La Cité Malesherbes…

La Cité Malesherbes est une voie privée, protégée par d’élégants portails, dans le 9e Arrondissement de Paris.

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Elle débute au 59 rue des Martyrs et se termine au 22 rue Victor Massé, jadis rue Laval.

Cette cité se trouve aux confins de la Nouvelle Athènes et de Montmartre.

Elle est située sur l’emplacement de l’hôtel particulier de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794) : ministre, académicien, juriste, défenseur de l’Encyclopédie et protecteur de Diderot. Défenseur de Louis XVI, il fut guillotiné en 1794.
Son hôtel particulier et ses terres occupaient plus d’un hectare et demi.

Adrien ABRAHAM, dernier propriétaire de l’Hôtel Malesherbes décida, en 1855, de réaliser une opération immobilière en détruisant sa résidence et en créant une nouvelle voie.  Mais, il prit le parti d’affecter les terrains à l’édification d’une quinzaine de petits hôtels particuliers attirant ainsi des artistes (peintres, acteurs dramatiques…), des intellectuels en vogue de la Nouvelle Athènes, de grands bourgeois mais aussi quelques dames entretenues.

On peut encore admirer les façades de ces riches demeures, notamment au numéro 11, avec une devanture polychrome ornée de céramiques, laves et terres cuites émaillées, œuvre de l’architecte JAL pour le compte du peintre JOLIVET.
Cet hôtel est classé Monument Historique.

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Le numéro douze abrita la S.F.I.O (Section française de l’International Socialiste) créée en 1905, puis le P.S entre 1936 et 1975.
Aujourd’hui, on y trouve la Fondation Jean JAURES.

Au numéro 17, la cité forme un coude. La Villa Carla construite en 1857 par Jacques AMOUDRU présente une belle rotonde et sur la façade de briques roses et de pierre , on peut voir deux profils dans deux médaillons. Une échauguette néo-gothique a été ajoutée à son extrémité.

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Et pour finir cette visite, revenons au numéro trois  qui abritait la clinique Marie-Louise dont la spécialité était une maternité, aujourd’hui disparue.

Pour l’anecdote : Bernard Buffet, Johnny Hallyday et Françoise Hardy y sont nés….
Les journaux n’en n’ont point parlé, mais, c’est également dans cette clinique que j’ai montré le bout de mon nez… un bel automne, il y a plusieurs décennies.

Je n’étais jamais allée sur mon lieu de naissance… Et lors d’une promenade , j’ai découvert un bel endroit où plane encore le romantisme parisien du XIXe siècle.

Et vous, que connaissez vous de votre lieu de naissance  ?

Sources :
www.mairie9.paris.fr
Images : collection personnelle

#Généathème : Mon bilan 2014…

2014 s’en va à petits pas… Et déjà l’heure du bilan annuel a sonné à l’horloge du temps qui passe… Retour sur une année bien remplie !

Cette année a commencé par une liste de bonnes résolutions…

Cette année, j’allais m’y tenir ! Croix de bois, croix de fer…

Cette année, parmi ces résolutions, je devais mettre à jour mon logiciel de généalogie, Hérédis.  Promesse tenue : j’ai enregistré tous les actes trouvés de mes branches paternelles & maternelles.  En 2015, ce sera, au tour, des actes auvergnats de Monsieur.

Cette année, j’ai, également, mis à jour mon arbre sur Généanet où apparaissent 815 individus, actuellement.

Cette année, je me suis rendue aux archives départementales de l’Aisne, de la Haute-Loire et de Paris pour y continuer mes recherches.  J’y ai découvert quelques surprises !

Cette année, Ciel ! Mes aïeux a quitté Blogger pour migrer vers WordPress… Ainsi, ciel-mes-aieux.com est devenu un nom de domaine.

Cette année, j’ai partagé 59 articles sur ce blog, dont :

– 26 articles consacrés à la seconde édition du #Challenge AZ et seconde participation pour moi également.

– 7 articles consacrés au #Généathème

Pour les nouveaux venus : le challenge AZ et le Généathème sont proposés par Sophie Boudarel de La Gazette des Ancêtres.

Les articles, les plus lus,  ont été  :

Histoire d’un abandon

-#Généathème : Avril, le mois des ancêtres

Découvrir les traits de caractère de ses ancêtres au travers des archives

-#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale 1

-#Généathème : Une épine généalogique 1, 2 & 3

Cette année, on a parlé de Ciel ! Mes aïeux dans trois revues :

La Revue Française de Généalogie n° 211 (Avril-mai 2014)

– Marianne n° 901 (Août 2014)

– Maxi n° 1462 (Novembre 2014)

Cette année, je me suis inscrite à la participation collaborative sur le site Mémoire des Hommes et j’ai indexé les Poilus morts pendant la Première Guerre Mondiale de ma commune ainsi que ceux de quelques villages ancestraux.

Cette année, j’ai rencontré des généablogueurs en France mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique.

Cette année, j’ai participé aux Matins Malins et à un stage de paléographie organisés par la Revue Française de Généalogie.

Cette année, j’ai twitté environ1400 fois et mon fil compte 200 abonnés en un peu plus d’un an ! Il paraît même que je suis « accro » !

Cette année, j’ai, surtout,  reçu un Cadeau : une photographie de mes grands-parents paternels. Quelle émotion de découvrir des visages jusque là inconnus !

Cette année, je n’ai pas vu le temps passé… Et en écrivant ces lignes, comment ne pas penser que les douze mois écoulés resteront riches de découvertes, de rencontres et de partages…

Et vous, quel est votre bilan généalogique ?

 

Cliquez sur les zones écrites en vert pour accéder aux pages concernées

Sources : Image – Gallica BNF – estampe –  calendrier perpétuel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Unis jusque dans la mort…

De tout temps, la Picardie a subi les invasions et les guerres.

Mais, on ne choisit pas l’endroit où l’on nait…  Et mes ancêtres paternels ont, ainsi, vécu entre guerre et paix.

Eppes

A Eppes (jadis Aippes), petit village axonais à l’est de Laon, mes Sosa 34 & 35,  Simon FERY et son épouse Marie Elizabet COCHET dite Babet sont manouvriers.

En 1787, ils se marient le jour de la Saint Sylvestre…  Ce n’est pas la première union pour Simon puisqu’il est veuf de Françoise BOTTIER… Mais, aujourd’hui, leur vie conjugale débute à l’aube d’une nouvelle année. Peut-être, pensent ils que cela est de bon augure ?

Mais, en 1789, la fronde populaire gronde… La Révolution va bouleverser leur existence. Pendant une dizaine d’années, ils vont supporter les contraintes et les misères de cette période.

Simon & Babet ont, au moins, deux enfants :

-Geneviève Séraphine, mon Sosa 17, née le 2 janvier 1791. Elle épouse Jean Charles Casimir MARLY, le 25 février 1829.

-Simon Auguste, né le 21 Messidor An 5 (9Juillet 1797). Il épouse Thérèse MOURAT, le 28 novembre 1820.

A nouveau, en 1814, Simon & Babet endurent les hostilités puisque Napoléon 1er et son armée livrent bataille à la sixième coalition européenne obligeant l’Empereur à abdiquer et entraînant l’occupation de la Picardie par les troupes russes et prussiennes… C’est la Campagne de France ! (cliquez pour accéder au déroulement des opérations militaires)

La vie de Simon et de Babet se passe, ainsi, entre résignation et dénuement…

Puis, le 28 janvier 1815, à 7h00 du matin, Simon, 64 ans, s’éteint dans sa maison.

Deux heures plus tard, c’est au tour de Babet, elle a 54 ans et elle rejoint Simon pour l’éternité.

Ce sont Louis Charles, 48 ans et Jean Antoine Cochet, 56 ans, les frères de Babeth, qui déclarent les décès à la mairie d’Eppes.

+ Simon FERY & Elisabet COCHET 28 janvier 1815

Pourquoi Simon & Babet sont ils décédés simultanément ?

Sont-ils morts d’une maladie due à la période hivernale… Ou bien à cause des calamités engendrées par la Campagne napoléonienne et par l’occupation ennemie tel le typhus qui faisait des ravages à cette époque ?

Je ne le saurai, sans doute, jamais…

Quoi qu’il en soit, découvrir la vie de ses ancêtres est toujours un moment particulier empreint d’émotion… Et ce fut le cas en recevant les deux actes de décès et en découvrant qu’ils étaient conjoints comme l’ont été Simon & Babet dans la vie… puis dans la mort !

 

 

 

 

Sources : actes de décès de Simon FERY & Marie Elizabet Cochet-                     Mairie d’Eppes

Image : Scène de la Campagne de France 1814 – toile d’Horace Vernet – XIXe siècle – Wikimedia Commons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Hôtel de Ville de Paris…

Une petite promenade parisienne vous plairait-elle?

Alors, suivez-moi… Je vous emmène à la découverte de  l’Hôtel de Ville de Paris situé dans le 4e arrondissement en bordure  de Seine.

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L’Hôtel de ville est intimement lié à l’histoire de notre Capitale depuis le 14e Siècle. Le bâtiment actuel s’élève sur l’ancienne Place de Grève où Etienne Marcel, Prévôt des marchands, acquît en 1357  la petite Maison aux Piliers afin d’y établir le siège de la municipalité.

Une corporation de riches marchands, les Nautes, dont l’organisation monopolisait le transport fluvial fut à l’origine de la municipalité. Leur emblème, la nef, figure sur le blason de Paris.

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Les marchandises étaient débarquées sur la grève, autrement dit, la berge. Cet endroit était le cœur de Paris et on y organisait des fêtes. La place servait également aux exécutions capitales. Mais, la grève était essentiellement le lieu de rencontre des employeurs et des travailleurs journaliers venus chercher une embauche. Par extension, saviez-vous que « faire grève » trouve ici son origine !

Puis,  la Maison aux Piliers devint l’Hôtel de ville de Paris et fut transformée en un beau palais de style renaissance sous l’égide d’un italien, Dominique de Cortone, dit le Boccador.  On trouve encore des vestiges de cette époque, comme cet escalier à vis :

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Pendant la Révolution, l’Hôtel de ville devint le symbole de la liberté parisienne. C’est là que le 17 juillet 1789, Louis XVI reçut la cocarde tricolore des mains de J.S Bailly, premier maire de Paris.

A partir de 1837, l’édifice devenu exigu fut agrandi à la demande de Rambuteau, Préfet de la Seine. Les travaux durèrent environ 30 ans et furent achevés sous Haussmann, Préfet du Second Empire.  Décoré par Ingres et Delacroix, le bâtiment était, alors, considéré comme le plus beau palais de la capitale.

Le 4 septembre 1870, après la défaite de Napoléon III à Sedan face à la Prusse, la foule se réunit devant l’Hôtel de ville pour y proclamer la République. Après, plusieurs mois de siège, les parisiens y créèrent la Commune. S’ensuivit une répression sans précédent de la part du gouvernement retiré à Versailles. Paris fut à feu et à sang : les palais des Tuileries et de la Légion d’Honneur, la Cour des Comptes et l’Hôtel de ville furent incendiés.

En août 1871, le Conseil municipal installé au Palais du Luxembourg décida la reconstruction de la maison commune. La jeune République lança un concours d’architectes et le projet de Théodore Ballu et d’Edouard Deperthes qui préconisait une reconstruction avec une façade sensiblement identique au palais renaissance fut retenu.  L’inauguration du nouvel Hôtel de ville eut lieu le 13 juillet 1882.

C’est le même édifice que nous pouvons voir actuellement marqué par les heurts de notre histoire, notamment après la libération de Paris en août 1944 puisque ses murs portent encore les marques des fusillades échangées.

Aujourd’hui, l’Hôtel de ville de Paris est le siège de la démocratie locale. Il accueille, dans ses salons d’apparat, les personnalités étrangères en visite dans la capitale ainsi que les parisiens lors des évènements qui rythment la ville.

La façade du monument est ornée de cent huit personnalités toutes nées à Paris, hormis le Boccador représenté sous les traits de l’architecte Ballu. Paris est également unie à la France à travers ses villes et ses provinces symbolisées par trente sculptures sur les façades, trente-six blasons et seize peintures à l’intérieur.

Maintenant, nous pénétrons à l’intérieur du bâtiment et nous visitons uniquement les salons de réception ; le reste étant réservé aux bureaux.  Nous empruntons l’escalier d’honneur avec ses cinquante marches :

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Nous arrivons dans le salon d’entrée orné d’un plafond à caissons et de lustres en cristal de Baccarat et de sculptures en marbre :

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Maintenant,  nous nous dirigeons vers la salle des fêtes :

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La richesse du lieu évoque la somptuosité des festivités parisiennes.

Nous pénétrons ensuite dans un second salon où Georges Bertrand rendit hommage au monde rural à travers ses peintures :

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Ensuite, nous empruntons un petit corridor orné de vitraux dédiés aux corporations artisanales :

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Et nous achevons la visite par un dernier salon agrémenté d’une magnifique cheminée en marbre. Nous trouvons toujours les peintures murales et les lustres en cristal de Baccarat :

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Si, comme moi, la visite vous a plu…  Sachez que la ville de Paris organise des visites guidées et gratuites pour découvrir ce magnifique bâtiment.

 

Sources : Photos – collection personnelle

 

 

 

Sur les pages d’un cahier d’écolier…

Je viens de recevoir l’acte de décès d’une de mes arrières grands-mères paternelles, Octavie Louise MEREAUX qui est décédée à Athies sous Laon, le 30 octobre 1917.

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La guerre fait rage… La région picarde se trouve en territoire occupé par l’ennemi et elle le restera pendant quatre ans. Les réquisitions et la pénurie de matières premières obligent la population à se débrouiller et à innover dans leur quotidien.

Les gens survivent… La vie va, bon gré, mal gré !

A Athies,  la mairie ne possédant plus de registres, les actes d’état civil sont transcrits sur des cahiers d’écolier !

Et en découvrant cette simple page,  je ne peux m’empêcher de penser que les civils ont, eux aussi, subi  bien des épreuves !

 

 

Source : Acte de décès Mairie d’Athies sous Laon.

 

 

 

 

Fusillé pour espionnage pendant la Grande Guerre…

Depuis quelques jours, le site « Mémoire des Hommes » a mis en ligne une base concernant les fusillés de la Première Guerre Mondiale. (cliquez pour atteindre la base)

Par curiosité, j’ai effectué une recherche « par département », là où vécurent mes ancêtres. J’ai constaté que chaque département concerné possède son lot de malheureux exécutés.

Mon attention s’est plus particulièrement portée sur l’Aisne.  Dans ce département, j’ai compté onze fusillés : neuf militaires et deux civils, ces derniers ayant été accusés d’espionnage.

La Picardie se trouve dans la zone occupée par l’ennemi. J’ai d’ailleurs écrit un article que vous trouverez, ici. Et dans ces temps où régnaient suspicion, délation, exaction et condamnation, si l’Armée n’a pas épargné ses soldats, elle n’a guère épargné les civils, non plus !

Voici résumé le procès d’un pauvre hère qui a été condamné et exécuté, à mon avis, sommairement  :

Louis Ernest HIRSON dit « Nénès » est né le 15 septembre 1878 à Vailly sur Aisne.  Il mesure 1m60, il est blond et ses yeux sont couleur ardoise. Il est célibataire et exerce le métier de forain et de journalier. Il est décrit comme  marginal vivant au jour le jour et ne travaillant qu’occasionnellement.  Il vit dans une roulotte mais lorsque celle-ci est détruite par les bombardements, il trouve refuge chez des femmes seules du village qui l’hébergent dans leur cave.

Le 19 novembre 1914, il comparait devant le Conseil de Guerre de la VIe Armée à Villers-Cotteret. Il est accusé de vol mais aussi d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi dans le but de favoriser ses entreprises ; autrement dit, il est un espion.

Il est informé que les témoins assignés contre lui sont le Sieur Louis Harlé, domestique et le Sieur Durrès, Inspecteur de la Police Mobile. Louis Harlé étant hospitalisé, il est représenté par Régnié, gendarme de la Prévôté du quartier général de la VIe Armée.

Le procès débute le 22 novembre à 8:00 par la lecture de plusieurs dépositions dont celles du frère, de la sœur et de la nièce de l’accusé contredisant ses déclarations.

Concernant l’accusation de vol :

En octobre 1914, aidé par un ouvrier, Hirson s’est introduit dans l’usine Wolber sise sur la commune de Vailly et y a dérobé deux enveloppes et deux chambres à air pour équiper son vélo au cas où il serait obligé d’évacuer précipitamment le village. Entre temps, l’usine a été incendiée lors des bombardements.

De plus, lors de son arrestation, Hirson dit posséder la somme de 150 Frs. Mais, en réalité,  il détient 200 Frs et semble l’ignorer… Suspect, suspect… pour un homme qui ne travaille guère ! Il déclare que cet argent représente ses économies depuis trois ans et qu’étant célibataire, ses dépenses sont très succinctes.

Concernant l’accusation d’espionnage :

– Louis Harlé est fait prisonnier par les allemands entre le 3 et le 16 octobre 1914 avant de s’évader. Il a aperçu Hirson, dans la nuit du 5 octobre, dans une tranchée allemande discutant avec un officier, lui communiquant des renseignements sur les troupes anglaises et leur Etat Major dont le Q.G se trouve dans la maison de Mr. Cadot, située à 150 m derrière l’église de Vailly.

Un rapport précise que la zone anglaise a été bombardée mais qu’il est impossible de dire si cela s’est produit lorsque l’Etat Major se trouvait dans la dite maison. Par ailleurs, Vailly étant sous occupation allemande, il n’a pas été possible de découvrir si des personnes avaient vu Hirson pénétrer dans les lignes allemandes. En outre, la gendarmerie connait très bien le jeune Harlé, domestique chez un certain Sieur Vilain, actuellement sous la domination allemande.

– L’inspecteur Durrès rapporte que Hirson est très mal considéré dans la commune et qu’on ne lui connait aucune ressource. Des gens notables du pays ont même déclaré que si Hirson avait de l’argent en sa possession, il était forcément de provenance suspecte.

Dans les documents mis en ligne, je n’ai rien lu concernant la défense du prévenu, à part un télégramme provenant de Paris et émanant du Ministère de l’Intérieur – Sureté Recherches confirmant que Hirson est inconnu à l’identité judiciaire ainsi qu’aux archives centrales du contrôle général.

Le procès a duré deux jours. Le 22 novembre 1914, Hirson est reconnu, à l’unanimité, coupable des chefs d’accusation. Il est condamné à la peine de mort après dégradation civique, ainsi qu’aux frais envers l’Etat.

Le 23 novembre 1914, au petit matin, Louis Ernest Hirson dit « Nénès » est exécuté dans le parc du Château de Villers-Cotteret.

Le 24 novembre 1914, le Greffier du Conseil de Guerre a adressé 200 Frs à la Caisse des Dépôts et Consignations.

 

 

Sources : SHD/GR 11 J 142 – Conseil de guerre – Photo :  SHD

#Généathème : 1 Jour 1 Poilu…

Pour le généathème de novembre, j’ai choisi de vous parler de ma contribution au programme « d’Indexation Collaborative » sur le site « Mémoire des hommes ».

C’est en pensant  aux générations futures  que je me suis, bien volontiers, soumise à cet exercice dont nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire de sa création sous l’égide de Jean-Michel Gilot.

J’ai relevé le défi en débutant par les Poilus de ma commune résidentielle, Verrières le Buisson dans l’Essonne.

Monument aux morts VlB

J’habite à Verrières  depuis de nombreuses années et j’avoue que je ne m’étais jamais vraiment intéressée au passé de ces personnes. A ma décharge, le monument aux Morts se trouve dans le cimetière communal et n’est guère visible pour le promeneur lambda. Je me suis donc rendue sur place pour le photographier.

En septembre dernier, l’Association Historique « Connaissance de Verrières » m’a remis une revue éditée en 2008 à l’occasion de son 40e anniversaire . Cette publication est entièrement consacrée aux Verriérois morts pour la France lors de la Première Guerre Mondiale.

Poilus VlB

Ce document de 195 pages est très bien documenté. Une première partie est consacrée aux Poilus de la commune avec leur biographie,  des textes,  des photos provenant de divers témoignages. La seconde partie est plus générale et relate différents aspects du conflit comme la vie des soldats dans les tranchées.

J’ai, ainsi, découvert que 86 Verriérois avaient perdu la vie en défendant leur Patrie. Leurs noms sont à jamais gravés dans la pierre (ou plus exactement, ici, dans la mosaïque).

Monuments aux morts VlB 2

Cependant, certains n’ont pas été recensés sur le site « Mémoire des Hommes » :

  • Georges Henri ARDILLON ° 06/09/1887 Verrières le Buisson + 07/07/1917 Verrières le Buisson
  • Henri Léon CASTANET ° 24/04/1874 Verrières le Buisson + 07/12/1915
  • Albert GODARD ° 14/04/1886 Mézières en Drouais (Eure & Loir) – Soldat 170e R.I + 13/01/1921 Paris 14e (Seine)
  • Henri Léopold Augustin LANDRY ° 26/09/1878 Ferrière aux Etangs (Orne) + 30/11/1917 Verrières le Buisson
  • Auguste Anatole FEUILLERET ° 03/07/1874 Verrières le Buisson + 19/12/1914 Verrières le Buisson (maladie contractée aux armées)
  • Joseph Marie Philippe LEVEQUE DE VILMORIN ° 21/05/1872 Antony (92) + 29/06/1917 Antony (92)

J’ai transmis ces noms au site « Mémoire des Hommes ». Il semblerait que ces hommes n’aient pas obtenu la mention « Mort pour la France ». Mon interrogation est sans doute naïve, mais tous ces militaires ne se sont’ ils pas battus pour la France ?  Toujours est-il qu’une demande doit être déposée auprès de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants) en justifiant des états de service et du décès de chacun ainsi que tout document possédant la mention Mort pour la France ou pouvant aider à l’attribution de la dite mention.

En outre, 16 soldats Verriérois n’ont pas été inscrits sur le monument aux morts de la commune. On trouve leur nom sur des plaques commémoratives  dans d’autres villes :

  • Louis François ARNOUAT ° 06/02/1881 Nevers (Nièvre) – 2e Classe 352e R.I  + 17/09/1914 Fontenoy (Aisne)
  • Michel Auguste Léon BAUDET ° 31/03/1881 Verrières le Buisson – 2e Classe 224e R.I +17/12/1914 Maricourt (Somme)
  • Albert Paul CASTANET ° 26/10/1886 Verrières le Buisson – 2e Classe 98e R.I + 17/10/1918 Roanne (Loire)
  • Georges CASTANET (Frère d’Albert) ° 05/07/1896 – 2e Classe 131e R.I + 30/06/1916 Argonne (Meuse)
  • Eugène Arthur CHENNEVIERE ° 06/02/1885 Trun (Orne)- 2e Classe 54e R.I + 20/06/1915 Calonne (Meuse)
  • Désiré Joseph CORBEHEM ° 24/08/1886 Oisy le Verger (Pas de Calais) – Sapeur mineur 3e R.G + 04/08/1916 Wiencourt l’Equipée ( Somme)
  • Georges Adrien DELORME ° 27/11/1893 + 28/12/1919
  • Victor Léon Eugène FEUILLERET ° 07/04/1874 Verrières le Buisson – 2e Classe 17e R.I.T + 14/08/1918 Epernay (Marne)
  • Ernest Louis LEQUET ° 24/09/1889 Verrières le Buisson – Caporal 332e R.I + 16/04/1917 Berry au Bac (Aisne)
  • Jean-François LORIC ° 09/02/1889 Colpo (Morbihan) – 2e Classe 264e R.I + 24/07/1916 Estrées (Somme)
  • Louis Charles MARCONNES ° 21/07/1893 Paris 4e – 2e Classe 131e R.I + 22/08/1914 Gorcy (Meurthe & Moselle)
  • Eugène Pierre Marie MARTIN ° 02/10/1893 Guillac (Morbihan) – Soldat 123e R.I + 29/07/1919 Verrières le Buisson
  • Charles Henri MOREAU ° 09/09/1882 Sours (Eure & Loir) – 2e Classe 9e Section bis C.G.A + 12/12/1917 St Michel de Maurienne (Savoie)
  • Paul ROUSSEAU ° 1882 Solesmes (Nord)
  • Edmond SERVAT ° 19/10/1884 Paris 6e – 1e Classe 153e R.I + 15/07/1918 Couthiésy (Marne)
  • Albert Léon VINEUX °20/03/1881 Cappy (Somme) 2e Classe 120e R.I + 16/11/1914 Binorville (Marne)

Verrières le Buisson était, également, à l’époque une ville de soins pour les soldats blessés. Une propriété appartenant à un certain Mr Bourrelier servait de maison de repos. Le 55e Régiment d’Infanterie Territoriale était basé sur la commune. Ainsi, les médecins de la garnison ont rendu de grands services auprès de la population civile, notamment lors de l’épidémie de rougeole qui a touché les enfants au printemps 1915.

Puis, pendant le conflit, le statut de « Pupille de la Nation » ayant été instauré par la loi du 29 juillet 1917, plusieurs petits Verriérois  orphelins ont été adoptés par l’Etat.

Aujourd’hui, j’ai découvert une page de l’histoire de ma commune et je continue l’indexation sur le site Mémoire des Hommes !

Et vous, participez-vous également à ce programme ?

 

Sources : L’Historique de Verrières – Connaissance de Verrières

Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

Je me souviens…

Je me souviens… Tout a commencé il y a plus de 3 siècles… Le 2 octobre 1657, Ozanne Achon et Pierre Tremblay se mariaient à Montréal, pour le pire et le meilleur…

Le pire étant sans doute les conditions de vie d’alors.

Le meilleur étant que ces deux-là devenaient un des couples fondateurs de la province de Québec, assurant une nombreuse descendance.

Hervé Pencalet a d’ailleurs écrit un très bel article sur Ozanne (cliquez sur le nom) où il met à l’honneur cette femme, grand-mère de tous les Tremblay d’Amérique.

Je me souviens… C’était, il y a sept ans, L’Association des Tremblay de France nous contactait afin d’assister aux fêtes du 350e anniversaire de mariage de Ozanne & de Pierre qui devait avoir lieu le 7 octobre 2007 à Montréal et à Québec. Cette cérémonie réunissait quelques 800 Tremblay d’Amérique, de France et d’ailleurs. Nous étions les seuls Achon présents, mon mari et moi et par un heureux hasard, nous fêtions également notre anniversaire de mariage, le même jour !

L’évènement était important et relayé par divers médias. Nous avons été interviewés à plusieurs reprises et fort surpris de cette « célébrité » soudaine.

Nous découvrions, alors, un pays où la nature était flamboyante sous un magnifique soleil et où les gens nous recevaient comme des membres de leur famille.  Nous avions le sentiment d’être « à la maison » et nous avons d’ailleurs noué des liens d’amitiés très forts avec certains Tremblay.

Je me souviens… C’était, il y a quelques jours, nous sommes retournés  au Canada retrouver nos amis et pour découvrir la Gaspésie et les chutes Niagara.

Là encore,  le sentiment d’appartenance à une famille est présent et les rencontres se multiplient : la première avec Hervé Pencalet, son épouse et sa fille. Nous avons passé une soirée fort sympathique à discuter « généalogie » bien évidement, mais aussi à chanter avec les tables voisines dans le restaurant où nous avions rendez-vous.

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Puis, lors de notre périple, nous avons fait escale à Baie Saint-Paul, la petite bourgade où vécurent Ozanne & Pierre.  Nous avons été reçus par des descendants du couple et l’émotion fut grande lorsque nous avons découvert les stèles dédiées à Ozanne & à Pierre. C’est ainsi que l’histoire et la généalogie nous ont rattrapés… pendant notre voyage d’agrément !

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« Je me souviens » est la devise de la province de Québec…

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Nous nous souviendrons… en attendant notre prochain voyage chez nos cousins !

 

Sources : Photos – Collection personnelle

#Généathème : 100 mots pour une vie… d’un Poilu…

C’est en débutant « L’indexation Collaborative » sur le site Mémoire des Hommes que j’ai découvert ce jeune Poilu.

Sa fiche matricule militaire m’a appris qu’il était un membre de la famille Achon et j’ai voulu lui rendre ce petit hommage :

Il s’appelait René Jacques ACHON. Né le 9 avril 1897 à Saint-Just près Brioude (43), il était cultivateur.

Soldat 2e classe, il a été incorporé le 8 janvier 1916 au 28è Bataillon de Chasseurs.

Ses supérieurs le décrivaient ainsi :

Bon chasseur, belle attitude au feu, s’est particulièrement distingué le 25/10/1917 à l’assaut des positions ennemies…

Magnifique chasseur d’un allant et d’un entrain merveilleux, le 18/08/1918 à contribuer à enlever une position ennemie particulièrement bien défendue…

Le 31 août 1918, à Juvigny (02), il est tombé glorieusement au champ d’honneur en se portant à l’attaque d’une position ennemie.

René J. a perdu la vie,  gagné une Croix de Guerre et n’avait que 21 ans !

Les termes dithyrambiques utilisés pour le décrire sont révélateurs des mentalités de l’époque ! Ne trouvez-vous pas ?

 

Source : Fiche matricule militaire – AD Cantal- Cote : 1R1730 Image : Chasseur à pied d’Auguste Arnaud (1825-1883) du Pont de l’Alma (Wikipédia)

#Généathème : Octavie, 100 mots pour une vie…

Il était une fois… Une jeune fille, Octavie, manouvrière de son état qui attendait son prince charmant…

Il se présenta sous les traits d’un jeune homme, Jules, manouvrier également…

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… Mais la vie n’est pas un conte de fée…

Octavie Wallon, ma grand-mère paternelle épousa Jules Marly, mon grand-père, le 10 septembre 1892 à Samoussy (02).  Ils fondèrent  une grande famille et eurent treize enfants  !

Ils déménagèrent trois fois vraisemblablement à cause du travail.

Une vie de labeur, les  nombreuses grossesses eurent raison de la santé d’ Octavie qui décèda à l’âge de 53 ans en 1923 à Laon.