Louis MAIGRET, père et fils… Acte 2… L’artiste peintre…

Dans mon billet précédent, je découvre que Louis MAIGRET (père), s’est reconverti en maître de danse en 1739 (information renseignée dans l’acte du premier mariage de Louis (fils)).
Louis MAIGRET (fils), lui, devient un peintre reconnu de la société laonnoise. Si, on ignore quand a débuté sa vocation d’artiste peintre, il a, sans nul doute, hérité de la fibre artistique de son père.

Coté Généalogie :
Louis MAIGRET (fils) est le quatrième enfant de Louis & Marguerite NIVART, Sosa 362 -363 et petit frère de Marie Simone, Sosa 181.

Il naît le 15 Mai 1705 à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon. Il est baptisé le lendemain, 16 mai. Ses parrain et marraine sont Pierre Louis FROMAGE, fils de Mr l’advocat FROMAGE, demeurant à Laon et Barbe Elisabeth MARQUETTE-CATALAN, femme de Mr MARQUETTE-CATALAN, Capitaine-Major de la ville de Laon.

Louis (fils) se mariera trois fois.
Le 30 juin 1739, âgé de 34 ans, il épouse Marie Jeanne LEVECQUE, 35 ans et veuve de Louis LE BEGUE. Deux fils naissent de ce premier mariage.
Marie Jeanne décède le 4 février 1752, à Laon, paroisse de Saint-Eloy en l’abbaye Saint Martin. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière de cette paroisse.

Louis ne la pleure guère puisque 10 jours plus tard, il épouse, le 14 février 1752, Marie Claude DUVAL, âgée de 37 ans. De leur union naissent trois filles.
Marie Claude décède à son tour, le 24 septembre 1762 et est inhumée le lendemain en la paroisse St-Eloy de Laon.

Le second veuvage de Louis (fils) dure un peu plus longtemps que le premier (quatre mois).
Le 18 janvier 1763, il convole en troisième noces avec Marie-Jeanne SECQUEVAL, fille de Mathias SECQUEVAL, musicien basson de la Cathédrale de Laon. Un garçon et deux filles naissent de cette dernière union.

Louis (fils) décède le dimanche 21 Septembre 1777 à l’âge de 72 ans. Son acte de décès stipule qu’il est inhumé le lendemain, lundi 22 septembre, dans le fond du cimetière contre le mur de l’église, du côté nord de l’église paroissiale de Notre-Dame-du-Marché de Laon.

Un inventaire après décès est dressé le 4 octobre 1777 sur la requête du procureur du roi : « attendu la modicité des objets et le peu de valeur des effets délaissés par ledit MEGRET et encore, à cause de l’absence de deux de ses enfants, d’une première alliance. »
L’inventaire fini, le procureur déclare la communauté avec sa troisième femme, dissoute et tous les objets mis en vente.
Le jour même, il est procédé à la vente publique des meubles et effets de la succession. Le montant de la vente s’élève à 435 livres. L’estimation portée sur l’inventaire n’était que 333 livres 10 sols.
Voici un extrait de son inventaire après décès :

Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935

Son œuvre :
Louis était un bon peintre de portrait. Un juge compétent dira :
« Il rend avec une finesse extrême les broderies, bijoux, dentelles.
Son dessin est excellent et j’ai remarqué combien les mains sont en général bien
traitées.
Ce MAIGRET est un artiste adroit, consciencieux, exact ; aussi il ne flatte, ni n’embellit ses modèles qui doivent être d’une ressemblance frappante, parfois cruelle ! »

Voici quelques portraits peints par Louis MAIGRET :

Je reconnais que les visages sont austères mais les vêtements et accessoires sont peints avec beaucoup de finesse.

Comme la vie de mes ancêtres, ces tableaux ont eu une destinée hors du commun. A lire, ici !

Malheureusement, l’exercice de son art n’a pas mené Louis MAIGRET (fils) à la richesse et aucun de ses enfants n’hérita de son talent et ne suivit ses pas.
Quel dommage ! Mais je suis ravie de constater que le père et le fils ont développé leur sens du raffinement au point de devenir artistes.


Sources :
A.D Aisne – Laon
Site Généanet – Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935 – Un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle – Louis Maigret (1705-1777)

Louis MAIGRET, père & fils… Acte 1 : Le maître de danse…

Gallica BNF – Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle

Nouvelle année oblige, la tradition voudrait que je vous parle de mon Sosa 2022. Mais, voilà… je suis bloquée au niveau de mon Sosa 1011, Marguerite BOURIENNE.
Comme je ne connais ni sa date et ni son lieu de naissance, j’ignore qui sont ses parents, Sosa 2022 et 2023.
En ce début d’année, voyons le verre à moitié plein… j’ai 12 mois moins un jour, 8721 heures (il est 15 heures) pour effectuer les recherches qui s’imposent afin de découvrir qui ils sont.

Alors, pour commencer mon année généalogique, je vais vous raconter mes découvertes concernant Louis MAIGRET, père et fils, honorables ancêtres de ma lignée paternelle.
Ce que j’ai trouvé, à leur sujet, sied bien à ce début d’année… tout en art et légèreté…

Remontons le temps… le patronyme MAIGRET ou MEGRET est attesté à Laon (Aisne) depuis le XVe siècle :

Source Gallica – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935

Les personnes citées ci-dessus sont-elles liées à mes ancêtres ? Pour le moment, l’histoire ne le dit pas et il faudrait effectuer un examen approfondi des archives notariales pour pouvoir l’affirmer (encore un projet pour 2022)
Actuellement, cette branche de mon arbre s’arrête au XVIIe siècle.

Louis MAIGRET (Sosa 362) est le fils de Pierre, vigneron (+06/11/1684) & de Anne OUDOUX (Sosa 724-725).
Il voit le jour à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon, le 4 novembre 1677 et est orphelin de père à 7 ans.
Le 23 janvier 1699, à 21 ans, il épouse en l’église Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux, Marguerite NIVART, 27 ans (Sosa 363), fille de Pierre, maître boulanger & de Magdelaine ALBOUCQ (Sosa 726-727).
Marguerite est l’aînée de Louis de 6 ans, étant née le 1er Janvier 1672 dans la même paroisse.

Laon - Vaux sous laon - Carte postale ancienne et vue d'Hier et Aujourd'hui  - Geneanet
Eglise Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux-sous-Laon – Source Généanet

Je connais cinq enfants à Louis & Marguerite :

Fichier personnel Hérédis

Marie Simone est mon Sosa 181 mais, pour ce billet, je m’intéresse surtout à Louis, son frère.

Quant à Louis, leur père, selon les actes, il est d’abord qualifié de manouvrier, tuilier en 1705, puis maître tuilier en 1727 et surprise… quelques entrechats plus tard, il est dit maître de danse en 1739…

Mon aïeul possédait ainsi plus d’une corde à son arc et a connu l’art de la reconversion professionnelle… C’est inattendu mais avéré !
Pour devenir maître de danse, Louis a, sans doute, suivi un apprentissage de
4 ans pour recevoir son brevet de maitrise, obligatoire pour enseigner, tout en dédommageant et en respectant les statuts et règlement de sa confrérie

Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)

Après des ancêtres cuisiniers, un maître de danse… Il me reste à trouver un
coiffeur : les meilleurs, dixit le quotidien « Le XIXe siècle »… Voilà qui enverrait des paillettes sur ma généalogie ☺
Et les surprises ne sont pas terminées, dans un second billet, je vous raconterai la vie de Louis MAIGRET, fils… un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle.
A suivre…

Sources :
A.D Aisne – Laon – Paroisse de Vaux
Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935
Image Eglise de Vaux-sous-Laon – Site Généanet
Image : Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle – Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Stéphanie Tonnerre-Seychelles

De joie et de chagrin…

Monographie_Marchais
Source : Cercle Généalogique de l’Aisne

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

-Avis à la population… Marchais est en liesse…
Le mardi 21 septembre 1869, Son Altesse Sérénissime, Albert Honoré Charles GRIMALDI, 20 ans, futur Prince Albert 1er de Monaco épouse Lady Mary Victoria de Douglas-Hamilton, 18 ans, dans ce petit village de l’Aisne.

Cette annonce se propage telle une traînée de poudre pour arriver à mes oreilles.

-Vite, pas de temps à perdre ! Je vais assister à cet évènement !
Cela tombe bien, Adolphe André COULON, berger et frère d’Adeline Octavie,
Sosa 9, réside dans le village. Il m’hébergera et nous participerons ensemble à la fête.

Marchais abrite un château, dit le « Domaine du Prince », habité par la famille Grimaldi depuis 1854. Cette bâtisse du XVIe siècle est entourée de 2000 hectares de terres agricoles employant la majorité des villageois.
Aujourd’hui, la Principauté leur accorde un jour de congé pour la circonstance.

Euphorique, j’arrive devant le château… Que voulez-vous, les années passent et je suis incorrigible… La fleur bleue qui sommeille ne demande qu’à revivre.
Je longe les jardins décorés d’où proviennent de joyeuses mélodies et des rires. La gaieté est communicative et les préparatifs de la cérémonie me donnent l’envie de danser et de chanter.
J’atteins la demeure d’Adolphe André COULON et de Marie Joséphine LONGUET, son épouse.
Je pousse la porte, la maison semble inhabitée. Le silence qui y règne contraste avec l’effervescence ambiante.
J’appelle… Personne… Je reste là, décontenancée…

Un passant m’interpelle :
– Pauvres gens, vous les trouverez au cimetière, me lance-t-il,

Que s’est-il passé, dis-je, abasourdie,

Vous l’ignorez !… Ils enterrent leur dernier né, un nourrisson de quelques jours.

Soudain, le ciel s’obscurcit. Tonnerre et éclairs déchirent l’azur devenu noir. La nouvelle me foudroie… Plus de mariage, plus de danses, ni de chants.
De la joie au chagrin, il n’y a qu’un pas… Et ce pas assassin m’étreint le cœur.

Je repars comme je suis venue sans que personne ne me remarque.
La vie n’est pas un conte (même pour les princes) et mes ancêtres me rappellent que la nôtre n’est pas faite pour les châteaux.

Côté Histoire :

Par l’entremise de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), Albert 1er, surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur », épouse en 1869 au
Château de Marchais, Lady Mary Victor
ia Hamilton (des ducs d’Hamilton), petite-fille de la grande-duchesse de Bade, Stéphanie de Beauharnais.

Ils ont un fils unique, le prince Louis, né le 12 juillet 1870, dont son père ne fait la connaissance qu’en 1880. Le 3 janvier 1880 a lieu l’annulation du mariage avec Mary Victoria Hamilton par la Cour de Rome. Leur fils est reconnu comme légitime.

Le 10 septembre 1889, le prince Albert Ier accède au trône au décès de son père, Charles III, le jour même, au château de Marchais. Il prend le deuil pour six mois à compter du lendemain.

Albert Ier se remarie civilement le 30 octobre 1889 avec Alice Heine, duchesse douairière de Richelieu, à la Légation de Monaco à Paris et à la mairie du 8e arrondissement. Le 31 octobre, le mariage religieux a lieu en la chapelle de la Nonciature. Le prince a rencontré Alice Heine dix ans auparavant, lors d’un séjour à Madère. Albert et Alice n’auront pas d’enfants.
(Source : Wikipédia.fr)

Côté Généalogie :

Adolphe André COULON est le numéro 2 des 3 enfants de Etienne André COULON, Sosa 18 et de Ursule Adélaïde BRASSELET, Sosa 19 (Héroïne de La fillette et la comète)

Il est né le 18 juin 1832 à Chermizy-Ailles (02)
Il est tout à tour berger, tisseur et paveur.

Il épouse Marie Joséphine Octavie LONGUET, le 17/04/1860 à Marchais, où le couple demeure quelques années.
Le 26/08/1869, Marie Joséphine met au monde un garçon nommé Alfred André Théodore. L’enfant décède 12 jours plus tard.

Adolphe André & Marie Joséphine quittent Marchais pour Reims. Marie Joséphine y décède le 14/02/1880.
Adolphe André épouse en secondes noces, Marie Hubertine LEBOURCQ, veuve de Paul WAFFLARD, le 16/10/1880.
Adolphe André décède, à son tour, le 01/01/1897
, à 64 ans.

Le hasard veut que l’acte de décès d’Alfred André et l’acte de mariage du Prince Albert se suivent dans le registre d’état-civil de Marchais… une invitation fortuite pour une de mes rêveries.

Source Géoportail.gouv.fr

Sources :
A.D Aisne – MARCHAIS :

-Acte de décès de Alfred André Théodore COULON – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 24/387
-Acte de mariage de S.A.S. Albert Honoré Charles GRIMALDI & Lady Mary Victoire de Douglas-Hamilton – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 26/387



#ChallengeAZ… Reconnaissance…

Mon cabinet de curiosités expose des diplômes comme celui décerné à Louis François ROBILLARD, Sosa 1 de Beau-Papa.

Louis François est né en 1902 à Paris. Il a été cordonnier puis couvreur. Il est décédé accidentellement en 1960 à Paris. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Louis a reçu un diplôme émanant du Secrétariat Général Permanent de la Défense Passive pour services rendus lors des bombardements de la région parisienne
C’est la première fois que je découvre ce genre de document, j’aimerai en savoir davantage…

Avez-vous une idée où me renseigner ?


Sources : archives personnelles

J’ai fait appel à un généalogiste professionnel…

En tant que généalogiste amateur, le plaisir de la recherche est la quintessence de mon travail mais il arrive que je me heurte à des épines, des blocages liés à différentes raisons… Une de ces raisons étant les recherches dans de lointaines contrées.

Lors de mes premiers balbutiements généalogiques, j’ai découvert une ancêtre silésienne, aujourd’hui, on dit polonaise.
J’ai un attachement particulier pour cette aïeule, sans doute à cause de son parcours.
Il s’agit d’Anna Josépha Konjetsky, mon Sosa 49.
Je vous ai déjà parlé d’elle, ici et
Et bien sûr, je m’interroge sur notre ascendance commune, comme aussi raconté  !

Si je connais un certain nombre de renseignements sur Anna, je ne possède aucun document officiel.
Et je suis frustrée car on le dit, on le répète : tout généalogiste qui se respecte doit vérifier ses données à la source !
Facile à dire, pas toujours facile à faire… surtout lorsque la source est étrangère !
J’ai longuement cherché sur plusieurs sites dont Familysearch… aucun résultat ; des sites polonais mais le barrage de la langue a stoppé net mon élan.
Et l’espoir d’explorer cette branche s’est évaporé.

Aussi, en mars dernier, lors du Salon Généalogique organisé par la Mairie du XVe arrondissement de Paris, c’est sans aucune conviction que j’aborde un stand dédié à la Pologne.
Mon interlocuteur est un généalogiste professionnel. Après un entretien d’une quinzaine de minutes et l’établissement d’un devis pour les recherches effectuées… une toute petite lueur d’espoir jaillit à nouveau.
Rentrée à la maison, je confirme, par courriel, toutes les informations détenues concernant mon aïeule… Et le temps passe !

Quelques mois plus tard, je reçois un message de mon correspondant. Après plusieurs rebondissements, il a obtenu l’acte de naissance et de l’acte de mariage d’Anna auprès des Archives Archidiocésaines de Wroclaw.
Je possède, enfin, des documents officiels concernant mon Sosa 49 et je remonte d’une génération puisque ces derniers m’indiquent le nom de ses parents et leur profession.
Certes, l’opération m’a coûté quelques dizaines d’euros, mais cela ne me parait pas excessif et puis quand on aime…

IMG_2284

Archives ArchiDiocésaines de Wroclaw
Paroisse de Swidnica (Schweidnitz)
Baptême 29 (dito*) (1785)
Baptême. jour et an Schweidnitz le Maître cordonnier Joseph Conjetzkij et son épouse Marta Theresia née Bochmin le 19 dudit* mois est né un enfant de sexe féminin qui a reçu le nom Anna Sabina Josepha les parrains maître Johan Gottfried Adolph Laugern? menuisier le maître FriedrichNilsen Luthériens et dame Anna Wunsthin Luthérienne
A Baptisé le Révérend Johannes Anders

*= mois ci-dessus = ? (non précisé par l’archive)


IMG_2285

Archives ArchiDiocésaines de Wroclaw
Paroisse de Swidnica (Schweidnitz)
Mariage 6 mai (1810)
Le mousquetaire Franz Wallon natif de Picardie et Josepha Conjetzki en présence du prêtre Franz Halfteret du sacristain Joseph Gabriel mariés par Joseph Prittmays Chanoine desservant la paroisse Acte #10 – militaire – âges des mariés : lui 26 elle 21

Malheureusement, les recherches s’arrêteront là car les archives polonaises présentent de nombreuses lacunes comme on peut le constater, bien que le généalogiste m’a confirmé l’existence d’actes de naissance des frères et sœurs d’Anna au nombre de douze.
Pour le moment, j’hésite encore à les demander.

Et vous, avez-vous déjà fait appel à un généalogiste professionnel ?

 

Sources : GENEAPOLOGNE – Philippe Christol 

 

Le testament de Marie BELLEJAMBE…

C’est en parcourant les registres paroissiaux de Noyers-Bocage, village ancestral situé dans le Calvados que j’ai trouvé cette archive insolite établie par le curé du lieu.

Séduite par la poésie du patronyme, je ne résiste pas au plaisir de partager ma découverte.

Marie Bellejambe est âgée de 35 ans et originaire de la paroisse de Saint-Ouen de Caen. Elle est la fille de feu François Bellejambe et de feue Anne Mariotte.
Marie est en visite dans le village de Noyers-Bocage, village situé à 18 km à l’ouest de Caen, pour ses affaires et réside chez un certain Robert Le Val.
Malheureusement, elle tombe malade.
Sentant sa fin proche, on fait appel au curé du village afin de lui administrer les derniers sacrements.
Mais, Marie Bellejambe ne se contente pas de recevoir l’absolution. Ayant quelques biens et étant certainement seule, elle désire disposer de son héritage et s’en confesse auprès du curé.
Ainsi, elle lui dicte ses dernières volontés.
Voici son testament :

Testament Noyers (14)- 1

testament Noyers (14) - 2testament Noyers (14) - 3Testament Noyers (14) - 4Le trentième jour de septembre mille sept cents onze
ayant été appellé et administré les sacrements à
marie bellejambe aagée de trente cinq ans, fille de
feu françois bellejambe et dame mariotte résidente
en la paroisse de St-ouen de caen, venüe en cette
paroisse de noyers pour ces affaires et etant
tombée en maladie dans la maison de Robert
Le val, elle a désiré disposer de ses biens et
fait son testament par devant moy pretre
vicaire de noyers soussigné pour être exécute
et ce sur lheure de midy en la maniere qui
ensui.
Premierement Je recommande mon
ame a Dieu La met sous la protection de la sainte
vierge Marie ma bonne patronne et mon ange
gardien et ayant vescu dans la religion catolique
apostolique et romaine, je désire y mourir.
Secondement je souhaite que mon corps soit
inhumé dans le cimetiere de la paroisse ou
je descederai. Pour faire les frais de mon
inhumation Je donne au St prieur de noyers
savoir La somme de vingt quatre livres aprendre
sur robert leval, dont le billet est dans mon
Coffre de la somme de dix ecus, dont six lui nes seront
données a Jean Lemaitre de noyers pour absorber
le vieux contes entre nous et parce que le dit le
val aura pu faire des frais pour ma maladie
Il seront rabattu sur la somme de vingt quatre
livre et à … payé et rabattu dix livres
troisiemement Je donne et legue  pour prier Dieu

pour moy et mon pere et ma mere au St
prieur de noyers savoir mon coffre draps serviettes
et un Doublier une caises et un paitry (?) sur quoy
Je ne dois que quinze sols par le loyer de ma
maison a le terme de la St Michel dernier passé
quatriemement je donne mes habits et linge
a mon refuge au St prieur de Noyers pour
dire ou faire dire des messes basses a la
valeur des dits meubles et habits aussi bien que
mon lit que je luy donne aussy pour la
meme fin
Je donne ma tasse a bouillon a marguerite paris
femme de robert leval et deux cuillieres detam
fin pour ces bons services dans ma maladie
Lesquels legs jay faie etant en pleine liberté

d‘esprit et de jugement sans contrainte ny
sollicitation, pour etre executez Comme ma
derniere volonté par mr pinet pretre vicaire 
de vendes que jay nomme pour mon executeur
testamentaire, Ce que jay marqué ne pouvant
signer et ne sachant ecrire apres que le present
ma ete lu et relu par maitre fouques noel
pretre vicaire du lieu de noyers en presence
De marin richar et Jean paris tous deux
de noyers.

Marie Bellejambe est décédée le lendemain, 1er octobre et a été inhumée le 2 octobre 1711 dans le cimetière de Noyers :
Son acte de sépulture suit son testament dans le registre .

Bien que Marie Bellejambe n’ait pu signé son testament, on peut penser qu’elle s’est éteinte l’esprit tranquille en ayant disposé de ses biens.

Pour information, j’ai trouvé qu’un « doublier » était, au Moyen Age, une nappe pliée en deux placée devant les personnages importants.
Mais à quoi pouvait servir cette nappe ?
Par ailleurs, j’ai un doute sur le mot « paitry ».
Si vous savez ce que cela peut être, n’hésitez pas à me le dire, ainsi que les deux mots manquants et remplacés par « … »

 

Sources : A.D Calvados – Noyers-Bocage – BMS [1706-1766] page 35 – 36