Chacun est le fruit de son héritage… bon sang ne saurait mentir !
Tous les ans, la campagne monte à Paris et pour rien au monde, Mr ne manquerait ce rendez-vous. Pour lui, le Salon de l’Agriculture est une nécessité, un retour aux sources. Je dirais même que cette visite est vitale.
On a beau avoir fait des études… on a beau avoir été chef d’entreprise… Le sang qui coule dans vos veines vous rappelle vos origines. C’est le sang qui a forgé des Hommes rudes, droits dans leurs souliers.
C’est le sang où s’enchevêtrent les saisons qui colorent les prés, les bois et les coteaux… Celui qui nourrit les champs avec le labeur et la sueur. C’est l’odeur des foins coupés, des blés ramassés, des sillons tracés. C’est le bruit du ruisseau qui poursuit sa course vagabonde, celui de la cloche des églises, celle des vaches que paissent ici et là, celui du coq qui vous réveille le matin…
Dans la généalogie de Mr, toutes branches confondues et sur 10 générations, on trouve majoritairement des laboureurs, des fermiers et des cultivateurs, tous altiligériens, cantalous, puydomois, lozériens ou corréziens. Ont-ils reçu des récompenses agricoles ? L’Histoire ne le dit pas. Mais, je suis sûre qu’ils accompagnent leur descendant lors de sa visite au salon et je pense que que cela est réciproque.
Bref, vous l’aurez compris, Mr a l’Auvergne en cathéter ! Bon sang ne saurait mentir !
Source YouTube : Trois cafés gourmands (clip officiel)
Le 15 août, c’est la sainte Marie. Marie, un prénom que nous avons tous à profusion dans nos généalogies.
Alors racontez nous vos Marie, avec des statistiques, des biographies, des anecdotes.
Côté Statistiques : A ce jour, mon arbre comptabilise 2590 personnes. Parmi elles, 154 se nomment « Marie » dont 58 dans mon ascendance directe. Avec les prénoms composés commençant par « Marie », le chiffre passe à 451 dont 121 dans mon ascendance directe. Avec les prénoms contenant « Marie » en seconde ou en troisième position, le résultat passe à 485 dont 127 dans ma lignée Sosa.
Marie est le prénom féminin le plus répandu dans ma généalogie, mais rien d’étonnant puisque jadis, il était de bon augure de placer le nouveau-né sous la protection de la Sainte Vierge.
Côté Histoirefamiliale, j’ai choisi de vous raconter quelques « Marie » de mon arbre : *Mon aïeule la plus lointaine à se nommer Marie se trouve à la 12e génération. Marie MORVAN est mon Sosa 3897 et elle est née le vendredi 13 juillet 1629 dans le Finistère à Ploujean. Mariée à Pierre LE LAVIEC, le 12 avril 1655, je lui connais 7 enfants. Elle est décédée le 22 mai 1706.
*La première à savoir signer se nomme Marie LESAGE. Elle est mon Sosa 3845 et elle était protestante. Elle serait née en 1648 d’après son âge indiqué sur son acte de mariage. A 23 ans, elle a épousé, Michel PARIS, 27 ans, le 10 mai 1671, dans le temple de Saint-Vaast-Sur-Seulles (Calvados). Je leur connais 6 enfants. Elle a adjuré sa religion prétendue réformée, le 26 mars 1686.
*Marie CARTON, Sosa 575, fut la plus féconde puisqu’en épousant Etienne LESCOT, meunier, elle a mis au monde 11 enfants. Originaire de Martigny-Courpière (Aisne), son dernier enfant (une fille) est née le 14 mai 1691, Etienne est décédé six mois plus tard, le 24 novembre à 45 ans. Marie a épousé, en seconde noces, Jean BLONDEAU, le 3 février 1693 et elle est décédée « subitement » le 1er avril 1695 à 46 ans.
*Marie Françoise EDELINE, Sosa 505, fileuse, eut la vie la plus longue. Elle est née le 16 Juin 1729 à St-Aignan-le-Malherbe (Calvados) et elle est y décédée à 86 ans, le 24 novembre 1815. En 1747, âgée de 18 ans, elle a épousé François LAQUAINE. Je leur connais deux enfants.
*Marie MORET, Sosa 169, eut un début de vie difficile. Elle est née le 6 février 1724 à Mortiers (Aisne) et fut baptisée deux fois : à la maison par la sage-femme car elle était en danger de mort, puis à l’église pour une plus grande espérance. Elle eut pour parrain : Pierre MORET et pour marraine : Marie-Jeanne DARET, ses grands-parents paternels. Elle a épousé Charles NOIRON, le 6 novembre 1647. Je leur connais 4 enfants. Elle est décédée le 16 décembre 1767 à 43 ans.
*Marie Françoise HALBOUT, Sosa 101, fut appelée « Mille-Savates ». Elle est née en 1731 à Flers (Orne). A 16 ans, elle a épousé Georges GEHENNE, le 20 mai 1747 à Saint-Georges-des-Groseillers (Orne). Elle est décédée le 27 mai 1796 à Saint-Pierre-du-Regard (Orne) à 65 ans. Je lui connais deux enfants. Mille-Savates est l’autre nom de Notre-Dame-du Rocher, une ancienne commune aujourd’hui rattachée à Athis-Val de Rouvre. Sa paroisse est dédiée à la Vierge.
*Marie Thérèse BOCHMIN, Sosa 83, était silésienne (polonaise) et était mariée à Joseph KONJETSKY, Sosa 82 et maître cordonnier. Je ne connais rien de plus sur leur vie.
*Marie Hélène DEPARNAY, Sosa 67, eut une sœur jumelle nommée Marie-Anne. Elles sont nées le 9 mars 1738 à Gercy (Aisne). Marie-Hélène a épousé Louis Nicolas VRAINE, le 27 janvier 1761 à Rogny. Je leur connais 11 enfants dont 7 morts en bas âge. Marie-Hélène est décédée le 1er février 1783 à 44 ans et j’ignore ce qu’est devenue Marie-Anne.
*Marie Magdeleine Véronique MAFFLARD , Sosa 47, eut une fin de vie « effroyable » puisqu’elle monta sur l’échafaud le 5 juillet 1826 à Laon (Aisne) à 46 ans pour avoir incendié une maison (je lui ai consacré un billet, à lireici) Née en 1779 à Marcy-sous-Marle (Aisne), elle fut manouvrière et chiffonnière, se maria deux fois et eut 5 enfants dont deux morts en bas âge.
*Maria Joséphina Alberta Apollonia Valentina JEANNE, Sosa 31, est celle qui a reçu le plus grand nombre de prénoms (elle a été l’héroïne d’un #RDVAncestral, à lire ou à relire,ici) Née en 1850 à May-sur-Orne (Calvados), elle est décédée en 1922 à Dinan (Côtes d’Armor). Elle fut dentellière, se maria deux fois et eut 7 enfants dont un mort en bas âge.
*Plus proche de moi, ce prénom est un cadeau de mère en fille car ma maman se nommait Marie (j’ai raconté son enfance malheureuse,ici), Marie est un de mes prénoms et ma fille a hérité d’un prénom composé commençant par Marie.
Voilà pour ces quelques tranches de vie et jour de l’Assomption oblige, j’ai une pensée pour toutes les « Marie » de mon arbre et d’ailleurs. Bonne fête à toutes !
En lien avec le tour de France des archives, nous vous proposons pour ce mois de juillet un généathème autour du cyclisme.
Une photo d’ancêtre ? Les anecdotes d’un fan de vélo ? La trace d’une course dans la presse ancienne ?
Nul doute que vous trouverez une idée pour participer à nouveau. Vous pourrez partager votre article dans la section du forum et/ou sur les réseaux sociaux. A vos claviers !
Pas de grandes histoires mais, juste quelques anecdotes concernant la petite reine et mes ancêtres.
L’histoire familiale raconte que mon grand-père paternel possédait un vélo qu’il utilisait pour se rendre sur son lieu de travail. Par ailleurs, il avait apprivoisé une pie. Chaque soir, elle quittait la maison pour le rejoindre sur la route et ils rentraient tous deux, mon grand-père pédalant et l’oiseau sur le guidon.
Plus tard, mes parents, mes oncles et tantes arpentaient les routes, juchés sur leurs vélos. Cette photo me fait penser à la chanson d’Yves Montand :
Quand on partait de bon matin Quand on partait sur les chemins À bicyclette Nous étions quelques bons copains…
La bicyclette – chanson d’Yves Montand – 1968
Les cycles furent remisés après ma naissance.
Quant à moi, mon premier vélo m’a laissé un souvenir doux-amer. J’avais 7 ans… Mon royaume se limitait à un lit-cosy dans la salle à manger. J’avais commandé une bicyclette de couleur rose au Père Noël. Quelle ne fut ma surprise d’être réveillée en pleine nuit par Papa qui portait le cadeau à bout de bras pour le déposer au pied du sapin situé à quelques mètres de mon lit. Au matin du 25 décembre, je n’ai pas osé raconter à Papa, que je l’avais vu livrer le vélo… Mes sentiments étaient nébuleux et partagés entre le plaisir de recevoir ce beau cadeau et la désillusion de comprendre que le père Noël n’existait pas. Cette année-là, une légende mourut à cause d’une petite reine rose !
L’argent, on peut en parler dans divers actes notariés (contrats de mariage, testaments, héritages, ventes…) ou encore dans les tables de successions et d’absences. Certains ancêtres ont pu avoir des déconvenues ou des démêlés avec la justice ! Auquel cas nous pouvons en avoir des traces dans les archives judiciaires bien entendu, mais aussi dans la presse, ou une indication dans les fiches matricules.
Mais l’argent, c’est peut-être aussi cette pièce de monnaie qui vous a été transmise ?
Les faits relatés ici, sont indirectement liés, à mes Sosa 202 & 203, François HALBOUT, marchand & Anne DUGUE. Je connais sept enfants à ce couple, dont Jean-Baptiste, leur fils aîné qui a épousé Anne de GRAINDORGE, le 10 février 1753, à Sainte-Opportune dans l’Orne. Anne appartient à la petite noblesse. Son père, Charles de GRAINDORGE, Sieur de Marville, fut écuyer comme plusieurs de ses ancêtres. Il a épousé Barbe DUVAL DE SOURVILLE, le 23 avril 1716, à Sainte-Opportune et le couple a engendré une dizaine d’enfants. Parmi cette fratrie, outre Anne, se trouve également Charles Victor de GRAINDORGE.
A 22 ans, Charles-Victor épouse Anne-Françoise ROBIDAIRE, le 11 septembre 1759, à Lignières-La-Doucelle (aujourd’hui Lignières-Orgères) dans le département de la Mayenne (53). Il est orphelin et a hérité du titre de son père.
Charles-Victor et Anne-Françoise ne semblent pas avoir eu de descendance et leur union fut tumultueuse à en croire mes découvertes.
Leurs différents débutent peu après le mariage, en 1760 : — plainte de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville, contre ceux qui recevaient sa femme chez eux malgré ses défenses et qui achetaient à cette dernière le mobilier qu’elle vendait au préjudice de son mari ; demande de monitoire contre ces personnes.
Note : Monitoire : Le monitoire oblige les personnes qui ont quelques connaissances des faits, qui ont vu, qui ont entendu dire, de les révéler sous peine « d’être excommunié et retranché des fidèles« . C’est une injonction à parler qui émane de l’autorité diocésaine. Elle prend la forme d’un placard lu au prône, et affiché à la porte de l’église trois dimanches consécutifs. (Source : http://jeanmichel.guyon.free.fr/)
Les années passent et Charles-Victor décède à 50 ans. Il est inhumé, le 28 avril 1781, à Briouze dans l’Orne. Le 8 mai 1781, un inventaire après décès est établi à Lignères-La-Doucelle et Anne-Françoise revendique l’héritage de son époux contre l’avis des frères et sœurs de Charles-Victor. L’inventaire contient 25 pages et tous les biens et avoirs de Charles-Victor sont passés au crible.
La justice est saisie : — apposition de scellés, après décès, au domicile de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville ; renonciation d’Anne-Françoise Robidaire, sa veuve, à sa succession.
Mais, Anne-Françoise fait appel et en 1782 : — renonciations de Jean Halbout, mari d’Anne de Graindorge ; de Marie de Graindorge, veuve de Jean Le Mancel ; d’Anne-Françoise de Graindorge, veuve de Michel Leroux du Gerbier ; de Jacques-Sébastien Bernard, mari de Charlotte-Anne-Françoise de Graindorge, à la succession de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville.
Le dénouement de cette affaire arrive en 1784 : –procédures et sentences relatives à des contestations civiles entre la veuve de Charles de Graindorge et les héritiers de son mari ; vente des meubles de la succession de ce dernier.
Note : Procédures et sentences relatives à des contestations civiles : Sous l’Ancien Régime, la procédure dans les affaires civiles est orale. Le procès civil est une sorte de comédie-ballet : demandeur, défendeur, procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents…. Tout ce monde a sa place assignée, ses morceaux d’éloquence, ses coups de théâtre, son dénouement à étapes et ses rebondissements. La violence domestiquée par le droit est parfois violente : on ne tue pas, ni ne blesse mais on ruine, on fait vendre aux enchères meubles et seigneurie et, plus grave, on tourne en ridicule. (Source : Dictionnaire de l’Ancien Régime-sous la direction de Lucien BELY)
Malheureusement, l’histoire ne dit pas qui de la veuve de Charles-Victor ou de sa belle-famille a gagné et/ou qui a été tourné en ridicule. Mais, ce récit démontre les mentalités du 18e siècle !
Sources: Bibliothèque Geneanet : Source :https://www.geneanet.org/archives/livres/42370/450?name=de+GRAINDORGE+de+MARVILLE&with_variantes=0 A.D Mayenne : Inventaires sommaires des archives départementales antérieures à 1790-V.01-Mayenne A.D Orne
Dans mon arbre, je recense 18 ancêtres en ligne directe qui se sont mariés trois fois. Parmi eux se trouve Nicolas CESSE, Sosa 364, qui vit en Picardie. Mais, aujourd’hui, je suis un tantinet paresseuse, je lui laisse donc la parole pour vous raconter sa vie.
–Hum, hum… Bonjour, ma modeste vie de manouvrier se résume à trois mariages et à dix-sept enterrements. C’est trop pour un homme. J’ai écrit mon histoireen cinq chapitres, que voici :
Premier chapitre Je suis un des enfants de Siméon et de Marguerite LEBEAU. J’ai été baptisé le 23 novembre 1662 à Dercy, petit village axonais. Orphelin de mère et à peine sorti de l’adolescence, je dois me marier au plus vite.
Second chapitre : monpremier mariage A presque 22 ans et amoureux, j’épouse Suzanne VERSAIN, le 26 septembre 1684. Nous nous installons à Mortiers, son village natal. Antoinette, notre première fille, nait le 17 juin 1685. Notre seconde fille, Catherine, arrive le 2 janvier 1687lorsque la faucheuse frappe à notre porte. Suzanne meurt le 30 mars 1687. A 30 ans environ, elle ne s’est jamais remise de son accouchement. Catherine la rejoint, le 25 septembre. J’ai à peine 25 ans et me voici veuf et père d’une enfant âgée de 2 ans. Qu’allons-nous devenir ? L’unique solution est de me remarier au plus vite.
Troisième chapitre : monsecond mariage Un mois plus tard, le 22 avril 1687, j’épouse à Crécy-sur-Serre, Barbe TOURNEMEULE, Sosa 365 d’Evelyne, une jeune femme de trois ans, ma cadette. Nous demeurons tous les trois dans le village. Notre famille recomposée va vite s’agrandir et en l’espace de onze ans, Barbe accouche de 9 enfants dont cinq décèdent en bas âge, y compris, Antoinette, mon aînée, qui disparaît à l’âge de 8 ans en 1694. Barbe, épuisée par les grossesses, les accouchements et par la perte de ses petits, s’éteint le 28 mai 1710 à l’âge de 45 ans. A 47 anset quelques mois, l’histoire se répète… je suis veuf pour la seconde fois avec quatre bouches à nourrir. Là encore, la seule solution est de me remarier.Je ne peux pas travailler et m’occuper de mes enfantsorphelins.
Quatrième chapitre : mon troisième mariage Cinq mois plus tard, le 21 octobre 1710, me voici à nouveau devant Monsieur le curé. Je m’unis à Marie-Magdeleine LEFEVRE, toujours à Crécy-sur-Serre. Marie-Magdeleine est ma cadette de vingt ans. Je sais ce que vous pensez… Mais, comprenez-moi… je veux conjurer le mauvais sort ! Là encore, les naissances se multiplient. En quatorze ans, nous avons neuf enfants dont des jumeaux et des jumelles qui ne survivent pas, ainsi que quatre autres petits qui meurent, également, en bas âge. Seule, Marie-Anne arrivera à l’âge adulte.
Cinquième chapitre Après une dure vie de labeur et exténué par les deuils successifs, je m’éteins le 25 mai 1730 à Crécy-sur-Serre (02) à l’âge de 67 ans, non sans avoir reçu les saints sacrements. C’est Pierre, mon fils et Sosa 182 d’Evelyne, qui accompagné d’Antoine et Claude TOURNEMEULE, mes beaux-frères, signe l’acte de décès.
Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Les larmes ont beaucoup coulé mais, aujourd’hui, je suis heureux de sortir de mon invisibilité. Je vous remercie d’avoir pris quelques minutes pour m’écouter.
Alors que dans ma généalogie, les naissances gémellaires ont eu lieu au XVIIe et au XVIIIe siècle, dans celle de Mr, on trouve ces naissances au XIXe et au XXe siècle (et oui, même nos ancêtres se complètent) dont une, dans l’ascendance paternelle et deux, dans l’ascendance maternelle.
Le 18/06/1855 à Léotoing (Haute-Loire) sont nés Louise (à 6h00) et Giraud CHOUSSY (à 7h00). Ils sont les enfants de Giraud CHOUSSY & Jeanne VIALFONT. -Louise a épousé Pierre ACHON, cultivateur, le 17/04/1872 à Léotoing. Elle avait 16 ans et lui, 28 ans. Je leur connais quatre enfants. –Giraud est décédé le 29/06/1855 à Léotoing. Ces jumeaux appartiennent à la parentèle de Mr et non à ses ancêtres directs.
Le 29/05/1864 à Saint-Just (Cantal) sont nés Privat dit Adrien & Marie PORTAL. Ils sont les quatrième et cinquième des sept enfants de Jean-Baptiste PORTAL & Marguerite DELFAUT, Sosa 28 et 29 de Mr. –Privat, cultivateur, épouse Marie Augustine ROCHE, le 27/10/1894 à St-Sauveur-de-Peyre (Lozère). Il décède le 21/11/1953 dans le même village. –Marie épouse Marie Jean-Pierre GOUNY, le 23/02/1895 à Berc (aujourd’hui rattachée aux Monts Verts – Lozère). Je n’ai pas encore trouvé son acte de décès.
Le 24/07/1926 à Saint-Marc (Cantal) sont nés à 4h00, Roger Jean (1er né) et Odette BaptistineMOURET. Ils sont les troisième et quatrième des neuf enfants de Jean-Marie MOURET, ouvrier agricole & Maria PORTAL, Sosa 6 et 7 de Mr. -Roger Jean est décédé le 10/09/1926, à Saint-Flour –Odette Baptistine est décédée le 26/09/1926, à Saint-Flour. Démarche inhabituelle, c’est Maria, leur mère, qui va déclarer leur décès en mairie. Leur père semble absent.
Voilà l’état des naissances multiples dans nos généalogies. Il est triste de constater que peu de jumeaux sont arrivés à l’âge adulte ensemble. A croire effectivement que nos ancêtres devaient être punies pour avoir mis au monde ces enfants, comme expliqué ICI.
Le premier avril voit refleurir les généathèmes initialement créés par Sophie BOUDAREL de la Gazette des ancêtres et relancés par la communauté Généatech. J’avoue que ce poisson n’est pas pour me déplaire. Et pour cette reprise, le propos choisi concerne les naissances multiples chez nos ancêtres.
Jacques GELIS, historien anthropologue spécialiste de la naissance dans les sociétés d’Europe Occidentale pour restituer les conditions des couches et l’accueil de l’enfant en milieu traditionnel, indique :
« On a toujours été fasciné par les naissances multiples. Qu’une femme puisse donné le jour à plusieurs enfants en une couche, interpelle toute société, toute culture. » « Fascination, envie, étonnement, inquiétude… les grossesses gémellaires ne laissent pas indifférent. Oscillant entre le merveilleux et le monstrueux, la naissance de jumeaux suscite à la fois crainte et désir. Autrefois, son aspect redoutable était souvent interprété comme le signe de la culpabilité de la femme, la double grossesse étant la juste punition de sa conduite ou de ses propos. La mortalité maternelle et infantile élevée ainsi que les difficultés à nourrir et à assumer la charge supplémentaire des enfants venaient également assombrir l’image de ces naissances.«
Punition, culpabilité, injustice, charge supplémentaire… Quel cruel mélange de sentiments ont supporté nos ancêtres lors d’accouchement de jumeaux et plus… Souffrance physique et morale, rien ne leur était épargné.
Dans mon arbre, j’ai recensé cinq naissances gémellaires (trois dans mon ascendance paternelle et deux dans mon ascendance maternelle) et une naissance de triplés, le tout entre 1722 et 1791.
Le 25/01/1728, à Laon, paroisse de Vaux (Aisne), sont nées Marie-Catherine et Marie-Charlotte CARLIER. Elles sont les seconde et troisième des quatre enfants du couple Jean CARLIER, berger & Marie Simone MAIGRET, Sosa 180 et 181. -Marie-Catherine décède à l’âge de deux mois, le 10/3/1728. -J’ignore ce qu’il est advenu de Marie-Charlotte car je n’ai trouvé aucun acte la concernant.
Le 09/03/1738 à Gercy (Aisne) sont nées et ont été baptisées Marie-Anne et Marie-Hélène DEPARNAY. Elles sont les troisième et quatrième des cinq enfants de Pierre DEPARNAY, meunier & Antoinette CHAUFFOUREAU, Sosa 134 et 135. -Marie-Hélène est mon Sosa 67. Elle épouse Louis Nicolas VRAINE, Sosa 66, tisserand, le 27/01/1761 à Rogny (Aisne). Elle mettra au monde 11 enfants dont 7 mourront en bas âge. Elle décède, à son tour, le 01/02/1783, à l’âge de 44ans, à Rogny (Aisne) -J’ignore ce qu’il est advenu de Marie-Anne car je n’ai trouvé aucun acte la concernant.
Le 14/06/1791 à Athies-sous-Laon (Aisne) sont nées Marguerite et Marie-Barbe MEREAUX. Elles sont les première et seconde des onze enfants de Jean-Louis MEREAUX, cordier en til & Marie Marguerite Antoinette CARLIER, Sosa 44 et 45. J’ignore ce qu’elles sont devenues.
Le 06/05/1758 à Proussy (Calvados) sont nées Anne et Jeanne CHENEVIERE et ont été baptisées le lendemain. Elles sont les seconde et troisième des cinq enfants de Louis CHENEVIERE & Magdelaine LAUTOUR, Sosa 98 et 99. – Anne est mon Sosa 49. Elle a épousé Edmond BERTHAULT, Sosa 48, le 17/02/1789. Il avait 19 ans et elle 30 ans. Je leur connais quatre enfants. Anne est décédée, le 19/05/1831 à St-Denis-de-Méré (14), âgée de 73 ans. – Jeanne est décédée le 13/06/1759 à l’âge de 13 mois.
Le 28/06/1755 à Ploujean (Finistère) sont baptisés Catherine et Jean LE LAVIEC, derniers nés des neufs enfants de Jean LE LAVIEC & Barbe STEUN, Sosa 462 et 463. (Source Cercle.Généalogique.Finistère) -Jean épouse Françoise MORVAN, le 14/01/1779, à Ploujean. Il décède le 06/11/1817 à 67 ans (Source C.G.F). -Catherine épouse Jean GUEZENNEC, le 08/07/1782 à Ploujean. (Source C.G.F).
Pour terminer, voici la naissance et le décès de triplés : Le 06/01/1722, à Ploujean (29), sont nés et ont été baptisés avant leur décès le même jour : –Pierre SALIOU, premier né –Marie SALIOU, seconde née -Jacquette SALIOU, troisième née. Ils sont les dixième, onzième et douzième des quatorze enfants de Jean SALIOU & Izabelle BOLIVEN, Sosa 922 et 923 (Source C.G.F).
Si je me réfère aux écrits de Jacques GELIS, mes aïeules ont été moins coupables par la suite, puisque je n’ai plus trouvé de naissances multiples dans mon arbre. Le prochain billet sera consacré aux naissances gémellaires dans la généalogie de Mr.
Sources : *Gélis, J. 1991. « Deux enfants d’une même ventrée. Introduction à l’histoire des naissances gémellaires », dans E. Papiernik-Berkauer et J.-C. Pons (sous la direction de), Les grossesses multiples, Paris, Doin, p. 367-375. *https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-1-page-10.htm
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres… Et comme en mai, on fait ce qu’il nous plait, j’y mêle également le #Geneatheme du mois proposé par Sophie de la Gazette des Ancêtres, sur les métiers d’art…
Covid-19 oblige, nous ne pouvons pas sortir sans être masqués… J’envisage de fabriquer mes propres masques en tissu en cherchant une idée originale pour les personnaliser. Une solution m’est apparue lors d’un de mes vagabondages nocturnes…
Direction la Normandie, May-sur-Orne à quelques kilomètres au sud de Caen.
J’arrive devant la maison de Marie-Magdelaine TOUCHET, l’épouse de Jean-François JEANNE, carrier, mes Sosa 124 et 125. Marie-Magdelaine a la cinquantaine bien sonnée. Elle m’accueille avec Honorine, la benjamine de la famille et toutes deux m’embrassent chaleureusement. Honorine va convoler dans quelques mois et quitter le nid familial… Un jeune cordonnier, Pierre ROCANCOURT, lui a volé son cœur. Colombe ORESME, l’épouse de Jacques, fils aîné de Marie-Magdelaine, Louise CINGAL et Victoire LAQUAINE, mon Sosa 63, futures belles-filles et futures belles-sœurs, sont également présentes et heureuses de me rencontrer.
Toutes cinq ont un point commun : elles sont dentellières.
Assises sur des bancs, leur carreaux à dentelle posé sur la table, elles se concentrent sur leur ouvrage… Nous parlons chiffons et futures noces, le cliquetis des fuseaux répondant joyeusement à chaque parole… Sous les doigts habiles, la Blonde de Caen prend vie doucement… C’est magnifique !
– Je suis venue vous voir car j’ai besoin de vos conseils !…
Je leur explique la situation sur le coronavirus et sur l’obligation de nous protéger en portant des masques… J’ai apporté un masque avec moi et je leur montre comment le porter.
– C’est affreux ! s’écrient-elles en chœur, épouvantées ! J’acquiesce et les rassure… Oui, ce masque n’est pas beau mais, en même temps, l’esthétisme n’est pas son rôle premier.
Victoire, ma future AAAAG.M, saisit le masque du bout des doigts.
–Nous allons t’arranger cela ! Un peu de dentelle devrait suffire à embellir, cette étrange chose !
Quelques instants plus tard, mon masque est transformé en un gracieux élément très « couture » ! Je m’extasie devant leur dextérité ! J’ajuste, à nouveau, le masque sur mon nez et ma bouche.
– Tu vas faire merveille ! s’exclament-elles en éclatant de rire !
– Oui, certainement et je vais faire des envieuses ! répondis-je en pouffant à mon tour.
Je félicite Honorine, Louise et Victoire pour leur prochain mariage et leur souhaite tout le bonheur du monde. Je leur explique qu’en 2020, les futurs mariés devront aussi porter un masque lors de la cérémonie… Oups !
– Pourquoi ne pas fabriquer un masque spécial « future mariée » tout en dentelle, lance Honorine, mi-sérieuse, mi-amusée ? – C’est une idée à creuser !Nous en reparlerons à ma prochaine visite… Oh, mais l’aube se lève… il est temps pour moi de vous quitter !
Je n’ose pas leur avouer que la mécanisation de la dentelle et surtout la Première Guerre Mondiale auront raison de la lumineuse Blonde de Caen. Les carreaux et les fuseaux seront relégués dans les placards.
Mon masque à la main, le vague à l’âme… je quitte la maison de Marie-Magdelaine, accompagnée par le tintement des fuseaux et par le bavardage de mes ancêtres.
Tout ceci, n’était qu’un rêve, évidement… Alors, je ne m’explique pas pourquoi, à mon réveil, j’ai trouvé un masque en dentelle sur ma table de nuit !
Vous ne me croyez pas ?
La généalogie nous entraînerait-elle dans la troisième dimension ? Finalement, j’ai un masque personnalisé !… Hum…Revenons à la Blonde de Caen avec son histoire :
Caen,
Côté Généalogie, voici les protagonistes de l’histoire :
Marie-Magdelaine TOUCHET (1788-1845) I Victoire LAQUAINE (1825-1859) I Maria Josephina Albertina Appolonia Valentina JEANNE (1850-?) I Zéphirine Pauline FOUQUES (1869-1898) I Louise Marie Elisabeth MORIN (1887-1937) I Maman (1916-1990) I Moi
Nous arrivons à la moitié du challenge #Genealogie30 et je vous propose de découvrir, sur cette nouvelle page, les 15 prochaines questions/réponses sur la vie de Victor Emile BERTHAULT, mon Sosa 12. Pour lire ou relire les 15 premières, cliquez ICI !
*Question 16 : Comment s’habillait-il ?
En Normandie, au XVIIIe – XIXe siècle, les hommes portaient une chemise et une culotte de toile. Autour du cou, ils se nouaient un mouchoir de toile en guise de cravate. Les guêtres en toile ou coutil protégeaient les bas et/ou les jambes pour ceux qui ne portaient pas de bas. Les sabots de bois permettaient d’économiser les chaussures qui elles, étaient réservées aux jours de fête. Enfin, un chapeau à bord en feutre de laine, abritait du soleil et de la pluie. Il se portait au dessus d’un bonnet de laine.
J’imagine que Victor Emile a surtout porté une blouse dénommée, en Normandie, « blaude » qui est le vêtement populaire de protection régional. Elle apparaît vers 1780 et se généralise vers 1815. Évoluant dans sa forme, elle perdure jusqu’en 1950. Elle se porte les jours de travail, mais également les jours de fêtes où elle s’orne de broderies au point de chaînette au col et aux poignets. Chez les classes laborieuses, la blaude, de couleur noire ou bleue, était parfois, le seul vêtement porté sur un pantalon en siamoise (mélange de lin et de coton) à rayures. A ce costume vient s’ajouter une casquette « à pont ». Portée en premier lieu par des citadins et des propriétaires ruraux fortunés, la casquette se popularise vers 1850 et devient le couvre-chef des ouvriers, des paysans et des matelots. (Sources : Costume normand au XIXe siècle dans les collections du musée des Traditions et Arts normands)
*Question 17 : Combien a t-il eu d’enfants ?
Victor Emile et Marie Suzanne TOURRE, son épouse, ont eu six enfants :
-Marie Elise naît le 12/04/1875 à Saint-Pierre-du-Regard (61) soit neuf mois après le mariage de ses parents à Blida (Algérie) Note : Sa mère est enceinte d’elle pour effectuer le voyage de retour de Blida à St-Pierre-du-regard. Marie Elise décède, à Saint-Pierre, le 07/03/1880 à l’âge de 4 ans. -Berthe Léonide, ouvrière en filature, tricoteuse, naît le 13/09/1876 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle décède le 13/06/1960 à Fleury-sur-Orne (14) à l’âge de 83 ans. – Maria Augustine, ouvrière en filature, naît le 31/01/1879 à Saint-Pierre-du-Regard. – Jean Victor Albert, Sosa 6, ouvrier mineur-journalier, voit le jour à Saint-Rémy-sur-Orne, le 22/06/1881. Il décède à l’âge de 61 ans, le 12/11/1942 à Saint-Pierre-sur-Dives (14). – Elise Marie Flavie, naît le 14/12/1884 à Saint-Rémy-sur-Orne (14). Elle décède, à Caen, le 27/02/1968 à 83 ans. – Marie Augustine Victorine, ouvrière en filature, naît le 22/04/1887, aussi à Saint-Rémy-sur-Orne. Elle meurt à 22 ans, le 25/09/1909 à Saint-Rémy. Note : Jean Victor Albert, mon G.P donnera les trois prénoms de sa sœur, à ma maman. (Sources : A.D Orne – A.D Calvados)
*Question 18 : A t’il assisté au mariage de ses enfants ?
Victor Emile et son épouse, Marie Suzanne TOURRE assistent et consentent au mariage de leurs deux filles aînées : –Berthe Léonide, 17 ans avec Joseph Armand Félix VOIVENEL, 31 ans, ouvrier mineur, le 11/09/1894 à Saint-Rémy-sur-Orne. – Maria Augustine, 16 ans, épouse à son tour, le 24/09/1895 à Saint-Rémy, Victor Auguste CHEVALIER, 26 ans, couvreur, résidant à Pierrefitte- en-Cinglais (14).
Victor Emile décède en 1898. Seule Marie Suzanne est présente et consentante au mariage de : – Jean Victor Albert, 25 ans,Sosa 6, avec Louise Marie Elisabeth MORIN, 20 ans, Sosa 7, le 15/01/1907 à Saint-André-sur-Orne (14). –Marie Elise Flavie, 18 ans, avec Georges AUGUSTE, 23 ans, le 28/04/1903 à Saint-Rémy. –Marie Augustine Victorine, 17 ans, avec Paul Auguste BOUTELOUP, 25 ans, le 15/10/1904 également à Saint-Rémy.
Berthe-Léonie, veuve de Joseph VOIVENEL, épousera à 34 ans, Louis Jules GESLOT, journalier, le 28/01/1911 à Clécy (14) (Sources : A.D Calvados)
*Question 19 : Que signifie son nom de famille ? Comment a t’il été transmis ?
Le patronyme BERTHAULT serait un nom de famille dérivé du vieux nom germanique « berhautwald », issu de « berhaut » qui signifie célèbre, brillant et « wald » gouverner ancien surnom de chef de guerre des goths devenu patronyme.
Ce patronyme est assez peu répandu et se situerait au 2 962e rang des noms les plus portés en France. On trouve principalement des BERTHAULT dans le Lyonnais, en Bourgogne et dans l’ouest de l’hexagone.
Mes recherches remontent au début du 17e siècle, et en l’état de ces dernières, tous mes « Berthault » sont originaires de l’Orne et du Calvados.
L’orthographe varie selon les actes, les lieux et les scribes. Je trouve : BERTAULT – BERTAUT -BERTAUX – BERTAU -BERTOT
(Sources : Filae.com – Geneanet.org)
*Question 20 : Qui était son père ?
Le père de Victor Emile s’appelle Pierre Edmond. Il est né le 15 Thermidor An 6 (jeudi 2 août 1798) au hameau du Huè à Saint-Denis-de-Méré (14). Il est le dernier des quatre enfants (dont deux morts en bas âge ) de Edmond dit « Bel enfant », journalier et de Anne CHENEVIERE. Il exerce le métier de maçon. Il signe, mais il a appris tardivement… Je trouve sa première signature en 1828.
Il décède à l’âge de 47 ans, le 13 janvier 1846 à 20:00, à Saint-Pierre-du-Regard (61) au hameau du Grand Samoi. (Sources : A.D Orne – A.D Calvaldos)
*Question 21 : Qui était sa mère ?
Le mère de Victor Emile se nomme Marie Marguerite GEHENNE (JEHENNE). Par la suite, ce patronyme se transforme en JEANNE.
Elle est née le 28 Nivôse An 3 (samedi 17 janvier 1795) – Hameau La Barbotière à Sainte-Honorine-la-Chardonne (61). Elle est la fille aînée de Guillaume, laboureur et de Marguerite BOQUET. Je lui connais également une sœur et un frère.
Elle est mécanicienne (probablement dans une filature). Elle épouse Pierre Edmond BERTHAULT , le 12 septembre 1825 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle a 30 ans et lui 27. Elle déclare ne pas savoir signer.
Veuve de Pierre Edmond, elle décède, âgée de 57 ans, le 30 janvier 1852 à 9:00 du matin dans sa maison située Hameau du Grand Samoi à Saint-Pierre-du-regard (61). (Sources : A.D Orne)
*Question 22 : Quelle était sa fratrie ?
Victor Emile est l’avant-dernier d’une fratrie de sept enfants, composée comme suit :
–Jean Lucien °15/04/1826 à St-Pierre-du-Regard (61) +31/05/1890 à St-Denis-de-Méré (14) X 12/07/1847 avec Marie MADELEINE à St-Denis-de-Méré. -Jules °14/01/1828 +08/03/1828 à St-Pierre-du-Regard -Jean °10/03/1829 +05/06/1866 X 18/02/1857 avec Virginie BERNIER à St-Pierre-du-Regard -Victorine Florentine °12/10/1831 à St-Pierre-du-Regard X 01/06/1855 avec Cyprien LESAGE à Athis-de-l’Orne -Marie Flavie °01/08/1834 +24/02/1898 X 12/02/1855 avec François LEMARIE à St-Pierre-du-Regard -Victor Emile °06/08/1836 à St-Pierre-du-Regard (61) +28/02/1898 St-Rémy-sur-Orne (14) -Marie Zélie °27/10/1839 +03/03/1871 X 21/08/1864 avec Auguste Joseph Charles LACOMBE à St-Pierre-du-Regard.
Note : Victor Emile est le dernier survivant de la fratrie. Il décède quatre jours après sa sœur Marie Flavie. Sources : A.D Orne – A.D Calvados
*Question 23 : Avait-il des relations avec les autres membres de sa famille ?
Victor Emile est né dans le hameau du Grand Samoi à St-Pierre-du-regard.
A vingt ans, orphelin de père et de mère, il part en Algérie en 1857, faire son service militaire et reste là-bas jusqu’en 1874-1875. Il n’a donc pas fréquenté ses frères et sœurs en dehors de son enfance et son adolescence. A son retour d’Algérie avec Marie-Suzanne, les actes de naissance de ses trois premiers enfants indiquent que le couple habitent dans le même hameau.
Jean, Marie Flavie et Marie Zélie, trois de ses frères et sœurs, ont vécu également au Grand Samoi jusqu’à leur décès.
Sans autres documents officiels confirmant mon hypothèse, je pense que mon aïeul a recréé des relations avec certains membres de sa famille pendant la période de 1875 à 1880. Et puis, les jours de lessive… Marie Suzanne devait retrouver ses belles-sœurs au lavoir… N’était-ce pas un lieu favorable aux échanges ?
Quand le couple a déménagé à St-Rémy (14), j’ignore si les relations familiales ont perduré… Mais pourquoi pas !
*Question 24 : Pouvez-retracer sa généalogie sur quatre générations ?
Mieux qu’un long discours, voici l’ascendance de Victor Emile sur cinq générations. Note : certaines branches remontent à huit générations.
*Question 25 : Quelle était sa religion ?
Je ne possède aucun document qui atteste de la religion de Victor Emile, ni même celle de ses parents ou celle de sa belle-famille. Il faudrait pour cela que je consulte les archives religieuses. Néanmoins, les quatre grands-parents de Victor Emile étant nés avant la Révolution Française, les registres paroissiaux me confirment qu’ils ont tous été baptisés selon la religion catholique. Il y a donc 99,9% de chance pour que Victor Emile ait été également baptisé, qu’il se soit marié et qu’il ait été inhumé selon les dogmes catholiques.
*Question 26 : Votre ancêtre chez le notaire…
J’ignore si Victor Emile a fait appel aux services d’un notaire… Pour le savoir, il faudra me rendre aux archives départementales de l’Orne et du Calvados… A suivre…
*Question 27 : Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?
Pas de photos, pas de trombinoscope… Seulement quelques signatures… celles des enfants de Victor Emile, puisque lui et Marie Suzanne ne signaient pas.
*Question 28 : Quels étaient ses repas ?
Voilà une question intéressante… mais qui dans le cas de Victor Emile est bien plus complexe qu’il n’y parait ! Je vous rappelle que Victor Emile est normand et qu’il a épousé une ariégeoise… Alors, de quoi étaient constitués ses repas ?
En Normandie, au quotidien, il mangeait la possuée, sorte de panade cuite. Cette panade pouvait être faite, également, à base de farine de sarrasin.
Avant la journée de travail, vers 6 heures du matin, les patrons et les serviteurs pouvaient aussi mangé la soupe à la graisse (un mélange fait de graisse de rognons de bœuf et de saindoux dans lequel on ajoutait des légumes : pomme-de-terres, carottes, choux…)
A 10 heures, on faisait la buvette (pause où l’on dégustait des douillons ou bourdelots, des biscuits… arrosés de lait, de cidre et de calvados)
Quand on tuait le « nobl’ « (cochon), cela donnait lieu à une « fête à boudin » où l’on dégustait le boudin, bien sûr, mais aussi carpinettes (crépinettes), andouilles, fressure et pâté de tête. Les jours de fête, on mangeait également du bœuf : langue et tripes étaient particulièrement recherchées. A l’Ascension, le repas des domestiques comportait obligatoirement du veau.
On n’oublie pas non plus, les produits laitiers (fromages, crème fraîche, beurre…) Les desserts étaient constitués de petits gâteaux, de brioches comme la fallue facilement réalisables avec ces produits laitiers et des œufs. Mais, on se régalait également de plats à bas de riz au lait comme la fameuse teurgoule ou terrinée.
Et quand Marie Suzanne, l’ariègeoise, est entrée dans la vie de Victor Emile… Le quotidien était presque semblable : -Bouillies de farine de sarrasin, soupes trempées au pain d’orge. Les jours de fête, on servait l’ollada (soupe aux choux), on servait également du porc. En Ariège, la fallue se nomme coque (brioche aux fruits confits) servie le jour de la fête des rois. La teurgoule est remplacée par du millet cuit dans du lait. On le mangeait, à la Toussaint, dans l’espoir de délivrer les âmes du purgatoire (autant de grains de millet avalés, autant d’âmes délivrées).
Note : Quand Victor Emile a épousé Marie Suzanne, c’est aussi la cuisine au beurre qui a épousé la cuisine à l’huile… Vous comprenez pourquoi, je suis gourmande ! Petit rappel : en cliquant sur les mots en bleu, vous trouverez la recette ! Source : Menus & coutumes des provinces françaises – Colette GUILLEMARD
*Question 29 : Y a t’il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?
J’aurai aimé que l’on me transmette une histoire sur Victor Emile… Mais voilà, l’histoire de nos ancêtres n’est pas un conte de fée… Jean, son fils, mon G.P, a abandonné ses enfants (lire Histoire d’un abandon)… Du coup, ce contexte irréversible a effacé la mémoire familiale…
*Question 30 : Comment a t-il participé à la vie de la communauté ?
Parmi les archives à consulter, les procès-verbaux des délibérations municipales sont une mine de renseignements sur la vie d’une commune et de ses habitants. C’est ainsi que j’ai trouvé la participation de Victor Emile au soutien économique de Saint-Rémy. Le 12 juin 1884, il a prêté 1685 F. à la commune pour faire réparer l’église et l’école moyennant un remboursement avec intérêts. Le 14 août 1887, le maire rectifie le taux d’intérêt de 4, 5 % à 5 % pour le remboursement de cet emprunt.
Ce P.V révèle que Victor Emile était sans doute croyant et pratiquant et cela répond à la question 25 et que s’il ne savait pas écrire, il devait savoir compter. En tout cas, il savait économiser…
Ainsi s’achève ce #Genealogie30 sur la vie de Victor Emile. Cet exercice instructif m’a permis de découvrir certaines facettes de la vie de mon aïeul. Merci à vous d’avoir suivi cette remontée dans le temps !
En avril, on ne se découvre pas d’un fil. On ne sort pas de chez soi, non plus, pour cause de confinement. Mais, sur une idée de Sophie @gazetteancetres, on se pose 30 questions, à raison d’une par jour, pour travailler sur la vie d’un ou d’une ancêtre.
Pour cet exercice, j’ai choisi un de mes arrières grands-pères maternels, mon Sosa 12, Victor Emile BERTHAULT.
*Question 1 = Est-ce j’ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrain et marraine ? Victor Emile est né le samedi 6 août 1836, à une heure du matin, à Saint-Pierre-du Regard dans l’Orne (61) dans le Hameau de Grand Samoi. Son père déclare sa naissance et le présente à la mairie, le même jour à 15:00, en présence de Laurent TELLIER, 32 ans et Pierre MENARD, 38 ans, tous deux cultivateurs habitants à Saint-Pierre, sans plus de renseignements. Malheureusement, je ne possède aucune information concernant son baptême. (Source : A.D Orne – St-Pierre-du-Regard 1833-1842 page 47)
*Question 2 = Est-ce que j’ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ?
Victor Emile a 37 ans lorsque il épouse Marie Suzanne TOURRE, une ariègeoise de 28 ans, le samedi 4 juillet 1874, à Blida en Algérie. Note : J’ai longtemps cherché ce mariage qui me semblait impossible vu la distance entre la Normandie et l’Ariège. Cela me semblait étrange pour ne pas dire bizarre ! Une partie de la réponse suit…
Victor Emile est libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant décédés Note : Je reviendrai sur ses parents plus tard
Marie Suzanne est également libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant aussi décédés. Elle est la dernière d’une fratrie de neuf enfants dont quatre sont morts en bas âge. Ses parents et au moins trois de leurs enfants ont émigré en Algérie quelques années auparavant.
Son père, Dominique, cultivateur, est décédé le 15 février 1858 à l’hôpital militaire de Blida. Sa mère, Suzanne PERIE est décédée, le 13 décembre 1857, au même endroit.
Toutes ces précisions confirment que la famille qui assiste au mariage est « réduite à peau de chagrin ». Les témoins sont : – Jean TOURRE, 41 ans, limonadier, frère de la future, – Alphonse Emile Aimé VANHEMS, 25 ans, employé, beau-frère de la future, Note : En réalité, il est le futur neveu de l’épouse. Il épousera à Blida, le 21 juillet de la même année, Jeanne TOURRE, résidant chez Jean, son oncle, fille de père inconnu et de Marie TOURRE, restée en France, sœur de Jean et de Marie Suzanne. – Gabriel GELLY, 36 ans, maître menuisier, non parent des futurs, – François LECLERC, 44 ans, soldat de 1ère classe au régiment des Tirailleurs Algériens, non parent des futurs. Les témoins signent l’acte ; les futurs époux ont déclaré ne pas savoir. (Source : ANOM – Algérie – Blida -1874)
*Question 3 = Comment s’est déroulé son mariage ?
Je ne possède pas d’informations exactes sur le déroulement du mariage, hormis que la cérémonie civile se déroule à 17h00 à la mairie de Blida.
Je suppose qu’il y a eu une cérémonie religieuse également, mais je n’ai pas de renseignement sur cette dernière. Au moment du mariage, l’église Saint Charles de Blida est récente. Sa construction a débuté en 1840. Elle a été consacrée par Monseigneur de Mazenod, Évêque de Marseille, assisté de l’Archevêque de Bordeaux, des Évêques de Châlons, de Digne, de Valence, d’Alger et de l’Évêque nommé de Nevers. L’église fut vraiment terminée et sa décoration achevée vers la fin du printemps 1863.
Et j’ose espérer que dans la « ville des roses », Victor Emile a offert à sa promise un bouquet de ces magnifiques fleurs. Et l’amour dans tout cela… Je vous laisse juge après avoir lu cette citation. – « Car c’est un air excitant et quasi aphrodisiaque qu’on respire à Blida, certains soirs de printemps et d’été. » -( Citation d’Ernest MALLEBAY parue dans son livre : « Cinquante de journalisme » lorsqu’il décrit son arrivée à Blida en 1880) (Source : Alger-roi.fr)
*Question 4 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son décès ? Qui était présent ? A déclaré ? Où a eu lieu l’enterrement, l’inhumation ?
Loin de l’Algérie, Victor Emile est décédé le lundi 28 février 1898 à 2h00 du matin dans sa maison à Saint-Rémy, Hameau de Launay (14) à l’âge de 61 ans. Ce sont deux voisins, Gaston MULLOIS, 68 ans, propriétaire et Ferdinand OLIVIER, 37 ans, instituteur qui déclarent le décès à la mairie, le même jour, à 17h00. Prévoyant, Victor Emile avait acquit, le 28 juillet 1892, une concession à perpétuité, emplacement A2, dans le cimetière de Saint-Rémy pour la somme de 300 F. Il y a été inhumé en présence de sa famille et de ses amis… Il y repose désormais depuis 122 ans. Note : J’ai découvert cette tombe en 2014, par hasard, lors d’une visite à St-rémy. Après l’avoir photographiée et renseignement pris auprès de la mairie du village, cette dernière m’a confirmé qu’il s’agissait bien du caveau familial de Victor Emile. (Source : photo – collection personnelle – A.M St Rémy)
*Question 5 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son service militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d’honneur ?
En 1856, Victor Emile a 20 ans. Domestique, il est orphelin de père et de mère et réside à Montilly, commune voisine de St-Pierre-du-Regard (61) L’heure de la conscription a sonné et Victor Emile tire le numéro 12, un mauvais numéro qui l’oblige à partir pour 7 ans d’après la loi Jourdan du 19 fructidor An 6 (05 Septembre 1798). Le 4 mai 1857, le Conseil de révision le déclare « Bon pour le service », il est enrôlé chez les Chasseurs d’Afrique. Sa fiche matricule m’informe qu’il mesure 1m70 sans autre détail sur son physique. Son niveau d’instruction est nul puisqu’il ne sait pas signer. C’est certainement ainsi que Victor Emile se retrouve à Blida où est basé le 1er régiment des Chasseurs d’Afrique dans des bâtiments construits en 1852. L’Histoire ne me dit pas s’il a participé à ces campagnes, mais on peut le supposer :
Sa conscription se termine en 1864. Victor Emile que rien, ni personne ne rappelle en France, demeure à Blida… Et c’est ainsi, qu’il a rencontré et épousé Marie-Suzanne TOURRE, quelques années plus tard (c’est la réponse à la question 2)
*Question 6 : Est-ce que je peux trouver des informations sur lui dans la presse ?
Apparemment, Victor Emile fut un homme très discret… Il était un « invisible »… Les journaux n’en n’ont point parlé !
Victor Emile est né sous « La monarchie de juillet » (1830-1848). Il connaîtra : – 1848 : Naissance de la IIe république – 1851 : Coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon 1er) – 1852 : Second Empire – 1870 : Guerre contre la Prusse – Louis Napoléon capitule à Sedan – Proclamation de la IIIe République – 1871 : La Commune à Paris – 1880 : Le 14 juillet devient fête nationale A partir de 1830 (1836 : année de sa naissance) et jusqu’en 1898 (année de son décès) : Expansion coloniale ainsi que la première et la seconde révolution industrielle.
Mais parmi les faits historiques, il en est un que Victor Emile, dégagé de ses obligations militaires a, sans doute, vécu en direct à Blida.
L’Empereur Napoléon III visite l’Algérie entre le 3 mai et le 7 juin 1865. (Source : Napoleon.org = Vie et règne de Napoléon III)
– « Le 11 Mai 1865, à 9 heures et demi, le train impérial, qui avait quitté Alger à 8 heures, arrivait dans la gare de Blida. L’Empereur, accompagné de son état-major et d’une suite nombreuse, est aussitôt monté en voiture et s’est dirigé vers la ville, où il a été reçu aux portes de la ville, par M. Borély-La Sapie, Maire de Blida, et par M. Ausone de Chancel, Sous-préfet de l’arrondissement. M. Borély La Sapie a prononcé le discours suivant en présentant à l’Empereur les clefs de la ville qui étaient sur un beau cousin de velours porté par un Indigène. – « Sire, j’ai l’honneur d’offrir à votre Majesté les clefs de la ville et de lui présenter le conseil municipal » Puis commence un long discours, qui sera suivi par un autre prononcé par M. de Lhoys, Président du tribunal civil. L’Empereur, remercia les deux intervenants, et entre dans la ville par la Porte Bab-El-Sebt. La décoration de cette porte, transformée en arc de triomphe, offrait un heureux mélange d’armes étincelantes, et de modestes instruments agricoles, avec des fleurs d’orangers, on avait eu la poésie d’écrire,sur le fronton de l’arc de triomphe, le nom de l’Empereur. Le même goût, la même pensée avait présidée aux décorations de l’intérieure de la ville, toutes les rues étaient ornées de trophées, d’oriflammes et de fleurs. Le spirituel rédacteur en chef du journal local, Le Tell, M. Philibert Blache, publiera dans son article du 13 Mai 1865 – « Scipion, mérita le surnom d’Africain, Napoléon III est digne de porter celui d’Algérien. » L’Empereur s’est rendu à la nouvelle église Saint Charles, belle et spacieuse, où, M. le curé de Blida, assisté d’un nombreux clergé venu des environs, l’a reçu sur le perron, autour duquel étaient groupés, sur la place Saint-Charles, les enfants des deux sexes des Ecoles Chrétiennes, puis monsieur le curé, prononça une allocution. L’Empereur fit un petit détour, pour visiter le Haras, puis prit le chemin de la gare. En fin de visite, l’Empereur a serré la main du Maire de la ville, en le remerciant de son bon accueil et en lui remettant une somme de 1.000 francs pour le bureau de bienfaisance et la société de secours mutuels. Il était près de midi, quand l’Empereur a quitté Blidah, pour se rendre à Médéah. » (Texte : algeroisementvotre.free.fr)
*Question 8 : Quelle était son degré d’instruction ?
Victor Emile n’a certainement pas connu les bancs de l’école. Il ne signait aucun acte d’état-civil. Mais, nous verrons plus tard, dans le questionnaire, qu’il savait compter et qu’il ne manquait pas de bon sens.
*Question 9 : Dans quel environnement géographique évoluait-il ?
Victor Emile est normand… de sa naissance et jusqu’à l’âge de 20 ans, il vit dans l’Orne. Saint- Pierre-du-Regard se trouve au nord-ouest du département limitrophe avec le Calvados. Le bourg a été rattaché au département de l’Orne au lendemain de la Révolution. On distingue deux paysages : la plaine et le bocage. On y cultive essentiellement des céréales (blé, avoine et seigle…) En 1836, (année de naissance de Victor Emile) la commune compte 1613 habitants. La population est essentiellement paysanne mais on y trouve aussi des artisans du textile avec la fabrication de toile (lin, chanvre, coton) En 1856, il vit à Montilly S/Noireaux, à 5 kms au sud de Condé-sur-Noireau. Cette commune se trouve dans le bocage flérien (Flers) et compte alors 1329 résidents.
De 1857 à 1875, Victor Emile vit en Algérie, à Blida Loin du bocage normand, Blida se trouve à 50 kms environ au sud-ouest d’Alger. La ville est située au pied du versant nord de l’Atlas et au Sud de la plaine de la Mitidja, à une altitude de 260 mètres. Les montagnes protègent la ville des vents secs du sud en provenance des hauts plateaux. Cette protection permet à la région de bénéficier d’un climat méditerranéen propice à l’agriculture (orangers, citronniers, oliviers…) En 1867, Blida est complètement détruite par un violent séisme. La population recense 9700 habitants en 1856, mais au moment où Victor Emile rentre en métropole, elle est multipliée par 2.
De retour dans l’hexagone en 1875 et jusqu’en 1880, Il vit avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard dans la hameau du Grand Samoi, son lieu de naissance.
De 1881 à 1898 (année de son décès), Victor Emile vit à Saint-Rémy-sur-Orne dans le Calvados. Saint Rémy est distant d’une trentaine de kilomètres de Saint-Pierre-du-Regard. La commune se situe à 30 kilomètres au sud de Caen, dans le massif de la Suisse Normande. En 1876, la population totalise 661 âmes. Le décor pourrait être idyllique, mais nous verrons que ce n’est pas pour son côté bucolique que Victor Emile est venu vivre dans ce village… (Sources : A.D Orne – Wikipedia.Org)
*Question 10 : S’est-il beaucoup déplacé dans sa vie ?
Comme on peut le lire dans ma réponse à la question 9, Victor Emile a voyagé. Ses obligations militaires l’ont propulsé bien loin de sa terre natale en Algérie. Pour le reste, j’imagine que jeune, il parcourait régulièrement le 1,5 km entre le hameau du Grand Samoi et le centre de Saint-Pierre-du Regard. Il devait également arpenter les 3,5 kms qui séparent Montilly et Saint-Pierre-du-Regard. Quand il vivait à Saint-Rémy, il traversait quotidiennement l’Orne pour se rendre sur son lieu de travail. (Source : Geoportail.gouv.fr)
*Question 11 : Comment se déplaçait-il ?
Je n’ai pas d’archives sur les moyens de transports que Victor Emile a empruntés. J’imagine qu’il a beaucoup marché, au mieux il a utilisé un cheval, une carriole ou peut-être une diligence. Ce dont, je suis certaine, c’est qu’il a embarqué sur un bateau semblable à l’image annexée pour effectuer la traversée de la Méditerranée en direction de l’Algérie. A son retour en métropole, il a peut-être également innové en prenant le train. La ligne Paris-Marseille (ligne PLM) fut inaugurée en 1873. Les journaux annonçaient, le 20 mai de la même année :
« Le premier train rapide de Paris à Marseille partira aujourd’hui à 7 h 15 du soir et arrivera à Marseille le lendemain à 11 h 40, soit 16 heures et 25 minutes après. Il s’arrêtera à Montereau, Laroche, Tonnerre, Darcey, Dijon, Chagny et Mâcon cinq minutes ; à Lyon seize minutes ; à Vienne, Saint-Rambert, Valence, Montélimar, Avignon, Tarascon, Arles, cinq minutes également, soit en tout quinze arrêts. »
Source Wikipédia
La révolution industrielle était en marche !
*Question 12 : Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ?
Victor Emile a exercé plusieurs métiers. Mais le premier que je trouve dans les archives est celui de « domestique ». Cette profession est indiquée sur sa fiche militaire en 1856 alors qu’il a 20 ans. (question 5)
La domesticité s’est généralisée dans la société bourgeoise du XIXe siècle, où un nombre considérable de « gens de maison » contribuaient au niveau de vie et au raffinement des familles bourgeoises composant le capitalisme occidental. En France, on estime, arbitrairement, 900 000 domestiques entre 1850 et 1870. Ce chiffre est confus car on ne sait pas, à l’époque, pas si un ouvrier agricole est aussi considéré comme un domestique ou pas. Alors, Victor Emile était-il un domestique dans le sens de serviteur ou un ouvrier agricole ? L’histoire ne nous le dit pas… (Source : Gallica.BNF – La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe siècle – Pierre GUIRAL- Guy THUILLIER)
*Question 13 : Quels étaient ses autres métiers recensés ? Comment en vivait-il ?
Alors qu’il finit son service militaire à Blida, Victor Emile demeure en Algérie. Il s’y marie en 1874. Son acte de mariage indique qu’il est « brasseur » sans plus de détail. – Définition de brasseur : celui qui brasse de la bière ou qui en vend en gros.
En 1875, de retour en métropole, il s’installe avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard, son village natal. Là, les archives disent qu’il est « journalier ». – Définition de journalier : Ouvrier agricole payé à la journée.
Puis, Victor Emile déménage à Saint-Rémy dans le Calvados entre 1880 et 1881. Je disais à la question 10 que ce n’était pas pour le décor bucolique qu’il était venu y vivre… Que nenni, à Saint-Rémy, la terre renfermait du minerai de fer… L’exploitation débuta en septembre 1875 par décret de P. de Mac Mahon, alors Président de la République, qui attribua la concession à la Société des Mines de fer. L’exploitation du minerai cessa en 1968. Là, Victor Emile est donc « mineur » jusqu’à la fin de sa vie. Il est « une gueule rouge ». Au fait, ces mines s’appelaient « Les Fosses d’Enfer »… Ce titre glaçant en dit long sur les difficultés d’y travailler. (Sources : Dictionnaire Larousse et Wikipédia)
*Question 14 : Comment apparaît-il dans les recensements ?
Le premier recensement que je trouve à Saint-Pierre-du-Regard date de 1836, année de naissance de Victor Emile. Le recenseur ne tient pas compte de sa présence involontaire. Effectivement, le recensement a lieu en juin et Victor Emile naît le 6 août. Le second recensement date de 1886, Victor Emile n’habite plus dans l’Orne.
Lors de son recensement militaire en 1856, Victor Emile réside à Montilly-sur-Noireau. Un recensement est effectué dans cette commune en 1851, mais je n’y ai pas trouvé mon aïeul.
J’ignore si il y a eu des recensements en Algérie entre 1857 et 1874…
Je retrouve Victor Emile et sa famille dans les recensements de Saint-Rémy dans le Calvados. Le premier recensement date de 1881. Victor Emile réside dans le village de Launay. Il est mineur et la famille compte trois enfants. Jean, le petit dernier, mon G.P maternel est né en juin 1881… il a donc moins d’un an.
Le second recensement est effectué en 1886. Toujours dans le village de Launay, la famille s’est agrandie avec une petite Elize.
Le troisième recensement est réalisé en 1891. La famille compte désormais cinq enfants, mais Léonie, 14 ans, l’aînée de la fratrie et Maria, 12 ans, la seconde, travaillent : elles sont ouvrières en filature.
Le quatrième recensement est effectué en 1896. La famille réside toujours dans le village de Launay, mais les deux filles aînées ne sont pas recensées avec la famille. Jean, mon G.P a 15 ans et travaille à la mine avec son père alors âgé de 60 ans. Victor Emile décède, deux ans plus tard, en 1898.
Le recensement de 1901 indique que Marie Suzanne TOURRE, qui était occupée au ménage lors des recensements précédents est désormais ouvrière en filature. Elle vit avec deux de ses enfants : Maria, ouvrière comme elle et Jean, mineur.
*Question 15 – Quel était le parler de sa région ?
Boujou, cha va t-i ?yêt-ous d’allaunt ?
Comme je l’expliquais à la question 9, Victor Emile est NORMAND. Le normand (normaund en normand) est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est une des principales langues d’oïl, classée dans les langues sérieusement en danger par l’Unesco.
La langue longtemps parlée en Normandie, existait, bien avant que le français d’Île de France devienne, par autorité, la langue nationale de l’hexagone. On peut même dire qu’il y a une antériorité du normand sur le français et qu’on parlait le normand à la cour d’Angleterre bien avant le français et l’anglais… C’est une langue à part entière et non un patois… Qu’on se le dise ! Le normand a également influencé le québécois et l’acadien. Nos amis utilisent encore, aujourd’hui, plusieurs termes issus de ce parler.
Voici quelques expressions usuelles que Victor Emile a sans doute utilisé :
-Bonjour = boujou, boujou byin -Soyez les bienvenus = seyez les byinvenuns -Heureux de vous voir = héreus dé vos vei -Ça me fait bien plaisir = cha me fait byin pllaisi -Fermez la porte = froumaez l’hus -Au revoir = jusqu’à / à s’vei / boujou / tantôt / à byitôt -A demain, de bonne heure = à deman, à la crique du jou / à deman, à la jouerie / à deman, dès pétroun-jacquet. -Comment allez vous = cha va t-i ? -Etes vous en forme= yêt-ous d’allaunt ? -A votre santé = seyez quoeurus / seyez d’allaunt -Serez-vous des nôtres ce soir ? = yêtes-vos d’aveu nos à c’sei ? -Bonne fin de semaine = bouon tchu dé semanne -Restez vous tard ? = yêtes-vos jusqu’oû haôt bouot dé la nyit ? -Je vous raccompagne = no s’racache ensemblle -A la prochaine, chez nous = à s’veî eune aôte feis tcheu nos -Venez vous avec nous ? = v-nous d’aveu nos ? -Comme vous voulez = à voute leisi -Merci beaucoup = merchi byin des couops (des feis) -Je vous en prie = itou / dé ryin -Méfiez-vous du chien, du chat = Méfious du tchyin (du tchyi, du kien), du cat -Pas de publicité, merci = brin de récllames, merchi byin -Sonnez et entrez = cônaez et poussaez l’hus -Fermez derrière vous = cachetaez derryire vos / froumin derryire vos -Attention aux enfants = Méfious des quénâles (Sources:magene.pagesperso-orange.