R 786) :

 
 
 
Le registre confirme que Victor Emile était domestique et qu’il résidait à Montilli. Il indique également qu’il mesurait 1m70, qu’il était bon pour le service et qu’il a été affecté dans un régiment de Chasseurs d’Afrique.
 
– Registre des délibérations du Conseil de révision (R 541) : 
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  
 
 
 
 
Ce registre ne m’apprend rien de plus. Cependant, c’est la première fois que je consulte ce genre d’archives.
 
 
 
Mais revenons à mon conscrit… A cette époque, les Chasseurs d’Afrique partaient pour   l’Algérie. Cela confirme, que Victor & Marie Suzanne se sont sans aucun doute rencontrés dans ce pays.
 
Mais je n’ai toujours pas trouvé leur acte de mariage !
 
J’ai donc recherché sur le site du CAOM (Centre des Archives d’Outre-Mer) une éventuelle union. Mais, l’état civil en ligne ne recense pas le mariage.
 
J’ai également consulté les tables décennales de l’état civil de Toulon et de Marseille pensant que peut-être ils s’étaient mariés dans une de ces villes portuaires. Là, non plus, je n’ai rien trouvé.
 
J’ai, aussi, consulté les tables de recensements de population de Montilli : pas de trace du couple.
 
 
Je ne désespère pas trouver l’acte de mariage. La prochaine étape sera de me rendre au SHD (Service Historique de la Défense) à Vincennes pour y chercher l’historique des régiments de Chasseurs d’Afrique et au CAOM à Aix en Provence pour y chercher le couple dans des documents non numérisés ( ex : liste de passagers)
 
La généalogie n’est pas un long fleuve tranquille…
 
A suivre…
 
 
Sources : A.D Orne                                                                                                                                                             
 

Une rencontre inattendue…

Dans mon dernier billet, Généathème : Avril, le mois des Ancêtres, je vous ai raconté ma rencontre imaginaire avec mon grand-père paternel !

En écrivant cet article, je ne me doutais pas que ma rencontre imaginaire se transformerait en une rencontre inattendue !

Parfois, le rêve et la réalité se rejoignent…
La généalogie engendre des « petits miracles »  et procure des instants de bonheur indicible que je ne résiste pas au plaisir de partager :

Mes grands-parents me sont inconnus et je ne possède aucun document familial les concernant hormis leurs actes de naissance, de mariage et de décès trouvés lors de mes recherches aux Archives Départementales ou dans les Mairies.

Mais, il y a quelques jours, Sylvie, une cousine germaine au second degré, m’a contactée via le site Généanet où elle a découvert mon arbre.
Nous ne nous connaissons pas.
Cependant, après avoir échangé quelques courriels, Sylvie m’écrit qu’elle détient une photo de ses arrières grands-parents donc de mes grands-parents…

Aujourd’hui, elle m’a envoyé la photo de Jules André Marly & d’Alphonsine Octavie Wallon.
Et je la remercie infiniment de m’avoir offert ce trésor !

Très émue, je découvre le portrait de mes ancêtres…

Je suppose que la photo a été prise lors d’une cérémonie, sans doute un mariage, car Jules a une boutonnière accrochée de sa veste.
Jules & Alphonsine sont visiblement intimidés et quelque peu empruntés devant l’objectif, mais ne sont-ils pas magnifiques, mes aïeux, surgi du passé !

Et, j’ai envie de leur dire :

« Chers Grands-parents,  

Je suis si heureuse de vous rencontrer… Enfin ! « 

Et vous, avez-vous fait des rencontres inattendues ?

#Généathème : Avril, le mois des Ancêtres…

Lors d’un voyage imaginaire, je musardais dans la campagne.
Chemin faisant, je rencontrais un vieil homme, assis sur un banc de pierre.

-Bonjour…

-Bonjour,
me répondit-il, l’œil malicieux… Que fais-tu ici ?

– Je suis à la recherche de mes ancêtres paternels !
Je participe au généathème organisé par Sophie de la Gazette des Ancêtres et je dois mettre en lumière un de mes aïeux.

Le vieux monsieur tressaillit ! Il me dévisagea…
Visiblement ému,  il me demanda de m’asseoir à coté de lui :

– Je vais te raconter une histoire,
dit-il doucement.

-Je suis arrivé au monde, le mercredi 8 janvier 1868 à 7:00 du matin

Nous sommes sous le Second Empire et Napoléon III est l’empereur des français depuis 15 ans. La France compte un peu plus de 38 millions d’habitants dont 70% sont des ruraux.

Je suis le cadet de la famille. Ma sœur, Adeline, a 12 ans à ma naissance.
Mes parents Joseph & Adeline sont manouvriers, autant dire que nous sommes des gens pauvres mais fiers comme ceux d’ici.

Nous habitons le petit village de Samoussy au nord-est de Laon. Il est bordé par une immense forêt domaniale et des marais et abrite quelques 200 âmes.
On raconte que l’illustre Charlemagne y est né en 771.
Le village est constitué d’une vingtaine de maisons et de quatre grosses fermes qui exploitent les terres alentours et emploient les habitants.
Nous travaillons durement et nous gagnons notre vie chichement.
En été, le salaire moyen est de 3 Frs pour les hommes, 2 Frs pour les femmes et de 1 Frs pour les enfants. L’hiver, les salaires sont inférieurs.
Pour subsister, nous nous nourrissons essentiellement de pommes de terre,  de soupe de légumes et de lard.
Les jours de fête, nous mangeons parfois de la viande.
Le dimanche, durant la belle saison, nous nous rencontrons entre voisins et nous organisons des jeux.
         

-En 1870, j’ai deux ans

… La France déclare la guerre à la Prusse ! Mais après la défaite des français à Sedan, l’ennemi envahit notre région.
Ce n’est pas la première fois, déjà en 1814, les prussiens ont occupé nos campagnes et ont tout dévasté.

Après cette guerre, un décret gouvernemental ordonne aux communes d’ériger des monuments pour commémorer les morts pour la patrie.

A l’école, j’ai appris à écrire, à lire et à compter. D’ailleurs, lors du recrutement militaire, l’armée indique que mon degré d’instruction est de niveau 3.

-Au printemps 1877, Adeline ma sœur, met au monde un fruit défendu : une petite Jeanne Marthe.
Fort heureusement, en octobre de la même année, elle épouse le père de l’enfant : Joseph Victor MATHIEU, un jeune veuf.

Le 14 juillet 1880, nous célébrons pour la première fois la Fête nationale.
Nous jouissons de nouvelles libertés : les réunions publiques sont autorisées et la presse est libre de s’exprimer comme elle le souhaite.
Et Jules FERRY instaure l’école laïque, gratuite et obligatoire.

-Le 8 mars 1889, j’ai 21 ans. Je mesure 1m72. Je suis brun et j’ai les yeux gris. Je m’engage comme volontaire dans l’armée pour cinq ans. J’intègre le 3ème Bataillon d’Artillerie de Forteresse.

Tandis qu’à Paris, un certain Eiffel construit une immense tour en fer pour la grande Exposition Universelle.

-Puis, je passe dans la réserve en mars 1892 et j’entre dans le Bataillon d’artillerie à pied de Maubeuge.
Démobilisé, j’épouse Alphonsine Octavie Wallon, le samedi 10 septembre 1892. C’est une jeune fille du village voisin , Athies-sous-Laon. Elle a 22 ans et elle est manouvrière. Nos parents et nos amis sont présents à la mairie de Samoussy.
Nous signons l’acte de mariage, excepté ma belle-mère et son frère qui ont déclaré ne pas savoir.
Sept mois plus tard, le 22 avril 1893, notre premier enfant vient au monde, un garçon que nous appelons Jules Alphonse. Trop fragile, il ne vit que 17 jours avant de rejoindre les anges.
Puis, le 14 juillet, pendant que le pays est en liesse… nous pleurons la disparition de ma sœur.
Un an après, le 19 juin 1894, Alphonsine accouche d’une petite fille : Elise Germaine. 

Cette même année, la France est secouée par une affaire d’état : un capitaine nommé Dreyfus est accusé de trahison au profit de l’Allemagne. Il est condamné à la dégradation et à la déportation à vie… La controverse divise le pays…!

-Ici, la vie continue et au fil des années, entre 1895 et 1911, nous aurons 11 autres enfants, 4 garçons et 7 filles : Germaine, Julienne, Emilienne, Andréa, Marcelle, René, Ida, Jules, André, Michel et Alice.

-Nous nous installons successivement à Athies-sous-Laon, à Samoussy puis à Gizy ; là où je trouve du travail car je suis également manouvrier et je dois travailler durement pour nourrir mes petits.

Pendant ce temps, une découverte bouleverse le monde…
Les frères Lumière inventent : le cinématographe ! C’est un énorme succès qui attire la foule…

-Mais cela n’amadoue pas mon caractère, je suis querelleur. Par deux fois, je suis condamné pour coups et blessures volontaires par le Tribunal Correctionnel de Laon. La première fois, le 22 mai 1896, par défaut, à huit jours de prison et la seconde fois, le 2 mai 1903, à cinquante francs d’amende.

-Puis, mon père s’éteint le 29 décembre 1902, dans sa maison. Il avait 73 ans.

Il ne connaîtra pas les bouleversements émergents avec la naissance du XXe siècle : le pays s’industrialise néanmoins, dans nos campagnes, les choses évoluent plus lentement.
D’ailleurs, certains d’entre nous vont chercher une vie meilleure dans des contrées lointaines comme l’Algérie.
La République est partisane de la laïcisation et vote, en 1905, la loi sur la séparation de l’Église et de l’Etat.

Et bientôt, des évènements internationaux vont mener l’Europe vers un cataclysme : l’assassinat d’un Archiduc et un jeu d’alliances nous oblige à entrer, de nouveau, en guerre.
En août 1914, plus de trois millions d’hommes sont mobilisés.
Le conflit est mondial !

Pendant quatre ans, notre région est occupée par l’ennemi.
Les tranchées, où les soldats se battent, ne sont qu’à quelques kilomètres à vol d’oiseau de nos habitations.
Nous, les civils, subissons les exactions, les privations et les vexations que les allemands nous infligent.

-Cinq ans après la Première Guerre Mondiale, Alphonsine décède à l’Hôtel-Dieu de Laon, le 16 février 1923.

Tu sais, la guerre nous a traumatisés… Aujourd’hui, certains veulent tourner la page et retrouver l’insouciance d’avant.
Nous vivons les « Années Folles » !
On m’a raconté qu’à Paris, une jeune danseuse noire, Joséphine Baker, se produit dans un spectacle appelé « La Revue Nègre ».

-Moi aussi, j’aspire à une certaine quiétude. Je me remarie avec Marie Elvire VANPUYVELDE, le samedi 7 juillet 1928 à 16:45 à la mairie d’Athies s/Laon…
J’ai 60 ans et je ne veux pas finir ma vie, seul…

Pendant l’été 1936, le Front Populaire fait voter deux lois : la réduction du temps de travail hebdomadaire et l’octroie de deux semaines de congés payés.

Après une période de paix appréciable, la montée du fascisme en Europe, laisse à nouveau, planer le spectre d’un nouveau conflit…
Le 3 septembre 1939, soutenus par le Royaume Uni, nous déclarons la guerre à l’Allemagne.
C’est la Seconde Guerre Mondiale !

-Hélas, je ne verrai pas la fin des combats !
Pour moi, l’ultime moment est arrivé. Je m’éteins le 6 janvier 1942 à 22h00 à mon domicile.
Ainsi, s’achève mon récit…

-Mais, je ne me suis pas présenté,
Je m’appelle Jules André Marly. Je suis ton grand-père…

Signature de Jules André Marly

Sources :
Acte de naissance de Jules : A.D Aisne : 5Mi0111(1863-1892) vue 33
Acte de mariage de Jules & Octavie : Mairie de Samoussy
Acte de décès de Jules : Mairie d’Athies S/Laon
Fiche matricule militaire de Jules : A.D Aisne : 20R051 (1888) 
Acte de mariage de Adeline & Joseph : Mairie de Samoussy
Monographie de la commune de Samoussy : www.genealogie-aisne.com
 Contexte – Thierry Sabot – Editions Thisa
 Bescherelle – Chronologie de l’Histoire de France – Hatier
 Images :
– Collection personnelle – Les carrières d’images aux Baux de Provence
– Carte de Cassini – BNF – http://www.gencom.org
– Construction de la tour Eiffel en 1888 – Gallica -BNF
– Affiche Cinématographe Lumière -Gallica – BNF