#MaCuisineAncestrale #Geneatheme… Les nieulles…

En mars, le #Généathème proposé par Geneatech, dont le thème est l’année 1832, s’invite à la table de #MaCuisineAncestrale... Et j’avoue que j’aime bien cette idée !

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Côté Histoire :
En 1832, la France vit sous le régime de la Monarchie de Juillet et est gouvernée par Louis Philippe 1er. L’année est marquée, entre autres, par des émeutes, une tentative de soulèvement en Vendée, une insurrection républicaine à Paris et une épidémie de choléra qui fera plus de 100 000 morts dans l’hexagone.

Voilà ce que la grande Histoire nous apprend, mais nous ignorons que cette pandémie ferait disparaître également une tradition locale !

Cet usage est né à Armentières, petite cité du Nord, au XVIe siècle :

À l’origine, la Nieulle orthographiée « Nieule » au XVe siècle, était une sorte de pain azyme (ancien pain aux céréales à la pâte non levée) que l’on distribuait dans les grands repas et les fêtes. 

En mai 1510, lors d’un banquet offert à l’occasion de la foire annuelle, par les échevins d’Armentières en l’honneur de Jacques de Luxembourg, Seigneur de la ville, le surplus des biscuits du repas furent jetés au peuple du balcon de l’Hôtel de ville.

La tradition était née se perpétuant ainsi jusqu’en 1832, non sans avoir été supprimée au lendemain de la Révolution et rétablie vers 1800.

Après une tentative de réhabilitation fugace en 1938, il fallut attendre 1950 pour que les commerçants eurent l’idée de relancer cette coutume disparue.
Depuis lors, chaque année, en septembre, on célèbre les nieulles lors d’une ducasse (fête), où des milliers de ces gâteaux sont jetés des fenêtres du Beffroi d’Armentières.

Côté Cuisine :
Aujourd’hui, les nieulles sont des biscuits sablés ronds à bord cannelé réalisés à base de farine, de beurre, de jaunes d’œufs, de lait, de sucre et de vanille.

Création Canva

Je ne sais pas pour vous, mais je raffole de ces petites histoires, surtout lorsqu’elles sont gourmandes…
D’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine des nieulles : Dictionnaire de la Gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT
Recette : cuisineterroirs.com
Images : Collection personnelle

#Geneatheme… Salon de l’agriculture…

Chacun est le fruit de son héritage… bon sang ne saurait mentir !

Tous les ans, la campagne monte à Paris et pour rien au monde, Mr ne manquerait ce rendez-vous.
Pour lui, le Salon de l’Agriculture est une nécessité, un retour aux sources. Je dirais même que cette visite est vitale.

On a beau avoir fait des études… on a beau avoir été chef d’entreprise… Le sang qui coule dans vos veines vous rappelle vos origines.
C’est le sang qui a forgé des Hommes rudes, droits dans leurs souliers.

C’est le sang où s’enchevêtrent les saisons qui colorent les prés, les bois et les coteaux… Celui qui nourrit les champs avec le labeur et la sueur.
C’est l’odeur des foins coupés, des blés ramassés, des sillons tracés.
C’est le bruit du ruisseau qui poursuit sa course vagabonde, celui de la cloche des églises, celle des vaches que paissent ici et là, celui du coq qui vous réveille le matin…

Dans la généalogie de Mr, toutes branches confondues et sur 10 générations, on trouve majoritairement des laboureurs, des fermiers et des cultivateurs, tous altiligériens, cantalous, puydomois, lozériens ou corréziens.
Ont-ils reçu des récompenses agricoles ? L’Histoire ne le dit pas.
Mais, je suis sûre qu’ils accompagnent leur descendant lors de sa visite au salon et je pense que que cela est réciproque.

Bref, vous l’aurez compris, Mr a l’Auvergne en cathéter !
Bon sang ne saurait mentir !

Source YouTube : Trois cafés gourmands (clip officiel)

#MaCuisineAncestrale… Le millefeuille…

En février, Ma Cuisine Ancestrale raconte mon gâteau préféré, celui qui fait frétiller mes papilles de plaisir.

Le millefeuille ou mille-feuille, les deux orthographes étant correctes, doit son nom au nombre élevé de feuillets de pâte qui composent chaque gâteau.
Compte tenu de la méthode traditionnelle de préparation de la pâte feuilletée, en six étapes de pliages en trois, le mille-feuille comporte en réalité 729 paires de feuillets… Vous suivez ! Eh oui, parfois, la pâtisserie épouse les mathématiques.

Je pensais que le millefeuille était une création récente mais je me trompais puisque la première version remonterait au XVIIe siècle.

Côté histoire :
Le millefeuille aurait été créé par François Pierre de La Varenne, qui le décrit dans son livre « Le Cuisinier françois » en 1651. Il aurait été ensuite perfectionné par Marie-Antoine Carême, cuisinier de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.
Maguelonne Toussaint-Salmat, l’autrice de « La très belle et très exquise histoire des gâteaux » mentionne une recette publiée en 1806 et signée d’un certain Rouget.

Mais, c’est en fait la pâtisserie Seugnot située rue du bac à Paris, qui proposa les premiers millefeuilles en 1867 confectionnés par Dubose, le chef pâtissier d’Adolphe Seugnot.

De plus, la perfide Albion aurait inventer une fausse légende : le Millefeuille n’était pas le gâteau préféré de Napoléon Bonaparte qui en aurait attrapé une indigestion à la veille de Waterloo.
Napoléon étant par ailleurs le nom de cette pâtisserie en anglais.

Au même titre que d’autres classiques, le mille-feuille symbolise le génie de la pâtisserie française dans le monde entier.

Côté cuisine :
Le  millefeuille est fait de trois couches de pâte feuilletée et deux couches de crème pâtissière aromatisée au rhum. Le dessus est recouvert avec du sucre glace ( ma version préférée) ou du fondant.
Réalisation pour 8 personnes :

Composition CANVA
Collection personnelle

Comme Ma Cuisine Ancestrale, réalisez-vous votre pâte feuilletée ? Non, alors je vous encourage à le faire… C’est un peu long mais, elle est bien meilleure que celle du commerce.
Sinon, choisissez un pâte feuilletée pur beurre ou achetez la chez votre boulanger.

Désireux(se) de vous lancer, mieux qu’un long discours, voici un tuto qui explique très bien la méthode du feuilletage ordinaire :

Vidéo DevenirPatissier.fr

J’espère que ce gâteau ravira vos papilles autant que les miennes.
En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous et dites-moi quel est votre gâteau préféré ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Recette : inspirée par culture-crunch.com
Origine du mille-feuille : devenirpatissier.fr
Vidéo : devenirpatissier.fr
Images : collection personnelle

L’effet papillon…

Nous savons tous que « l’effet papillon » est matérialisé par une chaîne d’événements qui se suivent les uns les autres et dont le précédent influe sur le suivant.
Peut-on assimiler la généalogie à cette théorie ?
Cela m’est apparu comme une évidence en examinant le graphique de la descendance de mon ancêtre breton, Yves STEUN, sur Hérédis.

Descendance Yves STEUN X JANNE GUEGEN

La majeure partie de mon papillon est originaire de Ploujean, petite commune du Finistère, officiellement rattachée à Morlaix depuis le 19 février 1959.

Carte de Cassini – Géoportail.fr

A la tête de mon papillon se trouve Yves STEUN, honorable Sosa 7328, 7352, 7368 et 7408 à la 13e génération.
Il est né vers 1570 et décédé le 21 janvier 1632 à l’âge d’environ 62 ans.
Il a épousé Janne GUEGUEN, Sosa 7329, 7353, 7369 et 7409, vers 1600.
Je leur connais trois enfants dont Guillaume et Jean qui ont la particularité d’être, également, mes ancêtres directs révélant ainsi plusieurs implexes.

Guillaume STEUN, Sosa 3664, est né vers 1600 et est décédé le 12 juillet 1640 à environ 40 ans. Il a épousé Françoise GEFFROY, Sosa 3665 avant 1629.
Je leur connais 4 enfants dont Pierre, Sosa 1832.

Fichier Hérédis
Création CANVA

Jean STEUN est mon Sosa 3676,3684 et 3704. Il est né le 5 janvier 1603 et est décédé le 27 mai 1680 à 77 ans .
Il s’est marié avec Marguerite JEFFROY, Sosa 3677, 3685 et 3705, le 10 novembre 1633.
Je leur connais 5 enfants dont Yves Sr STEUN et François STEUN qui sont aussi mes ancêtres directs.

Fichier Hérédis

Yves Sr STEUN, Sosa 1838 & 1852, est né le 6 août 1634 et est décédé le 23 octobre 1711.
Il a épousé Marguerite HAMON, Sosa 1839 & 1853, née vers 1636, avant 1659, année de naissance de leur premier enfant.
Je leur connais 10 enfants dont Catherine STEUN et Yves Jr STEUN qui sont également mes ancêtres directs.

Fichier Hérédis

Catherine STEUN est mon Sosa 919. Elle est née le 21 avril 1669 et est décédée le 9 octobre 1710. Elle a épousé Allain BERRIC, le 1er août 1695. Je leur connais 6 enfants dont Jaquette BERRIC, Sosa 459.

Création Canva

Yves Jr STEUN, est mon Sosa 926. Il est né le 7 février 1672 et est décédé le 12 décembre 1727. Il a épousé Catherine MEL, le 23 janvier 1702.
Je leur connais dix enfants dont Barbe STEUN, Sosa 463.
Comme son père avant lui, Yves Jr est lieutenant de milice-garde côte (cliquez), une charge incombant aux résidents des bords de mer ou d’estuaires jadis.

Création CANVA

François STEUN est mon Sosa 1842, né le 22 juin 1647 et il est décédé après 1700.
Il a épousé en premières noces, Perrine MEL, le 15 mai 1673. Je leur connais 3 enfants.
Veuf, il s’est remarié avec Catherine ROLLAND, le 28 avril 1681. Je leur connais deux filles dont Jacquette STEUN, Sosa 921.

Fichier Hérédis
Création Canva

Cet arbre de descendance montre bien les liens de parenté depuis l’ancêtre commun. Chaque aile représentant une branche visible jusqu’à Louise Marie Elisabeth MORIN, ma grand-mère maternelle, Maman et moi, avec en rouge les implexes.
Et comme on peut le voir, les implexes, c’est complexe. Ils démontrent surtout la volonté qu’avaient nos ancêtres à se marier entre membres d’une même famille ou affiliée, certainement, pour préserver leurs biens et dans le cas présent, dans une région (la Bretagne) qui est restée longtemps centrée sur elle-même.
Mon papillon a quitté Ploujean à la génération 6 pour se poser à Garlan et Plouigneau avec les générations 7 et 8 et a continué sa route jusque dans le Calvados, à May-sur-Orne et Saint-Rémy, avec les générations 9 à 12.

Je termine mon billet avec cette citation :
« Les papillons sont les héros tragiques de la nature. Ils vivent la plupart de leur vie en étant ordinaires. Et puis, un jour, l’inattendu se produit. Ils jaillissent de leurs cocons dans un flamboiement de couleurs et deviennent tout à fait extraordinaires…(Kelseyleigh Reber)
Il aura fallu plus de quatre siècles et treize générations (jusqu’à moi) pour que cette métaphore s’applique à mon papillon généalogique.

Sources :
artillerie.asso.fr
geoportail.fr
Fichier Hérédis
CGF 29 – Cercle Généalogique du Fini
stère

#MaCuisineAncestrale… La Teurgoule…

Collection personnelle

En ce début d’année, Ma Cuisine Ancestrale vient à la rescousse de tous ceux qui ont le moral dans les chaussettes et leur propose une recette régressive à souhait… une recette « doudou » qui a le pouvoir de nous ramener en enfance (c’est mon cas) et de nous faire oublier, le temps de sa dégustation, la morosité ambiante.

Suivez-moi au pays d’Auge pour y découvrir un dessert au nom étrange, la Teurgoule, dont l’histoire remonte au XVIIIe siècle.

En ce temps-là, la Normandie était une région céréalière. La population se nourrissait essentiellement de bouillies à base de blé, d’orge, d’avoine ou de sarrasin.
Mais, la météo capricieuse (on ne parlait pas encore de réchauffement climatique) influençait ce que nos ancêtres mettaient dans leur assiettes.
Parfois, la disette s’installait et ce ne sont pas les processions religieuses et encore moins l’interdiction de la libre circulation des grains d’une région à l’autre qui arrangeaient les choses.


En 1757, lors d’une crise alimentaire sévère, il a fallu faire face au déficit des vivres pour éviter les révoltes frumentaires et les émeutes conséquentes dues à la disette.
C’est alors que François-Jean ORCEAU DE FONTETTE (1718-1794), Intendant de la Généralité de Caen est intervenu en faveur des plus pauvres.

Depuis 1756, le royaume était en guerre contre les anglais ; une guerre qui a duré 7 ans (1756-1763).
En mer, les corsaires normands faisaient la chasse aux navires marchands ennemis. Les briks anglais capturés étaient délestés de leurs denrées provenant des
Indes et du Nouveau-Monde : cannelle de Ceylan, riz de Caroline, sucre de Virginie, etc…
François-Jean ORCEAU DE FONTETTE eut l’idée de racheter ou de confisquer les cargaisons de riz dérobées pour palier au manque de nourriture.
Dans la Généralité de Caen, une grande campagne a, alors, commencé pour faire accepter cette denrée exotique.
Les cuisines de l’Intendant ont servi de laboratoire pour accommoder le riz. On y a mis au point une bouillie parfumée avec des épices. Les recettes et les méthodes étaient diversifiées et elles étaient, ensuite, placardées. Les curés, responsables des paroisses, étaient chargés de distribuer le riz et ses recettes.

Mais d’où vient le nom étrange de Teurgoule?
En normand, la goule, c’est la gueule, la bouche… Avoir de la goule, c’est être gourmand et à part la terrinée qui renvoie au mode de cuisson, il existe moult synonymes : teurgoule, tourgoule, torgoule, tergoule… mais, toujours avec la goule

Le terme pourrait signifier « qui tord la bouche » ou « qui fait faire la grimace »… parce que nos ancêtres se précipitaient pour avaler cette bouillie trop chaude ou trop roborative, parce que les grains de riz n’avaient pas atteint l’onctuosité des grains d’aujourd’hui ou parce que la cannelle retournait la bouche à cause de sa saveur jusque là inconnue…
Quelque soit la raison, ce dessert a su marier le bon lait normand, le riz et la cannelle et a su s’implanter, particulièrement dans le Calvados, et il fait aujourd’hui partie du patrimoine normand.

Création personnelle Canva
Collection personnelle

Autrefois, la teurgoule était cuite dans le four des boulangers après la fournée. Elle mijotait ainsi pendant plusieurs heures sur le reste des braises.

Note : J’ai fait cuire ma terrine à 160°
On peut remplacer la cannelle par de la vanille en poudre, du chocolat, du caramel ou encore du Calvados.

Si vous avez de la goule, sachez que la Teurgoule est encore meilleure accompagnée d’une tranche de Fallue (cliquez pour découvrir la recette)

J’espère que cette recette réconfortante vous mettra du baume au coeur en attendant les jours meilleurs.
Et d’ici, notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😉



Sources:
Origine : La Teurgoule, une histoire de corsaires – Annie de GERY
Recette : Confrérie de la Teurgoule et de la Fallue en Normandie – Honfleur
Images : Collection personnelle

Louis MAIGRET, père et fils… Acte 2… L’artiste peintre…

Dans mon billet précédent, je découvre que Louis MAIGRET (père), s’est reconverti en maître de danse en 1739 (information renseignée dans l’acte du premier mariage de Louis (fils)).
Louis MAIGRET (fils), lui, devient un peintre reconnu de la société laonnoise. Si, on ignore quand a débuté sa vocation d’artiste peintre, il a, sans nul doute, hérité de la fibre artistique de son père.

Coté Généalogie :
Louis MAIGRET (fils) est le quatrième enfant de Louis & Marguerite NIVART, Sosa 362 -363 et petit frère de Marie Simone, Sosa 181.

Il naît le 15 Mai 1705 à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon. Il est baptisé le lendemain, 16 mai. Ses parrain et marraine sont Pierre Louis FROMAGE, fils de Mr l’advocat FROMAGE, demeurant à Laon et Barbe Elisabeth MARQUETTE-CATALAN, femme de Mr MARQUETTE-CATALAN, Capitaine-Major de la ville de Laon.

Louis (fils) se mariera trois fois.
Le 30 juin 1739, âgé de 34 ans, il épouse Marie Jeanne LEVECQUE, 35 ans et veuve de Louis LE BEGUE. Deux fils naissent de ce premier mariage.
Marie Jeanne décède le 4 février 1752, à Laon, paroisse de Saint-Eloy en l’abbaye Saint Martin. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière de cette paroisse.

Louis ne la pleure guère puisque 10 jours plus tard, il épouse, le 14 février 1752, Marie Claude DUVAL, âgée de 37 ans. De leur union naissent trois filles.
Marie Claude décède à son tour, le 24 septembre 1762 et est inhumée le lendemain en la paroisse St-Eloy de Laon.

Le second veuvage de Louis (fils) dure un peu plus longtemps que le premier (quatre mois).
Le 18 janvier 1763, il convole en troisième noces avec Marie-Jeanne SECQUEVAL, fille de Mathias SECQUEVAL, musicien basson de la Cathédrale de Laon. Un garçon et deux filles naissent de cette dernière union.

Louis (fils) décède le dimanche 21 Septembre 1777 à l’âge de 72 ans. Son acte de décès stipule qu’il est inhumé le lendemain, lundi 22 septembre, dans le fond du cimetière contre le mur de l’église, du côté nord de l’église paroissiale de Notre-Dame-du-Marché de Laon.

Un inventaire après décès est dressé le 4 octobre 1777 sur la requête du procureur du roi : « attendu la modicité des objets et le peu de valeur des effets délaissés par ledit MEGRET et encore, à cause de l’absence de deux de ses enfants, d’une première alliance. »
L’inventaire fini, le procureur déclare la communauté avec sa troisième femme, dissoute et tous les objets mis en vente.
Le jour même, il est procédé à la vente publique des meubles et effets de la succession. Le montant de la vente s’élève à 435 livres. L’estimation portée sur l’inventaire n’était que 333 livres 10 sols.
Voici un extrait de son inventaire après décès :

Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935

Son œuvre :
Louis était un bon peintre de portrait. Un juge compétent dira :
« Il rend avec une finesse extrême les broderies, bijoux, dentelles.
Son dessin est excellent et j’ai remarqué combien les mains sont en général bien
traitées.
Ce MAIGRET est un artiste adroit, consciencieux, exact ; aussi il ne flatte, ni n’embellit ses modèles qui doivent être d’une ressemblance frappante, parfois cruelle ! »

Voici quelques portraits peints par Louis MAIGRET :

Je reconnais que les visages sont austères mais les vêtements et accessoires sont peints avec beaucoup de finesse.

Comme la vie de mes ancêtres, ces tableaux ont eu une destinée hors du commun. A lire, ici !

Malheureusement, l’exercice de son art n’a pas mené Louis MAIGRET (fils) à la richesse et aucun de ses enfants n’hérita de son talent et ne suivit ses pas.
Quel dommage ! Mais je suis ravie de constater que le père et le fils ont développé leur sens du raffinement au point de devenir artistes.


Sources :
A.D Aisne – Laon
Site Généanet – Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de la Haute Picardie – 01/01/1935 – Un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle – Louis Maigret (1705-1777)

Louis MAIGRET, père & fils… Acte 1 : Le maître de danse…

Nouvelle année oblige, la tradition voudrait que je vous parle de mon Sosa 2022. Mais, voilà… je suis bloquée au niveau de mon Sosa 1011, Marguerite BOURIENNE.
Comme je ne connais ni sa date et ni son lieu de naissance, j’ignore qui sont ses parents, Sosa 2022 et 2023.
En ce début d’année, voyons le verre à moitié plein… j’ai 12 mois moins un jour, 8721 heures (il est 15 heures) pour effectuer les recherches qui s’imposent afin de découvrir qui ils sont.

Alors, pour commencer mon année généalogique, je vais vous raconter mes découvertes concernant Louis MAIGRET, père et fils, honorables ancêtres de ma lignée paternelle.
Ce que j’ai trouvé, à leur sujet, sied bien à ce début d’année… tout en art et légèreté…

Remontons le temps… le patronyme MAIGRET ou MEGRET est attesté à Laon (Aisne) depuis le XVe siècle :

Source Gallica – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935

Les personnes citées ci-dessus sont-elles liées à mes ancêtres ? Pour le moment, l’histoire ne le dit pas et il faudrait effectuer un examen approfondi des archives notariales pour pouvoir l’affirmer (encore un projet pour 2022)
Actuellement, cette branche de mon arbre s’arrête au XVIIe siècle.

Louis MAIGRET (Sosa 362) est le fils de Pierre, vigneron (+06/11/1684) & de Anne OUDOUX (Sosa 724-725).
Il voit le jour à Laon, paroisse de Vaux-sous-Laon, le 4 novembre 1677 et est orphelin de père à 7 ans.
Le 23 janvier 1699, à 21 ans, il épouse en l’église Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux, Marguerite NIVART, 27 ans (Sosa 363), fille de Pierre, maître boulanger & de Magdelaine ALBOUCQ (Sosa 726-727).
Marguerite est l’aînée de Louis de 6 ans, étant née le 1er Janvier 1672 dans la même paroisse.

Laon - Vaux sous laon - Carte postale ancienne et vue d'Hier et Aujourd'hui  - Geneanet
Eglise Saint-Jean-Le-Baptiste de Vaux-sous-Laon – Source Généanet

Je connais cinq enfants à Louis & Marguerite :

Fichier personnel Hérédis

Marie Simone est mon Sosa 181 mais, pour ce billet, je m’intéresse surtout à Louis, son frère.

Quant à Louis, leur père, selon les actes, il est d’abord qualifié de manouvrier, tuilier en 1705, puis maître tuilier en 1727 et surprise… quelques entrechats plus tard, il est dit maître de danse en 1739…

Mon aïeul possédait ainsi plus d’une corde à son arc et a connu l’art de la reconversion professionnelle… C’est inattendu mais avéré !
Pour devenir maître de danse, Louis a, sans doute, suivi un apprentissage de
4 ans pour recevoir son brevet de maitrise, obligatoire pour enseigner, tout en dédommageant et en respectant les statuts et règlement de sa confrérie

Gallica BNF – Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)

Après des ancêtres cuisiniers, un maître de danse… Il me reste à trouver un
coiffeur : les meilleurs, dixit le quotidien « Le XIXe siècle »… Voilà qui enverrait des paillettes sur ma généalogie ☺
Et les surprises ne sont pas terminées, dans un second billet, je vous raconterai la vie de Louis MAIGRET, fils… un peintre de la société laonnoise au XVIIIe siècle.
A suivre…

Sources :
A.D Aisne – Laon – Paroisse de Vaux
Gallica BNF – Bulletin de la Société Historique de Haute Picardie – 01/01/1935
Image Eglise de Vaux-sous-Laon – Site Généanet
Image : Le maître de danse, Ph. Canot, XVIIIe siècle – Gallica BNF – La communauté des maitres de danse et joueurs d’instruments dans la tourmente ( XVIIe-XVIIIe siècle)
Stéphanie Tonnerre-Seychelles

#MaCuisineAncestrale… Le cugneux…

Ho, Ho… Noël approche ! Et en décembre, Ma cuisine ancestrale fait une excursion dans l’Est de la France, en Franche-Comté.
Région forestière, l’arbre y est roi et je soupçonne le Père Noël d’y avoir installé ses ateliers avec ses lutins puisque de nombreux chantourneurs y fabriquent des jouets en bois afin de gâter les enfants sages.

A l’approche des fêtes de fin d’année, quel plaisir de se réfugier dans les traditions héritées de nos aïeux en faisant appel aux souvenirs de famille.
C’est aussi un moment privilégié pour se retrouver et réaliser les recettes d’autrefois.
Parmi ces dernières, en Franche-Comté, se trouve une coutume ancienne, le Cugneux ou Quigneu, une brioche que les parrains et marraines offraient à leur filleul(le) le jour de Noël et dans laquelle, ils cachaient une pièce de monnaie.
Le nom, la forme et les recettes changent selon les villages : Quignieu, Quegneu, Quigneu ou encore Ramin en d’autres lieux.
Plus au nord, la forme n’est pas sans rappeler un nouveau-né emmailloté dans ses langes telle la Coquille en Picardie.
La dégustation de ce Cugneux  empli de fruits secs, figure la manducation eucharistique (communion) de l’enfant Jésus.

Sans transition, voici la recette empruntée à Mémé Suzanne, habitante de Giromagny (90) :

Création Canva

Notes :
Avec les quantités renseignées sur la recette, j’ai réalisé deux brioches et j’ai laissé levé la pâte deux fois une heure.

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😋



Sources :
Recette et origine : giromagny.fr – semaineovert.fr
Photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les gâteaux de l’âme…

La Toussaint approche et sans doute, irez-vous vous recueillir et fleurir les tombes des personnes que vous avez aimées.
Ma Cuisine Ancestrale, elle, les commémore à sa manière en partageant la recette des gâteaux de l’âme, des biscuits qui posséderaient un pouvoir.

Avant de vous dévoiler ce pouvoir, une petite précision s’impose : la Toussaint n’est pas la fête des morts !
La Toussaint est une fête catholique, instituée au 8ème siècle et célébrée le 1er novembre en l’honneur de tous les saints connus ou inconnus.
Le jour des morts, est célébré officiellement, le 2 novembre.
Le 1er novembre est en France, depuis 1801, l’une des quatre fêtes religieuses chômées contrairement à la fête des morts.
Cette dernière a été créée en 998 par le Monastère bénédictin de Cluny et a été inscrite par l’Église dans son calendrier universel à partir du 13e siècle, mais elle n’est jamais devenue un jour férié.
C’est pour cette raison que nous avons pris l’habitude de nous rendre dans les cimetières le jour de la Toussaint fusionnant ces deux commémorations.

Dans les pays de tradition catholique, des desserts sont confectionnés pour la Toussaint et en souvenir des défunts.
Voici quelques gâteaux, pains ou biscuits réalisés pour ces deux fêtes en France (en cliquant sur leur nom, vous trouverez leur recette) :

  • En Seine-et-Marne, on confectionne des niflettes.
    Les niflettes remonteraient au Moyen-Âge et seraient originaires de la ville de Provins, mais elles pourraient aussi bien provenir de Coulommiers ou de Nangis. 
    Les niflettes étaient préparées pour le 1er novembre.
    Selon la tradition, cette pâtisserie était offerte aux orphelins qui pleuraient devant la tombe de leurs parents, en leur disant « ne flete » qui signifie « ne pleure pas ».
    Cette phrase de consolation serait à l’origine du nom de cette délicieuse pâtisserie.
    Les niflettes sont des petites tartelettes composées d’un rond de pâte feuilletée, garnie de crème pâtissière. Elles se consomment froides ou tièdes, comme dessert mais aussi à n’importe quel autre moment de la journée !
    Pour la recette, je vous invite à visiter le blog : L’arbre de vie de Pascal.
  • Une seconde spécialité régionale de Provins ou de Meaux… nommée Gâteau briard de la Toussaint aurait vu le jour au 18e siècle.
    Certaines pâtisseries et congrégations de la région briarde et de la région parisienne en perpétuent la tradition lors de la fête de la Toussaint.
    C’est un gâteau composé d’une dacquoise à la pistache, d’une crème Chiboust au citron, surmonté de citron confit et de framboise.
  • Dans le nord de la Corse, vers Bastia, on confectionne la Salviata ou Serviade, un gâteau en forme de S.
    J’y avais fait allusion lors de mon #ChallengeAZ en 2015 réservé aux spécialités culinaires de mes ancêtres.
    En Corse du sud, à Bonifacio, on réalise le pain de Bonifacio ou pain des morts, à l’origine appelé « üga siccata« .
    Il est préparé le soir de la Toussaint, la veille de la fête des défunts, et laissé sur la table à l’intention des défunts, mais en réalité il est destiné aux plus pauvres.
    C’est un pain à base de farine, levure de boulanger, eau, beurre, sucre, sel, œufs, lait, raisins secs, noix et citron.
  • En Bretagne, l’usage voulait qu’à la Toussaint, on mange des crêpes de blé noir en prenant soin de garder la « part des morts ». Autrefois, on voyait les enfants aller de village en village, munis d’une sonnette pour quêter la « crêpe des trépassés.
  • Aux confins de la Normandie et de la Picardie, dans le pays de Bray, on mange le Pâté aux poires de Fisée.
    La poire de Fisée ou poire de Fusée ( Fisée étant la forme dialectale normande de fusée)  est une spécialité normande de cette région. 
    La Poire de Fisée serait la Fusée d’Automne, une variété ancienne originaire de Haute-Saxe, mentionnée en 1628 par le procureur du roi  à Orléans. 
    Devenu rare, l’arbre est toujours cultivé dans le nord du département de Seine-Maritime. Sa chair est dure et blanche mais, devient rougeâtre à la cuisson. La poire n’est consommable que cuite sous forme de confitures, de fruits confits et de tarte. Elle est aussi utilisée pour la fabrication du poiré, cidre obtenu à partir des poires.
    Le pâté de poires de Fisée est un gâteau aux senteurs d’automne qui se déguste à la Toussaint autour de Dieppe et de Neufchâtel-en-Bray, période de récolte de ces poires. 
  • En Catalogne, on fabrique des panellets (petits pains), un dessert catalan traditionnel de la Toussaint, consommé à l’occasion de la « Castanyada », fête populaire célébrée la veille ou le jour de la Toussaint, issue d’une ancienne fête rituelle funéraire.
    Ils existeraient depuis le XVIIè siècle où ils étaient considérés comme un aliment béni à partager après certaines fêtes sacrées. 
    Les panellets bénéficient depuis le 2 octobre 2008 de l’appellation européenne « spécialité traditionnelle garantie »
  • Dans les Ardennes françaises et belges, on mange la Rouillotte, une brioche qui se présente sous la forme d’une couronne hérissée de petits pics. Selon les dires des anciens, ces pics représentaient les épines de la couronne du Christ. Autrefois, elle était fabriquée pour les fêtes de la Toussaint et autres cérémonies. Lors des messes de ces célébrations, c’est elle que le prêtre consacrait en remplacement du pain béni.
    Elle est aussi appelée bracelet, boute à bras, tourniot, tournioles, rouillot, rouiette, roulot, caroniot, mayolle, tournisset, wasté

Une fois n’est pas coutume, Ma Cuisine Ancestrale s’invite chez nos voisins Grands-Bretons, pays des soul cakes (traduction anglaise)
Autrefois, les gâteaux de l’âme étaient distribués aux enfants et aux pauvres qui allaient de porte en porte, mendiant l’aumône, le jour de la Toussaint . 
Chaque gâteau mangé libèrerait une âme du purgatoire… J’avoue que cette éventualité m’enchante.
Le don et la réception des gâteaux de l’âme ont commencé au Moyen Âge et sont considérés comme à l’origine du « Trick or Treat » d’All Hallow’s Eve, une fête plus connue sous le nom d’Halloween et célébrée la veille de la Toussaint.
Mais ça, c’est une autre histoire !

Pour réaliser une trentaine de biscuits :

Composition CANVA

Ma petite touche personnelle : j’ai remplacé le vinaigre de vin blanc par du vinaigre balsamique blanc (que j’avais dans mon placard) et j’ai ajouté une cuillère à soupe d’eau pour bien amalgamer la pâte.

Ces sablés ressemblent beaucoup aux shortbreads… So british et parfaits avec le thé !

Ce serait merveilleux qu’en unissant notre goût pour la pâtisserie d’autrefois, ces gâteaux libèrent les âmes… Rien ne nous empêche d’y croire et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Origine de la Toussaint et de la Fête des morts : Dictionnaire Larousse et lexilogos.com
Recette gâteaux de l’âme : sempereademelizabeth.wordpress.com

Recette des niflettes : larbredeviedepascal.com
Recette de la salviata : les-papilles-sucrees-salees-de-lisulana.over-blog.com

Recette du pain de Bonifacio : www.bonifacio.fr
Recette du pâté aux poires de Fisée : Keldelice.com
Recette des Panellets : jesuisuncuisinier.fr

Recette de la Rouillotte : valdardennetourisme.com
Photos : collection personnelle

Cinquante nuances d’émotion…

Image gratuite Alexandra Haynak de Pixabay

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

La généalogie est un curieux mélange de raison et d’affect.
Personnellement, lors de mes recherches, l’esprit et le cœur sont souvent en conflit, les sentiments l’emportant sur la raison et faisant naître une multitude de nuances émotionnelles comme dans l’histoire qui suit.

Nous sommes le 10 septembre 1892, à Samoussy, dans l’Aisne et la journée s’annonce chaude.
Alors que 10 heures du matin sonnent à l’horloge de la mairie, plusieurs personnes pénètrent dans la salle commune.
Jules André MARLY, 24 ans et Octavie Alphonsine WALLON, 21 ans, tous deux manouvriers, se marient.

Ils ne savent pas qu’ils sont mes futurs grands-parents paternels et ne le sauront jamais.
Mais, le destin a fait que le 10 septembre est un jour très particulier pour nous trois.

Cela devait être le plus beau jour de leur vie… cependant les visages sont graves et un voile de tristesse plane sur l’assemblée.
Jules André n’est pas totalement heureux… Adeline Adolphine MARLY, son unique sœur et son époux, Joseph Victor MATHIEU, sont absents.

Et pour cause… un évènement dramatique s’est déroulé, trois heures auparavant, plongeant le couple dans un immense chagrin.

Adeline Adolphine, 35 ans, était enceinte de son septième enfant et a accouché d’un petit garçon mort-né, le matin même, à sept heures.
Joseph Victor ira déclarer le décès demain à onze heures accompagné de deux voisins.

L’acte de décès suit l’acte de mariage dans le registre d’état-civil.

La vie reprend ses droits… Les ventres d’Octavie Alphonsine et d’Adeline Adolphine s’arrondissent presque en même temps.

Sept mois plus tard, le 22 avril 1893, Octavie Alphonsine accouche d’un petit garçon nommé Jules Alphonse mais, l’enfant meurt le 8 mai.
Joseph Victor MATHIEU, 47 ans, assiste son beau frère, Jules André, lors de la déclaration du décès de l’enfant.
Qui mieux qu’un père ayant subit la perte d’un enfant pour accompagner un autre père dans son deuil.

Le temps passe et le malheur frappe encore et encore… Adeline Adolphine accouche une nouvelle fois d’un enfant mort-né, le 13 juillet 1893.
Cet enfantement est le dernier pour elle. Elle décède, le lendemain, 14 juillet.

Côté généalogie :
J’ai trouvé, récemment, l’acte de décès du premier enfant mort-né d’Adeline Adolphine me permettant de reconstituer la chronologie de ces évènements et cette découverte m’a émue plus que je ne le souhaitais mais,

Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas.
(Blaise Pascal)

Sources :
Acte de mariage MARLY X WALLON A.D Aisne – Samoussy – 5Mi0111 1863 1892 Vue 233
Acte de décès BB Mathieu A.D Aisne – Samoussy – 5Mi0111 1863-1892 – Vue 234
Météo septembre 1892 : prevision-meteo.ch/almanach/1892