#MaCuisineAncestrale… Le pet-de-nonne…

Il est venu le temps de Mardi Gras et des Carnavals… Et cette période festive est synonyme de crêpes, de gaufres et autres beignets

En février, un petit vent souffle sur#MaCuisineAncestrale qui vous propose un beignet appelé « pet de nonne » aussi nommé « beignet de vent », « beignet venteux », « soupir de nonne », également « pet de putain « ou « pet de vieille » dans l’Aveyron…
Tout un programme pour un beignet soufflé fait en pâte à chou frite.

L’origine du « pet de nonne » est incertaine et pourrait remonter aux romains.
Chez nous, d’aucun attribue l’origine du « paix de nonne » devenu par déformation « pet de nonne » à une religieuse qui offrit sa recette à un couvent voisin et ennemi pour assurer la paix.

Une autre tradition donne la maternité de cette recette aux chanoinesses de l’abbaye de Baume-les-Dames, connues pour leurs spécialités pâtissières.

Mais la version la plus imagée est sans conteste celle de Fulbert-Dumonteil qui situe l’origine du « pet de nonne » dans son livre « La France gourmande », à l‘Abbaye de Marmoutier, près de Tours et réputée en son temps pour sa bonne cuisine.
Imaginez la scène :
Lors de la préparation d’un repas de la saint Martin, où l’archevêque de Tours devait bénir une relique du manteau du saint patron tourangeau, tout le monde s’affairait autour des fourneaux.

« Soudain, un bruit étrange et sonore, rythmé, prolongé, semblable à un gémissement d’orgue qui s’éteint, puis aux plaintes mourantes de la brise qui soupire dans les cloîtres, vient frapper de stupeur l’oreille indignée des bonnes sœurs. »

L’auteur de ce bruit, une novice de l’abbaye prénommée Agnès, gênée face à ses coreligionnaires, aurait alors chancelé malencontreusement, laissant tomber une cuillerée de pâte à chou dans une marmite de graisse chaude.

Pour terminer et sans transition, le pet de nonne, très populaire au XVIIe siècle, est mentionné dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert

Pour réaliser une quarantaine de beignets, il faut :
– 25 cl d’eau
– 70 g de beurre
– 40 g de sucre semoule
– 125 g de farine
– 3 œufs
– Une pincée de sel fin
– Huile de friture
– Sucre glace

Dans une casserole, faites bouillir l’eau en y ajoutant le beurre coupé en morceaux, le sel et le sucre.
Lorsque l’eau bout, versez toute la farine et mélangez vigoureusement.
Retirez la casserole du feu et ajoutez les œufs un par un tout en mélangeant intimement.
Prélevez un peu de pâte à l’aide d’une petite cuillère à café, glissez-la dans un bain d’huile bouillante.
Renouvelez l’opération jusqu’à ce que la friteuse soit pleine de boules.
Lorsque les beignets sont bien dorés de tout côté.
Égouttez-les et saupoudrez-les de sucre glace.
Faites cuire le reste de pâte de la même manière.

Dégustez sans attendre.

Et voilà comment un petit vent inopportun donna une délicieuse recette. Merci Agnès !…

D’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !




Sources :
Origine : Wikipédia.fr
Recette : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions -Editions Atlas
Photo : Collection personnelle




Sentiments, Raison & Sorcellerie…

La vie de nos ancêtres était parfois abracadabrantesque… comme le montre cette découverte.

Hier, je publiais sur Twitter cette archive insolite, trouvée sur Généanet, dans le Dictionnaire historique, généalogique et géographique du département de l’Aisne.
Cette trouvaille m’interpella et je poussais la curiosité à consulter le registre paroissial d’Erlon à l’année 1774 pour voir si le curé y avait relaté l’histoire… Mais, pas un mot !…

Les généablogueurs ne sont pas avare d’aide pour les recherches et @AliénorMarie me susurra de consulter l’Esprit des journaux -recherche de livres 1774.
C’est en cherchant cet Esprit que j’ai trouvé plusieurs autres encyclopédies qui relataient cette histoire à grand renfort de détails.
Il faut croire que cette dernière a fait grand bruit durant le siècle des Lumières sur les croyances de nos ancêtres.

Le maître-chirurgien, Mr Dolignon, qui assista, ébaubi, à la naissance des quatre grenouilles raconte, ici, sa vérité dans une lettre adressée à son supérieur :

Il est à remarquer que Mr Dolignon, a fait preuve de beaucoup de courage pour visiter le « gouffre infernal » d’où sont sortis « les nouveaux nés ».
Catherine Berna, l’effrontée vraisemblablement peu saine d’esprit a été enfermée, et Nicolas Simon, le pauvre bougre soupçonné de sorcellerie, a eu la vie sauve… mais de justesse et en s’enfuyant.

Entre superstitions et sorcellerie, raison et sentiments, nos ancêtres semblaient vraiment crédules.

Cependant une question me taraude : je me demande pourquoi aucune fille à marier n’a osé embrasser les grenouilles pour les voir se transformer en « prince charmant »…
Ben quoi ?… 🐸

Sources :
Livres Google : Courrier du Bas-Rhin 1774

#ChallengeAZ… Surnoms ou Sobriquets…

Quand nos ancêtres s’affublaient de surnoms ou de sobriquets… cela donne matière à parler à mon cabinet de curiosités…

Pour mémoire :
Le surnom remonte à la Rome Antique. Il est à l’origine un nom formé, par addition au prénom ou au nom d’une personne, d’un terme mettant généralement en relief ses particularités physiques ou morales. Le surnom est également la désignation substitutive au nom véritable d’une personne.

Le sobriquet est un surnom familier donné par dérision, moquerie ou par affection et qui peut être fondé sur quelque défaut du corps ou d’esprit, ou sur quelque singularité…

Voici les surnoms ou sobriquets trouvés chez nos ancêtres :

– Edmond BERTHAULT, Sosa 48, est journalier. Il est né en 1769 et est décédé en 1808 à St-Denis-de-Méré (14). Marié à Anne CHENNEVIERE, je leur connais un fils.
Son acte de décès indique son sobriquet : Bel Enfant !


  • Marguerite CRECH ou CHRECH, Sosa 1841, est née en 1637 et est décédée en 1686 à Ploujean (29). Mariée à Yves MORVAN, en 1658, je leur connais 10 enfants. Elle est dite « Penter » comme son père ou son G.P, ce qui semble vouloir dire « peintre » en breton.
  • Marie-Françoise HALBOUT, Sosa 101, fileuse, est née en 1731 à Flers (61) et est décédée en 1796 à St-Pierre-du-Regard (61). Mariée à Georges GEHENNE en 1747, je leur connais un fils.
    Elle est dite « Mille savates » du nom de l’église de Notre-Dame-Du-Rocher, appelée sur la carte de Cassini : Milsavates (Source Wikipédia)
  • -Jean CHAZAL, Sosa 320 de Mr, laboureur, est né vers 1700 et est décédé en 1762 à Saint-Géron (43). Marié à Marie BARBIER en 1725, je leur connais 7 enfants.
    Jean est dit « Madias » sur son acte de décès :

-Pierre CHAZAL, petit-fils de Jean, laboureur,est né en 1760 et est décédé en 1805 à Saint-Géron (43). Marié à Marguerite LAVIALLE, il fut condamné à mort pour avoir participé à l’assassinat de Joseph Antoine Vital BOYER de MONTCELARD , Seigneur de Gizac. Le jugement rendu le 6 septembre 1792 par le Tribunal de Brioude fut aboli par le Décret de la Convention Nationale en date du 11 messidor An II (2 juillet 1794). La révolution l’a sauvé !
Pierre est dit « Madias jeune » ou « l’abbé ».

– Jean BERNAUDON, Sosa 468 de mon gendre, est né en 1701 et est décédé en 1766 à Saint-Crépin (05). Marié à Catherine ESMERIC en 1722, je leur connais un fils.
jean est dit « Fourgier » sur son acte de décès :

Je n’ai malheureusement pas trouvé l’origine et la signification de tous ces surnoms ou sobriquets…

Quand j’étais petite… oui, oui… j’ai été petite… mon surnom était « grenouille » 🐸
Autre temps, mêmes pratiques… nous adorons également donner des petits surnoms affectueux aux personnes que nous aimons… cela va de « Doudou » à « Babou » en passant par « Poussin », etc…

Et vous, quels sont les surnoms et les sobriquets de vos ancêtres, et les vôtres ?

Sources : Wikipédia.fr


#ChallengeAZ… Querelle…

Avec la lettre Q, il existe dans mon cabinet de curiosités une vieille Querelle ! Sans rancune  😁

L’histoire se passe en Auvergne, à la veille de la Première Guerre Mondiale.

C’est l’histoire d’un frêne qui pousse dans une haie vive… D’une haie qui est tiraillée entre deux compères qui revendiquent chacun sa paternité… D’un frêne qui meurt sous les coups d’une hache… Des coups qui mènent ses soi-disant pères devant les tribunaux !

Reymond ACHON, le Grand-Père de Mr et Pierre M….. sont chacun propriétaire d’un pré séparé par la fameuse haie.
Pierre cueille, coupe, taille et profite des « fruits et produits » provenant de ladite haie… Mais, des disputes éclatent entre Reymond et Pierre à ce sujet.
La polémique enfle, et en février 1912, Grand-Père Reymond coupe un frêne et s’approprie son bois !

Mais, quelle mouche l’a piqué !

Son geste plonge le village, jusqu’alors paisible, dans une énorme controverse.
L’affaire fait grand bruit  : on crie, on vocifère, on menace… A la veillée, on jase au coin de l’âtre … Des clans se forment…
Le crime ne restera pas impuni ! On saisit la justice ! En l’occurrence, c’est Pierre qui la saisit…
Justice qui, dans un premier temps, ne possédant pas assez d’éléments pour statuer a recours à l’expertise !

On nomme, donc, un géomètre dont le rôle est de visiter les lieux litigieux, en dresser un plan, vérifier les allégations des plaideurs, rechercher les bornes séparant les propriétés, déterminer par lesdites bornes si la haie doit être considérée comme mitoyenne ou comme appartenant exclusivement à l’une ou à l’autre des parties, rechercher si l’arbre abattu par Achon se trouve sur sa propriété ou, au contraire, sur la ligne séparatrice des deux propriétés.
L’expert pourra s’entourer de tous renseignements utiles et entendre tous indicateurs, qu’il tentera de concilier les parties ou à défaut de conciliation dressera de ses opérations un rapport qu’il transmettra par la Poste sous pli recommandé au Greffe du Tribunal Civil.

L’opération est fixée au matin du 25 février 1913, mais à cause du mauvais temps celle-ci est reportée au mardi 18 mars 1913 à 9 heures précises.

Ah, voilà qu’en plus, le ciel ajoute son grain de sel… ou plutôt ses gouttes de pluie… à l’affaire !

Enfin, l’expert, Vital ALLEGRE, accompagné des protagonistes, procède à toutes les vérifications demandées par le Tribunal et établit un plan ainsi qu’un rapport de quatorze feuillets.
Le rapport est un savoureux mélange de Clochemerle et d’analyse géométrique !

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Aucune conciliation n’étant possible, Pierre et Reymond comparaissent devant le Tribunal Civil de Brioude.

Le 19 décembre 1913, la Justice rend son verdict :
… Attendu qu’il résulte de l’exploit introductif d’instance que le Sieur M…. prétendait être propriétaire exclusif tant de la haie séparant de son terrain de celui du Sieur Achon, que des arbres s’y trouvant et aussi du sol sur lequel cette haie et ces arbres étaient enracinés, qu’il faisait, en outre, grief au défendeur d’avoir abattu et de s’être approprié un arbre, s’élevant dans cette haie et lui réclamait de ce chef une somme de mille francs à titre de dommages et intérêts et s’entendre à être condamné aux dépens…
… Attendu que l’expert indique dans son rapport que les parcelles numéros un et deux du plan sont exactement délimitées par la ligne déterminée par le milieu des deux bornes A et X ; que cette ligne traversant longitudinalement la haie dans son milieu, il s’en suit que cette haie est mitoyenne.
… Attendu que Achon reconnait avoir coupé le frêne dont la souche existe encore au point S du plan
… Attendu qu’étant donné le caractère de mitoyenneté de la haie, les arbres qui s’y trouvent sont également mitoyens (article 670 du code civil), qu’en procédant à l’abattage de cet arbre, Achon a incontestablement contrevenu aux dispositions des articles 669 et 670 du code civil qui indiquent que tant que dure la mitoyenneté de la haie, les produits en appartiennent aux propriétaires par moitié 
Mais attendu que de son côté, M…. a reconnu qu’il avait taillé régulièrement la haie et les arbres de diverses grosseurs marquées par les lettres R,R’, P et O du plan, qu’en ce faisant, il a également outrepassé ses droits et n’a pas respecté le caractère de mitoyenneté de la haie
… Attendu enfin, que l’expert estime que la valeur de l’arbre coupé par Achon est sensiblement égale à celle du produit de l’élagage dont le demandeur a profité et que de ce chef les susnommés ne se doivent rien
… Par ces motifs, le Tribunal après en avoir délibéré, statuant publiquement… déclare M…. mal fondé dans toutes ses demandes, fins et conclusions, l’en déboute et le condamne aux dépens…

Qui est bien qui finit bien, l’honneur de la famille ACHON est sauf !
Néanmoins, l’histoire ne dit pas si Reymond et Pierre sont restés fâchés.

Quelques mois plus tard, la grande Histoire, elle, plonge définitivement dans l’oubli cette brouille qui a fait beaucoup de bruit pour pas grand chose !

Et vous, avez-vous trouvé des archives relatant des querelles de voisinage ?

 

Sources : archives familiales
Image libre de droit : Getty.fr

#ChallengeAZ… Pharmacopée…

Les Iris de Van Gogh

La pharmacopée de nos ancêtres était vraiment surprenante, voir extravagante !

Dans l’arbre généalogique du second époux de la maman de Mr, j’ai trouvé une aïeule qui était « ouvrière en pois à cautères »… Oui, vous avez bien lu !

– Eugénie Ernestine DUJARDIN était le Sosa 13 de Beau-Papa. Elle est née le 13/04/1861 à La Ferté-S/Jouarre (77).
En 1878, à 17 ans, elle a épousé Jean-Michel DEUTSCH, un jeune cocher de 25 ans. Je leur connais un enfant.
En 1895, Eugénie Ernestine a épousé en secondes noces, Eugène Etienne CHARTIER qui lui, est décèdé en 1899 à Dampmart (77)
Eugénie Ernestine est décèdée le 13/04/1933 à Lagny S/Marne (77) d’après Généanet.

Eugénie Ernestine est dite : ouvrière en pois à cautères, lingère et couturière.

Trouver ce genre de détail interpelle tout généalogiste un tantinet curieux, j’ai donc recherché ce dont il s’agissait…
Sur le site Persée, j’ai trouvé, dans une revue d’Histoire de la Pharmacie, un article Sur les pois à cautères (cliquez pour lire l’article dans son intégralité)

J’ai extrait quelques paragraphes intéressants et j’ai surligné en jaune les parties concernant les pois à cautères et leur utilisation… Âmes sensibles s’abstenir 😨😀

…/…
…/…

Lire que les Élégantes ont eu recours aux pois à cautères pour les vertus qu’elles prodiguaient me laisse songeuse… Je préfère une bonne crème de jour et une bonne hygiène de vie pour garder le teint clair 😊
Et vous, qu’en pensez-vous ?



Sources :
Persée.fr : Sur les pois à cautères – Guy DEVAUX

Image : Pixabay.com

Des actes insolites pour deux inconnus…

Connaissez-vous les Inventaires sommaires des Archives Départementales antérieures à 1790 – Archives civiles – consultables sur le site Généanet et notamment ceux du Calvados ?

Je les consulte régulièrement en y renseignant le patronyme de mes ancêtres. J’y trouve, parfois, des renseignements les concernant, comme ICI.
Dernièrement, deux actes de décès m’ont interpellée. Je les partage… histoire de sortir de l’anonymat un matelot et un mendiant… le temps d’écrire ce billet… le temps que vous mettrez (peut-être) à le lire.

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A.D Calvados – Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Armand BENET , archiviste – Edité en 1897
Arrondissement de CAEN – Tome 1 – Page 52/514
Acte original – A.D Calvados BMS – Ifs 1692-1737 – Page 53

Ce matelot mort, à Bras, un hameau d’Ifs (14) est né à … proche du Havre de Grâce…
Pour les ignorants (j’avoue que je ne le savais pas non plus…personne n’est parfait😁) … c’est le nom que François 1er a donné au Port du Havre (76) au moment de sa création en 1517.
Notre homme était-il matelot sur un navire de pêche ? On peut le penser, car au XVIIè siècle, la pêche au grand banc « pêche à la morue verte » (salée) devient l’activité principale du Havre.
A raison d’une vingtaine d’hommes par bateau, ces matelots représentaient la moitié des habitants des 16000 habitants de la cité portuaire, à cette époque.
La pêche était éprouvante et périlleuse mais, le danger venait aussi, des pirates et des forbans qui pullulaient sur les mers :

Religion et monde maritime au Havre dans la seconde moitié du XVIIè siècle – Alain CABANTOUS – Persée.fr

Le deuxième acte est une attestation établie le 3 février 1754 à Mondeville (14) concernant un inconnu mort du Mal de Saint-Main :

A.D Calvados – Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Armand BENET , archiviste – Edité en 1897
Arrondissement de CAEN – Tome 1 – Page 63/514
Acte original – A.D Calvados BMS Mondeville 1751-1769- page 29

L’acte d’inhumation suit ladite attestation.
Le mal de Saint-Main (Normandie) ou Saint-Méen (Bretagne) est une affection de la peau semblable à la gale ou à la lèpre.

J’aime ces actes insolites qui nous permettent de découvrir l’Histoire autrement !
Et vous ?

Sources :
Le Havre de Grâce : Religion et monde maritime au Havre dans la seconde moitié du 177 siècle – Alain CABANTOUS – Persée.fr
Mal de Saint-Main :
http://saints-en-calvados.eklablog.com/meen-a125234624

#MaCuisineAncestrale… Le raisiné…

Quand le raisin est mûr, par un ciel clair et doux,
Dès l’aube, à mi-coteau, rit une foule étrange 
C’est qu’alors dans la vigne, et non plus dans la grange,
Maîtres et serviteurs, joyeux, s’assemblent tous.
..
(Aloysius BERTRAND 1807-1841)

Aujourd’hui comme autrefois, Septembre sonne le temps des vendanges. Et, dans les cuisines, on prépare les repas réconfortants.
Les traditions perdurent… Cependant, nos aïeules usaient de diverses astuces pour édulcorer leurs desserts quand le sucre était encore une denrée onéreuse.
En Bourgogne, en Charente ou dans le Périgord par exemple, elles utilisaient le jus de raisin pour réaliser une recette mi compote-mi confiture appelée raisiné.

Pour le réaliser, il faut :

2 à 3 kilos de raisins blancs et/ou noirs bien mûrs,
Sucre en poudre,
Fruits frais : poires, figues, melon, coings, prunes…à raison d’une livre par litre de jus de raisin.

Laver et égrapper le raisin,
Verser les grains dans la bassine à confiture ou un faitout,
Remuer sans arrêt sur feu doux jusqu’à ce que les grains aient rendu leur jus,
Passer le tout dans un chinois et appuyer fortement avec un pilon pour récupérer tout le jus ou presser dans un filet à confiture,
Remettre le jus à cuire tout en remuant,

Laisser réduire de moitié,
Peser le jus,
Ajouter 100 g de sucre par litre de jus obtenu,
Couper les fruits de votre choix en morceaux : une livre de fruits préparés par litre de jus,
Les verser dans le jus,
Laisser cuire tout en remuant jusqu’à ce que les fruits soient bien cuits,
Remplir vos pots préalablement ébouillantés,
Fermer les pots et les retourner jusqu’à complet refroidissement
,
Conserver les pots au frais.

Et voilà une recette aux mille saveurs… à savourer de mille façons : nature en compote, en confiture sur une tartine de pain beurrée ou non, avec du fromage blanc, un yaourt, de la brioche… le matin, à midi ou à quatre heures…
Régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Recette : Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z – Editions Atlas
Photos : collection personnelle







#MaCuisineAncestrale… La tarte tropézienne…

Pour notre rendez-vous d’août, il y a le ciel, le soleil et la mer… Suivez-moi, nous allons à Saint-Tropez !

En 1955, si Roger Vadim réalise « Et Dieu créa la femme » en lui donnant les traits de Brigitte Bardot… Alexandre Micka, un boulanger d’origine polonaise fraîchement installé dans la cité balnéaire, crée, lui, une tarte fourrée de crème mousseline en hommage à sa grand-mère.
L’histoire dit que Micka préparait les repas pour l’équipe de tournage et qu’il servait sa fameuse tarte.
Notre B.B nationale, conquise par le dessert, lui suggéra de le nommer : « Tarte de Saint-Tropez « 
Micka lui préféra le terme de : « Tarte Tropézienne » et en 1973, il déposa la marque et la recette.

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Pour réaliser la tarte tropézienne, je me suis inspirée d’une recette trouvée sur le Net proche (parait-il) de l’originale car la vraie recette est « top secret » :

Pour la brioche :
275 g d’œufs (6 gros œufs )
10 g de sel
50 g de sucre en poudre
25 g lait entier
500 g de farine
20 g de levure de boulanger
250 g beurre à température ambiante
1 œuf
sucre en grains

La crème mousseline, façon Micka, est un mélange de crème pâtissière et de crème au beurre.


Pour la crème pâtissière :
160 g jaune d’œufs (3 œufs moyens )
100 g de sucre en poudre
25 g de maïzena
25 g de farine
500 g de lait

Pour la crème au beurre :
45 g d’œuf (2 petits œufs )
180 g de sucre en poudre
45 g d’eau
180 g beurre à température ambiante

Utilisez de préférence un robot pour la préparation de la pâte,
Versez dans le bol, les œufs, le lait, le sucre, le sel, la farine et la levure émiettée,
Pétrissez à vitesse moyenne jusqu’à ce que la pâte se détache des parois du bol,
Coupez le beurre mou en morceaux et ajoutez le, petit à petit, dans le bol du robot tout en pétrissant à vitesse moyenne,
Une fois le beurre incorporé, augmentez la vitesse du robot pour que la pâte forme une boule,

Rajoutez un peu de farine si la pâte est collante,
Couvrez le bol du robot d’un torchon propre et laissez la pâte doubler de volume à température ambiante,
Posez la boule de pâte sur une plaque recouverte de papier sulfurisé et donnez-lui une forme ronde légèrement aplatie,
Laissez lever à température ambiante,
Quand la brioche a de nouveau doublé de volume, battez légèrement l’œuf et dorez la délicatement au pinceau,
Saupoudrez la de sucre en grains,
Préchauffez le four à 170° (th 5/6) et enfournez dans le four chaud 40 minutes,
Vérifiez la cuisson en piquant la brioche au centre,
À la sortie du four, laissez refroidir sur une grille à température ambiante
,

Pendant la première levée de la brioche, préparez la crème pâtissière.
Dans un cul de poule, fouettez les jaunes d’œufs avec le sucre en poudre pour les faire blanchir,
Ajoutez la maïzena, puis la farine et fouettez à nouveau,
Faites bouillir le lait et versez le en trois fois sur les œufs tout en mélangeant vivement,
Reversez le tout dans la casserole et faites cuire, en remuant constamment, jusqu’à la première ébullition,
Versez la crème pâtissière dans un plat propre, filmez-la au contact et placez-la au réfrigérateur.

Pendant la seconde pousse de la brioche, préparez la crème au beurre.
Dans le bol du robot, fouettez l’œuf entier,
Pendant ce temps, dans une casserole, versez l’eau et le sucre en poudre,
Faites chauffer ce sirop à 120° puis versez le doucement sur l’œuf tout en continuant de battre,
Laissez le fouet tourner jusqu’à ce que ce mélange refroidisse à 30°,
Coupez le beurre mou en morceaux et ajoutez le progressivement dans le bol du robot en le laissant tourner.


Lorsque les deux crèmes sont à la même température,
Fouettez légèrement la crème pâtissière pour qu’elle s’homogénéise,
Mélangez délicatement la crème pâtissière et la crème au beurre,
Versez la crème mousseline dans une poche à douille munie d’une douille lisse assez large,
Découpez les brioches dans l’épaisseur à l’aide d’un couteau scie et pochez la crème mousseline,
Recouvrez avec les chapeaux et réservez au réfrigérateur avant dégustation.


J’ai préparé ce dessert pour une dizaine de personnes et le repas s’est terminé en chantant :

🎵 Do you, do you, Saint-Tropez 🎵 (cliquez pour écouter…)

Le ciel, le soleil, la mer, la musique, les amis… Et un twist pour éliminer les calories…😏 Rien ne manque !
A bientôt pour notre prochain rendez-vous ! Et d’ici-là régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Historique : La tarte tropezienne.fr
Recette revue à ma façon : Encore un gâteau.com

Chanson : Do you, do you, Saint-Tropez – Youtube
Photo : collection personnelle














De l’art de l’éventail…

Il y a peu, j’ai visité le Musée de la nacre et de la tabletterie à Méru dans l’Oise, établi dans une ancienne usine du XIXe siècle.

La tabletterie met en avant un artisanat consistant dans la fabrication de petits objets qui peuvent être classer en trois catégories : objets de piété, jeux et divertissement, objets domestiques ou liés à la mode.
Ils sont fabriqués avec des matières naturelles telles que l’ivoire, les fanons de baleine, l’os, la corne, l’écaille, la nacre, toutes sortes de « bois des Indes »

Cet artisanat regroupe une multitude de métiers (initialement métiers d’appoint) comme les boutonniers, les peigniers, les couteliers, les dominotiers, les damiers… et les éventaillistes.

Le musée présente, d’ailleurs, une sublime collection d’éventails à faire se pâmer les belles des siècles derniers… mais pas qu’elles !

Devenu objet de mode, l’éventail connait son âge d’or pendant le Siècle des Lumières.
Mais son existence remonte à l’Antiquité où il était appelé « Flabellum » et se présentait sous forme de palme. Loin du monde de la mode, il servait à attiser les feux lors des cérémonies sacrificielles…
En Chine, il est attesté durant la dynastie Tchéou (1122-255 av. J.-C.) Il fait partie intégrante du costume et définit le rang social de son propriétaire.
L’éventail plié naît au Japon au VIIe siècle. Il fut inspiré par les ailes des chauves-souris. Il est, alors, lié à l’autorité, permet de diriger l’armée, les combats de Sumo ou les leçons de chant.
Découvert par les navigateurs portugais, il est introduit en Italie au XVIe siècle et parvient à la cour de France grâce à Catherine de Médicis. On le nomme « Esmouchoir ».
Tandis qu’au XVIIe siècle, il prend le doux nom de « Zéphyr » ou de « Plein vol ». Il devient vite un accessoire indispensable de la toilette féminine. Il reste un objet rivalisant de coquetterie jusqu’à la Révolution où seuls les éventails patriotiques de fabrication modeste diffusant les idées révolutionnaires ont le droit de circuler.
Mais le XIXe siècle voit sa renaissance, tel le Phoenix, jusqu’au milieu du XXe siècle où seules l’Espagne et l’Asie produisent en masse.
Aujourd’hui, l’éventail séduit de jeunes artistes qui le modernisent en inventant de nouvelles formes pour la haute couture ou le prêt-à-porter.

Saviez-vous qu’il existe un langage de l’éventail ?

Dans le courant du XIXe siècle, l’éventailliste Jules Duvelleroy publie un fascicule codifiant le maniement de l’éventail. Il lance une vraie mode qui a pour effet de booster ses ventes… Malin !

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est IMG_3377-947x1024.jpg.
Petite leçon de séduction…

Mais avant de séduire, voyons la fabrication :

J’espère que vous aurez apprécié, comme moi, découvrir la petite histoire de cet accessoire pas si futile qu’il n’y parait.
Je ne suis pas ekraventuphile (collectionneuse d’éventails) mais j’en possède un que j’utilise l’été… Et vous ?

Sources :
Musée de la nacre et de la tabletterie -Méru
Vous avez dit éventail ? – Céline LOUVET –
Langage de l’éventail : Maison Duvelleroy
https://eventail-duvelleroy.fr/
Photos : Collection personnelle

L’Hermione, la frégate de la liberté…

Le 21 mars 1780, le jeune major général de La Fayette embarque à bord de l’Hermione. Il part combattre aux côtés des insurgés américains qui luttent pour leur indépendance… Cela est la grande Histoire !

Le 15 mai 2019, je monte à mon tour sur la réplique de l’Hermione à Ouistreham (14). Et mon esprit rejoint celui des grand aventuriers …
Ce navire me fascine depuis le début de sa construction.
Ceci est la petite histoire !

Pour le plaisir, je partage les images que j’ai ramené de cette journée ensoleillée en Normandie.

Pour le voyage autour de la Normandie avec en final, la participation à la grande Armada de Rouen : ils sont 85 gabiers
Les ponts inférieurs :
5 : Couchage : cabines et postes – 7 : Machines : groupes électrogènes
Pont du deuxième niveau :
Pont dédié aux combats au 18e siècle, il abrite l’artillerie principale du navire : 26 canons de 12 livres. Aujourd’hui, les combats ont cessé et l’occupation de l’espace a changé. Sous le gaillard avant, les guindeaux (cabestans électriques) et les ateliers charpente et bosco ont remplacé les cuisines, un réfectoire est installé dans la batterie entre les canons. Au 18e comme au 21e siècle, la Grand Chambre est un lieu réservé aux officiers. Aujourd’hui, elle accueille également un PC navigation moderne.
La barre à roue…
Située à 40 mètres à l’arrière de la proue du bateau, les barreurs ne naviguent pas à vue. Cette tâche autrefois effectuée par les timoniers, fait aujourd’hui partie intégrale des missions des gabiers.
La barre à roue permet d’orienter le navire dans la direction désirée. Elle actionne une barre franche appelé timon, cette dernière agissant sur la partie extérieure et mobile du gouvernail : le safran.
Deux gabiers sont chargés de barrer, un de chaque côté, quatre lors de mauvaises conditions météorologiques. Parmi les barreurs, celui qui est placé au vent est le chef de barre et gère la manœuvre en appliquant les ordres du chef de quart.
Le pavillon offert par le porte-avion Charles-de-Gaulle
Un des 12 canons…
Canot La Fayette
L’ancre…
Les cordages

Libre et fière…
Tiens bon la vague et tiens bon le vent
Hisse et ho , Hermione !…

Photos : collection personnelle