#MaCuisineAncestrale… Les cuggiulelle de Balagne…

En septembre, Ma Cuisine Ancestrale profite encore des beaux jours pour se rendre en Corse et visiter la Balagne dans le nord de l’ile.
Loin des rivages, la Corse intérieure dissimule des vallées secrètes, des forêts millénaires et des hautes maisons de pierres grises.
Ces lieux conservent une vieille tradition culinaire, une tradition qui demande du temps, celui de la transmission orale, celui des gestes que l’on répète et celui du secret que l’on garde.
Parmi ces traditions, il en est une qui charme Ma Cuisine Ancestrale, celle des petits biscuits secs appelés cuggiulelle, cuggiole ou cujuelle selon les villages et les familles.

Autrefois, ces biscuits étaient cuits dans le four à pain communal et aujourd’hui, encore, les boulangers les vendent au poids.
On parle souvent des cuggiulelle de Zilia juste à côté de Calenzana, c’est là que la recette serait née.

Composition personnelle CANVA
Collection personnelle

Ces biscuits se dégustent volontiers avec un café, un thé ou pour les plus hardis avec un petit verre de grappa.

Le secret : les cuggiulelle sont très simple à réaliser et les ingrédients peu nombreux, donc il est nécessaire de les choisir avec soin.

Ces gâteaux sont, également, dans l’air du temps puisqu’ils sont végans ne contenant ni beurre, ni œuf… de quoi satisfaire chacun !

Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine et recette : les renards gourmets – www.renardsgourmets.com
Photos : Collection personnelle

#ChallengeAZ… U comme U lutina…

Uuuu…! J’ai bien failli ne pas trouver de recette commençant avec la lettre U !

Mais, fort heureusement, la langue corse m’a aidée.

Aussi, je vous propose « u lutina », un gâteau de « ménage » léger réalisé avec de la farine de châtaigne, à déguster après les storzapreti !

Sur l’île, les  premières châtaigneraies sont attestées depuis le Haut Moyen Age, mais c’est à partir du XIIe siècle que la culture du châtaignier se développa.
Au XVIe siècle, la Corse alors conquise par Gênes subit une révolution de son système agricole. Une ordonnance datant du 28 août 1548 obligea les propriétaires et les fermiers « de planter chaque année quatre arbres fruitiers : figuier, olivier, mûrier et châtaignier, sous peine de trois livres d’amende pour chaque arbre non planté »…
Puis, au fil du temps, plusieurs autres ordonnances favorisèrent le développement massif de la castanéiculture changeant ainsi le paysage agricole, surtout dans le nord de l’île.

La farine de châtaigne fut pendant des siècles la base de l’alimentation des insulaires. Ayant un rendement plus rentable que les farines de céréales, elle se substitua à ces dernières qui disparurent peu à peu. Elle modifia profondément les habitudes alimentaires.
Le châtaignier aussi appelé « arbre à pain » permit de nourrir la population en temps de famine et de disette,  mais également durant les grandes guerres.

La farine de châtaigne corse est protégée par une AOC (appellation d’origine contrôlée) depuis 2006 et par une AOP (appellation d’origine protégée) depuis 2010 et répond à un cahier des charges strictes.

Elle est également reconnue pour ses atouts nutritionnels. Sans gluten, elle contient des protéines, des acides aminés essentiels, des fibres et une quantité minime de matière grasse.

Alors, ne nous privons pas et réalisons cette recette !

Ingrédients : 200 g de farine de châtaignes tamisée – 100 g de sucre en poudre – 6 cl de lait – 8 cl d’huile – Quatre œufs – Un sachet de levure –

Séparez les jaunes et les blancs d’œufs
Mélangez les jaunes d’œufs et le sucre
Incorporez la farine, la levure, le lait et l’huile
Montez les blancs d’œufs en neige
Ajoutez les à la préparation
Versez dans un moule et faites cuire au four th. 180° pendant 45 mn.

Essayer, c’est adopter, dit l’adage !
Voilà un gâteau simple et savoureux que je m’empresse d’ajouter à mes recettes favorites.
Ferez-vous de même ?

 

 

Sources :
Sites : Wikipédia.org – Keldélice.com
Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… S comme Storzapreti…

Bonghjornu,
Avec la lettre S, nous retournons en Corse pour déguster des Storzapreti !

La Corse est une terre de tradition pastorale. Les bergers fabriquent le brocciu, à partir du petit-lait de brebis. C’est un produit saisonnier (printemps) qui est protégé par une appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 1998.
Autrefois, ce fromage entrait dans l’alimentation des plus modestes.

Mais, revenons aux « Storzapreti »,  traduisez « étouffe prêtres »…  C’est une spécialité bastiaise constituée de boulettes de blettes et de brocciu gratinées au four et si délicieuses que jadis les prêtres s’en nourrissaient jusqu’à s’étouffer… Parait-il !

Pour réaliser des Storzapreti, il vous faudra :

Ingrédients pour 4 : 500 g de brocciu – 100 g de fromage râpé (gruyère) – Un œuf – Trois feuilles de blettes (uniquement le vert) ou à défaut des épinards – Une pincée de persa (plante aromatique du maquis corse) ou à défaut deux brins de menthe fraiche – Six cuillères à soupe de fond de sauce à la viande ou de sauce tomate – Farine – Sel & poivre 

Egouttez le brocciu
Lavez les blettes – Séparez les feuilles des côtes
Blanchissez les feuilles dans de l’eau bouillante pendant 3 minutes
Egouttez et hachez les
Dans un saladier : mélangez le brocciu, l’œuf entier, les feuilles de blettes hachées, la pincée de persa ou de menthe – Salez et poivrez
Confectionnez des boulettes à l’aide d’une cuillère
Roulez les dans la farine délicatement
Puis façonnez d’une main à l’autre sans les presser

Plongez les boulettes dans une casserole d’eau bouillante
Laissez cuire quelques minutes,
Lorsque les boulettes remontent à la surface, récupérez les avec une écumoire
Disposez dans un plat allant au four
Versez un peu de fond de sauce à la viande ou de la sauce tomate
Saupoudrez de gruyère râpé
Mettez à gratiner dans le four chauffé à 150°

Ce plat est délicieux en accompagnement d’une viande en sauce ou comme plat principal d’un menu végétarien.

J’ai fait… J’ai goûté… Je recommande !
Et que le ciel me pardonne… mais ces « étouffe prêtres » sont divins !

Avec la lettre S, je pouvais, également, vous proposer la recette de la salviata ou serviade … (cliquez pour atteindre la recette)
C’est un gâteau corse fabriqué le 2 novembre, jour des morts… Jour particulier où se mêlent croyances et traditions… mais, c’est une autre histoire !

 

 

Sources :
sites http://recettes.blogs.la-croix.com – http://les-papilles-sucrees-salees-de-lisulana.over-blog.com
Images : collection personnelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… F comme Fallue et Fiadone…

 

La fallue et le fiadone… Elle est normande, il est corse… Ces deux-là n’avaient guère de chance de se rencontrer…  Mais le Challenge,  grand entremetteur,  les réunit sur cette page  !

La fallue ou falue vient de « falle » qui veut dire « estomac » en patois normand.

 

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Cette brioche a été créée par nos aïeules qui la fabriquaient principalement à l’Epiphanie ou les jours de fête. Elles ajoutaient de la crème, des œufs, et du sucre à la pâte à pain. La fallue était prête !

Elle se consommait essentiellement avec la teurgoule accompagnée d’un *moque de cidre.

Au moment de la fête des rois, nos ancêtres entonnaient ce refrain en la dégustant  :

Voilà coupée la fallue,

Faut savoir qui est le roi,

En chantant à tête nue,

En chantant tous d’une voix,

Le roi boit, le roi boit,

                                                  Le pain à Dieu, s’il vous plait !

Certes, je n’ai pas l’air… Mais, j’ai la recette que voici :

Ingrédients pour deux fallue : 650 g de farine, 100 g de sucre, 100 g de beurre, 4 œufs,  40 cl de crème fraiche épaisse, 15 g de levure boulangère ou un sachet de levure déshydratée, une pincée de sel (diviser les quantités par deux pour une fallue)

Dans une grande jatte, versez la farine tamisée en fontaine et creusez un puits au centre –
Ajoutez la levure délayée dans un peu de lait tiède, puis le sucre, les œufs mélangés à la crème, le beurre ramolli mais non fondu, une pincée de sel.
Mélangez le tout à la main et travaillez la pâte qui doit rester un peu collante.
Recouvrez la jatte d’un linge et laissez lever à température ambiante pendant deux heures.
Passé ce temps, retravaillez votre pâte.
Divisez en deux pâtons.
Aplatissez avec la paume de la main et pliez en trois.
Donnez une forme allongée.
Placez les patons sur une plaque de cuisson.
Laissez lever encore une heure –
Puis, entaillez le dessus du pâton avec une paire de ciseaux (autant d’entailles que de convives selon la tradition)
Dorez avec un mélange jaune d’œuf/lait
Préchauffez le four à 190° (Th. 7/8)
Enfournez la fallue et laissez cuire pendant 30mn en surveillant la cuisson.

La fallue se sert tiède de préférence, mais froide, elle est également délicieuse. Elle est irrésistible au petit déjeuner, toastée et nappée de confiture. Elle se conserve deux, trois jours enveloppée dans un linge.

*Le moque est le récipient dans lequel on sert le cidre

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Le fiadone est le gâteau corse, par excellence, réalisé notamment pour les fêtes de fin d’année ou pour Pâques. Son ingrédient essentiel est le brocciu, fromage frais de brebis.

A l’origine, il était fabriqué dans le nord de la Corse avant que tous les insulaires ne l’adoptent. Il viendrait des « fiadoni » (flan italien) dont l’origine est signalée dans des livres culinaires datant du 16e siècle.

Une ancêtre corse de mon petit-fils fut enlevée par son prétendant. Il la ramena à Marseille et l’épousa sans le consentement des parents. Elle ne revit ni son île, ni le fiadone !

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Ingrédients pour 4 pers. : 250 g brocciu frais – 1 citron – 3 œufs – 100 g sucre en poudre – 1 cuillère à soupe d’Acquavita (facultatif) – 20 g beurre – 1 pincée de sel –

Egouttez le brocciu dans une passoire fine
Prélevez les zestes du citron –
Portez à ébullition de l’eau dans une casserole et blanchissez les zestes pendant 3mn –
Egouttez et hachez finement
Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes
Dans une jatte, mélangez les jaunes avec le sucre jusqu’à obtenir une préparation lisse et crémeuse
Ajoutez le brocciu égoutté, les zestes de citron et l’Acquavita (facultatif)
Préchauffez le four à 180° (Th. 6/7)
Battez les blancs d’œufs en neige avec une pincée de sel
Incorporez au mélange œufs/brocciu en tournant et en soulevant toujours dans le même sens
Beurrez un moule à manqué –
Versez la préparation –
Egalisez la surface
Enfournez et  laissez cuire pendant 30 à 35 mn. La lame d’un couteau doit ressortir sèche lorsque le fiadone est cuit.
Laissez refroidir avant de démouler –
Dégustez frais

Le fiadone se conserve aisément plusieurs jours au réfrigérateur.

A déguster sans modération !

Et vous, que pensez-vous de cette union entre cette normande croustillante et ce corse fondant ?

 

 

Sources :
Site www.keldelice.com – www.normandie-passion
Petit Larousse des saveurs des régions de France
Images : collection personnelle