Les histoires d’amour finissent mal…

En février, le #Geneatheme rejoint le #RDVAncestral, un projet d’écriture, ouvert à tous et qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres .

C’est jour de noces à Frénouville, un petit bourg situé dans l’arrondissement de Caen en Normandie.
Ce 27 juin, Marcel Louis Auguste BEAUJEAN, 27 ans, épouse Eugénie Mélanie Maria FOUQUES, 21 ans.
Elle est une des petites filles de Emmanuel Aimé Henri FOUQUES et Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, Sosa 30 et 31.
Elle n’avait que 7 ans en 1903, lorsque son père, Georges Etienne FOUQUES, meurt noyé.

Marcel et Eugénie sont domestiques et s’ils sont invisibles aux yeux du monde, aujourd’hui, ils sont rois et leur avenir est plein de promesses.
Ils auront des enfants et peut-être réussiront ils à acheter une petite maison pour y vivre tous ensemble.

Mais, on est en 1918 et la première guerre mondiale dévaste le monde.
Marcel effectue son service militaire en 1912 mais est réformé à cause d’une « imminence de tuberculose », .
Lors de la mobilisation générale contre l’Allemagne, le conseil de révision le reconnait apte au service. Il est rappelé à l’activité armée en septembre 1914 et intègre le 36e R.I.
C’est donc sous l’uniforme et lors d’une permission qu’il épouse Eugénie.

Le mariage à peine achevé, Marcel retourne sur le front en abandonnant sa jeune épouse… Il lui promet de revenir, elle lui promet de l’attendre.

Hélas, les histoires d’amour finissent mal… moins d’un mois plus tard, le 24 juillet 1918, Marcel est « tué à l’ennemi », au bois de Courton dans la Marne. Eugénie est veuve à 21 ans.

Sources :
A.D Calvados
– Etat civil et registres matricules

La légion d’honneur…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

MEDAILLE DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR RESTAURATION LOUIS XVIII ROI DE FRANCE 1814

Il y a longtemps que je ne suis pas partie à la rencontre de mes ancêtres… sans doute n’avaient ils pas grand chose à me raconter…
Mais aujourd’hui, le hasard et mes rêveries me propulsent en grande pompe dans une caserne, celle de la Compagnie de Gendarmerie Royale du Calvados basée à Caen.

J’arrive dans un salon d’honneur où des hommes de rang, des sous-officiers et des officiers patientent tout en devisant. A l’écart, se trouve également un groupe de hauts gradés. Je comprends qu’il s’agit des membres du conseil d’administration de la compagnie accompagnés d’un représentant de la Préfecture du Calvados et d’un inspecteur délégué de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur.

Chacun se salue, puis on demande le silence.
Le chef du protocole annonce :
-Récipiendaire, gagnez votre emplacement !

Le récipiendaire se nomme François LEPELTIER. Il est né le 1er avril 1789 à Soliers, un bourg situé à quelques lieues de Caen.

Ses parents sont Jean-Baptiste LEPELTIER, couvreur, époux de Marie Françoise HOGUAIS.
Jean-Baptiste est le dernier des huit enfants de Thomas LEPELTIER, couvreur, marié à Jeanne DIEULAFAIT, mes Sosa 502 et 503.

12e chasseur à cheval – Facebook
Chasseurs à cheval de la ligne – Aquarelle de Maître Lucien Rousselot.

François est un solide et grand gaillard portant fièrement l’uniforme et la moustache.
Le 25 avril 1808, âgé de 19 ans, il est enrôlé dans l’armée Napoléonienne. Il a rejoint le 12e régiment de chasseurs à cheval et a participé à plusieurs campagnes dont celles de Russie, d’Allemagne et de France avec leurs lots de victoires et de défaites.
Le 14 septembre 1815, il est nommé brigadier.
Puis, le 15 juillet 1817, il devient gendarme à pied.

Invisible aux yeux de tous, je saisis mon portable et fais une rapide recherche sur Google pour comprendre comment on devient gendarme au 19e siècle :

L’article 43 de la loi du 28 germinal an VI fixe, à quelques détails près, les critères de recrutement qui restent en vigueur jusqu’à la Première guerre mondiale :
« Les qualités d’admission pour un gendarme seront, à l’avenir :
1. d’être âgé de vingt-cinq ans et au-dessus, jusqu’à quarante ;
2. de savoir lire et écrire correctement ;
3. d’avoir fait trois campagnes depuis la Révolution, dont une au moins dans la cavalerie, et, après la paix générale, d’avoir servi au moins quatre années, sans reproche, dans les troupes à cheval, ce dont il sera justifié par des congés en bonne forme ;
4. d’être porteur d’un certificat de bonnes mœurs, de bravoure, de soumission exacte à la discipline militaire et d’attachement à la République ;
5. d’être au moins de la taille de 1 mètre 73 centimètres. »

Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud Dominique HOUTE

Ne devient pas gendarme qui veut, pensé je !
Cependant, François a failli à la tradition familiale en abandonnant le métier de couvreur, une profession pratiquée de pères en fils depuis trois générations.
Est-il devenu gendarme par vocation ou par un impérieux besoin d’assurer son avenir… lui seul connait la réponse.
Peu importe car sa bravoure, sa loyauté et son dévouement lui valent d’être récompensé avec la plus haute distinction française.

Il y a plusieurs mois, sa hiérarchie lui a signifié que sa candidature avait été retenue par la Grande Chancellerie mais, entre la chute de l’Empire et la Restauration (nous sommes sous Louis XVIII), la réponse s’est faite attendre.
Enfin, le 27 janvier 1815, il a reçu ceci :

Base Léonore

Ce 1er aout 1817, il devient « légionnaire » en recevant la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur lors de cette cérémonie.

Imperturbable, François se tient droit pendant que son commandant fait son éloge, puis finit son discours par :

– « Au nom de Sa Majesté et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier dans l’ordre royal de la légion d’honneur. »

L’insigne accroché sur sa poitrine, François remercie son supérieur et le salue.

La cérémonie achevée, François signe, ainsi que les membres du conseil d’administration, plusieurs documents dont une formule de serment ainsi qu’un procès-verbal faisant foi de son inscription de membre de l’ordre royal de la légion d’honneur sur les nouveaux registres nationaux et listes officielles.

Base léonore


« Je jure d’être fidèle au Roi, à l’honneur et à la Patrie, de révéler à l’instant tout ce qui pourrait venir à ma connaissance, et qui serait contraire au service de Sa Majesté et au bien de l’État ;  de ne prendre aucun service et de ne recevoir aucune pension, ni traitement d’un Prince étranger, sans le consentement exprès de Sa Majesté ; d’observer les Lois, ordonnances et règlements, et généralement faire tout ce qui est du devoir d’un brave et loyal Chevalier de la Légion d’honneur. »
(Le serment de fidélité, adapté au régime en vigueur, fut exigé des légionnaires jusqu’en 1870. Il fit un bref retour de 1941 à 1944, sous le Régime de Vichy.)

Base Léonore

Puis les documents sont remis au délégué de la Grande Chancellerie pour faire valoir ce que de droit.
François recevra un brevet qui atteste de sa qualité de membre royal de la légion d’honneur. Ce dernier est signé le 18 mars 1819, soit quatre ans après sa nomination.

Côté vie privée, François épouse Virginie VASNIER de 11 ans, sa cadette, le 30 mai 1821.
Et après une vie de gendarme bien remplie, il s’éteint à 54 ans, le 27 octobre 1843 à Lingèvres (14).

Je quitte discrètement le salon… Mon vagabondage achevé, je suis assise devant mon ordinateur connecté sur la base Léonore devant le dossier de François.
Mon imagination débordante a encore œuvré…

Créée en 1802, la Légion d’honneur a tenu le cap à travers tous les tourbillons de l’histoire parce qu’elle est universelle et symbolise la reconnaissance de la nation envers les meilleurs éléments de ses forces vives dans tous les domaines et pour tous les mérites, tous les talents, tous les dévouements, et aussi parce qu’elle a su s’adapter sans jamais se dénaturer, en gardant, sous les fastes nécessaires à son éclat, son caractère profondément démocratique qui en a fait un modèle pour nombre de distinctions étrangères. J.C. Guegand

Sources :
Base Léonore : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/230455#show
Grande chancellerie de la légion d’honneur : https://www.legiondhonneur.fr/fr
Image : MEDAILLE DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR RESTAURATION LOUIS XVIII ROI DE FRANCE 1814 : https://www.militaria-medailles.fr/
Page Facebook : 12 chasseur à cheval -Aquarelle de Maître Lucien Rousselot.

Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud-Dominique Houte – https://books.openedition.org/pur/107873?lang=fr
Histoire de la légion d’honneur : https://jean-claude-guegand.pagesperso-orange.fr/l_his.html



#MaCuisineAncestrale… Le gâteau ou biscuit de Savoie…

Collection personnelle

Ma Cuisine Ancestrale ne déroge pas à ses bonnes habitudes et en ce début d’année vous emmène en Savoie pour y découvrir son fameux « Gâteau ou Biscuit ».

Léger, moelleux, simple à préparer, cette pâtisserie traditionnelle, vieille de sept siècles, a depuis longtemps débordé le cadre de la région qui lui donne son nom.

L’origine du gâteau de Savoie n’est pas de celles qui se perdent dans la nuit des temps. Il se trouve que la tradition nous renseigne sur la date et les circonstances exactes de sa naissance.
C’était en 1365, à Chambéry, capitale des comtes de Savoie – lesquels ne deviendront ducs qu’en 1416. Derrière les hauts-murs du château, on s’active avec fièvre pour accueillir avec les honneurs dus à son rang Charles IV, empereur du Saint-Empire germanique et suzerain de la Maison de Savoie.
Le comte Amédée VI, dit le Comte-Vert, entend se montrer digne de son auguste visiteur. La diplomatie étant souvent une affaire de bonne chère, il demande à son cuisinier – pardon, son maître-queux – de mettre les petits plats dans les grands.
Ici, les sources divergent. Pour certaines, le chef des cuisines comtales se nomme Pierre de Belleville, originaire de Tarentaise, quand d’autres évoquent un certain Pierre d’Yenne, de l’Avant-Pays savoyard.

Bref, le maître des fourneaux, conscient de ses lourdes responsabilités, met au point une préparation de son cru, qui sera servie à la table impériale au milieu de « divers mangiers et plusieurs entremès », comme le rapporte une chronique anonyme de l’époque.
L’innovation culinaire ne s’embarrasse pas de fioritures : des œufs, de la farine, du sucre, un zeste de citron, quoi d’autre ?
On ignore si la recette contenta le palais impérial de Charles IV. L’essentiel n’est pas là : ce banquet de 1365 marque l’acte de naissance du gâteau de Savoie.

Cette histoire relayée au fil des siècles est-elle véridique ?
Peu importe… C’est ainsi que la tradition nous l’a transmise et, pour reprendre l’expression consacrée, « quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ».

https://editionsarthema.fr/gateau-savoie/

Ma cuisine ancestrale applique cet adage et vous livre, sans transition, sa recette façon grand-mère :

Création CANVA – Collection personnelle
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
Collection personnelle

Rien de mieux qu’un gâteau léger comme une plume pour contrer le #BlueMonday… Je pratique le lâcher-prise en m’offrant un délicieux moment.

Collection personnelle

Alors en attendant notre prochain rendez-vous, faites comme moi !

Sources :
Origine biscuit de Savoie : https://editionsarthema.fr/gateau-savoie/
Recette : Journal des femmes – cuisine – Olivier JEAN
Photos et images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les nonnettes…

En cette veille de Noël, des petites mains ont aidé Ma Cuisine Ancestrale à réaliser la dernière recette de l’année.

Les nonnettes sont nées dès le Moyen-âge et baptisées ainsi, du fait, que les nonnes fabriquaient des pains d’épices dans leur couvent pour les vendre aux voyageurs des diligences puis des trains au XIXe siècle.

Cette spécialité est originaire de Reims, où elle est exclusivement fourrée à la marmelade d’orange, glacée au blanc d’œuf et au miel de fleurs et sur la réputation du pain d’épices de la ville, qui comptait au milieu du XVIIIe siècle une douzaine de maîtres pain d’épiciers.

Les nonnettes s’exportaient grâce aux foires de Reims, vers Paris et les grandes villes du nord et de l’est.
L’archichancelier de l’Empire, Cambacérès, se faisait expédier des nonnettes régulièrement… Princes et nobles en étaient friands, et, à la Cour, il était d’usage d’en offrir aux visiteurs.
Le petit palet de pain d’épices devenait ainsi, au XVIIIe siècle, l’une des spécialités pâtissières phare de la ville de Reims.

Aujourd’hui, seule la Maison Fossier connue pour ses fameux biscuits roses fabrique encore les nonnettes de Reims, car la variante des nonnettes de Dijon et de Bourgogne, qui propose des fourrages à l’abricot, au cassis, etc. … et dont le glaçage est un sirop de fruit au miel, a supplanté la spécialité rémoise à la fin du XIXe siècle.
Les nonnettes de Dijon sont de nos jours largement popularisées par les maisons locales.

Pour réaliser une vingtaine de nonnettes :

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Les nonnettes, un jeu d’enfant :
Mon p’tit lutin a réalisé ses propres nonnettes pour régaler le Père Noël lors de sa venue et a décrété que « nonnette » voulait dire « petite Nonna »…
CQFD !

Les nonnettes décorées du p’tit lutin pour le père Noël

Nous vous souhaitons de belles fêtes de Noël gourmandes 🎅🎄
Et en attendant 2023, régalez-vous… Nous, c’est déjà fait !

Image libre de droit – Pexels de Pixabay

Sources :
Origine : Dictionnaire de la gourmandise – Annie Perrier-Robert – Editions Lafont
Recette : Sifacile à cuisiner -You tube
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le piquenchâgne…

En novembre, Ma cuisine ancestrale visite le Bourbonnais, c’est-à-dire le département de l’Allier.

Là-bas, il existe une spécialité propre à cette région : une tourte aux poires nommée piquenchâgne (ou picanchâgne).

Disparue des étals des pâtissiers durant de nombreuses années, une confrérie s’est donnée pour mission de la ressusciter afin de la faire (re)découvrir.

Seul les pâtissiers partenaires dénommés “Maîtres Piquenchagneux”, reconnaissables à l’autocollant apposé sur leur vitrine, sont détenteurs de la recette de la confrérie.
Donc, la recette proposée ici est une recette ménagère.

Autrefois, le piquenchâgne était réalisé avec les restes de pâte à pain que l’on garnissait de coings, de pommes ou de poires.
L’origine du nom viendrait du fait qu’après les travaux de battage, les jeunes gens, sans doute grisés par le vin, s’amusaient à faire des acrobaties pour éblouir les demoiselles.
Ils se soulevaient sur les mains et se tenaient droits, en équilibre (comme les poires posées sur la tourte).
“Piqué comme chêne”, dit-on dans la région. En patois, on appelle cet exercice “faire le Piquenchâgne”.

Note : j’ai ajusté la quantité de poires pour deux personnes

En résumé, être piqué comme chêne, c’est faire le poirier… pense celle qui préfère garder les pieds sur terre pour déguster ce gâteau très gourmand.
Et vous, faites-vous le piquenchâgne ?
Rien ne vous empêche de vous exercer et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous… moi, c’est déjà fait !

Sources :
Dictionnaire de la gourmandise – Annie Perrier-Robert – éditions Lafont

Recette : Zeste.ca
Image et photos : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le burgou…

En octobre, Ma Cuisine Ancestrale révise l’Histoire et part sur les traces d’un Robin des Bois à la française qui vécut au XIXe siècle.

Jean GOURINCHAS dit Burgou ou Burgout (cliquez pour découvrir sa rocambolesque histoire) était un voleur et chef de bande, né le 10 avril 1811 à la Nadalie, commune de Marval, dans les monts de Châlus en Limousin, et, mort à 85 ans, le 10 décembre 1895, à Vicq-sur-Breuilh comme l’attestent ses actes de naissance et de décès :

Acte de naissance Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Marval, 3 E 92 / 8, Naissances, 1810 – 1822, vue 18/188
Acte de Décès de Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Vicq sur Breuilh, 3 E 203 / 21, Décès, 1893 – 1902, vue 34/111

La mémoire populaire a fait de lui un bandit « au grand cœur », un enfant du peuple qui, comme Robin Hood (Wood), vole à juste titre les riches pour donner aux pauvres.
Devenu une des identités du Haut Limousin, le pays de Châlus lui a rendu hommage, en créant un gâteau aux châtaignes appelé Burgou.
Ce gâteau de voyage est né d’une initiative menée par des pâtissiers de la Haute Vienne pour créer une gourmandise qui met en valeur les produits de la région et célèbre ce personnage hors du commun.
Le burgou est un gâteau à la pâte moelleuse rappelant le pain d’épice qui associe miel, amandes et un produit phare, la châtaigne.

Création Canva

La cuisine nous offre des découvertes surprenantes, comme ce brigand devenu une légende du Pays de Châlus.
Et Ma Cuisine Ancestrale aime ce mélange malicieux et délicieux d’histoire, de généalogie et de pâtisserie.

Et vous, qu’en pensez-vous ?
En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous , moi, c’est déjà fait !

Sources :
A.D Haute-Vienne – Marval et Vicq-sur-Breuilh
Recette : ilétaitungateau.com
Origine : patrimoinecognac87.ovh
Photos et image : collection personnelle

#Geneatheme : Nos ancêtres et la religion…

Ah… Nos ancêtres et la religion, un vaste sujet tant l’Eglise a marqué leurs vies.

Pour ce billet, j’ai choisi de partager un évènement trouvé dans les registres de Cintheaux, un village normand situé au sud de Caen, impliquant malgré lui, un de mes collatéraux, Charles FOUQUES (1719-1792).

Charles était le quatrième des six enfants de Jacques FOUQUES, un cultivateur marié à Marie LEFRANCOIS, mes Sosa 1920 et 1921 à la onzième génération.

Jacques Michel LE HARIBEL, curé de Cintheaux, était bavard et s’est appliqué à noter dans ses registres plusieurs faits concernant ses relations avec ses ouailles.
Ainsi, le mercredi 10 novembre 1734, il prit à témoin, plusieurs individus dont Charles.

A.D Calvados – Cintheaux 1692-1740 Vue 158/171
(Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Le mercredy dixieme jour de novembre mil sept cent trente quattre, sur les quattre heures et demye
du soir, jé Ptre Curé dudit lieu de Cintheaux , été requis et obligé dadministrer le St Viatique à Philippe
Pagny, mon paroissien et demeurant au hameau de Cintheaux en la maison de Charles Signot située sur le grand chemin
et dans cette occupation, j’ai fait rencontre de Jean Bénard et de son domestique ledit Lucas …de la
R.P.R et huguenote demeurant audit hameau Charles Lucas son domestique ledit Jean Bénard à pied et … domestique assis sur un
cheval et habillé de l’équipage propre pour labourer, lesquels venant de cette occupation eurent la témérité de passer
devant le Saint Sacrement sans donner nulle marque de devoir et de respect à Dieu malgré mes vives exhortations
et bravèrent ainsi et tirèrent en ridicule la Réalité de Jésus-Christ, la piété et la religion, ledit domestiques naiant pas même
voulu descendre de cheval ni oter son chapeau et persistants ai battu lesdit domestisques, ledit lucas ne se mit en devoir
qu’après vives monitions morales, ce qui m’a obligé de prendre à témoin Marie Anne Huet femme de Charles Signot
Georges Conard fils de Jean Conard de la paroisse Durville agé de 15 ou 16…, Anne
Guérard, Françoise Loret la femme de feu Nicolas Lefebüre nommée Françoise Guérard, Marie Dauge femme de Charles Guérard
Jacques Poret dit pescard, Anne Moutier femme de feu le pailleur et Charles Fouques. Mais M. Osmond
Secretaire de Mr le président de lourailles se rendant médiateur a payé en punition de ce crime et en descharge
desdits Srs de la R.P.R une bannière coutant la somme de cent huit livres et qui est de présent en
l’église de la susdite paroisse et dont j’ai susdit curé fait la bénédiction, Die resurrectionès Christi
Deuxième jour d’avril mil sept cent trente cinq
Signé Le Haribel Curé de cintheaux

Ces lignes ont été transcrites en avril 1735, soit plusieurs mois après cette mésaventure. L’écriture est arbitraire et contient de nombreuses omissions, rayures et taches comme si la mémoire de Mr Le Haribel était incertaine.

Pour l’anecdote, je n’ai trouvé aucun acte de décès concernant le paroissien, Philippe Pagny et l’histoire ne nous dira pas ce qu’en a pensé mon collatéral mais, ce « nota » est un bel exemple du pouvoir des religieux et des relations conflictuelles entre l’Eglise catholique et les protestants.

Sources : A.D Calvados CINTHEAUX 1692 1740 Vue 158/171

#MaCuisineAncestrale… Le gâteau d’anniversaire…

💖🍾🎂 Aujourd’hui, Ciel ! Mes aïeux a 10 ans 🎂🍾💖
Ma cuisine ancestrale célèbre cet évènement.

Mais, avant de déguster ce gâteau, remontons le temps :

Il se dit que les premiers anniversaires auraient vu le jour en Egypte. Les pharaons fêtaient leurs anniversaires non pas de leur jour de naissance mais lors du premier jour de leur règne. A cette occasion, de grandes festivités étaient organisées sur fond d’offrandes et de sacrifices.

De leur côté, les Perses et Chinois – tous deux grands connaisseurs d’astrologie – célébraient leur jour de naissance autour d’un grand banquet.

C’est aussi le cas des Grecs et des Romains. Ces derniers pensaient que chaque personne était entouré d’un « Esprit protecteur » ou « Daimôn » qui veillait sur lui de sa naissance jusqu’à sa mort.
Cet « Esprit » était en relation mystique avec le dieu dont l’anniversaire correspondait au jour de naissance de l’individu.
On retrouve encore aujourd’hui l’héritage de cette croyance dans les notions d’Ange-Gardien ou de Saint-Patron.

L’apparition du gâteau avec des bougies provient des Grecs qui avaient coutume de déposer des gâteaux ronds avec des bougies sur le Temple de la déesse Artémis. Ces bougies, symbolisant la lumière et le reflet terrestre de la déesse, étaient aussi l’occasion d’émettre un vœu en soufflant les bougies.

Mais les chrétiens rejetèrent ces coutumes païennes et ça n’est qu’au XIIIe siècle que le gâteau d’anniversaire avec des bougies fit son grand retour en Allemagne lors les « kinderfeste », considérés comme les premiers goûters d’anniversaire.

En France, jusqu’au XVIIIe siècle, on avait coutume non pas de fêter les anniversaires, mais le jour du Saint dont on portait le nom.

C’est sous l’influence des Anglo-Saxons, que l’anniversaire s’est progressivement installé dans les traditions françaises et fut même inscrit dans les traités de savoir-vivre au XIXe siècle .

Aujourd’hui, l’anniversaire est une véritable institution qui valorise l’individu et permet de renforcer les liens sociaux.
Les sociologues parlent même de rituel d’anniversaire, pour la plus grande joie des petits et des grands !

Pour Ma Cuisine Ancestrale, anniversaire rime avec gâteau au chocolat
mais, pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du gâteau au chocolat de Metz.
C’est un gâteau à l’ancienne, léger comme une génoise et comme beaucoup de recettes lorraines, il est à base de crème, élément phare de la région.
Il est, aussi, le rival du gâteau au chocolat de Nancy qui, lui, est réalisé avec de la poudre d’amandes et du beurre.

Création CANVA

Note : Traditionnellement, ce gâteau est décoré avec du sucre glace. 

Un homme célèbre a dit : « Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts vers l’avenir « 
Alors, je fais le vœu que Ciel ! Mes aïeux franchisse encore de nombreux
ponts, accompagné de votre fidélité, de votre bienveillance et de votre gourmandise.

En attendant, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Origine anniversaire : https://quizotresor.com
Recette : https://www.francebleu.fr/emissions/cuisine-ensemble-sur-france-bleu-lorraine/
Photos et image : collection personnelle

Un lien invisible…

Existe t’il un lien invisible entre nous et nos ancêtres ?
C’est la question que je me pose en écrivant ces lignes…

Eglise de Virargues (15) – Collection personnelle

Début septembre, la route du retour des vacances est passée par l’Auvergne avec une halte dans le Cantal, près de Saint-Flour.
La visite aux cousins de Mr est toujours un moment de partage et de convivialité, d’autant que je ne suis pas la seule à m’intéresser à l’histoire familiale.

Le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons à Virargues, le village où vécurent les ancêtres de Mr et de son cousin, pour chercher la maison des MOURET à Auxillac, un hameau de Virargues.
Malheureusement, notre recherche reste vaine et nous ne trouvons personne pour nous renseigner.
A la sortie du hameau, nous interpellons une dame dans son jardin mais présente dans le village depuis une décennie, elle ne connait personne du nom de MOURET.

-Allez donc, chez la famille Benoît, nous dit-elle, ce sont des anciens du village. Ils pourront sans doute vous renseigner !

Aussitôt dit, aussitôt fait.
Nous nous présentons chez cette famille et c’est Mme Benoît qui nous reçoit. Nous lui expliquons en quelques mots le but de notre présence.

– Ca alors, la grand-mère de mon mari était une MOURET, rétorque t’elle ! Entrez, je vais chercher mon mari…

Nous nous installons autour de la table dans la pièce à vivre.
Monsieur Benoît, agriculteur à la retraite, nous rejoint et nous lui exposons nos recherches.
Il nous raconte ses souvenirs d’enfance et nous confirme que sa grand-mère paternelle était une MOURET, mais qu’elle habitait à Brujalaine, un hameau de Chastel-sur-Murat.
Petit, il a également connu un certain Théodore MOURET et son épouse Marie qui résidaient dans le village, lui était berger et elle blanchisseuse.

Je lui confirme que Théodore est un frère de Jean-Marie MOURET, le grand-père de Mr et de son cousin.
Enfants, ils étaient partis avec leurs parents à Madagascar (j’en ai parlé, ICI)
Notre hôte nous confirme avoir entendu parlé de cette épopée à Madagascar mais, sans en connaître les détails.

Avant de quitter le village, Monsieur Benoît nous montre la maison des MOURET, nichée au fond d’une ruelle… Bien évidement, elle a subi des transformations au fil du temps.

Maison des MOURET d’Auxillac, Virargues – Collection personnelle

En nous quittant, Mr Benoît nous avoue être « secoué » par notre visite et même ému… ce qui est réciproque. Nous échangeons nos coordonnées et nous promettons de nous revoir.
De retour à la maison, mes recherches confirment que Mr Benoît, Mr et son cousin ont des ancêtres communs, et que de plus, ses grands-parents étaient cousins germains.

Fichier personnel Généalogie MOURET – cliquez sur l’image pour l’agrandir




Lors de notre visite à Auxillac, quelle probabilité avions-nous de faire cette rencontre imprévue ?
Est-ce le hasard ou bien ce lien invisible qui nous relie à nos ancêtres.
Je n’ai pas la réponse mais j’aime ces histoires ! Et vous ?