#MaCuisineAncestrale… La tourte sucrée aux blettes…

Cet été, Ma Cuisine Ancestrale vous emmène sur la Côte d’Azur vers la Baie des Anges pour y découvrir une tourte aux saveurs originales.
En nissart, on la nomme : « torta de bléa ».

Ce dessert emblématique de l’ancien comté niçois existe depuis le Moyen âge.
En effet, à l’époque, il existait de nombreuses recettes de “tourtes aux herbes”, des tourtes aussi bien sucrées que salées, dans lesquelles des légumes à feuilles comme les épinards ou les blettes étaient utilisés.
Au cours des siècles, les recettes ont évolué et sont devenues plus savoureuses. Par exemple, au XVIIIe siècle, on trouvait une tourte à base d’épinards, de sucre, d’amandes et d’écorces de citron confit.

Parmi la multitude de recettes de tourtes aux herbes, c’est la tourte aux blettes qui est devenue l’emblème de cette région.
L’identité culinaire territoriale s’est forgée autour de ce légume qui autrefois poussait à profusion à l’état sauvage.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les niçois ont été surnommés « caja bléa », ce qui veut dire : « chieurs de blettes »… mais ça, c’était jadis, quand les provençaux s’affublaient de surnoms cocasses et imagés.
Aujourd’hui, reste les blettes qu’ils mettent partout : dans les tartes, les tourtes, les pâtes, le pain, les gnocchi…

La pâte de cette tourte est réalisée avec une pâte sablée aux œufs et est garnie des blettes mélangées à divers ingrédients comme des raisins secs imbibés de rhum et des pignons qui donnent une saveur sucrée à ce dessert.
Bien évidement, il existe autant de recettes que de familles… chacune revendiquant sa paternité.

Création CANVA

Si vous n’êtes pas bouche sucrée, il existe une version salée de cette tourte à découvrir ICI

Ma Cuisine Ancestrale arbore, dans ce billet, une recette insolite et surprenante que les gourmands et les réfractaires aux légumes apprécieront, à n’en pas douter !
Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine : legourmeur.fr – lemanger.fr
Recette : You Tube : cuisine niçoise
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le flan parisien…

En juin, #MaCuisineAncestrale conjugue passé, présent et avenir avec un gâteau connu aux quatre coins du monde et apprécié des petits comme des grands.

Dans le passé, au Moyen-Age, l’ancien nom du flan est flaon, dérivé de l’ancien haut allemand flado. Il s’agit alors de crêpes ou galettes vendues par des marchands ambulants dans les rues de Paris.

C’est à la Renaissance qu’apparait le mot flan. C’est alors une tarte au fromage, proche de la dariole (une recette déjà réalisée) ou la talmouse.
Ce dessert composé de farine de maïs, d’œufs, de sucre, de lait et de vanille, a été dégusté entre autre pour le couronnement d’Henri IV.

Le « Mesnagier de Paris «  de 1846, un ouvrage de référence de la cuisine française, mentionne en son temps, des « flanciaux sucrés » au menu de la sixième assiette et des « flaons de cresme » en issue, avec divers oubliés (sorte de biscuits).

Au fil des siècles, le flan a évolué vers celui que nous connaissons aujourd’hui.
D’abord, tarte molasse faite de crème, de farine et d’œufs, il est devenu toute espèce de tarte garnie sucrée ou salée, mais…


Pour le présent, mon petit-fils entre dans l’adolescence.
Depuis quelques années, il se passionne pour le Japon, sa littérature et sa nourriture.
Pour son anniversaire, il souhaitait un flan dont il raffole également…
Rien de plus simple…
La recette du mois s’est donc jouée à quatre mains : j’ai réalisé le gâteau et ma fille l’a customisé en un superbe maki sucré.

Note : j’ai privilégié la pâte sablée. A vous de choisir le fond de pâte (brisée ou feuilletée) qui vous convient ou pas…

Rien ne vaut les choses simples, nous avons fait un heureux et chacun s’est régalé lors d’un repas d’anniversaire dominical.
Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, faites en de même… nous c’est déjà fait !

Sources :
Origines : Académie du goût
Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT – Editions Laffont
Images : collection personnelle
Recette : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z – Editions Atlas

#MaCuisineAncestrale… Le Suisse de Valence…

Vite, vite… Ma Cuisine Ancestrale a juste le temps d’éditer la recette du mois…
Nous retournons à Valence dans la Drôme pour y déguster un biscuit en forme de soldat. Là-bas, on l’appelle le Suisse.
Mais que viennent faire nos voisins helvétiques en Provence ?

Côté Histoire :
Suite à l’annexion des territoires pontificaux d’Avignon et du comtat Venaissin par la France en 1791, les relations se dégradent encore plus à cause de l’occupation des États de l’Église par Bonaparte, qui se traduit par le traité de Tolentino en 1797.
La même année, le général Duphot organise la révolution à Rome.
Le général Berthier prend la ville l’année suivante et y déclare la république. Pris en captivité en 1799, Pie VI, malgré son grand âge et sa maladie, est emmené à Bologne (Italie), puis à Briançon, à Grenoble et finalement à Valence où il meurt le 29 août 1799.
Inhumé dans la ville jusqu’à la signature du concordat entre l’église et l’État, son corps fut rapatrié sous bonne escorte au Vatican.
Soutenu par la population, l’évêque de Valence, Gabriel-Melchior de Messey, adressa une requête au Vatican pour recevoir les entrailles et le cœur de Pie VI à titre de reliques, qui sont depuis lors conservées au sein de la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence.
Un boulanger de la ville aurait eu l’idée de confectionner une spécialité pâtissière pour lui rendre hommage en rappelant le costume de ses gardes suisses.
La tradition veut qu’il soit particulièrement dégusté au moment des Rameaux.

Côté cuisine :
Le suisse est réalisé en pâte sablée farcie de morceaux d’oranges confites et parfumée avec de l’eau de fleur d’oranger.
Pour confectionner un gros ou 2 ou 3 petits suisses :

Création Canva


Encore une fois, la Cuisine croise les chemins de l’Histoire en nous laissant un curieux gâteau à partager autour d’une tasse de café ou de thé.

Comme toujours, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous!
Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Recette : Valence Romans Tourisme
Origine : Wikipédia – Maison Guillet
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le gâteau breton…

Dans quelques jours, le Cercle Généalogique du Finistère (CGF29) fêtera son quarantième anniversaire en proposant un salon de la généalogie à Morlaix.
Je ne pourrai pas me rendre à cette manifestation mais en tant que membre de l’association, Ma Cuisine Ancestrale salue cette initiative en réalisant un gâteau aussi rond que les chapeaux bretons 😉

Côté Histoire :
Le gâteau breton est né en pays de Lorient et appartient à la grande famille des « gâteaux de voyage ».
Il se conserve si bien que les marins l’emportaient lors de leurs longs voyages en mer.
Autrefois, on le dégustait, également, lors des pardons (fêtes religieuses) et des fêtes familiales.
Il fut même mangé dans les tranchées durant la 1GM mais sous une forme carrée car plus pratique à transporter.

C’est en 1863, que ce gâteau alors appelé gâteau de Lorient ou gâteau lorientais reçoit ses lettres de noblesse grâce à un certain Monsieur CRUCER, un pâtissier suisse marié à une Lorientaise résidant à Port Louis.
Ce pâtissier le présenta à l’Exposition Universelle à Paris et y gagna un prix.
A partir de ce moment-là, la renommée du gâteau lorientais dépassa les frontières du Morbihan pour devenir gâteau breton.
D’ailleurs, tous les bretons vous diront que chaque famille possède sa propre recette transmise de génération en génération.

Au fil du temps, le gâteau breton est devenu un des symboles de la gastronomie armoricaine. Il existe même une « Confrérie du gâteau breton » qui organise, chaque année, un concours mondial des amateurs du gâteau breton.

Côté cuisine :
Ce gâteau est réalisé avec de la farine, du sucre, du beurre salé (le beurre doux n’existe pas en Bretagne) et des œufs… C’est tout !
Comme toutes les choses simples, sa fabrication nécessite donc des ingrédients de qualité.
Conseil : Anticipez sa réalisation puisque l’idéal est de laisser reposer la pâte environ 24 heures afin d’éviter d’utiliser de la levure chimique bannie dans la vraie recette du gâteau breton.

Création Canva

Ce gâteau est une vraie lichouserie (gourmandise), mais très riche donc on ne le découpe pas en part triangulaire mais en petits losanges en suivant les dessins tracés.
Et, il est bien meilleur trois ou quatre jours après sa fabrication… enfin, si vous résistez !

En attendant notre prochain rendez-vous, je vous souhaite Kalon Vat (bon appétit) ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine et recette : mangeons-local.bzh
Images : collection personnelle

#MaCuisine Ancestrale… Le gâteau d’eau…

Image gratuite PIXABAY

En ce lundi de Pâques et premier jour d’avril, Ma Cuisine Ancestrale vous propose une recette de lendemain de fête, une recette désaltérante !
Aujourd’hui, on parle de recette « détox »… un terme que nos grands-mères ignoraient !

Ce gâteau est simplissime à réaliser mais attention, nécessite quand même un « tour de main »…

Source RETRONEWS

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😉

Sources :
Images Pixabay et Retronews

#MaCuisineAncestrale… Le Mazurek

En mémoire d’Anna Konjetsky, ma lointaine aïeule…

Le printemps est là et Ma Cuisine Ancestrale s’évade…
Nous partons en Pologne pour y découvrir un gâteau réalisé pour les fêtes de Pâques.
Là-bas, Wielkanoc qui veut dire « la grande nuit » – est une célébration très importante, bien plus que Noël.

Le dimanche de Pâques commence par la messe de la Résurrection pour les croyants.
Les non-croyants entament cette journée par un petit-déjeuner traditionnel.
Pas de célébration sans les œufs décorés : cette tradition n’est pas d’origine polonaise mais, elle l’est devenue au fil du temps.
Les œufs sont peints avec des dessins différents et certains artistes réalisent de vrais chefs-d’œuvre.

Les œufs sont le symbole de la fécondité et la résurrection, le printemps après l’hiver…
Ils sont minutieusement colorés, cuits, portés à l’église dans un panier, bénis et partagés avec d’autres personnes accompagnés de meilleurs vœux pour l’année qui s’annonce.
On les déguste avec du sel et du poivre, de la mayonnaise ou encore des oignons.

A table, les mets servis ce jour-là sont : le zurek (potage), le boudin blanc, le jambon, les œufs et le raifort ainsi que des sucreries comme le gâteau au fromage ou le mazurek (des tartes rectangulaires ou rondes de différents goûts).
L’agneau pascal ou le lapin de Pâques en sucre sont des éléments indispensables pour décorer la table.
A cette occasion des cadeaux (on les appelle lapins) sont distribués aux enfants.

La recette des mazurki (pluriel de mazurek) remonterait au 17e siècle et serait originaire de Turquie.
Le mazurek peut prendre des formes très différentes. La pâte de base peut-être agrémentée de pâte d’amande, de chocolat, de fruits secs, de noix, de meringue, de crème pâtissière…
Chaque famille et chaque région a ses propres variantes… laissez libre court à votre créativité !

Création Canva

Note :
J’ai remplacé la crème fraîche dans la pâte par trois C.S d’eau
j’ai supprimé les abricots secs et les pruneaux et ai ajouté des pépites de chocolat

Ma Cuisine Ancestrale vous souhaite de belles fêtes de Pâques !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine du mazurek : pologne.travel.fr
Recette : peko-peko.fr
Photos : collection personnelle

Une année bissextile…

Tous les quatre ans, le mois de février compte un jour supplémentaire avec le 29 février… Ce qui est le cas en 2024, c’est donc une année bissextile.
Le phénomène relève d’un problème astronomique.
Une année correspond au temps requis à la Terre pour faire un tour complet autour du Soleil. Il faut à notre planète précisément 365,2425 jours (c’est-à-dire 365 jours, 5 heures et 49 minutes et 12 secondes) pour effectuer une révolution complète.
Le 29 février, jour intercalaire, est donc un moyen pour rééquilibrer les compteurs. Cela permet aussi et surtout de maintenir le calendrier le plus près possible du rythme des saisons.

Pour nos ancêtres, tout ce qui émanait du ciel les terrorisait Pour eux, le bissestre (mot ancien donné au 29 février) était un jour hors du temps qui annonçait le malheur et le danger.
Plusieurs croyances populaires le confirment :  » Année bissextile, année désastreuse  » ou « Il faut remplir son sac et son tonneau, car il y aura famine ».

Jusqu’il y a 300 ans, nos ancêtres considéraient que le 29 février n’était pas un vrai jour. Cette croyance leur interdisait la moindre transaction, ce jour-là.

Le malheur de certains faisait le bonheur de certaines puisque jusqu’au XIXe siècle, dans l’ouest de l’hexagone, les femmes célibataires pouvaient exceptionnellement demander les hommes en mariage lors des années bissextiles.
Cette tradition serait née au Ve siècle, en Irlande, suite à un accord entre Saint Patrick et Sainte Brigitte qui se plaignait que les demandes en mariages étaient peu nombreuses. On appelle ce jour-là le « leap day « ou « jour du grand saut« .
En Ecosse, si le monsieur refusait, il devait offrir une douzaine de gants à la malheureuse pour cacher le fait qu’elle n’avait pas de bague au doigt.

Dans mon arbre :
En l’an 1704, à Etréaupont dans l’Aisne, Barthélémy ACHON et Nicole VITOUX ont prié pour que Nicole n’accouche pas ce maudit jour. Ils sont persuadés que si le bébé arrive, il sera poursuivi par le malheur sa vie durant.
Et pourtant, leur fille a fait fi de cette prédiction, en naissant, sous la protection de Saint Auguste et de Sainte Antoinette, les saints du jour.

Nicole Anne a été baptisée le jour même. Son parrain fut Jacques MORNILLE et sa marraine, Marie Anne DUFOUR. Ils ont signé le registre tous les deux.
A 38 ans, orpheline de ses parents, mais accompagnée de son frère aîné Louis, elle a épousé Pierre BEFFROY, un cabaretier de quatre ans son cadet, le 22 octobre 1742 à Etréaupont.
Elle est décédée dans le même village, le 14 avril 1784, à l’âge honorable de 80 ans. Son mari était présent et a signé l’acte.
Alors, le malheur l’a t’elle poursuivie ?

Bien évidement, les archives ne le disent pas… mais gageons que sa vie a été faite de heurts et de malheurs comme chacun loin de toutes ces superstitions.

Et vous, que s’est il passé le 29 février dans vos généalogies ?

Sources:
A.D Aisne Etréaupont
Acte de naissance 5Mi0749 Vue 33/333
Acte mariage 5Mi0749 1740-1759 Vue 28/235
Acte de décès 5Mi0749 1780 -1789 Vue 88/190

Le Parisien – Ouest France – Mapiwee

#MaCuisineAncestrale… Les baisers de dame…

Collection personnelle

Pour la saint-Valentin, Ma Cuisine Ancestrale vous emmène en Italie pour y savourer un biscuit au nom très évocateur : les « baci di dama » (baisers de dame).
Pour les italiens, les baisers de dame sont les plus romantiques des biscuits car ils y voient les lèvres d’une femme et le souvenir d’un baiser volé, délicat et sucré … Ah, ces latin lover !

Côté Histoire :
Selon la tradition, les baisers de dame seraient nés en 1852 dans la Maison de Savoie. Le roi Victor-Emmanuel aurait demandé à ses cuisiniers un dessert encore jamais vu et en utilisant seulement les ingrédients disponibles dans le garde-manger. Le pari fut relevé car toutes les familles royales européennes fondèrent de plaisir en goûtant ces biscuits au goût incomparable.

Mais la véritable génèse des Baisers de dame est un peu différente, mais non moins importante et précieuse. Il semble que les origines de ces délicieuses confiseries soient reliées au Piémont, dans la province d’Alessandria, en pleine période de la Belle Époque en 1893.
L’idée est née dans la pâtisserie Zanotti di Tortona, qui conserve encore aujourd’hui la même recette et la même forme, ainsi que la règle selon laquelle le Baiser de dame parfait doit peser environ 11 grammes.

Il existe plusieurs variantes de Baisers de dame, même si les deux recettes principales impliquent l’utilisation exclusive de noisettes ou d’amandes. L’utilisation des noisettes pour la préparation des confiseries piémontaises était très courante à l’époque, car elles étaient cultivées dans la région des Langhe et avaient par conséquent un faible coût.

Les amandes étaient utilisées par Stefano Vercesi, propriétaire de la pâtisserie homonyme, qui a ajouté une pincée de cacao à la pâte, donnant vie aux Baci Dorati qui, en 1906, ont remporté la médaille d’or à l’Exposition universelle de Milan.

Côté Cuisine :

Création Canva
Collection personnelle

Ces biscuits sont le dessert idéal en fin de repas, à consommer seuls ou à déguster avec un bon vin. Ils sont également parfaits avec un café en milieu de matinée, ou avec du thé ou du chocolat chaud pour une pause dans l’après-midi.

Ma Cuisine Ancestrale dédie cette recette à tous les amoureux et aux autres…
Chez nous, ce sera une cascade de baisers à notre lutin qui soufflera sept bougies, ce 14 février…

Sources :
Origine baci di dama : www.oliocarli.fr
Recette : recette-italienne.fr
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La Chandeleur et les crêpes…

Collection personnelle


Le 2 février, nous fêtons la Chandeleur… La Chandeleur, c’est au départ la « fête des chandelles ». 
Comme beaucoup de fêtes religieuses chrétiennes, son origine est païenne : la célébration de l’allongement des jours après le solstice d’hiver, a d’abord été récupérée au Ve siècle par le pape Gélase Ier, qui institua une procession avec des chandelles, le 2 février.
Et on raconte que ce pape faisait distribuer des crêpes aux pèlerins arrivant à Rome, ce jour-là.
La Chandeleur devenue fête chrétienne est appelée jusqu’en 1969 « purification de la Sainte Vierge » et est célébrée pour la première fois en 472.

Pourquoi mange t’on des crêpes à la Chandeleur ?
Le choix de ce dessert n’est pas anodin. Les crêpes, comme d’autres pâtisseries mangées à l’occasion de Mardi gras ou de la mi-Carême, symbolisent le printemps.
Leur forme ronde et leur couleur évoquent le disque solaire, et le retour de la lumière.
C’est aussi un plat rustique et économique, qui demande peu d’ingrédients. Autrefois, elles étaient souvent réalisées avec l’excédent de farine de l’année précédente. On les tournait en espérant prospérité et abondance dans les prochaines récoltes.
Il n’existe pourtant aucun texte stipulant l’obligation de manger des crêpes au moment de la Chandeleur. Néanmoins, si la tradition des chandelles n’a pas persisté jusqu’à nos jours, celle de la dégustation des crêpes, elle, a traversé le temps.

Et malheur à celui qui ne mangeait pas de crêpes le 2 février, son blé serait carié (malade) pour l’année.
D’ailleurs, un adage dit :

« Si point ne veut de blé charbonneux,
Mange des crêpes à la Chandeleur.« 

Et une superstition en appelle une autre : faire sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce (d’or) dans la main gauche.
Ensuite, la pièce était enroulée dans la crêpe avant d’être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l’armoire jusqu’à l’année suivante.
On récupérait alors les débris de la crêpe de l’an passé pour donner la pièce au premier pauvre venu.

Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d’avoir de l’argent toute l’année et du bonheur jusqu’à la prochaine Chandeleur.

En terme de gourmandise, la Bretagne est la région la plus réputée avec ses fameuses crêpes de froment et ses galettes de blé noir appelées krampouz.

Mais, il est temps de rendre justice aux autres provinces avec ce petit tour de France :

-En Ile-deFrance, on fabriquait des chiffes pour Mardi-Gras
-Dans le Perche (Normandie) les calimprenants sont des crêpes légères fourrées de crème,
-En Picardie, les galopiaux sont des crêpes épaisses sucrées,
-Idem dans le Nord, mais dans la pâte des couquebaques, on y ajoute de la bière,
-En Alsace, l’Eierkückas est un entremet constitué de crêpes enduites de gelée de groseille ou de framboise,
-En Lorraine; la vaute ou vôte est une crêpe garnie de lamelles de pommes,
-Dans les Ardennes, on mange des berdelles,
-A Metz, la crêpe est appelée chache-creupée,
-Dans le Morvan, ce sont des grapiaux ou crapiaux,
-En Auvergne, la crêpe est appelée pescajoux à Saint-Flour, bourriol à Aurillac, mais aussi pachade ou farinette,
-Dans le Limousin, la crêpe se nomme boulaigou, tourtou ou galetou,
-Dans le Périgord, on mangeait des crêpes au pain appelées Jacques, ou des crêpes à l’anis, plus légères,
-En Vendée, la biguénée est une crêpe épaisse typique du marais
-En Touraine, ce sont des caprinettes,
-Dans le Poitou, la grimolle est une crêpe farcie de pommes ou de poires et cuite sur une feuille de chou,
-Dans le Berry, on mange des sanciaux, sorte de grosses crêpes,
-Dans le Sancerrois, les ganciaux sont farcis de fruits,
-En Savoie, on déguste des matefaims,
-La Gascogne conserve la tradition des crespières ou celle des pastères,
-Dans le Béarn, on prépare des crespets.
-Dans les Pyrénées, on mange les oreilles d’ours, symbole du culte de l’ours ou des pasteras aux pommes,
-En Corse, on déguste des niccis ou des migliacci, des crêpes à la farine de châtaignes.

Les crêpes ou galettes fabriquées avec de la farine de sarrazin sont nommées pescatsous dans le Quercy, landimolles ou andimolles en Picardie et tantimolles à Reims.
Celles réalisées avec de la farine de maïs sont nommées turquis à Lille, talos au pays basque.
Les crêpes bressannes, elles, sont réalisées avec de la farine de gaude.

Et pour finir, savez-vous comment s’appelle la première crêpe, en général ratée ou la dernière crêpe, celle qui est souvent de petite taille et irrégulière du fait du manque de pâte ?
On la nomme galichon ou crêpe du chat !

Je vous souhaite une bonne Chandeleur ! Faites sauter les crêpes !


Sources :
Dictionnaire de la gourmandise -Annie Perrier-Robert
Image : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les gâteaux du bonheur…

Collection personnelle

Il est où le bonheur ?…
Il est là tout simplement avec la recette de janvier.
Pour bien débuter cette nouvelle année, Ma Cuisine Ancestrale vous raconte les petits biscuits du bonheur de Hildegarde de Bigen !

Côté Histoire :
Hildegarde de Bingen est née vers 1098 et morte le 17 septembre 1179 en Allemagne. Religieuse dès son jeune âge et Bienheureuse de l’église catholique depuis le XIIe siècle, elle a été canonisée et proclamée « docteur de l’Eglise » par le pape Benoit XVI en 2012.
Elle était, également, un médecin reconnu à son époque. Elle doit toutes ses connaissances à ses visions, qu’elle rapporte consciencieusement dans ses différents livres. Son double don de voyance et de guérisseuse en fait l’un des médecins les plus renommés de son temps.

Son livre « Les causes et les remèdes » fit grand bruit jusqu’au XIIe siècle. Elle y décrit de nombreux symptômes de maladie, leurs causes et des remèdes réalisés à base de plantes, d’épices et de minéraux.

Hildegarde rappelle : « Il n’y a pas de maladies mais des hommes malades, et ces hommes sont intégrés dans un univers qui, de même qu’il participe à leur malheur, doit aussi prendre sa part dans la guérison. »
Elle s’inscrit ainsi dans la vision holistique de la santé, comme l’ayurvéda indien et la médecine traditionnelle chinoise.

Abbesse, guérisseuse, visionnaire, poétesse, compositrice et prophétesse, elle prodigue également de nombreux conseils pour une alimentation saine en rédigeant des livres de recettes culinaires.

Côté Cuisine :

Création Canva
Collection personnelle

Au sujet de ces gâteaux, Hildegarde disait  : « Ils dispersent l’amertume qui est dans ton cœur, ils l’apaisent et l’ouvrent. Mais ils ouvrent aussi tes cinq sens, te rendent gai, purifient tes organes sensoriels, réduisent les humeurs nocives et donnent à ton sang une bonne composition. Ils te rendent robuste, joyeux et efficace dans ton travail. »

Avec de telles vertus, avouez qu’il serait dommage de nous en priver !

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous… moi, c’est déjà
fait !

Sources :
« 1001 secrets sur les épices » – Sylvie JOBBIN-LE MOAL – Editions Prat
https://www.radiofrance.fr/franceinter

Recette : kilomètre-0.fr
Images : Collection Personnelle