#MaCuisineAncestrale… La tourte bigourdane…

Cet été, Ma cuisine ancestrale vous emmène dans les Hautes-Pyrénées, en pays Bigorre, pour y découvrir une recette qui, historiquement, trouve son origine du côté d’Asté près de Bagnères.

Source Wikipédia : Vue du village d’Asté

Si la véritable tourte du moulin d’Asté est dotée d’une pâte plus humide, sûrement liée à la cuisson dans un four à bois et aux inévitables petits secrets de fabrication, ailleurs, cette tourte aussi nommée « tourte des Pyrénées » se déguste, de nos jours, sur tous les tons et toutes les sauces : nature, aromatisée, fruitée avec des myrtilles ou des framboises ou encore chocolatée avec des pépites.

On la trouve facilement sur les étals des marchés, mais reste que la recette proposée si dessous est particulièrement savoureuse et assez simple à réaliser avec la satisfaction qu’elle sera « faite maison »
De plus, ce gâteau peut être consommé avec bonheur tout au long de la journée, du petit-déjeuner à la pause-café en passant par le goûter.

Création personnelle CANVA (cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Collection personnelle

Le secret : Pour obtenir une tourte des Pyrénées typique bien bombée, avec l’intérieur moelleux et dense, il y a une étape primordiale à ne pas omettre. Il faut beurrer généreusement le moule même s’il est en silicone ou antiadhésif et le mettre au réfrigérateur avant de préparer la pâte du gâteau.
On verse la pâte dans le moule juste sorti du froid et on enfourne direct dans le four chaud.
C’est le choc thermique qui va provoquer cette belle bosse au centre et une mie bien tendre à coeur.

Cette recommandation vaut également pour les madeleines.

Et il est aussi important d’utiliser le bon moule, type moule à brioche à tête parisienne, pas trop grand. J’ai utilisé un moule de 22 cm de diamètre.

Entre nous, je dis ça, je ne dis rien 😉… Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Recette : https://www.yumelise.fr
Origine : https://www.ladepeche.fr
images : Wikipédia et collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le mollet de noce noirmoutrin…

Collection personnelle

En juin, Ma Cuisine Ancestrale raconte le mollet de l’Ile de Noirmoutier.
Autrefois, ce mollet était servi lors des mariages où presque tous les noirmoutrins étaient invités. Il était donc confectionné en très grande quantité et tout en tendresse…

Le jour dit, les mariés suivis par tout le cortège et le joueur de *veuze arrivaient à la mairie de Noirmoutier, en charrette ou à pied. La cérémonie civile terminée, le cortège repartait vers l’église pour la célébration religieuse.
A la fin de la bénédiction nuptiale, le cortège, bras dessus-bras dessous, prenait la direction de la salle du banquet, en s’arrêtant dans presque tous les cafés trouvés le long de la route.

La fête commençait avec la famille, les amis et les voisins… une fête qui durait trois jours. En fait, elle avait commencé la veille avec les préparatifs, le jour même bien sûr et le lendemain des noces.

Les cuisinières s’étaient activées pour préparer les gâteaux qui allaient clore le repas. Il y avait bien sûr le gâteau de la mariée recouvert de dragées et ceux pour les invités. Chaque gâteau était découpé en quatre. Les parts étant énormes, les invités repartaient généralement avec leur morceau enveloppé dans un mouchoir.
Le lendemain, les mariés allaient en offrir aux absents, ceux qui n’avaient pas pu participer à la noce.

Les gâteaux cuisaient dans des fours à bois souvent chauffés avec des sarments de vigne. Par la suite, ce sont les boulangers qui prirent le relais et proposèrent leurs fours aux familles.
Et de nos jours, certains boulangers perpétuent la tradition et continuent à préparer les mollets.

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Collection personnelle

A noter que cette tradition du gâteau de mariage n’est pas propre à Noirmoutier. Après avoir emprunté le passage du Gois pour rejoindre le continent et parcourir le bocage vendéen, on retrouve cette coutume du gâteau de noces dans de nombreux foyers.

La fête se termine avec une dernière bouchée du mollet de noce et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

*Veuze : sorte de cornemuse spécifique à la Vendée et au pays nantais

Sources :
Origine du mollet : unecuillereepourpapa.net/le-gateau-de-noce-de-noirmoutier/

Recette : julieandrieu.com/recettes/mollet-de-noce-noirmoutrin-de-pierre
Images : collection personnelle
You Tube : Sur une air de veuze

Le garde-côte…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

Mes rêveries m’emmènent à Ploujean dans le Finistère aux confins des XVIIe et XVIIIe siècle. En ce temps-là, la petite bourgade n’était qu’un quartier de Morlaix, bordé par la rivière Dosenn.

Je me trouve dans l’église de Ploujean, non pas dans la nef comme on pourrait le penser, mais dans le clocher et pour quelqu’un qui a le vertige, la situation est périlleuse.

Je ne suis pas seule dans le lieu… Un de mes ancêtres s’y trouve également.
Revêtu d’un uniforme, il se tient droit, les jambes ancrées dans le sol, les mains dans le dos. Imperturbable, son regard scrute l’horizon.
Sentant ma présence, il se retourne promptement et en me dévisageant, me dit:

-Je t’attendais… Je sais que tu t’interroges sur ma fonction, mais j’ai peu de temps à te consacrer, alors faisons vite… Que veux-tu savoir ?

– Tout, réussis je à balbutier en gardant les yeux mi-clos par peur du vide.

– Et bien… comme tu le sais, je m’appelle Yves STEUN. Je suis ton Sosa 926 et 10 générations nous séparent.
Je suis né le 7 février 1672, ici même. Le 23 janvier 1702, j’ai épousé ton aïeule, Catherine MEL, alors jouvencelle de 17 ans. Aujourd’hui, nous avons 10 enfants.

Actuellement, je suis Lieutenant de la milice des gardes-côtes, un grade similaire à celui d’un lieutenant d’infanterie.

Comme toutes les paroisses situées au bord de la mer ou à moins de deux lieues dans les terres, Morlaix est soumise au guet et à la garde, c’est à dire qu’une milice est présente afin de prévenir les dangers venant de la mer.
Cette surveillance existe depuis le XVIe siècle en Picardie, en Normandie et en Bretagne, mais en on trouve trace dès le Moyen-Âge.

Dans notre région, les provinces des côtes sont divisées en plusieurs capitaineries (20 à 30 selon les périodes). Chaque capitainerie est composée de plusieurs paroisses où sont formées les milices placées sous les ordres d’un capitaine, deux lieutenants, deux sous-lieutenants, quatre sergents, deux tambours, puis les caporaux, *les anspessades et les soldats.

Tous les hommes âgés entre 18 et 60 ans sont tenus de posséder un fusil, une baïonnette, un porte baïonnette, un fourniment avec le cordon, une demi livre de poudre et deux livres de balles, ainsi qu’un uniforme.
Chaque milicien est soumis aux entrainements et à la revue des troupes, une fois par
mois, un dimanche ou un jour de fête.
Toute insoumission est tributaire d’une amende (20 sous) ou d’un emprisonnement (15 jours). Toute abandon de poste est passible d’une condamnation aux galères ou selon les circonstances, de la peine de mort.

Chaque semestre, en mai et en novembre, le Capitaine ou le Major passent en revue les troupes. Ils visitent, également chaque paroisse, une fois par mois en temps de guerre et trois fois par an, en temps de paix.
Si mes supérieurs sont absents, je suis missionné pour les remplacer.

Par ailleurs, les habitants des paroisses doivent construire, par corvée, des corps-de-garde. Ils fournissent les matériaux et le mobilier nécessaire à leur installation.
Les corps-de-garde sont établis le long de la côte et sur les hauteurs. Leur établissement n’a lieu qu’en temps de guerre mais leur emplacement est désigné à l’avance.

Exemple de Corps-de-garde – Baie du Mont St-Michel Collection personnelle

En compensation, les officiers sont exemptés de ban et d’arrière-ban, de la Taille et de toutes les autres impositions et charges de ville.
Dans sa grande générosité, le roi nous abandonne, également, le dixième de ce qui lui revient sur les épaves échouées sur les côtes en temps de guerre
et la moitié des prises faites sur des objets de contrebande.

Voilà, j’espère que mes explications te conviennent… Je dois te quitter… Une inspection a lieu sous peu.
Kénavo !


Sur cet au revoir, mon ancêtre disparait et moi, je reviens au XXIe siècle, rassurée de retrouver la terre ferme.

Après des années consacrées à la surveillance des côtes, Yves STEUN s’est éteint le 12 décembre 1727 à l’âge de 55 ans.
Les milices gardes-côtes ont perduré jusqu’au Premier Empire et ont été supprimées par une ordonnance du 11 août 1815.

De Yves STEUN à moi :

Fichier personnel HEREDIS Roue de descendance

*anspessade : grade de rang inférieur à celui de caporal et supérieur à celui de simple soldat

Sources :
Gallica BnF : les milices gardes-côtes par Léon HENNET (1853-1929)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k840767g/f1.item

Image : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le soleil de Marcillac…

Collection personnelle

Parce qu’en mai, on fait ce qu’il nous plait, Ma Cuisine Ancestrale a décidé de visiter le vallon de Marcillac dans l’Aveyron.
Vous n’allez pas le croire mais, là-bas, pendant les fêtes de la Pentecôte, on mange le soleil lors de la Saint Bourrou !

Non, ce n’est pas une galéjade… Voici l’histoire :

Intimement lié au vignoble de Marcillac-Vallon, Bourrou, le saint patron de la ville est célébré lors d’une fête d’origine païenne au cours de laquelle sont bénis les bourgeons de la vigne.
Certains tentent de rattacher ce protecteur à la religion en le réclamant de Saint Charles Borromée, un évêque italien du XVIème siècle, canonisé par le pape Paul V dès 1610.
Mais plus prosaïquement, ce saint patron correspond en fait au borron, qui n’est autre que le bourgeon en occitan.
La Saint-Bourrou est une tradition dont les origines n’ont pas été établies avec certitude. La première trace écrite daterait de 1783, mais il faut attendre 1886 pour voir une description de cette coutume dans le journal de l’Aveyron.

Pendant ces festivités, on mange le soleil… un drôle de gâteau sablé de forme arrondie, à rayons, avec en son centre un trou carré résultant d’une incision en forme de croix, dont les replis permettent d’obtenir quatre triangles ou « cornes » plus épais que le reste du gâteau.

Malgré plusieurs variantes selon les boulangers, le soleil a conservé deux spécificités : une étoile au centre qu’on appelle « oreille » et une découpe sur le pourtour qu’on appelle « orteils »… Cela ne s’invente pas !

Autrefois, après la cérémonie, nos ancêtres emportaient ce gâteau et du vin  en souvenir de cette mémorable journée.

Aujourd’hui encore, le soleil est associé aux jours de fête. On le consomme toute l’année accompagné d’un verre de vin de Marcillac, bien sûr.
La production est cependant réduite durant la période de la fête des Rois en janvier.

Création CANVA
Collection personnelle

Ce soleil est aussi délicieux avec un café ou un thé… Et croyez-moi, vous ne résisterez ni aux cornes, ni aux oreilles et encore moins aux orteils !
Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.

Sources :
Origine : millavois.com et mondes.occitanica.eu
Recette : tourisme-conques.fr
Photos et image : collection personnelle

#Geneatheme… Les BONNAIRE, de clerc laïc à mathématicien…

Le 25 mars 2016, j’écrivais un billet intitulé : Les BONNAIRE, une famille de clercs laïcs. (A (re)découvrir en cliquant sur le titre).

Pour mémoire :
Etienne BONNAIRE, Sosa 172, clerc laïc, a été marié deux fois.
– Une première fois, le 15 mai 1725, avec Nicole LOBJOIS à Monceau-le-Waast (02) dont il a eu trois enfants.
Nicole est décédée le 8 mars 1730 en accouchant de son troisième enfant.

– Une seconde fois avec Marguerite BALOSSIER, Sosa 173, le 22 mai 1730 dans le même village. De ce second mariage, sont nés 11 enfants dont 4 morts en bas âge.

Des 7 enfants vivants, Nicolas BONNAIRE est mon Sosa 86 marié à Marie Roze HENIQUE, Sosa 87. Il a été aubergiste et clerc laïc comme son père à Monceau-le-Waast.

Nicolas et Marie Roze ont eu 5 enfants (4 garçons dont un décédé en bas âge et une fille, Marie Roze, Sosa 43). Les trois garçons survivants ont été également clercs laïcs dans différentes paroisses.

Il y a quelques jours, je reçois un message via Généanet. Mon correspondant cherchait des renseignements afin de compléter son ascendance BONNAIRE.
Cet échange m’a permis de découvrir que ma branche BONNAIRE pouvait cacher une autre branche
qui a gravi l’échelle sociale en se dévouant à l’enseignement.

Jean-Antoine BONNAIRE est le petit frère de Nicolas, Sosa 42. Il a été, également, clerc laïc de la paroisse Sainte Benoîte de Laon.
Marié avant 1772 à Marie Anne BERTHE, le couple a eu 8 enfants (6 garçons et 2 filles)

Fichier personnel Heredis (cliquez pour agrandir l’image)


Je m’intéresse à Antoine François Donat BONNAIRE (1777-1839), quatrième de la fratrie.
En 1799, il a effectué son service militaire dans la ville de Caen (14) où il était employé dans le magasin d’habillement des troupes (stipulé sur son acte de mariage), canonnier-5e Cie d’Artillerie-14e Division militaire de la République (stipulé sur l’acte de naissance de son fils)
Le vingt Messidor An 7 (8 juillet 1799), il a épousé Félicité LE MARCHAND, une marchande de 22 ans, enceinte de ses œuvres.

*Charles Antoine Donat BONNAIRE, leur fils, est né le 11 décembre de la même année.

Une fille, Marie Emilie Séraphie BONNAIRE, née le 30 janvier 1802, complète la famille. Cette dernière aurait été peintre miniaturiste, élève de Redouté. (renseignement trouvé sur plusieurs arbres Généanet)
Mais, je n’ai trouvé aucun document qui l’atteste.

Côté profession, Antoine François Donat a été nommé professeur de mathématiques au lycée de la ville, le 16 novembre 1806.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Il est mort à Caen, le 24 mai 1839, à l’âge de 62 ans.

Je poursuis avec *Charles Antoine Donat BONNAIRE, son fils.

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE
Avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE Généanet (chass75016)

Né le 21 Frimaire An VII (11/12/1799), il est formé par son père pour intégrer l’école Polytechnique. Il y a été reçu, à 19 ans, second de la promotion en 1819

Fiche matricule Charles Antoine Donat BONNAIRE
Bibli-aleph.polytechnique.fr


Sorti officier d’artillerie, il a cependant préféré se consacrer à l’enseignement comme son père.

Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF

Le 02 octobre 1828, Charles Antoine Donat a épousé Zozime Elisabeth Eulalie GRAVELLE à Tortisambert (14).
En aparté, la future a adressé trois actes respectueux à son père pour approuver son mariage. Ce dernier les a tous refusés.
(A.D Calvados Tortisambert 1823-1868 Vues 77 à 82)
Le couple a eu deux enfants :
Alfred Donat Ferdinand BONNAIRE ° 1829 + 1902
Zozime Elisa Léontine BONNAIRE °1834 +1848

Charles Antoine Donat BONNAIRE est décédé le 18 décembre 1886 à Argentan (61) à l’âge de 87 ans.

J’avoue être touchée par la modestie reconnue du père et du fils, préférant se dévouer auprès d’élèves plutôt que de profiter des honneurs qui pourtant leur étaient dus.

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. »
– Nelson Mandela

Sources :
A.D Calvados
A.D Orne
Gallica BnF : Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891
Polytechnique : Bibli-aleph.polytechnique.fr
Hérédis : fichier personnel

Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE : avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE -Généanet (chass75016)

#MaCuisineAncestrale… La pogne de Romans…

Collection personnelle

Nous sommes à la veille du long week-end de Pâques, une occasion de (re)découvrir les traditions de ces fêtes pascales.
Pour cela, Ma cuisine ancestrale vous emmène à Romans-sur-Isère dans la Drôme.
Là-bas, on y déguste la Pogne, une brioche au levain en forme de couronne, à la croûte dorée et aromatisée à la fleur d’oranger.
Il existe même une confrérie pour sauvegarder ce patrimoine gourmand.

La Noble Confrérie de la Pogne de Romans

Côté Histoire :
La pogne de Romans apparaît dès le Moyen âge. Il est attesté qu’au XVIe siècle, des circulaires interdisaient sa fabrication lors des « disettes de blés ».
Autrefois, la pogne n’était confectionnée que lors des fêtes de Pâques.
Un texte de 1835, décrivant les traditions du lundi pascal, fait mention de cette coutume :
-« La ville de Romans est presque déserte […], on va se promener, danser et manger des pognes à Vernaison (quartier au bord de l’Isère). On en fait une consommation extraordinaire. Les familles les plus pauvres font ou achètent des pognes, c’est un usage obligé. »
Source : Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT

Son nom aurait plusieurs origines :
– Jadis, lorsque nos ancêtres faisaient leur pain eux-mêmes, nos aïeules avaient l’habitude de prélever une poignée de pâte dont elles formaient une petite couronne qu’elles plaçaient à l’entrée du four. Les enfants se régalaient de ce pain croustillant.
Petit à petit, les ménagères l’améliorèrent en y ajoutant du beurre, puis des œufs et du sucre : la pogne était née.
La poignée de pâte se disait pougna ou pugna en patois et le mot est devenu pogne en français.

– P-L. Couchoud dans La France à table donne une autre interprétation.
Selon cet auteur, on appelait pognon en Dauphiné un pain demi cuit, de bonne farine, que le boulanger retirait du four au moment où il vérifiait le feu et il ajoute que le mot pogne en est dérivé.
Depuis, le mot pognon est passé dans le langage argotique pour désigner l’argent, rappelant une époque où manger du bon pain blanc était un signe extérieur de richesse.
Source : Cuisine et vins de France

Voilà une occasion originale de s’encanailler en découvrant l’origine des mots.

Côté cuisine :

Collection personnelle
Collection personnelle

La pogne de Romans est une cousine du Saint-Genix, une autre spécialité de la région, ce qui satisfait tous les gourmands car aujourd’hui, nous avons le droit de les déguster tout au long de l’année.

Ma cuisine ancestrale vous souhaite de Joyeuses Fêtes de Pâques… Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Image Pinterest

Sources :
Origine :
Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT
Cuisine et vins de France
Recette : pognederomans.com
Blason : Confrérie de la Pogne de Romans -Facebook
Image et photos : collection personnelle
– Pinterest

Une inconnue nommée Louise CHAZAL…

Collection personnelle

Vendredi 17 mars 2023, 16h30, Bibliothèque Marguerite Yourcenar- Paris 15e, la foule se presse vers l’auditorium pour écouter Irène FRAIN, écrivaine et autrice renommée.
Interviewée par la rédactrice en chef du journal « Le Pélerin », elle débute son exposé en expliquant l’étymologie du mot « histoire ».
– Le mot histoire vient d’un mot grec qui veut dire « enquête. »
Elle continue en affirmant que « la généalogie est un récit de vie », que « rechercher, c’est être le narrateur », et que « la mémoire et l’imaginaire sont indissociables » avec maintes exemples qu’elle a mis en pratique dans ses recherches et son écriture.
Une heure trente plus tard, je ressors enthousiasmée par son discours.

J’applique ces précieux conseils pour découvrir qui est Louise CHAZAL
.

L’histoire débute avec une photo qui dormait au fond d’une valise, elle-même oubliée dans un grenier. Un jour, la valise fut ouverte et la photo quitta la Haute-Loire, son giron familial, accompagnée de vieux papiers poussiéreux.
La photo fut précieusement rangée dans un classeur où elle s’est, à nouveau, assoupie.
Aujourd’hui, elle sort enfin de son anonymat… Va t’elle livrer ses secrets ?

C’est une photo cartonnée mesurant 10 cm sur 6 cm, protégée par une enveloppe jaunie. Elle est adressée à Mr et Mme ACHON (les G.P de Mr) à Clamont, commune de Lorlanges (43).
L’expéditrice se nomme Louise CHAZAL et réside au 11 rue Moret-Paris XIe.
La missive n’est point bavarde… Le temps a effacé le cachet de la poste.
Et qui est Louise ?

L’inconnue est une jolie brunette âgée d’environ 20-25 ans. Ses lèvres dessine un timide sourire mais, son regard est perdu et triste.
Elle porte une robe noire agrémentée d’un col blanc en dentelle et une lavallière autour du cou.
Le photographe se nomme les Trois Bébés 35.Fg St Martin.
Au dos, hormis la publicité du magasin, il y est annoté :
« à ma sœur Adèle et mon frère Emile ».

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L’enquête débute en reconstituant la famille :

Adèle CHAZAL, G.M paternelle de Mr, est la troisième des quatre enfants de Etienne Félix CHAZAL et de Magdelaine MICHEL, bisaïeuls de Mr.
Etienne et Magdelaine sont nés tous deux en 1857 en Auvergne, lui en Haute-Loire, elle dans le Puy de Dôme.
Il se marient le 3 juillet 1879 à La Roche-Charles-La Meyrand (63) puis, ils montent à Paris où ils s’installent dans le Xe arrondissement au 11, rue des Récollets.
Le couple y est marchands d’habits, puis brocanteurs. Leurs deux premières filles naissent à cette adresse, Marie le 08/01/1882 et Adèle le 16/03/1884.
La famille s’agrandissant, elle déménage au 13, ferme Saint Lazare, où naît Alphonse, le 12/01/1886.
Victor Emile, le petit dernier, arrive au monde au 7, rue des messageries, le 08/07/1887.
Mais, Louise n’existe pas !

Et si Marie CHAZAL n’était pas uniquement Marie… Et si Marie et Louise se confondaient l’une et l’autre ! L’annotation au dos de la photo et la reconstitution de la cellule familiale étayent cette probabilité.

Les investigations vont-elles élucider le mystère ?

Les archives confirment que les quatre enfants sont rapidement orphelins puisqu’Etienne, leur père, décède le 28 mai 1888, à l’âge de 30 ans chez ses parents à Léotoing (43).

1900… nouveau siècle, nouvelles promesses !
Marie (Louise) demeure maintenant au 8, passage Bouchardy dans la XIe arrondissement avec sa mère et elle exerce le métier de papetière.
Agée de 18 ans, enceinte, elle projette d’épouser Jacques MOUSTY, un bijoutier âgé de 21 ans, demeurant 131, faubourg du Temple.

Les bans du futur mariage sont publiés les 28 octobre et 4 novembre 1900.
Le 5 novembre, Marie (Louise) accouche d’un garçon nommé Marius Jacques CHAZAL, de père non dénommé.
Jacques MOUSTY effectue une reconnaissance de paternité le 12 novembre 1900.
Malheureusement, les histoires d’amour finissent mal… l’enfant décède un mois plus tard, le 7 décembre 1900.
Cette mort anéantit les projets de mariage des parents… et ce dernier n’a pas lieu.

(Jacques MOUSTY est né à Toulouse en 1879 de père inconnu. Sa mère, Eugénie MOUSTY, est couturière et réside au 109, faubourg du Temple. Jacques a 13 ans, lorsque sa mère fait établir un acte de reconnaissance, le 10/12//1892.
Il décède, à 33 ans, en 1912, dans le XIe arrondissement. Son acte de décès précise qu’il est l’époux de Caroline HOLTZ.)

Les années passent et le sort s’acharne sur la fratrie :
Restée célibataire, Marie (Louise) déclare le décès de Magdelaine, sa mère, à leur domicile, le 07/08/1902.
Alphonse, son frère, meurt à 19 ans, chez lui, 27, rue Morand dans le XIe arrondissement, le 30/09/1905. Il est dit cocher.

Enfin un peu de bonheur…
Adèle épouse Jean ACHON, le 17/11/1906, à Lorlanges (43) et vit désormais en Auvergne.

La vie de Marie (Louise) est bouleversée :
Le 06/09/ 1907, elle met au monde un garçon nommé René CHAZAL, né d’un père inconnu. C’est la sage femme qui déclare la naissance et la mère est appelée Louise sur l’acte.
Le 13/05/1908, c’est Marie qui est citée sur l’acte de reconnaissance de son fils.

Victor Emile, le dernier de la fratrie, rejoint ses grands parents paternels en Auvergne et est placé comme domestique agricole à Mazoires (63) chez un certain Mr G. Brandon. Il décède dans la maison de ce dernier, le 12/08/1908, à 21 ans.

Les actes confirment que la photo a, sans doute, été réalisée et expédiée en Auvergne entre 1906 (année du mariage d’Adèle) et 1908 (année du décès de Victor Emile).
Marie (Louise) a entre 25 et 27 ans.

Marie(Louise) est maintenant brocanteuse et habite au 11, rue Moret dans le XIe.
Sa vie de mère célibataire n’est certainement pas rose… et ses fréquentations ont un effet néfaste sur elle.
Son nom est étalé dans la presse. Un fait divers la mentionne et révèle que Marie-Louise (enfin…) a un ami, un certain Laurent SYLVANDRE, né à Fort de France en Martinique, un jeune voyou de 10 ans son cadet.
En 1924, ils sont arrêtés tous les deux, pour recel.

Le petit Journal du 17 juin 1924 -(Bibliothèque Généanet)

La vie de Marie Louise s’achève en 1925, elle a 43 ans. C’est son fils, René, alors soldat au quatrième dépôt des équipages de la flotte à Rochefort (17) qui déclare son décès en mairie, le 3 avril. L’acte précise que sa mort pourrait remonter au 1er avril à une heure indéterminée.
Marie Louise est morte comme elle a vécu… seule.

Le mystère est enfin levé : Marie et Louise sont bien une seule et même personne. Le récit de sa vie la fait entrer dans la lumière. La généalogie a fait son œuvre. J’ai le sentiment qu’un oubli a été comblé grâce à ma curiosité.
Et comme le dit si bien, Irène FRAIN : « La curiosité est la meilleure des vitamines ! »

Sources :
Bibliothèque Généanet : Le petit journal
A.D Puy-de-Dôme :

Acte de mariage d’Etienne et Magdelaine : A.D Puy-De-Dôme LA ROCHE CHARLES LA MEYRAND 6 E 301 10 – 1873-1882
Acte décès Victor Emile : A.D Puy-de-Dôme MAZOIRES 6 E 5666 1908 1920
A.D Haute-Loire :

Acte décès Etienne : A.D Haute-Loire LEOTOING 1883 1892 6 E 137/11
Acte mariage Adèle : A.D Haute-Loire LEOTOING 1903 1912 1925 W 424
A.D Paris :
Acte naissance Marie : A.D Paris 1882 Naissances V4E 3822
Acte décès Marie : A.D PARIS 1925 Décès 11D301
Acte naissance Alphonse : A.D Paris 1886 Naissances V4E 6285
Acte décès Alphonse : A.D PARIS 1905 Décès 11D208

Acte naissance Victor Emile : A.D Paris 1887 Naissances V4E 6296
Acte naissance Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Naissances 10 V 4E 9055
Acte reconnaissance Marius Jacques : A.D PARIS 1910 Naissances 10 V4E 9055
Acte décès Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Décès 10 V 4E 9069
Acte naissance René : A.D PARIS 1907 Naissances 10N369
Acte reconnaissance René : A.D PARIS 1908 Naissances 11N341

Acte décès Magdelaine : A.D. PARIS 1902 Décès, 11
Photos collection personnell
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#MaCuisineAncestrale… The Chocolat Guinness cake…

Collection personnelle

En mars, le #Geneatheme courtise Ma Cuisine Ancestrale et l’entraîne vers la poétique Erin, terre de mythes et de légendes, pour y fêter son Saint Patron…

L’histoire :
Le 17 mars 461, l’évangélisateur Saint Patrick meurt à Downpatrick. Il y est inhumé aux côtés de Sainte Brigitte et Saint Columcille.

De son vrai nom, Maewyn Succat, Saint Patrick est né au IVe siècle en Ecosse.
Il aurait été enlevé à l’âge de 16 ans par des pirates et serait devenu l’esclave d’un druide irlandais.
Après plusieurs années passées à travailler comme berger en Irlande gaélique, il serait parvenu à s’enfuir vers la Grande-Bretagne.
C’est alors qu’il aurait décidé d’étudier la théologie afin de devenir prêtre catholique en rejoignant le monastère Saint-Honorat sur les îles du Lérins, près de Cannes en France.
Puis, il serait rentré en Irlande avec une mission : évangéliser tout le pays. 
Et selon la légende, il aurait chassé tous les serpents (comprendre « le mal ») de l’île et tenté d’expliquer la notion de Sainte Trinité à l’aide d’un trèfle, incontournable symbole de cette fête.

C’est en 1631 que l’Église Catholique décide de reconnaître la Saint Patrick comme une fête religieuse.
Puis en 1903, la fête religieuse se transforme en fête populaire et le 17 mars est officiellement déclaré jour férié en Irlande.

Depuis, la saint Patrick est célébrée, non seulement en Irlande, mais également dans le monde entier où la diaspora irlandaise est présente.

En cuisine :
Pour fêter l’évènement, Ma cuisine ancestrale teste de nouvelles saveurs avec une recette traditionnelle.
Le gâteau chocolat et stout Guinness fait partie des grands incontournables de la cuisine irlandaise et de la Saint Patrick.

Création Canva (cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Note : Pour un gâteau dans un moule haut, le temps de cuisson est de + ou – 60 minutes

Fin et savoureux, ce gâteau est un excellent dessert, à déguster en famille ou entre amis, accompagné d’une Guinness ! Et ne vous avisez pas à dire le contraire, sinon gare aux leprechauns !
A bon entendeur… En attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Source :
Origine fête St Patrick : guide-irlande.com

Recette inspirée par guide-irlande.com et maspatule.com
Images et photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La tarte du Champsaur…

Collection personnelle

En février, Ma Cuisine Ancestrale vous emmène dans les Hautes Alpes, plus particulièrement dans le Champsaur, une des sept vallées du Parc des Ecrins pour y découvrir SA spécialité sucrée.

La tarte de Champsaur est un des emblèmes de la gastronomie régionale. On retrouve ce dessert dans toutes les Alpes du sud où il est connu sous diverses appellations : tarte des Alpes, tarte de la vallée ou tarte de pays dans le Valgaudemar (vallée voisine du Champsaur) ou encore tarte queyrassine dans le Queyras. Mais la recette de base reste la même.

Autrefois, cette tarte n’était confectionnée qu’en hiver avec des confitures de fruits réalisées durant l’été, le plus souvent avec du pruneau.
Parfois, on la recouvrait complètement de pâte, lui donnant l’aspect d’une tourte ; parfois, elle était décorée de petits croisillons de pâte.
C’est dans cette dernière version qu’elle est aujourd’hui le plus souvent déclinée. Et désormais le pruneau a laissé la place à de nouvelles saveurs : myrtille, framboise, abricot, fraise, figue, cerise, fruits des bois et même crème de citron, argousier ou clémentine corse.

Création Canva

Habituellement, la tarte du Champsaur peut se conserver entre deux et trois mois tout en gardant ses saveurs d’origine. Mais entre le petit-déjeuner, le dessert et le goûter, gageons qu’elle ne résistera pas longtemps à l’assaut des gourmands .
Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Nous, c’est déjà fait !

Sources :
Origine et recette : lemondedesboulangers.fr
Images : Collection personnelle

Les histoires d’amour finissent mal…

En février, le #Geneatheme rejoint le #RDVAncestral, un projet d’écriture, ouvert à tous et qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres .

C’est jour de noces à Frénouville, un petit bourg situé dans l’arrondissement de Caen en Normandie.
Ce 27 juin, Marcel Louis Auguste BEAUJEAN, 27 ans, épouse Eugénie Mélanie Maria FOUQUES, 21 ans.
Elle est une des petites filles de Emmanuel Aimé Henri FOUQUES et Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, Sosa 30 et 31.
Elle n’avait que 7 ans en 1903, lorsque son père, Georges Etienne FOUQUES, meurt noyé.

Marcel et Eugénie sont domestiques et s’ils sont invisibles aux yeux du monde, aujourd’hui, ils sont rois et leur avenir est plein de promesses.
Ils auront des enfants et peut-être réussiront ils à acheter une petite maison pour y vivre tous ensemble.

Mais, on est en 1918 et la première guerre mondiale dévaste le monde.
Marcel effectue son service militaire en 1912 mais est réformé à cause d’une « imminence de tuberculose », .
Lors de la mobilisation générale contre l’Allemagne, le conseil de révision le reconnait apte au service. Il est rappelé à l’activité armée en septembre 1914 et intègre le 36e R.I.
C’est donc sous l’uniforme et lors d’une permission qu’il épouse Eugénie.

Le mariage à peine achevé, Marcel retourne sur le front en abandonnant sa jeune épouse… Il lui promet de revenir, elle lui promet de l’attendre.

Hélas, les histoires d’amour finissent mal… moins d’un mois plus tard, le 24 juillet 1918, Marcel est « tué à l’ennemi », au bois de Courton dans la Marne. Eugénie est veuve à 21 ans.

Sources :
A.D Calvados
– Etat civil et registres matricules