#MaCuisineAncestrale… Visitandine ou Financier…


Quel lien existe-t-il entre une visitandine et un financier ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces deux-là sont parents… Je peux même affirmer que la visitandine est l’ancêtre du financier ! Foi de généalogiste !

A l’origine, la visitandine aurait été créée par les sœurs de l’ordre de la Visitation de Nancy, surnommées les « Visitandines ».

Ce petit gâteau réalisé à base d’amande, farine, sucre, beurre et blancs d’œufs, remonterait au Moyen-âge.
Il semble que les religieuses l’aient créé pour ne pas laisser perdre les blancs d’œufs alors qu’elles utilisaient le jaune comme fixateur pour leur peinture ou, dans une version moins artistique, pour palier à la proscription de viande dans les couvents.

Puis, autres temps, autres mœurs… Ces petits gâteaux comme bon nombre de desserts à base d’amande ont été abandonnés à une époque où le poison était à la mode (le cyanure sent l’amande amère, parait-il…)

Enfin, c’est à la fin du XIXe siècle, vers 1890, qu’un pâtissier nommé Lasne remit la visitandine à la mode. Ce pâtissier, dont la boutique se situait près de la Bourse à Paris, aurait proposé ce petit gâteau à sa clientèle, en grande partie des financiers… ces messieurs souhaitant manger rapidement sans se salir les mains.

S’agissant enfin de la forme du financier, deux origines s’opposent : la première veut que Lasne pour ne pas contrefaire la forme des visitandines donna aux financiers la forme d’un lingot, la seconde veut que se soit des pâtissiers suisses (sans commentaire…)

Lingot ou autre, voici comment les réaliser :

Pour une vingtaine de pièces, il faut 

150 g de beurre
150 g de poudre d’amandes
150 g de sucre glace
50 g de farine
4 blancs d’œufs 

Faire fondre le beurre doucement et laisser refroidir,
Mélanger la poudre d’amandes, le sucre glace et la farine tamisée dans une jatte,
Ajouter les blancs d’œufs sans les avoir battus, puis le beurre fondu,
Mélanger soigneusement,
Verser dans les moules à financiers,
Chauffer le four à 220°,
Enfourner les moules, baisser la température à 180°,
Cuire + ou – 15 minutes en surveillant,
Démouler sur une grille à la sortie du four
Laisser refroidir.

Ce gâteau étant un de mes préférés, vous comprenez pourquoi je raffole de l’histoire et de la généalogie 😉

En attendant, notre prochain rendez-vous, régalez-vous, moi c’est déjà fait !

 

Sources :
Origine visitandine et financier : https://fr.wikipedia.org/wiki/Financier_(p%C3%A2tisserie)
Recette : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z – Editions Atlas
Image : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La Dariole…

En juin, #MaCuisineAncestrale remonte le temps et nous transporte au Moyen-âge, avec au menu, un roman intitulé : « Souper mortel aux étuves » de Michèle Barrière.
Tout un programme…


Ce polar historique et gastronomique relate l’origine d’un manuscrit, « Le Ménagier de Paris ».

Le Ménagier de Paris est un livre manuscrit d’économie domestique et culinaire écrit au 14e siècle. Il est attribué à un bourgeois parisien et fut écrit à l’intention de sa jeune épouse afin de lui faire connaitre la façon de tenir sa maison et de faire la cuisine. Il comprend des enseignements en matière de comportement social et sexuel, des recettes et des conseils pour la chasse et le jardinage. Son intérêt est autant historique et linguistique que culinaire. Ce dernier aspect a cependant été le plus souvent mis en valeur aux 20e et 21e siècles ; il passe pour être le plus grand traité culinaire français du Moyen Âge.

Il fut publié pour la première fois par le baron Jérôme PICHON en 1846 pour la Société des Bibliophiles français.

La fin du roman offre quelques recettes issues du fameux Ménagier… Alors, après les nourritures cérébrales, régalons-nous avec les nourritures terrestres aussi simples soient-elles.
Et, croyez-moi, si le roman est noir,  la réalisation de la dariole moyenâgeuse n’a rien de funeste.
Pour sa confection, il faut :

1 fond de pâte brisée
500 g de crème fraîche
(j’ai mis moitié/moitié crème fraîche et ricotta)

œufs
200 g d’amandes en poudre
120 g de sucre

Dans une jatte, mélanger et fouetter tous les ingrédients
Étaler la pâte dans un moule
Verser le mélange sur le fond de pâte
Mettre au four (Th.6 – 180°C) pendant + ou – 45 minutes
Laisser refroidir

Déguster sans modération avant de revenir vers le futur !

Je vous donne rendez-vous dans un mois et d’ici là, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !…

 

Sources :
Le grand Ménagier : Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9nagier_de_Paris 

Roman : Souper mortel aux étuves – Michelle Barrière – Livre de Poche –
ISBN : 301-0-000-08575-1
Images : Collection personnelle 

 

#MaCuisineAncestrale… Etxeko Biskotxa…


Quand les généanautes rêvent de rencontres généalogiques dans nos belles provinces avec dégustation de spécialités locales, cela donne des échanges très sympathiques sur les réseaux sociaux …. alors, en attendant cette éventualité, satisfaisons notre gourmandise et partons au Pays Basque et plus particulièrement dans la province du Labourd.
Je vous propose de découvrir la véritable recette de « l’etxeko biskotxa », traduisez « biscuit de la maison » ou encore « gâteau basque ».

C’est dans le village de Cambo-les-Bains que ce gâteau est né, et : 

Hum ! C’est trop bon !

Pour réaliser le gâteau basque, il faut :
– La pâte :
300 g de farine
3 pincées de sel
120 g de beurre
200 g sucre cristallisé
2 oeufs
2 cuillères à soupe de rhum ou de vanille liquide
1 sachet de levure chimique

– La crème :
1/2 litre de lait entier
œufs
125 g sucre semoule
40 g de farine
2 cuillères à soupe de rhum

Dans une jatte, mélanger le beurre ramolli et le sucre cristallisé,
Ajouter la farine, la levure, 2 œufs, le sel et le rhum ou la vanille liquide,
Mélanger jusqu’à former une boule,
Placer cette dernière dans le réfrigérateur pour qu’elle durcisse au minimum 1 heure,

Dans une autre jatte, fouetter 3 œufs et le sucre semoule,
Ajouter la farine et bien mélanger,
Porter le lait à ébullition,
Verser la moitié du lait chaud sur la préparation tout en fouettant,
Remettre la préparation obtenue dans une seconde casserole,
Ajouter la seconde moitié de lait chaud,
Porter à ébullition sans cesser de remuer pendant 3 à 4 minutes, la crème doit être bien prise,
Ajouter le rhum en fin de cuisson,
Laisser refroidir à température ambiante,

Beurrer un moule à manqué de 22 cm de diamètre et le fariner,
Prendre un peu plus de la moitié de la pâte, la travailler légèrement,
L’étirer sur une épaisseur de 4 à 5 mm,
Garnir le moule à manqué,
Verser et étaler la crème refroidie,
Étirer le reste de pâte pour confectionner le couvercle,
Dorer avec un jaune d’œuf et rayer avec une fourchette,
Cuire dans le four à 160° pendant 40 minutes,

Déguster une fois bien refroidi,
Un conseil : préparé la veille pour le lendemain, il n’en sera que meilleur !

Il existe une autre version du gâteau basque où la crème est remplacée par de la confiture de cerises (cerises noires d’Itxassou).

Il paraît que le gâteau basque à la crème est le préféré des gens du pays et que celui à la confiture est le préféré des touristes.
J’avoue que j’aime les deux… Et vous ?

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous! Moi, c’est déjà
fait !

Sources :
Recette : Site officiel de la fête du gâteau basque – Cambo-les-bains : https://www.lafetedugateaubasque.com
Origines du gâteau basque : Revue Ekaina N°105 – 2008 rédigé par Marcel Marc Douyrou.
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… L’Alise Pacaude…

 

Nous sommes le 1er avril, les cloches reviennent de Rome et la chasse aux œufs est ouverte… Non, ce n’est pas un poisson !
C’est Pâques !

Déjà, au XIIIe siècle, les clercs, les étudiants ou les enfants de chœur mal nourris, partaient à la recherche des œufs de Pâques qui n’étaient pas en chocolat.
Et puisqu’on ne pouvait ni consommer, ni vendre des œufs pendant le temps de Carême, chaque région française élaborait des pâtisseries riches en œufs pour célébrer cette fête.

Ainsi, en Vendée, le vendredi saint, on faisait le fion...  Ne souriez-pas ! Il n’y a rien de graveleux ici, car « fion » signifie simplement « flan » en patois vendéen…
Ou bien, on confectionnait l’alise pacaude, la galette de Pâques.
On cuisait ces préparations le samedi saint pour les déguster le dimanche de Pâques, mais seulement après la messe.

Pour réaliser une alise pacaude, il faut :
200 g de farine
100 g de sucre en poudre
10 g de levure fraîche
7 cl de lait
œufs
1 cuillerée à soupe d’eau de fleur d’oranger
150 g de beurre
Une pincée de sel fin

Faire dissoudre la levure dans le lait tiède,
Tamiser la farine sur un plan de travail
Creuser un puits au centre et verser le mélange lait + levure,
Ajouter le sel, une cuillère à soupe de sucre, les œufs battus en omelette et l’eau de fleur d’oranger,
Mélanger les ingrédients jusqu’à consistance de pâte souple,
Pétrir pendant 10 minutes et incorporer 100 g de beurre ramolli,
Laisser lever la pâte en boule dans une jatte huilée pendant 2 heures,
Pétrir à nouveau la pâte, 
Placer dans un moule à génoise beurré,
Ajouter le reste de beurre en petits morceaux dessus,
Saupoudrer avec le reste de sucre,
Laisser lever encore 30 minutes,
Cuire au four chauffé à 200° pendant 30 minutes environ.

« Selon des croyances populaires anciennes, la galette pacaude ne doit pas être entamée avant le jour de Pâques, car si on l’entame la veille elle se trouve être pleine de crapauds »
(Source : Vendée, De la Chesnaye, le paysan du bocage, 1900)

A bon entendeur !… Je vous souhaite d’Excellentes Fêtes !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

 

Sources :
Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions – Editions Larousse
Image gratuite Pâques – site : Pixabay.com
Image Alise Pacaude : collection personnelle
Origine du fion – site : vendée-annuaire.net
Croyances populaires – site : unecuilleréepourpapa.net

 

 

 

 

 

 

 

 

#MaCuisineAncestrale…Le Bist-heyt…

Cuisiner demande du temps… Pas toujours ! En mars, #MaCuisineAncestrale vous propose une recette « vite fait, bien fait » !

En effet, en béarnais, « bist-heyt » signifie littéralement « vite fait », dixit le dictionnaire.
Ce dessert est une préparation qui par définition ne demande pas beaucoup de temps pour sa réalisation ce qui ne retire rien à sa saveur.

Ailleurs, on désigne ce dessert par « tôt-fait » et il en existe autant que de régions.

Déjà au XIXe siècle, la Comtesse de Ségur faisait allusion à ces gâteaux dans ses échanges épistolaires :

A la vicomtesse Emile de Pitray
Les Nouettes, lundi dix heures, octobre 1862.
« Chère Petite, je t’envoie, ne sachant pas si tu pourrais venir, des manuscrits que Gaston m’avait laissés pour toi et que j’ai toujours oublié de te remettre ; plus du
raisin, des tôt-faits et des biscuits pour les enfants, qui leur avaient été préparés hier. Je te remercie de la tanche que tu m’as envoyée, elle était excellente ; je l’achève ce matin à déjeuner… »

 

Ingrédients (4 personnes)
60 g sucre semoule
1/2 cuillère à café de vanille en poudre
60 g farine
œufs
4 cuillères à soupe de lait
20 g beurre

Mélanger le sucre, la vanille et la farine dans une jatte,
Dans une seconde jatte, casser les œufs et les battre à la fourchette,
Ajouter au mélange précédent,
Mélanger jusqu’à obtenir une consistance homogène,
Ajouter le lait en évitant les grumeaux,
Beurrer un plat à gratin et verser la pâte,
Cuire dans un four chauffé à 200° pendant 20 minutes,
Le gâteau doit être boursouflé à la sortie du four
Déguster aussitôt !

Et ne vous fiez pas à son allure négligée, ce dessert minute se savoure aussi vite qu’il a été préparé.
Alors d’ici, notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait!


Sources :

Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions
Photo : Collection personnelle
Wiktionnaire : https://fr.wiktionary.org/wiki/tôt_fai

#MaCuisineAncestrale… Le puits d’amour…

Février célèbre les amoureux !
Que diriez-vous d’une recette d’alcôve aussi friponne que savoureuse ?

Le puits d’amour fut créé par Vincent La Chapelle, grand chef cuisinier du XVIIIè siècle.

Écrivant aussi bien l’anglais que le français, il publia en 1733, « The Modern Cook » et proposa une recette intitulée « Well of Love » (puits d’amour).
Il publia, ensuite, son livre en français évidement appelé « Le cuisinier Moderne ».

Et, c’est Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, qui inspira le cuisinier alors qu’il était à son service…

Marquise de Pompadour – Quentin de La Tour (1704-1788)- Musée du Louvre – Paris

Mais, revenons à notre gâteau… il s’agissait d’une coque en pâte feuilletée (un mini vol au vent) creusée et remplie de confiture de fruits rouges.
Ce puits d’amour, qui en évoquait un autre, fit scandale auprès du Clergé et des âmes pieuses.
A l’inverse, cette bouchée sulfureuse fût l’un des desserts favoris de Louis XV, que l’on connait également pour avoir été grand amateur de soupers fins et… de belles courtisanes !

Plus tard, on remplaça la confiture par de la crème pâtissière caramélisée pour rendre ce petit gâteau plus convenable, ce qui était censé lui ôter toute charge érotique… mais resta le nom très évocateur !

Aujourd’hui encore, la plus ancienne pâtisserie de Paris, la pâtisserie Stohrer, située rue Montorgueil, propose la version chaste du puits d’amour tel qu’on le déguste depuis plus de deux siècles.

Ma Cuisine Ancestrale étant parfois coquine, j’ai trouvé dans la base « Patrimoine gourmand » de Gallica-Bnf, la recette du puits d’amour originel :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1158058g?rk=1480694;0 page 188

Voici, mon interprétation de la recette.

Ingrédients :
– une pâte feuilletée (faite maison, si possible, sinon acheter une pâte feuilletée pur beurre)
– confiture de fruits rouge (j’ai choisi de la confiture de cerise)
– Un jaune d’œuf
– Sucre glace

Abaisser la pâte feuilletée sur 5 mm d’épaisseur,
Avec un emporte-pièce, réaliser des petits disques pour le fond du gâteau,
Les piquer avec une fourchette pour éviter qu’ils ne gonflent,
Réaliser une autre série identique de disques avec le même emporte-pièce,
Puis, avec un emporte-pièce plus petit, pratiquer un trou au centre de cette seconde série de disques, 
Superposer la couronne de pâte obtenue sur le disque de fond et appuyer pour les souder,
Dorer à l’aide d’un pinceau avec le jaune d’œuf battu,
Cuire au four préchauffé (180°) pendant 15 minutes environ l’assemblage fond/couronne et les petits disques qui serviront de chapeau,
Lorsque les coques sont cuites, évider le centre de la bouchée délicatement, 
Remplir les puits avec la confiture de votre choix,
Placer les petits chapeaux,
Saupoudrer de sucre glace.

A tous les amoureux et aux autres… Que cette bouchée libertine séduise vos papilles et entraîne votre gourmandise dans un tourbillon de plaisir.

Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.

 

 

Sources :
www.gallica.bnf.fr
www.wikipédia.org
www.stohrer.fr
www.rochefortenhistoire.wordpress.com

Images : Collection personnelle

 

#MaCuisineAncestrale… La tarte au citron…

Quand le ciel est bas et gris et que les tempêtes succèdent aux tempêtes entraînant leur lot de catastrophes, nous sommes chafouins et nous attendons fébriles, le retour de l’astre lumineux.

Alors, avec le premier billet de cette nouvelle année, que diriez-vous de mettre le soleil dans vos assiettes avec une recette originaire de Menton, cité balnéaire réputée pour ses agrumes.

Le citron, qui serait le résultat d’une hybridation naturelle entre le cédrat, la lime et le pamplemousse, est originaire de Malaisie, de Chine et d’Inde, sur les contreforts de l’Himalaya.

Il a été utilisé dès le début du Moyen Âge sur les bateaux arabes puis en Europe vers la fin du XIIe siècle. Il a traversé l’Atlantique en 1493 sur le bateau de Christophe Colomb.

Le citronnier fut d’abord introduit en Assyrie, et ensuite en Grèce et à Rome où il était employé comme condiment ou pour ses vertus médicinales.
On l’utilisa par la suite comme produit de beauté ou comme remède essentiel contre le scorbut.

La première crème au citron a été inventée par les quakers, anglicans puritains, à la fin du XVIIIe siècle, tandis que la recette de la tarte que nous connaissons aujourd’hui a été codifiée par une pâtissière de Philadelphie, Elizabeth Goodwell, en 1806.

Ce dessert est devenu un classique sous le nom de «Lemon pie», d’abord chez les familles américaines dans les états du Sud et en Californie avant d’être importé en Europe via la Suisse.
La première recette de tarte au citron meringuée est d’ailleurs attribuée au chef Alexandre Frehse de Suisse Romande. C’est le chef italien Gasparini, originaire de la ville de Meiringen, petite ville du Duché de Saxe-Cobourg-Gotha, qui avait quant à lui inventé la fameuse meringue, en 1720.

Cette tarte fait partie du Top 4 des desserts préférés des français.

Pour la réaliser, il faudra
Pour la pâte :
250 g de farine
70 g de sucre roux en poudre
1 goutte d’extrait de vanille
125 g de beurre
1 oeuf
1 pincée de sel
Pour la garniture :
3 citrons non traités
120 g de beurre
4 gros œufs
150 g de sucre
100 g d’amandes en poudre

Préparation de la pâte :
Mélanger la farine, le sucre, l’extrait de vanille, la pincée de sel,
Ajouter le beurre coupé en dés,
Pétrir et ajouter l’œuf,
Pétrir à nouveau, former une boule et laisser reposer au frais pendant une heure,
Abaisser la pâte dans un moule à tarte,
Piquer et faire cuire à blanc (couvrir la pâte d’une feuille de papier cuisson avec des haricots ou des noyaux de fruits pour éviter qu’elle ne gonfle) pendant 20 minutes dans un four préchauffé à 180°,
Sortir du four et débarrasser les haricots ou les noyaux,
Laver les citrons, essuyer et râper leurs zestes avant de presser leur jus,
Faire fondre le beurre,
Fouetter les œufs avec le sucre,
Ajouter les zestes et le jus des citrons, la poudre d’amandes et le beurre fondu,
Verser cette crème sur le fond de tarte précuit et refroidi,
Faire cuire dans le four chauffé à 180° pendant environ 15 minutes,
Sortir la tarte dès qu’elle est dorée.

En attendant le retour des beaux jours, cette tarte fleure bon le Sud et ensoleille nos repas. 

Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

Sources :
Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions – Editions Atlas
www.greenroom.fr

Image : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale : Le pain d’épices…

Nom d’un petit bonhomme ! Voici l’histoire d’un surprenant gâteau dont la naissance remonterait à l’Antiquité.

Au temps de l’Egypte Ancienne, on était déjà friand d’un pain au miel, pareillement sur l’île de Rhodes, en Grèce où Athénée évoquait un mets baptisé « melitate » et Aristophane « melitounta » en désignant un pain contenant un mélange de farine, de sésame et de miel.

Les romains consommaient un pain frit enduit de miel appelé « panis mellitus » .
En Chine, on dégustait le « Mi-Kong », traduction littérale de « pain de miel » dont la recette remonterait au Xème Siècle.
Les soldats de Gengis Kahn l’introduirent dans les pays arabes. Plus tard, le « pain de miel » fit son entrée chez nous avec les Croisades.

Au Moyen-Âge, certains accordaient des vertus thérapeutiques au pain d’épices, le miel donnant l’immortalité aux dieux, les épices guérissant des maladies.
Ainsi, certains moules représentaient la fertilité ou encore la longue vie.
C’est au XIXe siècle que l’on abandonne peu à peu les moules pour former des pains d’épices à l’emporte-pièce. Les pains d’épiciers font preuve d’un grand sens artistique puisque l’on peut retrouver sur leurs créations des lithographies, des images, mais aussi des poèmes. Certains pains d’épices portent même le prénom de leur destinataire.

C’est lors des fêtes de fin d’années, à la Saint-Nicolas, que l’on offrait aux enfants du pain d’épices. C’est, en effet, le 6 décembre que les cadeaux étaient offerts dans l’Est de la France.
En 1570, le culte des Saints étant interdit, les cadeaux sont alors offerts les 24 et 25 décembre, le pain d’épices reste malgré tout à l’honneur.

Le pain d’épices faisait également l’objet de culte païens. On disait que les revenants donnaient du pain d’épices aux vivants pour être apaisés tandis que les mamans d’enfants mort-nés le déposaient en offrande à la déesse Perchta qui les emportaient au ciel.

Le jour de la Saint-André, patron des fiancés, les hommes offraient à l’élue de leur cœur un pain d’épices en forme de cœur ornés d’anneaux, de mains et de colombes pour leur déclarer leur amour.

A l’occasion d’événements publics, des pains d’épices étaient offerts aux maires. Parfois, ce sont ces derniers qui servaient ces présents à leurs hôtes de marque. Les pains d’épices étaient alors fabriqués grâce à des moules aux armoiries de la ville.

Le pain d’épices permettait également d’affirmer son rang social, certaines personnes dont le rang était élevé se faisaient ainsi représenter sur le gâteau.

Le pain d’épices est aussi un cadeau qui s’offre à ses proches ou à ses voisins pour conserver un lien social. Il matérialise ainsi la confiance.

M’accorderez-vous la votre si je vous offre la recette du pain d’épices telle qu’on la réalisait autrefois, à Reims.
Cette recette est arrivée jusqu’en Auvergne puisque Margaridou, ma cuisinière  préférée préparait la même.

Je vous souhaite un délicieux Noël et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.

Sources :
Histoire du pain d’épices : http://www.delicieux-instants.com/
Histoire du petit Bonhomme de pain d’épices : http://www.coindespetits.com/histoires/painepice/painepice.html
Image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les Chocards…

Le rendez-vous mensuel de #MaCuisineAncestrale vous invite en Bretagne, et plus exactement à Yffiniac dans les Côtes d’Armor.
Pendant la seconde moitié de novembre, ce village d’irréductibles gourmands célèbre la fête des chocards (chocarts ou choquards), une spécialité locale.

Cette fête est née au 19ème siècle, sans que l’on connaisse avec exactitude la date. C’était à l’époque un grand événement avec une importante foire aux bestiaux animée par deux bals et une fête foraine.

Et, c’est un certain Mr Domalain,  boulanger local, qui créa le chocard, un chausson fait avec un reste de pâte à pain et des pommes coupées en dés car rien ne se jetait et appelé ainsi, parce qu’en novembre, nichaient dans le clocher de l’église des Choucas, une sorte de corneilles.

Aujourd’hui, le marché aux bestiaux n’existe plus mais les forains sont toujours présents. La fête bat son plein : on s’y amuse, on y danse et on y goûte les chocards.
Et, la pâte à pain a été remplacée par de la pâte feuilletée.

Pour réaliser 4 chocards :

2 abaisses de pâte feuilletée (environ 400 g)
800 g pommes de reinette
125 g de sucre roux
1 citron
1 ou 2 cuillères à café de cannelle selon votre goût
1 jaune d’oeuf

Peler les pommes, couper en deux, ôter le cœur et les pépins
Couper en morceaux
Faire cuire dans une casserole avec 2 cuillères à soupe d’eau, le sucre roux et la cannelle pendant 15 à 20 minutes.
La compote doit rester épaisse et sèche
Incorporer le zeste du citron râpé à la compote et laisser refroidir
Abaisser la pâte feuilletée et découper 8 disques de 18 cm de diamètre (j’ai choisi un emporte-pièce de 14 cm de diamètre)
Répartir la compote sur 4 disques
Humidifier le contour de chaque disque avec un peu d’eau
Recouvrir le tout avec les 4 autres disques
Pincer les bords des disques pour bien les souder
Mélanger le jaune d’œuf avec une cuillerée d’eau
Badigeonner le dessus des chocards
Ranger sur une plaque de cuisson
Cuire au four chauffé à 220° pendant 20 minutes.

Ensuite, c’est la fête pour les papilles et rien ne vous empêche de danser à la mode de Bretagne en dégustant les chocards chauds ou tièdes.

Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :

Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z
Site : http://www.ouyena.com/specialites/
Carte des départements : cartesfrance.fr
Image : Collection personnelle

 

 

#MaCuisineAncestrale : Noisettes & Châtaignes…

Pour se nourrir, nos ancêtres utilisaient parfois un rien… Ces petits riens permettaient de réaliser de succulentes recettes comme celles proposées ci-dessous.

La première est une variante du « creusois », un délicieux gâteau aux noisettes, simplissime à confectionner.

Comme son nom l’indique le « creusois » est originaire de la Creuse. La légende dit que la recette proviendrait d’un parchemin du XVe siècle découvert lors de travaux effectués en 1969 dans un ancien monastère situé sur la commune de La Mazière-Aux-Bons-Hommes, près de Crocq. Le gâteau était dit « cuit en tuile creuse ».

Ce n’est pas la recette originale que je vous propose car elle est jalousement gardée par les pâtissiers professionnels, mais une version ménagère.

Pour la réaliser, il vous faudra :
100 g de noisettes entières décortiquées + quelques noisettes pour le décor
100 g de farine
150 g de sucre en poudre
100 g de beurre fondu
1 sachet de sucre vanillé
4 blancs d’oeufs

Griller légèrement les noisettes puis les mixer,
Dans une jatte, verser la farine, le sucre en poudre, le sucre vanillé, les noisettes mixées puis le beurre fondu . Mélanger le tout,
Détendre les blancs à la fourchette pour qu’ils moussent,
Ajouter au mélange,
Verser le tout dans un moule à manqué beurré,
Placer dans le four chauffé à 180° pendant 35 à 40 minutes.
Le creusois est cuit lorsque la pointe d’un couteau plantée au centre ressort sèche.
Décorer avec des noisettes légèrement concassées.

 

Pour la seconde recette, je vous propose la confiture ou crème de châtaignes dite aussi marrons, issus du châtaignier (attention à ne pas confondre avec les marrons d’Inde, fruits du marronnier, qui eux ne sont pas comestibles)

C’est Clément Faugier, un industriel ardéchois de Privas qui trouva, en 1882, la méthode pour industrialiser le marron glacé, qui avait été servi pour la première fois à Louis XIV.

Clément Faugier eut l’idée d’utiliser les brisures de marrons pour confectionner et commercialiser, à partir de 1885, la Crème de Marrons, dont la marque fut déposée le 7 juillet 1924.


Fendre les châtaignes, 
Placer dans une casserole d’eau bouillante pendant 10 minutes,
Laisser tiédir et éplucher. Il faut retirer les deux peaux.
Remettre les châtaignes une fois nues dans une casserole et couvrir d’eau,
Laisser bouillir jusqu’à ce qu’elles soient bien cuites,
Egouter et passer au moulin à légumes,
Peser la purée obtenue,
Pour ma part, j’ai réalisé 900 g de purée 
Dans une casserole, j’ai versé 450 g d’eau, soit la moitié du poids de la purée,
J’ai ajouté 225 g de sucre en poudre, soit la moitié du poids de l’eau,
Une gousse de vanille fendue en deux (variante : remplacer la gousse de vanille par un petit verre de rhum)
Porter le mélange à ébullition pour faire un sirop,
Ajouter la purée  doucement,
Mélanger le tout et laisser mijoter en remuant sans arrêt pendant 15 minutes environ. Le mélange doit épaissir.
Retirer la gousse de vanille
Verser dans des pots à confiture ébouillantés
Fermer les pots et les retourner jusqu’à complet refroidissement.

Cette crème ou confiture de châtaignes est un délice !

Lors de vos prochaines promenades au creux des chemins ou dans les bois… Faites comme nos grands-parents, glanez les petits fruits d’automne ; ils vous réjouiront !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous, moi, c’est déjà fait !

 

Sources :
www.lacreuse.com
www.ardeche-découverte.com
Images : collection personnelle