#MaCuisineAncestrale… Le cugneux…

Ho, Ho… Noël approche ! Et en décembre, Ma cuisine ancestrale fait une excursion dans l’Est de la France, en Franche-Comté.
Région forestière, l’arbre y est roi et je soupçonne le Père Noël d’y avoir installé ses ateliers avec ses lutins puisque de nombreux chantourneurs y fabriquent des jouets en bois pour gâter les enfants sages.

A l’approche des fêtes de fin d’année, quel plaisir de se réfugier dans les traditions héritées de nos aïeux en faisant appel aux souvenirs de famille.
C’est aussi un moment privilégié pour se retrouver et réaliser les recettes d’autrefois.
Parmi ces dernières, en Franche-Comté, se trouve une coutume ancienne, le Cugneux ou Quigneu, une brioche que les parrains et marraines offraient à leur filleul(le) le jour de Noël et dans laquelle, ils cachaient une pièce de monnaie.
Le nom, la forme et les recettes changent selon les villages : Quignieu, Quegneu, Quigneu ou encore Ramin en d’autres lieux.
Plus au nord, la forme n’est pas sans rappeler un nouveau-né emmailloté dans ses langes telle la Coquille en Picardie.
La dégustation de ce Cugneux  empli de fruits secs, figure la manducation eucharistique (communion) de l’enfant Jésus.

Sans transition, voici la recette empruntée à Mémé Suzanne, habitante de Giromagny (90) :

Création Canva

Notes :
Avec les quantités renseignées sur la recette, j’ai réalisé deux brioches et j’ai laissé levé la pâte deux fois une heure.

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😋



Sources :
Recette et origine : giromagny.fr – semaineovert.fr
Photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les gâteaux de l’âme…

La Toussaint approche et sans doute, irez-vous vous recueillir et fleurir les tombes des personnes que vous avez aimées.
Ma Cuisine Ancestrale, elle, les commémore à sa manière en partageant la recette des gâteaux de l’âme, des biscuits qui posséderaient un pouvoir.

Avant de vous dévoiler ce pouvoir, une petite précision s’impose : la Toussaint n’est pas la fête des morts !
La Toussaint est une fête catholique, instituée au 8ème siècle et célébrée le 1er novembre en l’honneur de tous les saints connus ou inconnus.
Le jour des morts, est célébré officiellement, le 2 novembre.
Le 1er novembre est en France, depuis 1801, l’une des quatre fêtes religieuses chômées contrairement à la fête des morts.
Cette dernière a été créée en 998 par le Monastère bénédictin de Cluny et a été inscrite par l’Église dans son calendrier universel à partir du 13e siècle, mais elle n’est jamais devenue un jour férié.
C’est pour cette raison que nous avons pris l’habitude de nous rendre dans les cimetières le jour de la Toussaint fusionnant ces deux commémorations.

Dans les pays de tradition catholique, des desserts sont confectionnés pour la Toussaint et en souvenir des défunts.
Voici quelques gâteaux, pains ou biscuits réalisés pour ces deux fêtes en France (en cliquant sur leur nom, vous trouverez leur recette) :

  • En Seine-et-Marne, on confectionne des niflettes.
    Les niflettes remonteraient au Moyen-Âge et seraient originaires de la ville de Provins, mais elles pourraient aussi bien provenir de Coulommiers ou de Nangis. 
    Les niflettes étaient préparées pour le 1er novembre.
    Selon la tradition, cette pâtisserie était offerte aux orphelins qui pleuraient devant la tombe de leurs parents, en leur disant « ne flete » qui signifie « ne pleure pas ».
    Cette phrase de consolation serait à l’origine du nom de cette délicieuse pâtisserie.
    Les niflettes sont des petites tartelettes composées d’un rond de pâte feuilletée, garnie de crème pâtissière. Elles se consomment froides ou tièdes, comme dessert mais aussi à n’importe quel autre moment de la journée !
    Pour la recette, je vous invite à visiter le blog : L’arbre de vie de Pascal.
  • Une seconde spécialité régionale de Provins ou de Meaux… nommée Gâteau briard de la Toussaint aurait vu le jour au 18e siècle.
    Certaines pâtisseries et congrégations de la région briarde et de la région parisienne en perpétuent la tradition lors de la fête de la Toussaint.
    C’est un gâteau composé d’une dacquoise à la pistache, d’une crème Chiboust au citron, surmonté de citron confit et de framboise.
  • Dans le nord de la Corse, vers Bastia, on confectionne la Salviata ou Serviade, un gâteau en forme de S.
    J’y avais fait allusion lors de mon #ChallengeAZ en 2015 réservé aux spécialités culinaires de mes ancêtres.
    En Corse du sud, à Bonifacio, on réalise le pain de Bonifacio ou pain des morts, à l’origine appelé « üga siccata« .
    Il est préparé le soir de la Toussaint, la veille de la fête des défunts, et laissé sur la table à l’intention des défunts, mais en réalité il est destiné aux plus pauvres.
    C’est un pain à base de farine, levure de boulanger, eau, beurre, sucre, sel, œufs, lait, raisins secs, noix et citron.
  • En Bretagne, l’usage voulait qu’à la Toussaint, on mange des crêpes de blé noir en prenant soin de garder la « part des morts ». Autrefois, on voyait les enfants aller de village en village, munis d’une sonnette pour quêter la « crêpe des trépassés.
  • Aux confins de la Normandie et de la Picardie, dans le pays de Bray, on mange le Pâté aux poires de Fisée.
    La poire de Fisée ou poire de Fusée ( Fisée étant la forme dialectale normande de fusée)  est une spécialité normande de cette région. 
    La Poire de Fisée serait la Fusée d’Automne, une variété ancienne originaire de Haute-Saxe, mentionnée en 1628 par le procureur du roi  à Orléans. 
    Devenu rare, l’arbre est toujours cultivé dans le nord du département de Seine-Maritime. Sa chair est dure et blanche mais, devient rougeâtre à la cuisson. La poire n’est consommable que cuite sous forme de confitures, de fruits confits et de tarte. Elle est aussi utilisée pour la fabrication du poiré, cidre obtenu à partir des poires.
    Le pâté de poires de Fisée est un gâteau aux senteurs d’automne qui se déguste à la Toussaint autour de Dieppe et de Neufchâtel-en-Bray, période de récolte de ces poires. 
  • En Catalogne, on fabrique des panellets (petits pains), un dessert catalan traditionnel de la Toussaint, consommé à l’occasion de la « Castanyada », fête populaire célébrée la veille ou le jour de la Toussaint, issue d’une ancienne fête rituelle funéraire.
    Ils existeraient depuis le XVIIè siècle où ils étaient considérés comme un aliment béni à partager après certaines fêtes sacrées. 
    Les panellets bénéficient depuis le 2 octobre 2008 de l’appellation européenne « spécialité traditionnelle garantie »
  • Dans les Ardennes françaises et belges, on mange la Rouillotte, une brioche qui se présente sous la forme d’une couronne hérissée de petits pics. Selon les dires des anciens, ces pics représentaient les épines de la couronne du Christ. Autrefois, elle était fabriquée pour les fêtes de la Toussaint et autres cérémonies. Lors des messes de ces célébrations, c’est elle que le prêtre consacrait en remplacement du pain béni.
    Elle est aussi appelée bracelet, boute à bras, tourniot, tournioles, rouillot, rouiette, roulot, caroniot, mayolle, tournisset, wasté

Une fois n’est pas coutume, Ma Cuisine Ancestrale s’invite chez nos voisins Grands-Bretons, pays des soul cakes (traduction anglaise)
Autrefois, les gâteaux de l’âme étaient distribués aux enfants et aux pauvres qui allaient de porte en porte, mendiant l’aumône, le jour de la Toussaint . 
Chaque gâteau mangé libèrerait une âme du purgatoire… J’avoue que cette éventualité m’enchante.
Le don et la réception des gâteaux de l’âme ont commencé au Moyen Âge et sont considérés comme à l’origine du « Trick or Treat » d’All Hallow’s Eve, une fête plus connue sous le nom d’Halloween et célébrée la veille de la Toussaint.
Mais ça, c’est une autre histoire !

Pour réaliser une trentaine de biscuits :

Composition CANVA

Ma petite touche personnelle : j’ai remplacé le vinaigre de vin blanc par du vinaigre balsamique blanc (que j’avais dans mon placard) et j’ai ajouté une cuillère à soupe d’eau pour bien amalgamer la pâte.

Ces sablés ressemblent beaucoup aux shortbreads… So british et parfaits avec le thé !

Ce serait merveilleux qu’en unissant notre goût pour la pâtisserie d’autrefois, ces gâteaux libèrent les âmes… Rien ne nous empêche d’y croire et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Origine de la Toussaint et de la Fête des morts : Dictionnaire Larousse et lexilogos.com
Recette gâteaux de l’âme : sempereademelizabeth.wordpress.com

Recette des niflettes : larbredeviedepascal.com
Recette de la salviata : les-papilles-sucrees-salees-de-lisulana.over-blog.com

Recette du pain de Bonifacio : www.bonifacio.fr
Recette du pâté aux poires de Fisée : Keldelice.com
Recette des Panellets : jesuisuncuisinier.fr

Recette de la Rouillotte : valdardennetourisme.com
Photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le Garriguet…

Voyage, voyage… Ma dernière escapade mi-septembre m’a menée aux confins de l’Ariège et de l’Aude. Région ancestrale, elle est chargée d’Histoire mais, elle est aussi réputée pour sa gastronomie, une belle occasion pour rapporter une recette locale.
Cela tombe bien puisqu’il s’agit d’un gâteau cathare dit de voyage !

Mais, qu’est-ce qu’un gâteau de voyage ?
Par définition, c’est un gâteau fait pour les transports, à l’époque où les voyages duraient longtemps et où il était impératif d’avoir des denrées pas trop périssables, pouvant supporter de longs trajets faits à pied, à cheval, en bateau…
Certains gâteaux se conservaient jusqu’à un mois et il en existe autant que de régions.
L’origine de ces pâtisseries est très lointaine puisque les galettes sèches additionnées ou non de miel que les peuples nomades anciens emportaient dans leur migration préfiguraient de gâteaux de voyage.
(Dictionnaire de la gourmandise-Annie Perrier-Robert)

Aujourd’hui, nous voyageons plus vite mais, un gâteau qui tient la route, c’est toujours appréciable et il n’y a pas de mal à se faire plaisir, même assis dans son canapé.

Sans détour, voici la recette :

Composition CANVA

Il paraît que le Garriguet se conserve un mois… Hum… Je n’ai pas eu le temps de le vérifier 😊

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est fait !

Sources :
Recette : Audetourisme.com
Images : collection personnelle




#MaCuisineAncestrale…La brioche à la tome fraîche…

C’est l’heure de la rentrée pour Ma Cuisine Ancestrale et comme tous les étés, la route du retour passe par l’Auvergne, histoire de rapporter quelques fromages dans nos bagages (enfin, façon de parler), mais aussi de la tome fraîche.
Tiens, connaissez-vous cette dernière ?

La tome fraîche ou tomme fraîche est un caillé fortement pressé, légèrement fermenté et non salé à base de lait de vache, traditionnellement extrait au début du cycle de la fabrication du fromage.
Elle entre dans la préparation de l’aligot et de la truffade mais également dans celle de desserts comme cette brioche.

Tome fraîche est une francisation à caractère pléonastique du mot occitan toma désignant un « fromage frais », ou touma signifiant « fromage non pétri, mou, qui n’a eu qu’une première façon »
L’orthographie française en usage à la fin du  XIXe siècle pour désigner la tome fraîche était « tome » et non « tomme ». A cette époque, l’adjectif fraîche n’était pas utilisé.
Le terme « tome » continue, au début du XXIe siècle, d’être employé par la plupart des producteurs.
La tome fraîche répond indirectement aux critères respectifs des cahiers des charges AOP des fromages desquels elle est issue, mais ne bénéficie en propre d’aucune appellation particulière.

Aujourd’hui, on en trouve aisément dans les rayons de fromages des grandes surfaces.

Pour la recette, suivez le guide :

Composition CANVA

J’ai servi la brioche avec de la confiture de myrtilles maison… Un régal !

Ce dessert réconfortant fait partie des brioches rustiques auvergnates et ce n’est pas Margaridou, ma cuisinière préférée du lieu qui me contredira, bien que cette fois, je lui ai été infidèle.

Bonne rentrée à toutes et à tous… Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine de la tome Fraîche : wikipédia.org et parcdesvolcans.fr
Recette : sancy.com
Photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La tarte arlésienne…

Le mois de juillet fut bien occupé avec le #TDFArchives et le #TDF2021, du coup, Ma Cuisine Ancestrale a décidé de faire une pause et de jouer l’Arlésienne.

En parlant d’arlésienne, connaissez-vous l’origine de l’expression « jouer l’Arlésienne » ?

Côté Histoire :
L’Arlésienne est à l’origine une courte nouvelle d’Alphonse Daudet, d’abord publiée dans le quotidien de Victor Hugo, l’Evènement du , puis intégrée dans le recueil des Lettres de mon moulin, édité en 1869.

Synopsis : Jan, garçon de la campagne, est fou amoureux d’une jeune fille de la ville d’Arles, rencontrée aux arènes. D’abord réticents, ses parents consentent finalement au mariage.
Un jour, un homme vient parler au père de Jan et prétend qu’il a été l’amant de cette Arlésienne. Il lui montre des lettres qui attestent ses dires.
Le lendemain, le père raconte toute l’affaire à son fils qui renonce au mariage, mais ne peut oublier l’Arlésienne.
Comme ses parents se montrent inquiets à son sujet, il décide de donner le change.
Toutefois, rongé par le chagrin, il finit quand même par se suicider.

Daudet s’inspire du suicide d’un neveu de Frédéric Mistral, survenu le 7 juillet 1862.
À la suite d’une déception amoureuse, le jeune homme se jette d’une fenêtre du domaine familial du mas du Juge sur une table de pierre.
Mistral a confié cette histoire tragique à son ami Daudet qui l’a alors transposée dans sa nouvelle.

Trois ans plus tard, Daudet en tira une pièce de théâtre du même nom en trois actes et cinq tableaux, jouée et chantée, pour laquelle Georges Bizet composa une musique de scène.
Créée le 1er octobre 1872, au théâtre du Vaudeville à Paris, la représentation fut un échec alors que la Suite pour orchestre, composée par Bizet, devint un succès.

L’Arlésienne a la particularité de ne jamais apparaître dans le récit d’où cette expression qui signifie : celui ou celle qu’on attend et qui n’arrive jamais.

Pff… Encore une romance qui finit mal !
Pour nous redonner le sourire, voici une arlésienne sous forme de tarte bien réelle, elle… et gorgée de soleil.

Côté Cuisine :

Composition Canva

J’ai ajouté ma petite touche personnelle en parsemant quelques amandes effilées sur la tarte avant la cuisson.

L’histoire ne dit pas si l’Arlésienne de Daudet et cette tarte sont liées mais, il est certain que nos grands-mères ont profité de l’abondance des amandes et des abricots que l’on trouve en Provence pour réaliser ce dessert.

Ma Cuisine Ancestrale s’entête à jouer l’arlésienne… Elle vous souhaite un bel été gourmand et vous donne rendez-vous en septembre… D’ici là, régalez-vous, moi, c’est déjà fait !


Sources :
Images : collection personnelle
Histoire de l’Arlésienne : wikipédia.fr

Recette de la tarte arlésienne : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z -Editions Atlas

#MaCuisineAncestrale… Le Taillis et l’Emplumeus…

Qu’elle soit d’amour ou de discorde, ou bien encore fruit défendu… la pomme se met dans tous ses états pour nous séduire… depuis des temps fort, fort lointains.
Ce mois-ci, je vous propose deux recettes médiévales :

Selon la liturgie catholique, nous sommes entrés en Carême. Nos ancêtres respectaient cette longue période de jours maigres pendant laquelle ils pouvaient manger un Taillis.
V
oici la recette  telle que présentée dans le »Mesnagier de Paris » au XIVe siècle :

A servir comme en Karesme
Prenez fins roisins, lait d’amande bouli, eschaudés, galettes et croutes de pain blanc et pommes couppées par menus morceaulx quarrés,
Faites boulir votre lait et saffren pour lui donner couleur et du succre,

Et puis mettez tout ensemble tant qu’il soit bien liant pour tailler.
L’en sert en Karesme en lieu de riz.

Et maintenant , voilà la version contemporaine :
– 150 g de mie de pain
– Pistils de safran
– 2 verres de lait d’amande ou de lait de vache
– 125 g d’amandes en poudre
– 100 g sucre de canne
– 3 petites pommes
– 100 g de raisins secs
– Beurre pour le moule

Faire macérer quelques pistils de safran dans le lait,
Faire tremper les raisins secs dans de l’eau tiède
Pour plus de saveur, j’ai remplacé l’eau par un alcool et j’ai choisi du Calvados (chut, je ne vous ai rien dit…)

Détremper la mie de pain dans le lait safrané,
Ajouter la poudre d’amande et le sucre de canne,
Peler et évider les pommes,
Couper les en petits morceaux,
Ajouter les morceaux à la préparation avec les raisins secs préalablement égouttés, 
Mélanger bien le tout,
Verser dans un moule à cake (ou un plat) beurré,
Cuire au bain-marie pendant une heure dans un four chauffé à 160°,
(le dessus du gâteau doit être doré)
A la sortie du four, laisser refroidir et placer au réfrigérateur pour que le tout fige bien,

Démouler sur un tailloir (planche à découper) d’où l’appellation de la recette,
Tailler des tranches.

Quant à l’Emplumeus, d’après Maître Chiquart, Du fait de cuisine, 1420… il s’agit d’une recette pour malades.

Au XVe siècle, l’Emplumeus était une bouillie de pommes sucrée et se confectionnait comme suit :
– 800 g net de pommes (1 kg brut)
– 150 g d’amandes en poudre
– 100 g de sucre
– 250 g d’eau
– sel
Choisir des pommes à cuire, les éplucher et les couper en morceaux
Faire bouillir l’eau, ajouter les pommes et laisser à couvert pendant + ou -10 mn
Égoutter les pommes en conservant l’eau de cuisson
Monder (enlever la peau) et broyer de bonnes amandes douces ou simplement utiliser de la poudre d’amandes (« grant quantité »)
Délayer les amandes avec l’eau de cuisson des pommes pour faire un lait d’amandes bien épais
Laisser reposer une heure et filtrer le lait d’amandes dans une étamine en pressant fortement
Faire bouillir le lait avec une pincée de sel
Ajouter les pommes finement hachées et le sucre (« grant foison »)
Servir froid

De nos jours, la recette est simplifiée :
– 800 g net de pommes, de préference acidulées  (1 kg brut)
– 80 g poudre d’amandes
– 100 g de sucre de canne
– 200 g d’eau

Éplucher les pommes et les couper en morceaux,
Faire cuire à feu doux avec l’eau pendant 10 mn,
Ajouter la poudre d’amandes et le sucre,
Mélanger bien et laisser cuire à nouveau pendant 10 mn,
Mixer le tout pour obtenir une purée bien lisse,
Servir froid.

Moralité : Que vous respectiez le Carême ou pas et/ou que vous soyez malade ou pas, mangez des pommes !
L’adage dit : « Qui mange une pomme tous les jours, vit cent ans ! »
A bon entendeur…

Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

Sources :
Le taillis, Le Ménagier de Paris –
Gallica BNF – http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k831118/f213.
D’après une recette trouvée sur le Calvados par

Camille Lelièvre www.patisseries.wix.com/lafleurdesdelices
L’emplumeus, d’après vivre-au-moyen-age.overblog.com
Images : Collection personnelle

#ChallengeAZ… Z comme Zaletti…

Notre voyage dans la cuisine des ancêtres s’achève comme il a commencé… en Italie !

J’ai eu la chance de me rendre plusieurs fois à Venise, la Sérénissime… notamment pendant son carnaval.

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Une tradition qui se perpétue depuis le Moyen Age. La fête commence dix jours avant le mercredi des Cendres et s’achève le Mardi Gras.

Son but original était d’abolir les contraintes sociales, le riche devenait pauvre et vice versa… Les masques et les costumes permettaient une certaine liberté et la population pouvait transgresser les règles sans se faire reconnaître.
Durant l’occupation des troupes du Directoire, Napoléon Bonaparte interdit le carnaval ce qui déplut aux vénitiens. Quelques temps après, les autrichiens le réhabilitèrent.
Tombé en désuétude un certain temps, le carnaval a retrouvé son éclat depuis les années 1980 et est devenu un évènement touristique majeur.

Pendant le carnaval, la tradition veut que l’on mange des « zaletti » ou « zaeti ».
Créés au XVIIe siècle et initialement appelés « gialletti » à cause de leur couleur due à la farine de maïs… Gialletti a donné zaletti !

Ingrédients pour 30/35 Biscuits :
200 g de farine + 200 g de farine de maïs – 150 g de sucre – 150 g de beurre – 4 jaunes d’œufs – 100 g de raisins secs – Le zeste d’un demi-citron – Une pincée de sel – Un petit verre de Grappa ou de Rhum

Faites trempez les raisins dans la grappa ou le rhum
Coupez le beurre en petits morceaux
Dans une jatte, battez les jaunes d’œufs avec le sucre
Ajoutez peu à peu les farines mélangées, le sel, le zeste de citron, le beurre
Travaillez la pâte énergiquement et ajoutez les raisins ramollis
Formez un boudin de 5 à 6 cm de diamètre
Placez au frais pendant 30 mn
Découpez- le en tranches d’un demi-centimètre
Donnez une forme de losange ou allongez tout simplement
Disposez les biscuits sur une plaque de cuisson
Mettez à cuire dans un four chauffé à 180° :
– 10 mn pour obtenir des biscuits friables et jaunes
– jusqu’à 20 mn pour des biscuits plus secs et ambrés,
selon vos goûts.

Ces petits biscuits se conservent plusieurs jours dans une boite en métal.

 

Sources :
Sites : Wikipédia.org – lacuisineitalienne.fr
Photo : Collection personnelle

 

 

 

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… Y comme Yod Kerc’h…

Après la diète imposée par la lettre X, je me rattrape avec la lettre Y…
Cependant, trouver une recette ancestrale commençant par Y s’est révélé être aussi un défi….  Mais, la langue bretonne et mes ancêtres armoricains m’ont aidée !

Le second défi a été de réaliser ce plat !

Le Yod Kerc’h est une bouillie d’avoine roborative et énergétique, normalement salée, qui se mange délayée dans du lait ribot (lait fermenté et aigre) et autrefois consommée en Basse Bretagne, particulièrement dans le Léon, par les plus pauvres.

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Jadis, elle était préparée à partir d’avoine grillée et moulue.
Le mélange « avoine et son » était mis à tremper la veille.
Au matin, le son étant remonté à la surface, il était retiré et donné en nourriture aux cochons.
La farine était égouttée avant d’être mélangée à du lait ribot ou à de l’eau afin d’obtenir la consistance désirée.
La bouillie était ensuite cuite dans un chaudron pendant une bonne heure et touillée avec un bâton appelé baz-yod (bâton à bouillie)
La dégustation se faisait à même le chaudron, chacun creusant son propre puits pour y  faire fondre un morceau de beurre.
Le jour suivant, la bouillie refroidie et solidifiée était coupée en tranches ou en morceaux et était frite dans une poêle.

Aujourd’hui, on utilise de la « crème d’avoine » prête à l’emploi.

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J’en ai donc acheté  lors d’un week-end passé en Bretagne !

Voici la recette telle que mentionnée sur le paquet. J’ai adapté les quantités car j’ai été la seule à goûter la recette, allez savoir pourquoi… 😉

Ingrédients pour 4 : 250 g farine d’avoine – Un litre de liquide (lait ou eau) – Beurre – Sel ou sucre

Délayez la farine avec le liquide dans une casserole à fond épais
Laissez épaissir en remuant constamment pour éviter les grumeaux
Couvrez et laissez mijoter pendant une demi-heure sur feu doux.
A la fin de la cuisson, salez ou sucrez, à votre convenance.
Ajoutez du beurre cru.
A déguster avec une bolée de cidre ou du lait ribot.

En toute honnêteté, je vous avoue que ce n’est pas le meilleur met que j’ai goûté, bien qu’il soit nourrissant et rassasiant.
Mais, bizarrement, c’est sans doute la recette qui m’a le plus émue, non par la saveur, mais par ce qu’elle m’a enseignée : j’ai touché du bout des doigts, plus exactement du bout de la langue… ce que mes ancêtres, humbles gens, mangeaient au quotidien !

Ailleurs, on trouve des recettes similaires : en Corse, avec la « pulenda » réalisée avec de la farine de châtaignes ou en Italie, avec la « polenta » réalisée avec de la farine de maïs.

 

 

Sources :
Sites et image : Wikipédia.org –  Keldélice.com
Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

#ChallengeAZ… W comme Waterzoï…

Le waterzoï est un plat belge provenant de Gand.
Son nom signifie « eau qui bout » en flamand.
Ce plat a franchi les frontières pour devenir un incontournable de la cuisine du Nord de la France.

A l’origine, plat de pauvres, il était confectionné avec des poissons d’eau douce, des légumes et du riz.
Lorsque les villes se sont industrialisées, la bourgeoisie s’est emparée de la recette mais a voulu se démarquer en substituant le poulet au poisson.
Ironie du sort, le poisson produit bon marché hier est devenu aujourd’hui coûteux et inversement pour le poulet.

Pour le Challenge, je vous propose un waterzoï au poulet :

Ingrédients pour 4/6 pers. : Un poulet fermier de 1,5 kg – 1 litre de bouillon de volaille – 3 blancs de poireaux – 2 branches de céleri – 2 oignons – Quelques brins de persil – 80 g de beurre – 2 jaunes d’œufs – 2 cuillères à soupe de crème fraîche – le jus d’un demi-citron – sel & poivre.

Plongez le poulet dans le bouillon de volaille et faites frémir pendant 30 mn – Au bout de ce temps, sortez le poulet et découpez-le en morceaux –
Epluchez les légumes et émincez les
Faites fondre 40 g de beurre dans une cocotte. Ajoutez le persil et la julienne de légumes – Salez & poivrez – Laisser cuire 20 mn à feu doux
Puis, déposez les morceaux de poulet sur les légumes et mouillez avec le bouillon jusqu’à hauteur – Laissez mijotez encore 30 mn.
Passé ce temps, sortez les morceaux de poulet –
Délayez les jaunes d’œufs avec la crème fraîche et le jus du demi citron. Ajoutez au bouillon et laisser chauffer 5 mn sans faire bouillir
Rectifiez l’assaisonnement si nécessaire et remettez les morceaux de poulet dans le bouillon crémé
Servez avec des tartines de pain grillé et beurrées avec le reste de beurre ou des pommes de terre vapeur.

Je ne connaissais pas ce plat qui est une belle découverte ! On peut le comparer à une blanquette de volaille ou à une poule au pot.

 

 

Sources :  sites Wikipédia – stjosse.irisnet.be
Le petit Larousse des saveurs des régions de France
Image : Collection personnelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… V comme Vin d’orange…

Nous arrivons à la lettre V… Et je ne sais pas pour vous, mais tous ces plats m’ont donné soif… Que diriez-vous d’un petit verre de vin d’orange pour nous désaltérer ?

La Provence est réputée pour ses vins aromatisés et le vin d’orange en fait partie.

L’aromatisation du vin est un procédé très ancien remontant à l’Antiquité. Il s’agit, soit d’améliorer un vin de qualité médiocre, soit de créer une boisson apéritive.
Actuellement, les vins aromatisés sont obtenus à partir de substances amères ou aromatiques. Entre aussi dans cette catégorie, les vins servis après y avoir fait macérer, plus ou moins longtemps, des agrumes ou des petits fruits rouges.

Sur la route des Indes, les premiers colons découvrirent que les indigènes (indiens) cultivaient l’oranger pour faire du vin…
Au XVIIIe siècle, on considéra que « le vin d’orange est peut-être la liqueur la plus agréable et la plus salubre de tous les vins de liqueurs connus »…
Ce fut, vers 1850, qu’aux Antilles, quelques propriétaires d’orangeraies se lancèrent dans cette fabrication…
Elle était faite à base de sucre terré (blanc) clarifié en sirop, de jus d’orange, de décoction de l’écorce et de fleur d’oranger, le tout mis à fermenter pendant deux mois.

Après avoir lu plusieurs recettes, j’ai agrémenté la recette à ma façon pour la préparation de ce breuvage !

Ingrédients : Deux bouteilles de vin rosé (Côte de Provence) – 3 oranges biologiques et un citron biologique –
Trois-quatre gouttes d’extrait de vanille – 40 cl d’alcool à 40% – 20 cuillères à soupe de sucre.

Prélevez les zestes des oranges et du citron après avoir lavé les fruits
Retirez le plus possible de peau blanche 
Coupez les fruits en quatre
Dans un grand saladier : mélangez le vin rosé, l’alcool, le sucre et l’extrait de vanille 
Disposer les fruits dans  deux bocaux de 2 litres
Versez dessus le mélange vin rosé/alcool
Fermez les bocaux

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Laissez macérer pendant trois semaines mininum, plus si vous êtes patients (j’ai laissé infuser pendant quatre semaines) dans un endroit frais et à l’abri de la lumière en agitant les bocaux de temps en temps.
Au bout de ce temps, filtrez avant de mettre en bouteille

A boire très frais !

 

 

Sources :
Sites : Wikipédia.org – Marmiton.org – lesfoodies.com
Photos : Collection Personnelle