#Généalogie30… 30 questions pour connaître la vie d’un(e) ancêtre… (n°1 à 15)…

En avril, on ne se découvre pas d’un fil. On ne sort pas de chez soi, non plus, pour cause de confinement. Mais, sur une idée de Sophie @gazetteancetres, on se pose 30 questions, à raison d’une par jour, pour travailler sur la vie d’un ou d’une ancêtre.

Pour cet exercice, j’ai choisi un de mes arrières grands-pères maternels, mon Sosa 12, Victor Emile BERTHAULT.

*Question 1 = Est-ce j’ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrain et marraine ?
Victor Emile est né le samedi 6 août 1836, à une heure du matin, à Saint-Pierre-du Regard dans l’Orne (61) dans le Hameau de Grand Samoi.
Son père déclare sa naissance et le présente à la mairie, le même jour à 15:00, en présence de Laurent TELLIER, 32 ans et Pierre MENARD, 38 ans, tous deux cultivateurs habitants à Saint-Pierre, sans plus de renseignements.
Malheureusement, je ne possède aucune information concernant son baptême.
(Source : A.D Orne – St-Pierre-du-Regard 1833-1842 page 47)

Carte Géoportail.gouv.fr

*Question 2 = Est-ce que j’ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ?

Victor Emile a 37 ans lorsque il épouse Marie Suzanne TOURRE, une ariègeoise de 28 ans, le samedi 4 juillet 1874, à Blida en Algérie.
Note : J’ai longtemps cherché ce mariage qui me semblait impossible vu la distance entre la Normandie et l’Ariège. Cela me semblait étrange pour ne pas dire bizarre ! Une partie de la réponse suit…

Carte Blida – Algérie – Geneawiki

Victor Emile est libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant décédés
Note : Je reviendrai sur ses parents plus tard

Marie Suzanne est également libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant aussi décédés. Elle est la dernière d’une fratrie de neuf enfants dont quatre sont morts en bas âge.
Ses parents et au moins trois de leurs enfants ont émigré en Algérie quelques années auparavant.

Son père, Dominique, cultivateur, est décédé le 15 février 1858 à l’hôpital militaire de Blida. Sa mère, Suzanne PERIE est décédée, le 13 décembre 1857, au même endroit.

Toutes ces précisions confirment que la famille qui assiste au mariage est « réduite à peau de chagrin ».
Les témoins sont :
Jean TOURRE, 41 ans, limonadier, frère de la future,
Alphonse Emile Aimé VANHEMS, 25 ans, employé, beau-frère de la future,
Note : En réalité, il est le futur neveu de l’épouse. Il épousera à Blida, le 21 juillet de la même année, Jeanne TOURRE, résidant chez Jean, son oncle, fille de père inconnu et de Marie TOURRE, restée en France, sœur de Jean et de Marie Suzanne.
Gabriel GELLY, 36 ans, maître menuisier, non parent des futurs,
François LECLERC, 44 ans, soldat de 1ère classe au régiment des Tirailleurs Algériens, non parent des futurs.
Les témoins signent l’acte ; les futurs époux ont déclaré ne pas savoir.
(Source : ANOM – Algérie – Blida -1874)

*Question 3 = Comment s’est déroulé son mariage ?

Eglise Saint Charles – Source : algeroisementvotre.free.fr

Je ne possède pas d’informations exactes sur le déroulement du mariage, hormis que la cérémonie civile se déroule à 17h00 à la mairie de Blida.

Je suppose qu’il y a eu une cérémonie religieuse également, mais je n’ai pas de renseignement sur cette dernière.
Au moment du mariage, l’église Saint Charles de Blida est récente. Sa construction a débuté en 1840. Elle a été consacrée par Monseigneur de Mazenod, Évêque de Marseille, assisté de l’Archevêque de Bordeaux, des Évêques de Châlons, de Digne, de Valence, d’Alger et de l’Évêque nommé de Nevers.
L’église fut vraiment terminée et sa décoration achevée vers la fin du printemps 1863.

Et j’ose espérer que dans la « ville des roses », Victor Emile a offert à sa promise un bouquet de ces magnifiques fleurs.
Et l’amour dans tout cela… Je vous laisse juge après avoir lu cette citation.
– « Car c’est un air excitant et quasi aphrodisiaque qu’on respire à Blida, certains soirs de printemps et d’été. » -( Citation d’Ernest MALLEBAY parue dans son livre : « Cinquante de journalisme » lorsqu’il décrit son arrivée à Blida en 1880)
(Source : Alger-roi.fr)

*Question 4 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son décès ? Qui était présent ? A déclaré ? Où a eu lieu l’enterrement, l’inhumation ?

Loin de l’Algérie, Victor Emile est décédé le lundi 28 février 1898 à 2h00 du matin dans sa maison à Saint-Rémy, Hameau de Launay (14) à l’âge de 61 ans.
Ce sont deux voisins, Gaston MULLOIS, 68 ans, propriétaire et Ferdinand OLIVIER, 37 ans, instituteur qui déclarent le décès à la mairie, le même jour, à 17h00.
Prévoyant, Victor Emile avait acquit, le 28 juillet 1892, une concession à perpétuité, emplacement A2, dans le cimetière de Saint-Rémy pour la somme de 300 F.
Il y a été inhumé en présence de sa famille et de ses amis… Il y repose désormais depuis 122 ans.
Note : J’ai découvert cette tombe en 2014, par hasard, lors d’une visite à St-rémy. Après l’avoir photographiée et renseignement pris auprès de la mairie du village, cette dernière m’a confirmé qu’il s’agissait bien du caveau familial de Victor Emile.
(Source : photo – collection personnelle – A.M St Rémy)

*Question 5 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son service militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d’honneur ?

A.D Orne – Classe par canton du contingent de l’armée territoriale – classe 1856

En 1856, Victor Emile a 20 ans. Domestique, il est orphelin de père et de mère et réside à Montilly, commune voisine de St-Pierre-du-Regard (61)
L’heure de la conscription a sonné et Victor Emile tire le numéro 12, un mauvais numéro qui l’oblige à partir pour 7 ans d’après la loi Jourdan du 19 fructidor An 6 (05 Septembre 1798).
Le 4 mai 1857, le Conseil de révision le déclare « Bon pour le service », il est enrôlé chez les Chasseurs d’Afrique.
Sa fiche matricule m’informe qu’il mesure 1m70 sans autre détail sur son physique. Son niveau d’instruction est nul puisqu’il ne sait pas signer.
C’est certainement ainsi que Victor Emile se retrouve à Blida où est basé le 1er régiment des Chasseurs d’Afrique dans des bâtiments construits en 1852.
L’Histoire ne me dit pas s’il a participé à ces campagnes, mais on peut le supposer :

Régiments chasseurs d’Afrique – Lieutenant Colonel Henri AZEMA – www.unabec.org

Sa conscription se termine en 1864. Victor Emile que rien, ni personne ne rappelle en France, demeure à Blida…
Et c’est ainsi, qu’il a rencontré et épousé Marie-Suzanne TOURRE, quelques années plus tard (c’est la réponse à la question 2)

*Question 6 : Est-ce que je peux trouver des informations sur lui dans la presse ?

Pixabay.com

Apparemment, Victor Emile fut un homme très discret… Il était un « invisible »… Les journaux n’en n’ont point parlé !

*Question 7 : Quels évènements historiques a-t-il connus ?

Victor Emile est né sous « La monarchie de juillet » (1830-1848).
Il connaîtra :
– 1848 : Naissance de la IIe république
– 1851 : Coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon 1er)
– 1852 : Second Empire
– 1870 : Guerre contre la Prusse – Louis Napoléon capitule à Sedan – Proclamation de la IIIe République
– 1871 : La Commune à Paris
– 1880 : Le 14 juillet devient fête nationale
A partir de 1830 (1836 : année de sa naissance) et jusqu’en 1898 (année de son décès) : Expansion coloniale ainsi que la première et la seconde révolution industrielle.

Napoléon III – Portrait officiel 1855 par Frantz Xaver WINTERHALTER – Wikipedia.org

Mais parmi les faits historiques, il en est un que Victor Emile, dégagé de ses obligations militaires a, sans doute, vécu en direct à Blida.

L’Empereur Napoléon III visite l’Algérie entre le 3 mai et le 7 juin 1865.
(Source : Napoleon.org = Vie et règne de Napoléon III)

– « Le 11 Mai 1865, à 9 heures et demi, le train impérial, qui avait quitté Alger à 8 heures, arrivait dans la gare de Blida.
L’Empereur, accompagné de son état-major et d’une suite nombreuse, est aussitôt monté en voiture et s’est dirigé vers la ville, où il a été reçu aux portes de la ville, par M. Borély-La Sapie,   Maire de Blida,  et par  M. Ausone de Chancel, Sous-préfet de l’arrondissement. M. Borély La Sapie a prononcé le discours suivant en présentant à l’Empereur les clefs de la ville qui étaient sur un beau cousin de velours porté par un Indigène.

– «  Sire, j’ai l’honneur d’offrir à votre Majesté les clefs de la ville et de lui présenter le conseil municipal  »
Puis commence un long discours, qui sera suivi par un autre prononcé par M. de Lhoys, Président du tribunal civil.
L’Empereur, remercia les deux intervenants, et entre dans la ville par la Porte Bab-El-Sebt.
La décoration de cette porte, transformée en arc de triomphe, offrait un heureux mélange d’armes étincelantes, et de modestes instruments agricoles, avec des fleurs d’orangers, on avait eu la poésie d’écrire,sur le fronton de l’arc de triomphe, le nom de l’Empereur.
Le même goût, la même pensée avait présidée aux décorations de l’intérieure de la ville, toutes les rues étaient ornées de trophées, d’oriflammes et de fleurs.
Le spirituel rédacteur en chef du journal local, Le Tell, M. Philibert Blache, publiera dans son article du 13 Mai 1865  
«  Scipion, mérita le surnom d’Africain, Napoléon III est digne de porter celui d’Algérien.  »
L’Empereur s’est rendu à la nouvelle église Saint Charles, belle et spacieuse, où, M. le curé de Blida, assisté d’un nombreux clergé venu des environs, l’a reçu sur le perron, autour duquel étaient groupés, sur la place Saint-Charles, les enfants
des deux sexes des Ecoles Chrétiennes, puis monsieur le curé, prononça une allocution.

L’Empereur fit un petit détour, pour visiter le Haras, puis prit le chemin de la gare. En fin de visite, l’Empereur a serré la main du Maire de la ville, en le remerciant de son bon accueil et en lui remettant une somme de 1.000 francs pour le bureau de bienfaisance et la société de secours mutuels.
 Il était près de midi, quand l’Empereur a quitté Blidah, pour se rendre à Médéah. »
(Texte : algeroisementvotre.free.fr)

*Question 8 : Quelle était son degré d’instruction ?

Pixabay.com – Stux

Victor Emile n’a certainement pas connu les bancs de l’école. Il ne signait aucun acte d’état-civil.
Mais, nous verrons plus tard, dans le questionnaire, qu’il savait compter et qu’il ne manquait pas de bon sens.

*Question 9 : Dans quel environnement géographique évoluait-il ?

Geoprtail.gouv.fr

Victor Emile est normand… de sa naissance et jusqu’à l’âge de 20 ans, il vit dans l’Orne.  
Saint- Pierre-du-Regard se trouve au nord-ouest du département limitrophe avec le Calvados. Le bourg a été rattaché au département de l’Orne au lendemain de la Révolution.
On distingue deux paysages : la plaine et le bocage.
On y cultive essentiellement des céréales (blé, avoine et seigle…)
En 1836, (année de naissance de Victor Emile) la commune compte 1613 habitants.
La population est essentiellement paysanne mais on y trouve aussi des artisans du textile avec la fabrication de toile (lin, chanvre, coton)
En 1856, il vit à Montilly S/Noireaux, à 5 kms au sud de Condé-sur-Noireau. Cette commune se trouve dans le bocage flérien (Flers) et compte alors 1329 résidents.

De 1857 à 1875, Victor Emile vit en Algérie, à Blida 
Loin du bocage normand, Blida se trouve à 50 kms environ au sud-ouest d’Alger.
La ville est située au pied du versant nord de l’Atlas et au Sud de la plaine de la Mitidja, à une altitude de 260 mètres.
Les montagnes protègent la ville des vents secs du sud en provenance des hauts plateaux.
Cette protection permet à la région de bénéficier d’un climat méditerranéen propice à l’agriculture (orangers, citronniers, oliviers…)
En 1867, Blida est complètement détruite par un violent séisme.
La population recense 9700 habitants en 1856, mais au moment où Victor Emile rentre en métropole, elle est multipliée par 2.

De retour dans l’hexagone en 1875 et jusqu’en 1880, Il vit avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard dans la hameau du Grand Samoi, son lieu de naissance.

De 1881 à 1898 (année de son décès), Victor Emile vit à Saint-Rémy-sur-Orne dans le Calvados.
Saint Rémy est distant d’une trentaine de kilomètres de Saint-Pierre-du-Regard.
La commune se situe à 30 kilomètres au sud de Caen, dans le massif de la Suisse Normande.
En 1876, la population totalise 661 âmes.
Le décor pourrait être idyllique, mais nous verrons que ce n’est pas pour son côté bucolique que Victor Emile est venu vivre dans ce village…
(Sources : A.D Orne – Wikipedia.Org)

*Question 10 : S’est-il beaucoup déplacé dans sa vie ?

Comme on peut le lire dans ma réponse à la question 9, Victor Emile a voyagé.
Ses obligations militaires l’ont propulsé bien loin de sa terre natale en Algérie.
Pour le reste, j’imagine que jeune, il parcourait régulièrement le 1,5 km entre le hameau du Grand Samoi et le centre de Saint-Pierre-du Regard.
Il devait également arpenter les 3,5 kms qui séparent Montilly et Saint-Pierre-du-Regard.
Quand il vivait à Saint-Rémy, il traversait quotidiennement l’Orne pour se rendre sur son lieu de travail.
(Source : Geoportail.gouv.fr)

*Question 11 : Comment se déplaçait-il ?

Bateaux pour l’Algérie – mesannexes.blogspot.com

Je n’ai pas d’archives sur les moyens de transports que Victor Emile a empruntés.
J’imagine qu’il a beaucoup marché, au mieux il a utilisé un cheval, une carriole ou peut-être une diligence.
Ce dont, je suis certaine, c’est qu’il a embarqué sur un bateau semblable à l’image annexée pour effectuer la traversée de la Méditerranée en direction de l’Algérie.
A son retour en métropole, il a peut-être également innové en prenant le train. La ligne Paris-Marseille (ligne PLM) fut inaugurée en 1873.
Les journaux annonçaient, le 20 mai de la même année :

« Le premier train rapide de Paris à Marseille partira aujourd’hui à 7 h 15 du soir et arrivera à Marseille le lendemain à 11 h 40, soit 16 heures et 25 minutes après. Il s’arrêtera à Montereau, Laroche, Tonnerre, Darcey, Dijon, Chagny et Mâcon cinq minutes ; à Lyon seize minutes ; à Vienne, Saint-Rambert, Valence, Montélimar, Avignon, Tarascon, Arles, cinq minutes également, soit en tout quinze arrêts. »

Source Wikipédia

La révolution industrielle était en marche !

*Question 12 : Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ?

Couverture livre : La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe siècle – Pierre GUIRAL- Guy THUILLIER)

Victor Emile a exercé plusieurs métiers. Mais le premier que je trouve dans les archives est celui de « domestique ».
Cette profession est indiquée sur sa fiche militaire en 1856 alors qu’il a 20 ans. (question 5)

La domesticité s’est généralisée dans la société bourgeoise du XIXe siècle, où un nombre considérable de « gens de maison » contribuaient au niveau de vie et au raffinement des familles bourgeoises composant le capitalisme occidental.
En France, on estime, arbitrairement, 900 000 domestiques entre 1850 et 1870. Ce chiffre est confus car on ne sait pas, à l’époque, pas si un ouvrier agricole est aussi considéré comme un domestique ou pas.
Alors, Victor Emile était-il un domestique dans le sens de serviteur ou un ouvrier agricole ? L’histoire ne nous le dit pas…
(Source : Gallica.BNF – La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe siècle – Pierre GUIRAL- Guy THUILLIER)

*Question 13 : Quels étaient ses autres métiers recensés ?
Comment en vivait-il ?

Mines de fer à Saint-Rémy – Geneanet

Alors qu’il finit son service militaire à Blida, Victor Emile demeure en Algérie. Il s’y marie en 1874. Son acte de mariage indique qu’il est « brasseur » sans plus de détail.
– Définition de brasseur : celui qui brasse de la bière ou qui en vend en gros.

En 1875, de retour en métropole, il s’installe avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard, son village natal. Là, les archives disent qu’il est « journalier ».
– Définition de journalier : Ouvrier agricole payé à la journée.

Puis, Victor Emile déménage à Saint-Rémy dans le Calvados entre 1880 et 1881. Je disais à la question 10 que ce n’était pas pour le décor bucolique qu’il était venu y vivre…
Que nenni, à Saint-Rémy, la terre renfermait du minerai de fer… L’exploitation débuta en septembre 1875 par décret de P. de Mac Mahon, alors Président de la République, qui attribua la concession à la Société des Mines de fer. L’exploitation du minerai cessa en 1968.
Là, Victor Emile est donc « mineur » jusqu’à la fin de sa vie. Il est « une gueule rouge ».
Au fait, ces mines s’appelaient « Les Fosses d’Enfer »… Ce titre glaçant en dit long sur les difficultés d’y travailler.
(Sources : Dictionnaire Larousse et Wikipédia)

*Question 14 : Comment apparaît-il dans les recensements ?

Le premier recensement que je trouve à Saint-Pierre-du-Regard date de 1836, année de naissance de Victor Emile.
Le recenseur ne tient pas compte de sa présence involontaire. Effectivement, le recensement a lieu en juin et Victor Emile naît le 6 août.
Le second recensement date de 1886, Victor Emile n’habite plus dans l’Orne.

Lors de son recensement militaire en 1856, Victor Emile réside à Montilly-sur-Noireau. Un recensement est effectué dans cette commune en 1851, mais je n’y ai pas trouvé mon aïeul.

J’ignore si il y a eu des recensements en Algérie entre 1857 et 1874…

Je retrouve Victor Emile et sa famille dans les recensements de Saint-Rémy dans le Calvados.
Le premier recensement date de 1881.
Victor Emile réside dans le village de Launay. Il est mineur et la famille compte trois enfants. Jean, le petit dernier, mon G.P maternel est né en juin 1881… il a donc moins d’un an.

A.D Calvados Recensements Saint-Rémy – 1881

Le second recensement est effectué en 1886.
Toujours dans le village de Launay, la famille s’est agrandie avec une petite Elize.

A.D Calvados – recensements Saint-Rémy – 1886

Le troisième recensement est réalisé en 1891.
La famille compte désormais cinq enfants, mais Léonie, 14 ans, l’aînée de la fratrie et Maria, 12 ans, la seconde, travaillent : elles sont ouvrières en filature.

A.D Calvados Recensements Saint-Rémy – 1891

Le quatrième recensement est effectué en 1896.
La famille réside toujours dans le village de Launay, mais les deux filles aînées ne sont pas recensées avec la famille. Jean, mon G.P a 15 ans et travaille à la mine avec son père alors âgé de 60 ans.
Victor Emile décède, deux ans plus tard, en 1898.

A.D Calvados Recensements Saint-Rémy – 1896

Le recensement de 1901 indique que Marie Suzanne TOURRE, qui était occupée au ménage lors des recensements précédents est désormais ouvrière en filature. Elle vit avec deux de ses enfants : Maria, ouvrière comme elle et Jean, mineur.

A.D Calvados Recensements Saint-Rémy – 1901

*Question 15 – Quel était le parler de sa région ?

Normandie.fr – Parler normand

Boujou, cha va t-i ? yêt-ous d’allaunt ?

Comme je l’expliquais à la question 9, Victor Emile est NORMAND.
Le normand (normaund en normand) est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est une des principales langues d’oïl, classée dans les langues sérieusement en danger par l’Unesco.

La langue longtemps parlée en Normandie, existait, bien avant que le français d’Île de France devienne, par autorité, la langue nationale de l’hexagone. On peut même dire qu’il y a une antériorité du normand sur le français et qu’on parlait le normand à la cour d’Angleterre bien avant le français et l’anglais… C’est une langue à part entière et non un patois… Qu’on se le dise !
Le normand a également influencé le québécois et l’acadien. Nos amis utilisent encore, aujourd’hui, plusieurs termes issus de ce parler.

Voici quelques expressions usuelles que Victor Emile a sans doute utilisé :

-Bonjour = boujou, boujou byin
-Soyez les bienvenus = seyez les byinvenuns
-Heureux de vous voir = héreus dé vos vei
-Ça me fait bien plaisir = cha me fait byin pllaisi
-Fermez la porte = froumaez l’hus
-Au revoir = jusqu’à / à s’vei / boujou / tantôt / à byitôt
-A demain, de bonne heure = à deman, à la crique du jou / à deman, à la jouerie / à deman, dès pétroun-jacquet.
-Comment allez vous = cha va t-i ?
-Etes vous en forme= yêt-ous d’allaunt ?
-A votre santé = seyez quoeurus / seyez d’allaunt
-Serez-vous des nôtres ce soir ? = yêtes-vos d’aveu nos à c’sei ?
-Bonne fin de semaine = bouon tchu dé semanne
-Restez vous tard ? = yêtes-vos jusqu’oû haôt bouot dé la nyit ?
-Je vous raccompagne = no s’racache ensemblle
-A la prochaine, chez nous = à s’veî eune aôte feis tcheu nos
-Venez vous avec nous ? = v-nous d’aveu nos ?
-Comme vous voulez = à voute leisi
-Merci beaucoup = merchi byin des couops (des feis)
-Je vous en prie = itou / dé ryin
-Méfiez-vous du chien, du chat = Méfious du tchyin (du tchyi, du kien), du cat
-Pas de publicité, merci = brin de récllames, merchi byin
-Sonnez et entrez = cônaez et poussaez l’hus
-Fermez derrière vous = cachetaez derryire vos / froumin derryire vos
-Attention aux enfants = Méfious des quénâles
(Sources:magene.pagesperso-orange.

L’ennemi invisible…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…

Je suis confortablement installée sur ma terrasse. Le printemps s’annonce : le ciel est bleu, le soleil brille, les arbres sont en fleurs, tout est calme. Seuls quelques oiseaux viennent déranger cette quiétude… C’est une belle journée
Pourtant, les nouvelles sont mauvaises… Nous sommes confinés à la maison… Covid-19, l’ennemi invisible nous guette. Nous attrapera-t’il ?
C’est dans ce contexte que j’aborde ce RDV ancestral.

Face à moi, le cerisier japonais offre ses grappes de fleurs blanches teintées de rose… Il est magnifique cet arbre au printemps…
Mais, est-ce une hallucination ? J’aperçois des hommes et des femmes, venus d’un autre temps, assis sur les branches… Certains chuchotent, d’autres m’observent inquiets…

Tout d’un coup, un solide gaillard se lève et m’interpelle :

– Lui, combatif : Alors, comme ça, il parait que vous êtes en guerre ! Où est l’ennemi ? Où sont les armées ?
– Moi, sidérée : Qui êtes-vous ?
– Lui, fier : Nous sommes tes ancêtres et nous avons ouï dire que vous étiez au plus mal.
– Moi, toute aussi fière : Merci… Pour le moment, nous allons bien et nous espérons que cela durera.
– Lui : Fichtre… Explique-nous… c’est la guerre ou pas ?
– Moi : En quelque sorte, oui… le pays lutte contre un ennemi invisible.
– Eux, en chœur, avec un mouvement de recul : Vous vous battez contre des fantômes !
– Moi, étonnée : Mais non… Nous nous battons contre un virus.
– Eux : Un virus ?
– Moi : Hum… Vous ignorez ce qu’est un virus !
– Eux, perplexes : …???

Le silence plane sur l’arbre.

– Moi : Pourtant, la grande majorité d’entre vous a été infectée par des virus et beaucoup en sont morts. Vous avez souffert bien plus que nous, puisque les épidémies entraînaient aussi des famines. Peste, choléra, dysenterie, typhus, etc… Vous appeliez cela des fléaux ! Je n’invente rien, lisez ICI et LA !
– Lui : Quelle tristesse ! Ainsi l’Histoire se répète ! Pourtant, il nous semblait que vous viviez mieux avec vos charrettes à quatre roues et ces immenses oiseaux de métal !
– Moi, dubitative : Oui, on appelle cela le progrès… Cela nous permet de voyager plus vite et plus loin, mais cela permet également de contaminer le monde à grande vitesse ! Les catastrophes s’enchaînent ! On parle alors d’effet papillon !
– Lui, levant les yeux au ciel : Sacrebleu… Que viennent faire les papillons dans cette histoire de virus ! Pas sûr, que vous soyez plus clairvoyants !
– Moi, un rien vexée : Plus clairvoyants… je l’ignore… Par contre, nos vies sont meilleures et plus confortables que les vôtres. Mais comme vous, nous n’échappons pas aux vicissitudes.
– Lui, renfrogné : Donc, nous pensions t’aider et nous sommes inutiles !

Là… C’est moi qui reste sans voix… Je les contemple avec tendresse.

– Moi : Mais, vous m’aidez plus que vous ne l’imaginez … Mes recherches pour vous connaitre, pour découvrir qui est qui, pour entrevoir vos vies… Tout cela m’évite de penser à cette actualité anxiogène.
– Lui, penaud : Nous le savons bien ! Ne nous en veux pas… Nous sommes des lourdauds ! Prends soin de toi et des tiens ! Nous veillons sur vous !
– Moi, reconnaissante : C’est gentil de veiller sur nous ! Parlons d’autre chose, j’ai mille questions à vous poser !
– Eux, d’une même voix : Nous devons repartir… mais compte sur nous, nous reviendrons !

Les branches du cerisier frémissent légèrement puis, c’est à nouveau le silence.
Ai-je fait un rêve ou est-ce l’effet du confinement ?…
Je raconte tout ceci à Mr… qui me regarde comme si je venais d’une autre planète 🙄



Sources :
Avec la participation involontaire de la Revue Française de Généalogie et de Jean-Louis Beaucarnot :
https://www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/histoire/la-genealogie-du-coronavirus-des-similitudes-etonnantes

Epidémies et famines en France :
http://angeneasn.free.fr/epidemies.htm

Photo : Collection personnelle

Généatheme… Trois tasses et quatre soucoupes…

J’apprécie beaucoup cet exercice qu’est le #Geneatheme proposé par Sophie de la Gazette des ancêtres et c’est avec plaisir que je me plie à celui de mars consacré aux objets de famille.
Chez moi, pas de meuble ancien, pas de capharnaüm ancestral… Les seuls objets de famille qui m’ont été transmis sont ceux qui appartenaient à mes parents.

Pour la petite histoire : André et Marie, mes parents, se sont mariés le 28 juin 1952 à Neuilly-sur-Seine (92).
Maman était, à cette époque, cuisinière chez un des directeurs généraux de l’EDF, résidant à Neuilly.
Sans famille, elle fut conduite à l’hôtel par son employeur et en cadeau de mariage, il lui offrit un service à thé.

De ce service à thé, seules trois tasses et quatre soucoupes ont été épargnées par les vicissitudes de la vie… Pour faire simple, elles ont échappé à la casse.

Ces pièces de vaisselle sont en faïence avec un décor agreste.
En retournant les soucoupes, on y lit « Villeroy & Boch » Mettlach 1562 – Made in Sarre –

C’est en 1809 que Jean-François Boch acquiert une ancienne abbaye bénédictine à Mettlach dans la Sarre en Allemagne pour y fonder une manufacture moderne de fabrication de céramique.
Le bâtiment abrite toujours le siège social du groupe Villeroy & Boch.
Vous pouvez découvrir l’histoire de cette célèbre marque, en cliquant ICI.
Quand au modèle Mettlach 1562, il est lié à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et fut fabriqué entre 1947 et 1959.

Je me souviens que petite, j’aimais boire du chocolat chaud dans ces tasses.
Aujourd’hui, je les conserve précieusement de peur de les casser.

Les objets, aussi modestes soient-ils, ont une histoire… Il suffit de leur prêter un peu d’attention pour la découvrir… C’est ce que j’ai fait en sortant du buffet, ces 3 tasses et ces 4 soucoupes.

Et vous, quelle est l’histoire des objets qui vous ont été transmis ?


Sources :
Photos : Collection personnelle
Histoire : villeroyboch-group.com







#MaCuisineAncestrale… Les Parisettes…

« Sous le ciel de Paris
S’envole une chanson
Hum, hum… »

Tous les ans, début mars, c’est le cœur léger que des centaines de passionnés se ruent vers la mairie du XVe arrondissement de Paris.
Ils accourent de partout… de banlieue, de province.
Certains n’hésitent pas à franchir des frontières, voir des océans pour se rendre au Salon de la Généalogie organisé par Archives & Culture !

« …Sous le ciel de Paris
Coule un fleuve joyeux
Hum, hum… »

Ce vendredi matin, sur l’invitation de @GenealogieXV, les généablogueurs ont rendez-vous… dans le bien nommé café des Écrivains !
Des rencontres, des discussions, des souvenirs vont se créer…
Pour la circonstance #MaCuisineAncestrale leur propose, en guise de clin d’œil, de déguster des Parisettes.

Ces petits biscuits ont été créés par Henri-Paul PELLAPRAT (1889-1954), cuisinier parisien, fondateur de l’école du Cordon bleu et rédacteur de plusieurs livres culinaires.

Les parisettes se réalisent avec le même appareil que les palets de dame, mais les raisins secs et le rhum sont remplacés par des amandes effilées.

Pour réaliser 25 à 30 biscuits, il faut :
– 60 g de beurre ramolli
– 60 g de sucre semoule
– 1 œuf
– 75 g de farine
– 60 g d’amandes effilées

Dans une jatte, battre au fouet le beurre mou et le sucre,
Ajouter l’œuf et mélanger,
Incorporer la farine,
Sur une plaque de cuisson, façonner des petits tas à l’aide de deux petites cuillères en les espaçant,
Parsemer les amandes effilées,
Cuire dans le four à 180° pendant 8 à 10 minutes.

 » …Sous le ciel de Paris
Les oiseaux du Bon Dieu
Hum, hum
Viennent du monde entier
Pour bavarder avec eux…  »

Et c’est en chantant que je vous dis : Régalez-vous, … moi, c’est déjà fait !



Sources :
Wikipédia.fr : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Paul_Pellaprat
Recette des parisettes : Les délices d’Hélène-Canalblog
Chanson : Sous le ciel de Paris -paroliers : Jean Drégeac & Hubert Giraud
Photo : collection personnelle

Mon Sosa 29…

Cette année, le mois de février compte 29 jours… Une belle occasion pour les généablogueurs de se lancer un petit défi sous le #29Fevrier
Il s’agit de raconter soit un ancêtre né ou mort un 29 février, soit un événement vécu par un aïeul à cette date… ou encore de parler de son Sosa 2902 comme le propose Sophie Boudarel, etc…


Dans ma généalogie et celle de Mr, il ne s’est rien passé le 29 février… Pas les moindres naissances, décès ou mariages… Pas le plus petit événement… A croire que nos ancêtres ignoraient les années bissextiles.
Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de raconter mon Sosa 29 car je ne connais pas le 2902.

Marguerite Françoise BILLAND est née le dimanche 18 août 1833 à 5:00 du matin dans la commune de Plouigneau (Finistère), dans le hameau de Quillidien-en-Plouigneau, au lieu-dit Bouillen Ar Chos.

Son patronyme s’est simplifié au fil du temps. Son grand-père et ses ancêtres s’appelaient LE BILLAND.

Collection personnelle

Quand elle naît, Alain, son père a 41 ans. Il est cantonnier de grandes routes. Sa mère, Marie-Jeanne RIVOALEN est filassière et a 33 ans.
La famille compte déjà deux frères, Jean-Marie et Yves-Marie, 5 et 2 ans.
La fratrie est endeuillée par le décès de Marie-Jeanne et François-Marie, mort respectivement à 10 mois et 3 ans.
Marguerite aura trois autres frère et sœurs : Efflam-Marie, Françoise et Marie, tous décédés également avant l’âge de 4 ans.

Marguerite n’a vraisemblablement pas reçu d’enseignement scolaire… elle ne sait pas signer.

Elle a 19 ans et dite cultivatrice quand sonnent l’heure des épousailles.
Le 11 novembre 1852 à Plouigneau, elle épouse Claude MORIN, terrassier-jardinier. Il a 31 ans, soit 12 ans de plus que sa jeune épouse.

Eglise de Plouigneau – collection personnelle

Le ventre de Marguerite s’arrondit rapidement.
Entre 1853 et 1865, elle a sept enfants dont cinq filles :
-Marie-Jeanne (°1853 +1853),
-Marguerite (°1859 +1871),
-Marie-Perrine (°1861 +1864),
-Louise Henriette (°1862 +1862)
-Anne Françoise (°1865 +1865)
et deux garçons :
-Allain-Marie (°1855 +1913)
-François-Marie dit Yves Marie (°1863 +1895)
Elle connaît la douleur et le chagrin de perdre ses enfants. Étrangement, toutes ses filles meurent en bas âge, la plus âgée a 12 ans.

Alain, son père décède le 22 octobre 1854. Il ne connaît pas ses petits enfants. Marie-Jeanne, sa mère disparaît à son tour, le 3 juin 1873.

Que se passe t-il dans la vie de Marguerite après le décès de Marie-Jeanne ?

Le couple quitte la Bretagne pour la Normandie. En 1876, la famille est recensée à May-sur-Orne dans le Calvados.

Fichier HEREDIS – migrations

Un nouveau départ, une nouvelle vie… Claude exerce toujours son métier de jardinier, mais le répit est de courte durée. Il meurt à 57 ans, le 7 mars 1878 loin de sa Bretagne natale.

Allain-Marie et François-Marie deviennent des « gueules rouges »… Ils travaillent dans les mines de fer.

Marguerite assiste au mariage de son aîné, Allain-Marie avec Désirée Aimée PANNIER, le 24 août 1884 à May.
François Marie, mon Sosa 14, se marie le 16 Février 1889 avec Zéphirine FOUQUES, Sosa 15, mais Marguerite n’assiste pas à la noce.
Elle est décédée dans sa maison, le 12 juin 1885 à 4:00 du matin. Elle avait 52 ans.

Fichier HEREDIS

L’écriture de ce billet m’a permis de reconstituer la famille et la vie de Marguerite. J’ai pu également constater que François-Marie, mon Sosa 14, était nommé Yves dans les tables de recensement de Plouigneau et de May-sur-Orne.

Et vous, qui est votre SOSA 29 ?

Sources :
A.D Finistère – Plouigneau
A.D Calvados – May-sur-Orne

#MaCuisineAncestrale… Le pet-de-nonne…

Il est venu le temps de Mardi Gras et des Carnavals… Et cette période festive est synonyme de crêpes, de gaufres et autres beignets

En février, un petit vent souffle sur#MaCuisineAncestrale qui vous propose un beignet appelé « pet de nonne » aussi nommé « beignet de vent », « beignet venteux », « soupir de nonne », également « pet de putain « ou « pet de vieille » dans l’Aveyron…
Tout un programme pour un beignet soufflé fait en pâte à chou frite.

L’origine du « pet de nonne » est incertaine et pourrait remonter aux romains.
Chez nous, d’aucun attribue l’origine du « paix de nonne » devenu par déformation « pet de nonne » à une religieuse qui offrit sa recette à un couvent voisin et ennemi pour assurer la paix.

Une autre tradition donne la maternité de cette recette aux chanoinesses de l’abbaye de Baume-les-Dames, connues pour leurs spécialités pâtissières.

Mais la version la plus imagée est sans conteste celle de Fulbert-Dumonteil qui situe l’origine du « pet de nonne » dans son livre « La France gourmande », à l‘Abbaye de Marmoutier, près de Tours et réputée en son temps pour sa bonne cuisine.
Imaginez la scène :
Lors de la préparation d’un repas de la saint Martin, où l’archevêque de Tours devait bénir une relique du manteau du saint patron tourangeau, tout le monde s’affairait autour des fourneaux.

« Soudain, un bruit étrange et sonore, rythmé, prolongé, semblable à un gémissement d’orgue qui s’éteint, puis aux plaintes mourantes de la brise qui soupire dans les cloîtres, vient frapper de stupeur l’oreille indignée des bonnes sœurs. »

L’auteur de ce bruit, une novice de l’abbaye prénommée Agnès, gênée face à ses coreligionnaires, aurait alors chancelé malencontreusement, laissant tomber une cuillerée de pâte à chou dans une marmite de graisse chaude.

Pour terminer et sans transition, le pet de nonne, très populaire au XVIIe siècle, est mentionné dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert

Pour réaliser une quarantaine de beignets, il faut :
– 25 cl d’eau
– 70 g de beurre
– 40 g de sucre semoule
– 125 g de farine
– 3 œufs
– Une pincée de sel fin
– Huile de friture
– Sucre glace

Dans une casserole, faites bouillir l’eau en y ajoutant le beurre coupé en morceaux, le sel et le sucre.
Lorsque l’eau bout, versez toute la farine et mélangez vigoureusement.
Retirez la casserole du feu et ajoutez les œufs un par un tout en mélangeant intimement.
Prélevez un peu de pâte à l’aide d’une petite cuillère à café, glissez-la dans un bain d’huile bouillante.
Renouvelez l’opération jusqu’à ce que la friteuse soit pleine de boules.
Lorsque les beignets sont bien dorés de tout côté.
Égouttez-les et saupoudrez-les de sucre glace.
Faites cuire le reste de pâte de la même manière.

Dégustez sans attendre.

Et voilà comment un petit vent inopportun donna une délicieuse recette. Merci Agnès !…

D’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !




Sources :
Origine : Wikipédia.fr
Recette : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions -Editions Atlas
Photo : Collection personnelle




Sentiments, Raison & Sorcellerie…

La vie de nos ancêtres était parfois abracadabrantesque… comme le montre cette découverte.

Hier, je publiais sur Twitter cette archive insolite, trouvée sur Généanet, dans le Dictionnaire historique, généalogique et géographique du département de l’Aisne.
Cette trouvaille m’interpella et je poussais la curiosité à consulter le registre paroissial d’Erlon à l’année 1774 pour voir si le curé y avait relaté l’histoire… Mais, pas un mot !…

Les généablogueurs ne sont pas avare d’aide pour les recherches et @AliénorMarie me susurra de consulter l’Esprit des journaux -recherche de livres 1774.
C’est en cherchant cet Esprit que j’ai trouvé plusieurs autres encyclopédies qui relataient cette histoire à grand renfort de détails.
Il faut croire que cette dernière a fait grand bruit durant le siècle des Lumières sur les croyances de nos ancêtres.

Le maître-chirurgien, Mr Dolignon, qui assista, ébaubi, à la naissance des quatre grenouilles raconte, ici, sa vérité dans une lettre adressée à son supérieur :

Il est à remarquer que Mr Dolignon, a fait preuve de beaucoup de courage pour visiter le « gouffre infernal » d’où sont sortis « les nouveaux nés ».
Catherine Berna, l’effrontée vraisemblablement peu saine d’esprit a été enfermée, et Nicolas Simon, le pauvre bougre soupçonné de sorcellerie, a eu la vie sauve… mais de justesse et en s’enfuyant.

Entre superstitions et sorcellerie, raison et sentiments, nos ancêtres semblaient vraiment crédules.

Cependant une question me taraude : je me demande pourquoi aucune fille à marier n’a osé embrasser les grenouilles pour les voir se transformer en « prince charmant »…
Ben quoi ?… 🐸

Sources :
Livres Google : Courrier du Bas-Rhin 1774

#MaCuisineAncestrale… Le gâteau de Santé…

#MaCuisineAncestrale vous souhaite une excellente année, accompagnée d’une bonne poêlée de bonheur et d’un délicieux bouillon d’amour… Savourez sans modération pendant douze mois !

Janvier rimant avec Santé… je suis ravie de partager un gâteau du même nom. Puisse t-il vous préserver tout au long de 2020 et au-delà…!

Le « gâteau de santé » est apparu en Alsace au XIXe siècle, et là-bas, on le nomme  » Gsundheitsküeche «  (j’espère l’avoir bien dit)

Gâteau de ménage par excellence, transmis de mère en fille, il est plus simple à confectionner que le kougloff. Chaque famille le réalise pour le déguster avec parents et amis accompagné d’un verre de vin (d’Alsace, bien sûr) de génération en génération.
Bien entendu, chaque maison possède ses petits secrets de fabrication (ici on y ajoute un yaourt ; ici, on monte les blancs d’œufs en neige, etc…)
On me susurre que certaines y ajoutent même de l’eau de vie de kirsch, de prune ou de mirabelle et que ce trait d’alcool revigorant lui aurait donné son nom, mais cela reste à confirmer…

Pour le réaliser, il faut :
-100 g de sucre
-125 g de beurre
-250 g de farine
– 4 œufs
– 1 sachet de levure chimique
– 8 cuillères à soupe de lait
– un jus de citron + zeste ou de l’arôme vanille

Préchauffez le four à 200°C (th.),
Faites fondre le beurre,
Dans une jatte, fouettez longuement les œufs avec le sucre : le mélange doit devenir mousseux et doubler de volume,
Mélangez la farine et la levure et incorporez à la préparation,
Ajoutez ensuite le beurre fondu refroidi, le lait et le jus de citron,
Mélangez jusqu’à obtention d’une préparation homogène,
Beurrez et farinez un moule à cake ou à manqué, versez-y la préparation,

Enfournez durant 10 minutes à 200° puis, continuez à 175° pendant 25 minutes environ (c’est le secret pour obtenir un gâteau bien gonflé),
Vérifiez la cuisson à l’aide de la pointe d’un couteau.

Les gourmands se sont souhaités un bonne santé…

Cette recette de base est idéale pour confectionner des « cakes ». Il suffit d’y ajouter une pomme émincée, des pépites de chocolats, des fruits confits, des raisins secs. Avec du cacao, vous obtiendrez un « marbré » ou un « savane »… Laissez parler votre imagination !

#MaCuisineAncestrale vous souhaite de la gourmandise en tout…
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😋


Sources :
Recette : pinterest.fr
Image : Collection personnelle

Mon Sosa 2020…

Nouvelle année oblige, la Fédération Française de Généalogie nous propose un nouveau challenge : raconter notre #Sosa2020.

Pour découvrir cet ancêtre, nous devons remonter 11 générations en partant du Sosa 1…

Voici mon cheminement pour arriver à cet aïeul : Pour commencer, je vais en Normandie et je remonte de fille en mère jusqu’à la sixième génération.
Je me tourne vers deux pères, à la septième et à la huitième génération.
Je retrouve une mère à la neuvième génération.
Pour terminer, je rejoins un père à la dixième génération puis, un autre à la onzième génération, … Vous m’avez suivie !… 😊

C’est parti :

Première génération (G1) – Sosa 1 : Moi

G2 – Sosa 3Maman (1916-1990) – J’ai raconté son enfance dans un billet écrit en 2014 (déjà !) : Histoire d’un abandon

G3 – Sosa 7Louise Marie Elisabeth MORIN est née le 03/01/1887 à May S/Orne (14). Elle était journalière et a épousé Jean Albert BERTHAULT, journalier-mineur, le 15 janvier 1907 à May S/Orne. Ils ont eu quatre enfants dont au moins trois ont été abandonnés . Elle est décédée le 09/01/1937 à Caen (14) à 50 ans.

Signature de Louise Marie Eisabeth MORIN

G4 – Sosa 15Zéphirine Pauline FOUQUES est née le 12/09/1869 à May S/Orne (14). Elle était aussi journalière.
Le 16/02/1889, elle a épousé François Marie MORIN, carrier, originaire de Plouigneau dans le Finistère qui a reconnu Louise Marie Elisabeth comme étant sa fille.
En 1891, un ange est né : Georges Eugène Louis. Il a vécu 25 jours.
François Marie est décédé, à son tour, six ans plus tard, le 28/02/1895 à May.
Jeune veuve, Zéphirine Pauline s’est remarié le 29/11/1896 avec Charles Adolphe POISSON, originaire de la Sarthe et aussi carrier.
Augustine Marie, leur fille, est née le 12/01/1898. Et, Zéphirine Pauline a disparu le 12 novembre de la même année à 28 ans.
Elle ne savait pas signer.

G5 – Sosa 31Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE est mon ancêtre qui a reçu le plus de prénoms.
Elle est née à May s/Orne, le 20 mars 1850. Elle était journalière-dentellière.
A 18 ans, elle a épousé Ferninand Alphonse « Henri » FOUQUES, carrier. Ils ont eu sept enfants. Zéphirine Pauline était l’aînée de la fratrie.
Henri est décédé à 35 ans, le 12/03/1885 laissant Maria avec 5 enfants vivants.
En 1886, le 6 novembre, elle a mit au monde une petite fille, Constance Victorine, née de père inconnu. L’enfant n’a vécu que deux mois.
Maria s’est remariée avec Auguste Honoré LE BOUCHER, le 26/08/1903 à Fontenay-le-Marmion (14). Il avait 59 ans, elle 53 ans.
Auguste était berger et a disparu quelque mois plus tard, le 08/01/1907.
A ce jour, j’ignore où et quand est décédée Maria car je ne trouve pas son acte de décès.

Signature de Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE

G6 – Sosa 63 Victoire LAQUAINE était dentellière et elle est née le 18/07/1825 à May S/Orne.
A 18 ans, le 15/10/1843, elle a épousé François Exupère JEANNE, un carrier âgé de 26 ans.
Ils ont eu quatre enfants.
Victoire est décédée à l’âge de 34 ans, le 15/04/1859 à May.

Signature de Victoire LAQUAINE

G7- Sosa 126 Georges Etienne LAQUAINE est nommé comme étant domestique de haras, domestique meunier, carrier et cultivateur propriétaire selon les actes trouvés.
Il est né le 30 Pluviôse An IV (19/02/1796)à Bonnemaison, hameau du Cantelou (14) mais, sa naissance n’a été déclarée que le 15 Germinal An IV (15/04/1796)
En 1820, le 25 novembre, il a épousé à 24 ans, Marie Anne ORESME, Sosa 127. Je leur connais deux enfants.
Sa première épouse décédée, le 29/07/1852, Georges Etienne s’est remarié
avec Rose QUESNEL, le 09/10/1855 à Vacognes-Neuilly (14). Il avait 59 ans, elle 53 ans.
Georges Etienne s’est éteint le 16/12/1874 à May, à l’âge de 78 ans.
Il ne savait pas signer.

G8 – Sosa 252 Etienne François LAQUAINE était journalier et il est né le 03/04/1755 à Courvaudon (14). Il a eu pour parrain, Etienne LOCART et pour marraine, Anne CHRISTOPHE.
Le 31/01/1789, il a épousé Marie LE SAGE à Saint-Agnan-le-Malherbe (14).
Je leur connais un fils, Georges Etienne.
Etienne François est décédé à l’âge de 75 ans, le 07/02/1830 à Courvaudon.

Signature de Etienne LAQUAINE

G9 – Sosa 505Marie Françoise EDELINE est née vers 1729 et a épousé François LAQUAINE, nommé LACHAINE, le 28/11/1747 à Courvaudon.
Elle était fileuse et est décédée à Saint-Agnan-le Malherbe, le 24/11/1815 à l’âge de 86 ans. Elle ne savait pas signer.

G10 – Sosa 1010Jean EDELINE est marié avec Marguerite BOURIENNE.
Il est décédé avant le mariage de sa fille. Sur l’acte, il est dit « feu » et « résidant à Courvaudon » mais, je n’ai pas trouvé son acte de décès dans la commune.
Sur Généanet, plusieurs arbres indiquent un certain Jean MADELEINE, époux de Marguerite BOURIENNE, décédé le 26/04/1747.
J’ai bien trouvé l’acte correspondant mais, Jean MADELEINE et Jean EDELINE ne font-ils qu’un ?

G11 – Sosa 2020 ? EDELINE – reste un « invisible » dans tous les sens du terme pour le moment.

Voilà où m’a menée mon enquête… Mon Sosa 1010 me pose un problème qui ne m’autorise pas actuellement à connaître son père.
En cette période de vœux, je souhaite que l’année 2020 me permette de découvrir qui était ce fameux #Sosa2020.

Rectificatif du 03/01/2020: Grâce à l’aide de Loïc, @ExploratorJob, qui a trouvé l’acte de mariage de Jean & Marguerite, le 12/02/1720 à Ondefontaine (14), je connais maintenant le prénom de mon #Sosa2020 : Louis, originaire de Bures.

Bonne et heureuse année à tous !


Sources :
Archives départementales du Calvados

Image : Pixabay.com

Mes ancêtres de Noël…

Sur une idée de Sophie Boudarel, @gazetteancetres de raconter ses #SosaNoel et après ce jour de fête en famille… le calme revenu, je recherche mes ancêtres de Noël.
A vrai dire, aucun ne s’appelle Noël mais, mon arbre compte 5 événements qui ont eu lieu un 25 décembre.

En Auvergne, à Saint-Géron (43), le mardi 25 décembre 1736 naît Jean CHAZAL. Il est le n° 3 sur 7 des enfants de Jean dit Madias & Marie BARBIER, Sosa 320-321 de Mr. Sa vie sera courte car il décède à peine âgé de 25 ans, muni des sacrements, le 15 avril 1762.

En 1753, à Marcy-sous-Marle dans l’Aisne, le 25 décembre est synonyme de deuil… Marie Jeanne BERTRAND, Sosa 191, décède à l’âge de 33 ans.
Née le 20 avril 1720 à Autremencourt, elle est la fille de Jean & de Elisabeth Brizet. Elle épouse Pierre Tellier (Tillier), Sosa 190, valet de charrue, le 28 janvier 1841.
Marie-Jeanne, leur première fille et Sosa 95, naît le 28 mars 1742.
Agnès Félicité, sa sœur, arrive au monde, le 20 mars 1753, mais elle ne connaîtra pas sa maman.

Retour en Auvergne, quelques années plus tard, à Léotoing (43), le 25 décembre 1809 voit la naissance de Pierre ACHON. Il est le troisième enfant sur huit de Géraud & Anne MENIAL et l’arrière petit-fils de Jacques & Jeanne ANDRIEUX, Sosa 64-65 de Mr.
Pierre est cultivateur et épouse Jeanne SOULALIOUX, le 23 juillet 1856. Pour l’anecdote, sa date de naissance est erronée sur l’acte de mariage et est renseignée : 23 janvier 1809.

La dernière naissance de mon arbre célébrée le jour de Noël est celle de Stéphanie Louise WALLON, née le 25 décembre 1860 à Athies-sous-Laon dans l’Aisne. Elle est le première enfant sur quatre de Jules Victor & Octavie Louise MEREAUX, Sosa 10-11.
Stéphanie Louise épouse Amable Alfred MOREAUX, le 19 mai 1883. Tous deux manouvriers, ils ont onze enfants.
Stéphanie Louise décède le 6 juin 1948 à Laon. Elle a 87 ans.

Pour terminer ce billet… Jouez bombardes, raisonnez binious… car on célèbre un mariage en Bretagne. Le 25 décembre 1813 à Irvillac dans le Finistère, Anne BILLAND épouse Alain HELEQUET.
Anne est le n° 6 sur 8 des enfants de Guillaume & Anne GUILLOU, Sosa 116-117.


Sources :
Archives Départementales Aisne
Archives départementales Haute-Loire
Cercle Généalogique du Finistère
Image : Pixabay.com