#Généathème : Gabriel, du Jean-Jean à l’indigent…

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Gabriel CHAZAL est le Sosa 40 de mon époux. Il est né le 23 Nivôse An 3 (12 janvier 1795) à La Roche, commune de Bournoncle Saint-Pierre en Haute-Loire.

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Ses parents, Jean & Marie Merle, sont cultivateurs au même lieu-dit.
Gabriel est l’aîné d’une fratrie de neuf enfants et deviendra, également, cultivateur.

Le 24 novembre 1814, Gabriel a 19 ans et vit chez ses parents. Néanmoins, ce jour-là, accompagné de son père et de son grand-père maternel, il déclare à la mairie, une enfant née la veille à 10h du soir et qu’il nomme Marie.
Elle est le fruit de ses œuvres avec Louise Coutarel, 17 ans.

La paternité n’empêche pas Gabriel, jeune *jean-jean de  partir faire sa conscription. Ses classes effectuées, il devient un  *marche à terre, un sous-pied de guêtre ou un tourlourou. Il porte une *clarinette à cinq pieds garnie d’une fourchette à l’épaule.
Ainsi armé, il rejoint les troupes de Napoléon 1er.

Il est incorporé au 31e Régiment d’Infanterie de Ligne, 4e compagnie, 3e bataillon.
Le 31e RIL est formé en 1814 et participe à la Bataille de Quatre Bras,
prélude à Waterloo et qui a eu lieu le 16 juin 1815.
Le lieu se situe à quelques kilomètres au sud du champ de la grande Bataille.

A son retour, Gabriel épouse Louise, le 27 septembre 1815, à Bournoncle Saint-Pierre.
Un contrat de mariage est établi chez Maître Grenier à Brioude (j’ai demandé ce contrat via le Fil d’Ariane mais malheureusement, je ne l’ai pas encore reçu…)
Le couple a cinq enfants :
– Marie née en 1814
– Françoise ° 1817 + 1818
– Pierre ° 1819 +1842
– Jean ° 1822 +1895
– Louis ° 1825 +1902

Mais, le 13 septembre 1827, Louise décède à  30 ans.
A sa mort, ses enfants vivants ont respectivement : 13, 8, 5, et 2 ans.

Passent trois années , Gabriel qui a 35ans, épouse en secondes noces, Antoinette Serre 24 ans, le 28 juillet 1830 à Léotoing (43).

Quatre mois plus tard, le 24 novembre 1830, c’est au tour de Marie 16 ans, sa fille ainée d’épouser Pierre Granet, 22 ans.

De l’union de Gabriel & d’Antoinette nait :
– Antoine (Sosa 20), le 17 octobre 1834,

mais sa naissance n’est enregistrée à la mairie que le 31 décembre de la même année.
Antoinette ne se relève pas de son accouchement et décède 14 Jours plus tard, le 1er novembre 1834.
Le petit Antoine est orphelin dès sa naissance et n’existe pas civilement pendant deux mois et demi.

En  juillet 1846, Gabriel est recensé à Bournoncle, vivant avec Antoine 12 ans, Jean 24 ans et Louis 22ans, ses trois fils.

Recensement+bournoncle+saint+pierre+1846+CHAZAL

Après douze années de veuvage, il convole une troisième fois, à 51 ans, avec Jeanne Lauvergnat de 20 ans sa cadette, le 1er octobre 1846 à Brassac les Mines dans le Puy de Dôme (63). Le couple réside dans cette commune.
Ils ont deux enfants :

– Pierre ° 29 juin 1847 + le 19 juillet à 20 jours
– Marie ° 10 juin 1848.

Puis, Jeanne s’éteint à son tour, le 30 avril 1852.

En 1857, Gabriel est recensé à Bournoncle Saint-Pierre comme récipiendaire de la médaille de Sainte-Hélène.
Il a 61 ans et dans son dossier, il est annoté qu’il est infirme (a t’il été blessé pendant les guerres napoléoniennes ?) et indigent n’ayant pas obtenu de pension militaire.

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Gabriel est décédé le 30 décembre 1875 à 80 ans à La Roche, le village qui l’a vu naître :

Si Gabriel fut un « invisible« , il eut une vie remplie et mouvementée : une guerre, trois mariages, huit enfants et une médaille !

*Un Jean-jean est un conscrit
– Un marche à terre, un sous-pied de guêtre ou un tourlourou est un fantassin
– La clarinette à cinq-pieds est le fusil et la Fourchette est la baïonnette.
J’ai emprunté ces termes dans le livre : Les soldats d’Empire au quotidien de Jean-Pierre MIR

Sources :
Actes NMD : AD Haute-Loire et Puy de Dôme 6 E 37/2 – 6 E 37/10
Recensements Bournoncle Saint Pierre 6 M 64
Dossier médaille de Sainte-Hélène : AD Haute-Loire et Site : stehelene.org

Mes remerciements à Raymond Caremier pour son aide précieuse.

La Sorbonne…

 

 

Dans le cadre de mes découvertes, je vous invite à  me suivre en Sorbonne, haut lieu de la Connaissance…

La Sorbonne se situe dans le Quartier Latin dans le 5e arrondissement de Paris.
Ses bâtiments appartiennent à la ville de Paris.
Elle est le siège du rectorat de l’Académie de Paris et de la Chancellerie des universités de Paris regroupant treize universités.

La Sorbonne abrite quatre universités : lettres, sciences, droit, médecine et deux écoles : L’école pratique des Hautes Etudes et  l’école de pharmacie.

Ses origines remontent au Moyen Age. Robert de Sorbon, chapelain et confesseur de Saint-Louis créa, en 1253, un collège où l’on enseignait la théologie aux étudiants les plus pauvres.
Au XVIIe siècle, Richelieu entreprit de restaurer et d’agrandir les bâtiments avec l’aide de son architecte, Jacques Lemercier.
Pendant la Révolution, la Sorbonne fut fermée.
Puis, Napoléon 1er réorganisa l’enseignement français en créant l’Université Impériale.
Au XIXe siècle, les bâtiments, devenus exigus, furent démolis et reconstruits par l’architecte Henri Paul Nénot. Les travaux durèrent une dizaine d’années entre 1884 et 1894.
En 1968, la Sorbonne fut le bastion des manifestations étudiantes.
L’ensemble des bâtiments est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1975.

La visite se limite seulement au palais académique dont
l’entrée principale se situe rue des écoles.
Et, nous n’entrons pas à la Sorbonne mais en Sorbonne.

Nous pénétrons dans le grand vestibule où trônent les statues de Homère et d’Archimède, dignes représentants de la connaissance littéraire et scientifique.

 

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Le plan du rez-de-chaussée est peint sur un des murs. Sa superficie réelle occupe 22 000m2. Avec les étages, la surface totale utilisée représente 100 000m2.

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Nous passons devant une porte ornementale donnant accès au grand amphithéâtre. Cette porte arbore les symboles académiques et républicains tels que les initiales de la République Française, la masse universitaire et les palmes académiques.

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Nous gravissons l’escalier d’honneur pour arriver dans un péristyle où d’immenses tableaux racontent l’histoire de la Sorbonne, de ses origines au XIXe siècle et où les Lettres et les Sciences sont intimement liées.

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Au centre de cette galerie se trouve la représentation d’une Marianne hissant des symboles républicains, impériaux et monarchiques.

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Puis, nous entrons dans un salon d’apparat où ont lieu les grandes réceptions.
Les tableaux représentent l’ignorance symbolisée par le passé et la connaissance symbolisée par l’avenir. 
Le plafond est un « plafond à caissons » richement décoré.

 

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Ensuite, nous franchissons la porte de la salle des actes. C’est dans cette pièce que le Recteur de la Sorbonne, nommé par le Président de la République, et les Recteurs des universités de Paris se réunissent chaque semaine.
De nombreux portraits ornent les murs dont ceux de deux femmes seulement.
Il est interdit de photographier cette salle. en raison de la loi sur le droit à l’image.

A la sortie de la salle des actes, nous empruntons un escalier et nous entrons dans le Grand Amphithéâtre.
C’est un endroit solennel qui peut recevoir 900 personnes. Ici, la couleur verte domine car elle incarnait la connaissance sous Napoléon 1er .
L’immense fresque peinte au-dessus de l’estrade symbolise les matières enseignées.

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Deux faits historiques, n’ayant aucun rapport avec l’enseignement, ont eu lieu dans cet amphithéâtre :
– le 23 juin 1894, Pierre de Coubertin signe la charte des Jeux olympiques.
– en 1946, les membres de l’Unesco s’y réunissent pour la première fois.

Derrière le grand amphithéâtre se trouve la salle des autorités. C’est dans cette salle que les instances se préparent avant de pénétrer dans l’hémicycle.

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La bibliothèque de la Sorbonne est la bibliothèque universitaire la plus grande d’Europe et compte 2,5 millions d’ouvrages. Mais elle est visible uniquement pendant les Journées du Patrimoine.

Nous traversons une cour intérieure pour atteindre la chapelle de la Sorbonne ou chapelle Sainte-Ursule, classée aux Monuments Historiques depuis 1887.

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Actuellement en rénovation, nous y admirons le cénotaphe de Richelieu. Cette sculpture en marbre blanc, réalisée par Girardon, représente le Cardinal allongé en position dite « don de soi ». Au XVIIe siècle, on mourrait en s’offrant à Dieu.
Un chapeau de cardinal offert par le Pape Paul VI est suspendu au-dessus du cénotaphe.

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Sur le parvis de la Chapelle, une plaque et une flamme rendent hommage aux étudiants et aux professeurs morts pour la France durant la seconde guerre mondiale.

 

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Saviez-vous, Mesdames, qu’autrefois la gente féminine pouvait assister aux cours… mais qu’elle devait rester dans le fond des salles et qu’elle n’avait pas le droit de prendre la parole.
Les choses changèrent après le décès de Pierre Curie. En 1906, son épouse, Marie, le remplaça pour enseigner à la grande joie des étudiantes qui purent ainsi s’imposer.

Pour finir, sachez qu’il n’y a pas d’âge limite pour étudier à la Sorbonne.
Quelque soit notre nombre d’années, les portes de la Connaissance nous sont ouvertes !

 

 

 

Photos : Collection personnelle (cliquez dessus pour les agrandir)

Sources :  http://www.tombes-sepultures.com/crbst_745.html

 

 

 

 

Ma lignée cognatique….

En ce jour de Fête de Mères et comme d’autres généablogueurs, je suis partie à la recherche de cette lignée qui compte, actuellement, douze générations… auxquelles s’ajoutent deux autres générations avec ma fille et ma petite-fille.

Mon ascendance cognatique est normande et concentrée principalement à May sur Orne et à Laize la Ville (14), petites bourgades situées au sud de Caen :

Sosa 1 : Evelyne

Sosa 3 : Marie Augustine Victorine BERTHAULT

° 1916  + 1990

Sosa 7 : Louise Marie Elisabeth MORIN 

° 3/01/1887 May S/Orne (14 ) + 9/01/1937 Caen (14)

Elle fut  journalière et épousa, à 20 ans, Jean Victor Albert BERTHAULT journalier mineur, le 15/01/1907. Ils eurent quatre enfants (2 garçons & 2 filles). Jean & Louise abandonnèrent, au moins, trois de leurs enfants en 1918. Louise décéda à l’âge de 50 ans.

Sosa 15 : Zéphirine Pauline FOUQUES

° 12/09/1869 May S/Orne (14)  + 12/11/1898 May s/Orne

Zéphirine fut  journalière et épousa à 19 ans, François-Marie MORIN, carrier, le 16/02/1889, à May s/Orne. Ils eurent deux enfants. François décéda le 28/02/1895 à 31 ans. Zéphirine se remaria  le 28/11/1896 avec Charles Adolphe POISSON. Ensemble, ils eurent une fille. Zéphirine disparut à l’âge de 29 ans.

Sosa 31 : Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE

                         ° 20/03/1850 May S/Orne + ?

Maria, dentellière, se maria le 28/02/1869 avec Ferdinand Alphonse Henri FOUQUES, carrier. Elle avait 18 ans, lui 19 ans. Zéphirine, leur fille ainée, fut légitimée lors du mariage. Ils eurent cinq autres enfants. Ferdinand mourut le 5/03/1885, à 35 ans.

Maria, veuve, mit au monde une fille le 6/11/1886, née de père inconnu. L’enfant décéda le 13/01/1887.

Maria se remaria le 26/08/1903, à 53 ans avec Auguste Honoré LE BOUCHER.

Sosa 63 : Victoire LAQUAINE

° 18/07/1825 May s/Orne + 16/04/1859 May S/Orne

Victoire, ménagère,  épousa le 15/10/1843, à 18 ans, François Exupère JEANNE, carrier. Ils eurent 4 enfants. Victoire décéda à 33 ans.

Sosa 127 : Marie-Anne ORESME

° 29 Nivôse An 7 (18/01/1799) Laize La Ville (14) + 29/07/1852 May s/Orne

Marie Anne épousa, le 25/11/1820 à 21 ans, Georges LAQUAINE, domestique de haras. Ils eurent, au moins deux filles.  Marie-Anne mourut à 53 ans.

Sosa 255 : Marie Jeanne Marguerite PAUGER

° 17/06/1764 Laize la Ville + 24/05/1853 May S/Orne

Marie Jeanne épousa, le 14/09/1798, Charles ORESME. De leur union naquit Marie Anne. Marie Jeanne décéda à 88 ans

Sosa 511 : Marie Marguerite FILLEUL  

° 12/6/1733 Laize la Ville + 23/04/1768 Laize la Ville

Marie Marguerite épousa Jean-Louis PAUGER, le 19/01/1758. Ils eurent quatre enfants. Marie Marguerite décéda à 34 ans.

Sosa 1023 : Marguerite PAUGER

° 3/09/1702 Laize la Ville + 31/12/1752 Laize la Ville

Marguerite épousa Charles FILLEUL, le 5/03/1726. Ensemble, ils eurent 8 enfants. Après le décès de Charles, elle épousa en secondes noces, Philippe PAGNY, le 26/01/1743. Marguerite disparut à 50 ans.

Sosa 2047 : Marie LOISEL

Marie épousa Jean PAUGER, le 12/08/1697, à Amayé S/Orne. Ils eurent au moins deux enfants.

Sosa 4095 : Catherine GUESDON

Mariée à Julien LOISEL

 Je suis fière de rendre hommage à ces mères. Et si au départ, remonter ma lignée matrilinéaire était un défi, être ainsi arrivée à la 12e génération a, également, permis de rendre à ma Maman une légitimité qu’elle n’a pas eu dans sa vie !

Sources : A.D Calvados
Image : « Caen jardin des plantes sophora » par Roi.dagobert — .

Le Soleil a rendez-vous avec la Lune…

Vendredi 20 mars, le Soleil a rendez-vous avec la Lune…

Ce sera la neuvième éclipse totale du XXIe siècle, mais le onzième passage de l’ombre de la Lune sur la Terre. En France, le Soleil sera couvert partiellement entre 8:00 et 11:00 du matin. Le degré d’obscurité sera d’environ 75 %.

Sur terre,  une autre attraction se produira le lendemain, 21 mars : la marée du siècle avec un coefficient de 119. Dans la Baie du Mont St-Michel, le marnage (différence de hauteur d’eau entre basse et haute mer) sera de 14 mètres, soit la hauteur d’un immeuble de 4 étages.

Merci, Madame la Lune… pour le Spectacle !

Nos ancêtres ont, également, observé des éclipses totales ou partielles du Soleil les 3 juin 1239, 16 juillet 1330, 8 mai 1491, 8 juin 1499, 3 mai 1715, 22 décembre 1870, etc…

Ces manifestations astronomiques naturelles effrayèrent longtemps les hommes. Depuis la fin du XVIIe siècle, on sait prévoir ces choses et on sait les expliquer scientifiquement. Et si la frayeur a disparu ; l’inquiètude est, toutefois, demeurée longtemps dans l’inconscient collectif.

Je me souviens de l’éclipse solaire du 11 août 1999, où par une belle journée estivale : la luminosité a baissé, la température a chuté de quelques degrés et les oiseaux se sont arrêtés de chanter … Le phénomène a créé une étrange ambiance et j’avoue avoir ressenti quelques frissons !

Aujourd’hui, ces phénomènes suscitent toujours notre curiosité et nous ravissent également.

Et vous, les appréciez-vous  ?

 

 

Sources et image : Wikipédia

 

 

#RDVAncestral : Une capsule temporelle…

Dans ma grand’ malle aux ancêtres, j’ai découvert une lettre virtuelle… Rien qu’un simple parchemin jauni par le temps et rédigé il y a 270 ans :

Moi, Antoine MARLY, suis votre aïeul. J’ai 52ans et j’arrive au crépuscule de ma vie. J’habite à Erlon, un petit village de l’Aisne, où je suis né le 22 décembre 1692. 

Notre paroisse se situe à environ *5 lieues de Laon.

Comme mon père qui s’appelle aussi Anthoine, je suis charpentier.

J’exerce également la fonction de greffier de la paroisse. Je transcris les actes de baptême, de mariage et de sépulture sur le registre. Je signe les actes en tant que témoin car ici les gens, pour la plupart, ne savent ni lire ni écrire et de plus, les villageois ne parlent que le patois picard.

Avec ma famille, nous habitons une chaumière basse  au toit moussu bâtie en torchis comme la plupart des maisons du village.

Je me suis marié trois fois. Je suis veuf deux fois. De mes trois unions, j’ai 12 enfants (7 filles et 5 garçons) nés entre 1717 et 1744. Mais, six d’entre eux sont morts en bas âge.

Nous appartenons au Royaume de France gouverné par un roi, Louis le Quatorzième, dit le Roi-Soleil…

Notre vie ici-bas est bien tourmentée… Nous devons nous battre contre les éléments… à croire que la colère divine s’est abattue sur nous !

Entre 1692 et 1694, la météo est désastreuse : les hivers sont extrêmement rigoureux, les printemps et les étés très pluvieux. Les faibles récoltes engendrent des famines dans toutes les provinces.  Pour subsister, le pain est fabriqué à partir de fougères ou de glands. La population se nourrit d’herbes bouillies.

En 1694, le *setier de blé atteint le prix record de 52 Livres… du jamais vu ! Le gouvernement ordonne trois jours de procession dans toutes les paroisses du Royaume pour implorer la clémence de Dieu.

Affaibli, le peuple est fauché par une épidémie de fièvres putrides (typhoïde). En deux ans, la démographie passe de 22, 3 millions à 20,7 millions d’habitants.

De plus , notre Roi aime guerroyer. Certes, les guerres agrandissent le Royaume mais elles sont coûteuses. Nous sommes soumis à une hausse des impôts continuelle, et également à en payer de nouveau comme la « capitation ».

Nous connaissons un autre évènement météorologique désastreux pendant les hivers 1709 et 1710 : Un froid polaire envahit le Royaume entraînant crise frumentaire, famine et mortalité.  Les anciens disent n’avoir jamais vu cela. D’ailleurs, cet épisode glaciaire restera dans la mémoire collective comme le « Grand hiver ». Peut-être en entendrez-vous parler ?

Après 54 ans de règne, Louis le Quatorzième trépasse le 1er septembre 1715. Il laisse le Royaume exsangue suite à 33 années de guerre. D’ailleurs, le peuple le regrette à peine…  Il a supporté trop de privations et de souffrances. Il n’a plus de larmes à verser pour le Roi.

En 1720, la peste envahit le sud du Royaume et 120 000 personnes périssent.

En 1723 et 1724, les récoltes sont encore mauvaises et provoquent une autre crise frumentaire. Le prix du pain passe de 3 ou 4 sous à 6 ou 8 sous la livre, alors qu’un manouvrier ne gagne que 10 sous par jour.

L’année suivante, en 1725, l’été est pourri… Pas de récoltes… La famine persiste ! Des émeutes frumentaires éclatent dans les villes à cause de la cherté du pain !

En 1728, une importante disette touche le Royaume !

En 1740, l’hiver est si long et si froid qu’il nous rappelle le « Grand hiver » Là encore, la disette s’installe partout faisant des ravages parmi les vieillards et les enfants.

En 1744, c’est une importante épizootie qui décime le bétail.

Mes chers enfants, je vous souhaite une vie bien meilleure ! Fasse que vous ne connaissiez jamais les affres de la misère, de la famine, et des guerres ! Je prie pour que mon vœu s’accomplisse et que le Ciel soit plus clément avec vous !

Si un jour, l’un d’entre vous trouve cette lettre, qu’il raconte à son tour nos heurs et malheurs afin que l’on ne  nous oublie pas !

Ecrit en l’An de Grâce 1745, le 15 mars.

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*Une lieue équivalant à environ 4 km, Erlon se situe à 20 km de Laon *Un setier pèse 120 kg environ.

 

Antoine MARLY est mon Sosa 128. Il est décédé, à Erlon, le dimanche 6 août 1747 à l’âge de 54 ans.

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Son dernier fils, Jean-François (1744-1805), mon Sosa 64 est manouvrier. Il décède à l’âge de 62 ans.

Son petit-fils, André (1765-1818) mon Sosa 32 est également manouvrier. Il meurt à 52 ans. Il est mendiant.

Tous les descendants d’Antoine sont manouvriers jusqu’à mon grand-père paternel. Des « invisibles » qui connaîtront aussi le courroux du Ciel avec la misère, la faim et les guerres.

 

 

Sources :

Contexte – Thierry Sabot – Editions Thisa

Chronologie de l’Histoire de France – Bescherelle- Editions Hatier

A.D Laon : 5 MI 0493

Monographie Commune d’ Erlon – Histoire et généalogie axonaise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon Sosa 1000…

Dernièrement, une petite question lancée par Maïwenn : Et vous, qui est votre Sosa 1000 ? a fait réagir les généanautes sur les réseaux sociaux… Mélanie et Nicole ont déjà répondu…

Cette question m’a interpellée… Ai-je un Sosa 1000 ? Là, est la question et pour tenter d’y répondre, je me suis lancée à sa recherche.

Je me suis connectée sur le site Généanet afin de découvrir si mon ancêtre ne si cachait pas…

Et parfois, la chance se dissimule derrière un petit clic qui vous mène jusqu’à un cousin qui a effectué un travail magistral… Mes remerciements à Gilles ! Grâce à lui, je me découvre  plusieurs branches maternelles me menant jusqu’à mon Sosa 7680  en passant par le numéro 1000. Je remonte ainsi quelques générations d’un pas de géant et sans avoir chaussé les bottes de sept lieues.

Mais, avant d’enregistrer les données sur mon logiciel, je recherche tous les actes BMS (Baptême, Mariage, Sépulture) pour corriger les éventuelles erreurs. Je me suis, donc, connectée sur le site des Archives Départementales du Calvados. Subsidiairement, j’ai déboursé deux euro pour accéder aux registres pendant deux jours et en tempêtant d’être obligée de payer… Grrr !

Quarante huit plus tard, j’ai accumulé les actes et j’ai commencé à enregistrer les données sur Hérédis arrivant à la dixième génération sur cette branche et à la treizième génération sur une autre branche.

Voici ma lignée pour atteindre le Sosa 1000 :

– Sosa 1 : moi…

– Sosa 3 : Marie Augustine Victorine BERTHAULT (1916-1990)

– Sosa 7 : Louise Marie Elisabeth MORIN (1887 -1937)

– Sosa 15 : Zéphirine Pauline FOUQUES (1869-1898)

– Sosa 31 : Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE (1850- ?)

– Sosa  62 : François Exupère JEANNE (1817-1863)

– Sosa 125 : Marie-Magdelaine TOUCHET (1788-1845)

– Sosa 250 : Jean TOUCHET (1755-1826)

– Sosa 500 : Jean TOUCHET (1716-1796)

– Sosa 1000 : Jacques TOUCHET (?-1725)

Je connais peu de chose sur lui… Pour le moment, j’ignore sa date et son lieu de naissance et même sa profession mais j’ai trouvé ses actes de mariage et de décès :

Le 17 janvier 1715, il épouse Marguerite GILLES à Hubert-Folie, une petite commune du Calvados. Le couple a quatre enfants :

– Jean (Sosa 500) – Catherine °1719 – Pierre °1720 – Marie-Magdelaine ° 1723 +1786

Jacques décède 10 ans plus tard, le 11 avril 1725 dans la même commune. Mais, le curé peu disert sur ses ouailles n’a pas indiqué son âge et les deux actes sont réduits à leur plus simple expression.

Mes recherches ne sont pas terminées  mais je n’imaginais pas remonter ma généalogie maternelle aussi loin et je ne peux m’empêcher de penser à Maman qui n’a connu ni ses parents ni ses aïeux…  Je lui dédie ce Sosa 1000 et tous les autres comme un joli pied de nez au destin…

Sources : A.D Calvados : Hubert-Folie BMS 1686-1743 -5 MI EC 349 P.41 & 52

#Généathème : Médecin malgré lui …

Je ne résiste pas au plaisir de partager cette archive insolite trouvée dans les registres de la paroisse de Cintheaux (Calvados), paroisse où vécurent mes Sosas maternels 480 et 960.

Le Curé a  « religieusement » écrit dans son registre deux méthodes pour soigner d’étranges maladies :

IMG_0977Remède infaillible contre l’hydropisie très expérimentée

Prenez une pinte deau de vie de vin dans une bouteille de gros verre bien nette, qui contienne la pinte mesure de paris, mettez-y deux onces de bon jalap  concassé grossièrement et non enpoudre, mettez la bouteille a lair ou au soleil et non au feu, laissez infuser le tout pendant 27 heures au bout desquelles donnez au malade trois cuillerées dans une cuillère abouche le matin a jeun, de deux jours lun est adire quil faut etre un jour sans en prendre et continuer ainsi jusques a parfaite guérison quon obtiendra par ce remède si le malade na rien de gaté dans linterieur

Pendant la maladie et lusage du remede il faut observer le regime suivant.

Il ne faut manger ny soupe, ny rien de crud, ny poivre, ny sel, ny vinaigre, ny laict, ny fruit, ny salade surtout point deau aboire, le vin blanc doit etre la boisson ordinaire, il ne faut même pas lui en donner toutes les fois quil en demande ; le malade ne doit user que de viandes roties ou grillees, surtout point de veau, le pain le plus sec est le meilleur. Deux heures après le remede il faut prendre un bouillon de consommé fait avec de bon bœuf, de la volaille ou du mouton aulieu de veau le jus de mouton roti y est tres bon. Si la premiere bouteille netoit pas suffisante il faudra en refaire une autre pour lentiere guerison.

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Contre la pituite pour purifier le sang

Il faut prendre quatre blancs doeufs un verre de vin aigre y ajouter une drogue qui se nomme ptia dose de 40 grains pesants orondanus item pour la dose parvi osum item la meme dose, mesler le tout par ensemble et tous les soirs sen passer sur le creux de lestomach y appliquer une serviette chaude dessus et continuer le remede tous les soirs pendant huit jours

par le Chirurgien Major du Regiment de Betan Regiment Suisse

On peut se demander si le brave Curé ne souffrait pas, lui-même, de ces maux et après s’être confessé auprès du Chirurgien Major, celui-ci lui aurait délivré ces ordonnances que le saint homme aurait soigneusement annotées pour ne pas les oubliées ?

En outre, je trouve cette archive intéressante car elle nous dépeint la manière dont nos ancêtres se soignaient au 18e siècle ; manière qui peut nous paraitre rocambolesque aujourd’hui.

Pour finir, cette découverte me fait penser à Molière dont nous célébrons aujourd’hui le 342e anniversaire de sa disparition. En hommage, je lui dédie ce petit article !

 

En cliquant sur les mots écrits en vert, vous découvrirez leur définition  (vulgaris-médical.com et Wikipédia.com)

SOURCES : A.D Calvados – Cintheaux – 5 MI EC 430 [1740-1792]

IMAGE : Gallica BNF : Figures Allégoriques – La Maladie, la Santé  éditées en 1700 – Louis Lerembert – Sculpteur – ark:/12148/btv1b69365557

 

 

 

#Généathème : archives insolites…

 

En ce mois de février, le Généathème met à l’honneur les archives insolites.

Marie Marguerite Gehenne, mon Sosa 25 est née à Sainte-Honorine-la-Chardonne dans l’Orne.

Et, lors de mes recherches dans les registres paroissiaux, j’ai trouvé cet acte rédigé par le curé de l’époque, Sébastien Elie :

Scan (7)

Le premier jour d’octobre mil sept cent quinze a été placé et assie un pressoir partie sur le territoire de la première portion, partie sur celuy de la segonde par Mrs Sébastien Elie et Guillaume des Buats, curés des dittes portions que ils ont acheté et paié par ensemble la somme de quatre vingt livres a Jean Iouanne du village de la Barbotière avec les autres frais quil a falu pour le loger et mettre en etat de piler et travailler .. le tout que ils ont fourny…

Scan1 … et paié par ensemble pour encore ensemble et autant lun comme lautre sans que une portion puisse en exclure lautre, et suivront demaisme autempt advenir leurs successeurs aux dittes portions parseque telle est la volonté des dits des Buats et Elie curés qui ont bati le present pressoir le dit jour et an que dessus, ce que ils ont ecris et signé sur le registre de la paroisse pour etre mieux garde et y avoir recour quand besoing sera.

Dix ans plus tard, en 1725, le curé Elie fait état de la météo et son impact sur le prix des céréales : Scan-001 Fin du présent registre qui a servi pendant dix ans et a fini par lan 1725 qui a este une année tres facheuse il y a tombé de la pluye pendant neuf mois. Le seigle a valu jusque douze livres le sazazin item et lausine six livres, en outre le dix sept decembre il arriva un nouragan qui a renversé une quantité darbres.

Letablissement du pressoir et lacte qui en a été fait entre Mrs les curés Elie et de Buats est en lannée 1715 premier octobre cy devant.

Il faut savoir que la paroisse de Sainte-Honorine-la-Chardonne était, autrefois, une des plus importantes de la contrée et sa cure était divisée en deux portions. Chaque portion était régie par un curé, chacun ayant son presbytère et son propre revenu.  De plus, chaque curé exerçait une semaine sur deux. Cette séparation provoquait, parait-il,  des conflits entre paroissiens.

Alors,  pourquoi les deux curés se sont-ils entendus pour la mise en place de ce pressoir ?  Désiraient-ils démontrer leur bonne entente en donnant l’exemple ? Ou voulaient-ils, simplement, assurer leur subsistance qui devait être difficile à la lecture de ce document.

Un peu des deux raisons, peut-être…  et l’adage dit que l’union fait la force…

Qu’en pensez-vous ?

 

 

Sources : A.D Orne – Sainte Honorine la Chardonne : 3407/EDPT315 12 – p. 6-7 et 96

Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie : La commune de Sainte Honorine la Chardonne par Mr le Comte Hector de la Ferrière-Percy :

http://books.google.fr/books?id=GzgFAAAAQAAJ&pg=PA281&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false                

Mon #Challenge AZ 2015…

Voilà, Sophie nous a annoncé que l’édition 2015 du Challenge AZ aurait lieu en juin prochain.

Il n’en fallait pas plus pour mettre nos neurones en ébullition  ! Les réseaux sociaux se sont enflammés ! Si  certains blogueurs se sont vite engagés, d’autres ont longuement hésité ou hésitent encore…

Pour ma part, j’ai participé au Challenge AZ 2013 & 2014 et j’avoue que cette année, je ne pensais pas être prête pour une troisième édition par crainte de me répéter.

Alors, allais-je baisser les bras ?

Et bien, non…. Qu’on se le dise ! Je participerai au Challenge AZ 2015 !

Et, comme le déclare si bien Sophie : « L’important est de se faire plaisir ! »

Je vais, donc,  rouvrir la grand ‘malle des Ancêtres…

Je proposerai pendant ce challenge de découvrir la « cuisine traditionnelle  » des aïeux de mon petit-fils ! Le menu sera généreux puisqu’il nous mènera de la Picardie à l’Italie en passant par la Normandie, la Bretagne, l’Ariège, l’Auvergne, la Provence et la Corse !

Pourquoi ce choix, me direz-vous ? Et bien, si la généalogie est avant tout un travail de recherches à travers les archives, c’est aussi la découverte de la vie quotidienne de nos ancêtres. Chaque région a ses spécificités et parmi celles-ci, le patrimoine culinaire me passionne.

Je vous confie un petit secret : je suis gourmande et j’aime cuisiner…

Alors, êtes-vous prêt à me suivre tout au long de ce voyage intemporel et gourmet ?

 

 

 

 

 

#Généathème : L’entraide…

 

 

En janvier, le généathème met l’entraide à l’honneur !

En toute simplicité, voici quelques petites astuces que j’ai appliqué lors de mes recherches  :

Pour rechercher un ancêtre colon : Vous ne savez pas où il a émigré, à quelle date… Les  Archives départementales détiennent des dossiers d’émigration, des demandes de passage gratuit…

pour les enfants assistés ou abandonnés : outre l’état civil, les dossiers d’enfants abandonnés ou assistés, consultez les procès verbaux des Conseils Municipaux : vous y trouverez  des renseignements sur les familles démunies (ex : aide sociale…)

Vous cherchez un acte de mariage : reconstituer  le parcours militaire du marié peut s’avérer être une bonne piste

Vous souhaitez reconstituer le parcours militaire d’un soldat napoléonien : le SHD (Service Historique de la Défense) à Vincennes possède les registres de la conscription et de contrôle des troupes.

Bonnes recherches…

 

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